Grande-Bretagne 2001/02 : bilan

 

Présentation de la saison - Résultats complets

 

Superleague

Belfast. Les responsables de la Superleague avaient ramené la victoire de trois à deux points pour éviter une échappée comme celle de Sheffield l'an dernier. Mais ce fut en pure perte. Dans une ligue où toutes les autres équipes présentaient un bilan relativement équilibré, Belfast amassait trente-et-une victoires et huit nuls en quarante-huit matches pour finir avec plus de vingt points d'avance sur son dauphin, Ayr. Tout n'avait pourtant pas si bien commencé. Belfast fut écrasé 3-9 à domicile par Londres en ouverture et connut un début de saison difficile, ne remportant qu'un seul de ses six premiers matches. L'arrivée du renfort américain Sean Berens fut à ce titre décisif. Il s'entendit rapidement avec Jason Ruff et Kevin Riehl dans ce qui allait devenir la meilleure ligne du championnat. Après six victoires d'affilée, un but en supériorité numérique de Paxton Schulte à deux minutes de la fin contre Bracknell le faisait entrer dans l'histoire. Belfast prenait la tête de la Superleague, et, après deux revers, écrasait Ayr 7-2 pour récupérer le commandement... et ne plus jamais le quitter. Belfast fut ainsi sacré alors qu'il restait un mois et demi à jouer, et termina ainsi le championnat en roue libre. L'équipe ne réussit pas à maintenir sa pleine concentration et en fut punie par une fin de saison plus décevante : une humiliante défaite 0-5 en finale de la Challenge Cup contre Ayr et une incroyable non-qualification pour le carré final à l'issue de play-offs ratés. Mais l'avantage de la dispersion des trophées en Grande-Bretagne est que chaque club peut oublier les souvenirs qui fâchent pour que ne considérer que ses propres victoires. Et nul doute qu'en Irlande du Nord on gardera uniquement en mémoire cette incroyable saison régulière et le titre correspondant.

Ayr. Les Scottish Eagles avaient complètement remanié leur défense en rappelant Alan Schuler - un ancien de l'équipe qui avait remporté le Grand Chelem en 1998 - et en recrutant la paire expérimentée Ian Herbers - Ryan Risidore. Mais la signature la plus importante fut celle de Joaquin Gage. Ce gardien de haut niveau n'est pas de ceux qui débarquent alors que leur carrière est finissante. Il est encore dans ses meilleures années et l'a prouvé en étant tout simplement élu meilleur joueur de la saison de Superleague. Ayr a plutôt bien commencé la saison et s'est présenté après les deux premiers mois comme le seul rival sérieux de Belfast. Du fait du calendrier quelque peu bouleversé par les forfaits de dernière minute de Sheffield et Newcastle, les Ecossais ont bénéficié d'une trêve au beau milieu du mois de novembre. Après une semaine de vacances puis une autre de préparation, ils espéraient revenir frais et dispos, mais ils avaient en fait perdu le rythme et glissaient à la cinquième place. Renforcés par l'attaquant suédois Johan Molin, ils parvenaient tout de même à retrouver leur deuxième place au final. Ce n'était cependant pas suffisant pour inquiéter Belfast, qui avait toute l'année fait figure de bête noire. Mais un nul ramené d'Irlande du Nord en fin de saison les conforta dans l'idée que personne n'était invincible, et ils en firent la démonstration au cours d'une incroyable finale de Challenge Cup. Ils n'étaient pas favoris, ils devaient jouer sur la glace adverse, mais deux buts rapides les mirent sur la voie d'un incroyable succès 5-0. La fin de saison semblait devoir leur sourire lorsqu'ils terminèrent invaincus après avoir rencontré leurs six adversaires en play-offs et abordaient le final four avec le statut de favori. Mais une déception les attendait avec une élimination en demi-finale contre l'étonnant Manchester.

Sheffield. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la saison de Sheffield s'est terminée bien différemment qu'elle avait commencé. Durant les premiers mois, l'équipe de fortune bâtie à la hâte fut fortement handicapée par les blessures : Maudie, Benazic, Mansoff, et surtout Kevin Miehm. Celui-ci était en passe de devenir l'attaquant le plus craint de la ligue quand sa saison se termina prématurément sur blessure après seulement dix-neuf matches. L'effectif limité à quatorze joueurs de champ se retrouva même en une occasion à onze. On appela en urgence Marc Twaite, joueur britannique faisant office de bouche-trou pour deux matches. Mais celui-ci se disloqua l'épaule lors d'une collision à l'entraînement avec Scott Allison, et la suite de sa carrière est compromise. Après ce début de saison qui n'avait rien de réjouissant, le club voulut faire appel à des renforts. Mais il n'était plus question de tricher avec le plafond salarial imposé par la Superleague, le club étant sous surveillance après les dépassements de l'an dernier. Il ne fallait pas attendre de renforts miraculeux, mais Mark Dutiaume, le Néerlando-Canadien Chris Brant, ainsi que le vétéran Ron Shudra, sorti de sa retraite pendant laquelle il coulait des jours paisibles au département marketing du club, s'en sortirent avec les honneurs. Et c'est un petit exploit qu'atteint l'équipe en présentant un bilan équilibré qui lui vaut la troisième place de la saison régulière. Les buts de Chris Lipsett, Rick Brebant et Scott Allison, ainsi que la défense solide autour de Mike Laniel, la plaçaient dans les meilleures conditions à l'approche des play-offs. Le gardien Ryan Bach, arrivé tard après un début de saison où Eoin McInerney occupait seul le poste de titulaire, haussa lui aussi son niveau de jeu, et l'équipe défit Manchester en finale pour boucler la saison avec un titre - un dénouement inespéré pour la formation entraînée par Mike Blaisdell.

Nottingham. Encore une fois, Nottingham a été un ton en dessous de ses ambitions, même si la saison a été correcte. Mais avec un tandem d'entraîneurs qui regroupait deux figures du hockey sur l'île, l'ancien joueur canadien du club Paul Adey ayant rejoint Alex Dampier, on espérait clairement mieux, surtout après deux grosses victoires d'entrée sur Manchester et Belfast. Les résultats s'améliorèrent peu à peu, et en début d'année le club croyait pouvoir accrocher l'un ou l'autre des trophées. Ce fut rapidement perdu pour ce qui est de la Challenge Cup, avec une défaite controversée 0-3 en demi-finale contre Ayr. Avec le retour de Jim Paek, l'Américain d'origine coréenne, ancien joueur de Pittsburgh, la deuxième place semblait un objectif honorable et réaliste, mais le club chuta de deux places en perdant ses deux derniers matches de la saison. Il restait alors les play-offs, qui furent commencés par trois défaites. Dampier dut alors abandonner le coaching au seul Adey, mais il était trop tard pour que celui-ci permette à Nottingham d'accrocher les play-offs. Qui sait pourtant ? Le coup était peut-être jouable, comme l'a prouvé Manchester qui avait également commencé par trois revers avant d'atteindre la finale.

Bracknell. Le début de saison était parfait. Il ne valait mieux pas venir se frotter à "The Hive" (la ruche) sous peine d'être sévèrement piqués. Excellent à domicile, solide en infériorité, efficace en jeu de puissance, les Bracknell Bees se présentaient comme de sérieux candidats candidat au titre. Mais les abeilles allaient bientôt rentrer leur dard, à l'image de la butineuse Mark Cadotte, qui marqua quinze buts lors des vingt premiers matches et seulement trois lors des trente-six parties suivantes... A en croire l'entraîneur Enio Sacilotto, la ruche manquait tout simplement d'ouvrières. Certains joueurs n'étaient pas réellement impliqués et même le licenciement de Dan Goneau ne permit pas de restaurer l'esprit d'équipe envolé. Déçu, dépité, Sacilotto confia ne jamais avoir vu une démotivation aussi insurmontable dans les formations qu'il a entraînées. C'est surtout dans son domaine de prédilection, la défense, qu'il a constaté la baisse de régime la plus flagrante. Mais il faut dire que les lignes arrières ne disposaient pas de beaucoup de réserves.

Londres. Pas grand-chose non plus à se mettre sous la dent du côté de la capitale, où l'on s'est pris à regretter le "bon vieux temps" de Chris McSorley. Il faut dire que la formation londonienne n'a pas été épargnée par la malchance : le capitaine David Struch se blessa après huit minutes de jeu au premier match, le buteur Steve Thornton en fit autant deux mois plus tard, et la recrue Trevor Roenick ainsi que l'important gardien Trevor Robins fréquentèrent eux aussi l'infirmerie. Les seuls points positifs furent les efforts louables de Mark Kolesar ainsi que du jeune Nate Leslie, venu de Dundee. Ni la saison régulière, ni la Coupe Continentale, où les frasques et suspensions de Mike Barrie et un effectif trop limité ne leur permirent pas de rééditer leur exploit de l'an passé, les Knights n'avaient plus qu'à attendre les play-offs. Ils s'y comportèrent bien, en partie grâce aux bonnes performances de Dave Trofimenkoff, mais ils furent logiquement battus en demi-finale par Sheffield.

Manchester. Réclamé par le public, Daryl Lipsey n'a pas vraiment fait mieux que son prédécesseur Terry Christensen durant ses premiers mois de fonction. Il tenta de ramener le sourire dans les vestiaires en embauchant le défenseur expérimenté Rob Wilson à la place de Justin Hocking, et l'équipe s'améliora enfin, en grande partie parce qu'elle pouvait enfin s'entraîner dans la MEN Arena de Manchester - salle multi-fonctions occupée par des spectacles de toute sorte et qui n'abrite habituellement du hockey que les soirs de matches - au lieu de devoir faire le long déplacement jusqu'à Bracknell. Ce n'était pourtant pas suffisant pour empêcher Manchester de boucler la saison à la dernière place. Et les play-offs semblaient prendre la même tournure avec trois défaites et un petit match nul contre Nottingham. Mais, soudain, un vent de folie passa sur la Superleague : Manchester remporta une incroyable victoire contre les champions de Belfast, qu'ils devancèrent même à la différence de buts en écrasant Bracknell 8-2 le dernier jour. Manchester accéda à la demi-finale et ne s'arrêta pas là, puisque Ayr fut défait à son tour. Comme Newcastle il y a deux ans, la lanterne rouge de la Superleague accédait à la finale. Un exploit favorisé par une formule assez légère et étrange, qui s'explique par le fait que les play-offs n'attribuent pas le titre et que vainqueurs de la saison régulière et vainqueurs des séries peuvent chacun s'estimer vainqueurs. Mais comme pour Newcastle, l'aventure s'arrêta en finale. Cela a néanmoins suffi à racheter la saison entière.

Terminons ce tour d'horizon par un rappel de la situation de Newcastle, qui a transformé le début de saison en farce ridicule. Le groupe Eye, propriétaire de la franchise, n'avait pas les moyens de rembourser ses dettes et salaires impayés, et n'était donc pas autorisé à recruter. Faute d'équipe, Newcastle reporta ses matches semaine après semaine, mais les dirigeants de la Superleague refusaient d'avouer la vérité. Il fallut attendre près de deux mois de compétition pour qu'ils admettent enfin l'évidence : Newcastle ne pourrait plus participer et la Superleague devrait continuer à sept. Le nord-est de l'Angleterre, berceau du hockey dans ce pays, n'a donc même plus d'équipe au haut niveau. Il y a quelques années, le milliardaire Sir John Hall rachetait corps et biens la légendaire équipe des Durham Wasps pour créer une franchise à Newcastle, qui se révéla, rachat après rachat, changement de nom après changement de nom, un lamentable échec. La Superleague a coulé les clubs traditionnels de la région pour promouvoir le hockey sur glace dans une grande ville, seul marché intéressant pour eux. Aujourd'hui, il ne reste plus rien dans cette région qui était encore dans les années 80 le centre névralgique du hockey anglais : Whitley et Billingham évoluent très loin du haut niveau, et Newcastle et Durham n'ont même plus la moindre équipe.

 

British National League

Dundee. Le club écossais évoluait pour la première fois en British National League (le championnat inférieur étant l'English League, il n'y a rien de prévu en dessous de la BNL pour les clubs écossais, hormis une Scottish League d'un très faible niveau amateur), et pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Avec comme entraîneur-joueur le légendaire Tony Hand, il a presque tout écrasé, ne concédant que sept défaites (et aucun nul) en soixante matches toutes compétitions confondues. Hand avait bâti une solide équipe en appelant à ses côtés ses anciens coéquipiers d'Ayr, Jan Mikel, Teeder Wynne mais aussi le défenseur moustachu Scott Young. Outre Hand, deux autres Ecossais ont également brillé : Paul Berrington, de retour au jeu après une blessure, et surtout Stephen Murphy, le gardien prodige venu de Fife.

Coventry. Autre club "nouveau", arrivé seulement l'an dernier, Coventry avait pour sa part été créé de toutes pièces en rachetant corps et biens Solihull (où des passionnés y ont néanmoins fait renaître le hockey). Il a effectué une très bonne saison, mais était trop court pour contester le titre à Dundee. Il a en commun avec l'équipe écossaise le fait d'avoir compté sur un effectif stable. Seuls l'ont intégré en cours de saison Steve Roberts, remplaçant Andy McNiven qui s'est rapidement ressenti d'une vieille blessure, et le jeune Russell Cowley, dix-sept ans. Cela a permis de réaliser des performances constantes, mais malgré les déclarations satisfaites, il est difficile de croire qu'un club qui termine deuxième du championnat, finaliste des play-offs et finaliste de la coupe n'en nourrisse pas quelque amertume.

Fife. L'équipe écossaise réussit à se maintenir dans les sommets en faisant toujours confiance aux joueurs du cru tout en étant prête à suivre une inflation suivre qu'elle ne souhaite pas. Elle a été la seule équipe à priver Dundee d'un trophée en remportant la version BNL de la Challenge Cup. Mais après ce trophée, elle a éprouvé des difficultés à suivre le rythme des deux leaders, et, après le départ de Mark Dutiaume, a dû se contenter de la troisième place. Les play-offs, avec un effectif diminué par la blessure de Russell Monteith, n'ont pas permis de faire mieux avec une élimination au stade des demi-finales.

Basingstoke. L'effectif était alléchant sur le papier, mais est passé à côté des grands évènements. Tout a commencé avec la demi-finale de Challenge Cup, où Basingstoke menait 3-0 au début du troisième tiers avant de se faire remonter puis battre aux tirs au but par Coventry. En championnat, l'équipe a vite paru trop inconstante pour se mêler à la bataille pour le titre et elle a alors procédé à quelques départs surprenants comme ceux du gardien Stephen Foster, de Chris Brant ou encore de joueurs britanniques comme Andy Pickles et Richard Hargraves. Mais même des renforts comme Robert Schistad ou Nick Cross n'ont pas changé grand-chose à la situation. L'équipe a terminé quatrième et n'a même pas réussi à confirmer cette position en play-offs, ratant la qualification en demi-finale dans un dernier match frustrant face au gardien de Guildford, Mark MacArthur. La principale satisfaction est la performance de Neil Liddiard, le meilleur défenseur britannique cette saison.

Guildford. Face à une concurrence accrue, Guildford n'a pas pu conserver son titre - et a même été très loin du compte. Les recrues n'étaient pas au niveau des stats annoncées sur leur CV et la sauce n'a jamais pris. Les joueurs ne se sont jamais mis au service de l'équipe et les consignes ont rarement été appliquées. Le joueur le plus sérieux en défense, Paul Dixon, a été absent près de deux mois, ce qui n'a pas aidé à la constance. Au bilan, une cinquième place, la moins bonne des cinq favoris présumés, et un très léger mieux avec une qualification en demi-finales.

Hull. Si sur le plan sportif la position de Hull n'a guère changé, il n'en va pas de même en coulisses. La sérénité règne, les salaires sont payés en temps et en heure, les joueurs peuvent se concentrer sur ce qui se passe sur la glace. Pourvu que ça dure...

Édimbourg. Cela fait bien longtemps qu'on avait pas vu le club de la capitale écossaise aussi bien placé. Profitant des s de Newcastle pour engager trois joueurs, Mikko Koivonuro, Rob Tremblay et Gerald Adams. Si l'on ajoute à cela l'excellent Jason Lafreniere, le meilleur joueur vu depuis bien longtemps à Édimbourg, on comprend pourquoi les objectifs - devenir compétitifs et se qualifier pour les play-offs - ont été atteints.

Milton Keynes. Après un début de saison catastrophique (treize défaites en quatorze matches), l'entraîneur Rick Strachan a dû se séparer de Mark McCoy et Steve Smillie pour pouvoir recruter trois renforts bien utiles, David Clarke, Jeff Daniels et Dwayne Newman. L'équipe changea du tout au tout et présenta par la suite un bilan positif pour arracher la dernière place en play-offs après un match en retard à quitte ou double contre son adversaire direct, Paisley.

Paisley. C'est une saison pour le moins mouvementée qu'a connu Paisley. Après sept défaites sur des scores souvent très lourd, l'entraîneur Jim Lynch a confirmé sa réputation de faiseur de miracles et a fortifié la confiance de l'équipe qui a remporté les sept matches suivants. Elle semblait bien partie pour devenir un outsider, mais l'euphorie ne dura pas. Jim Lynch refusait de licencier certains joueurs en raison des problèmes financiers comme le président Alex Whelan le lui demandait, et démissionna. Son remplaçant eut une tâche difficile en s'apercevant de la complexité des transferts internationaux où règne souvent le non-respect de la parole donnée. Certains renforts prévus ne tinrent pas parole et ne rejoignirent pas le club comme ils l'avaient promis. Comme d'autres avaient quitté le navire (Synkov, Suomalainen et Eloranta), la fin de saison fut rude. Un point lâché à domicile contre Slough contraignit Paisley à jouer sa qualification en play-offs sur un dernier match, finalement perdu, contre Milton Keynes.

Peterborough. Une qualification d'entrée pour les demi-finales de la Findus Challenge Cup eut l'effet d'un écran de fumée pour un club qui s'enfonça peu à peu dans la crise. La situation financière s'avéra rapidement délicate, et le recrutement de l'international David Clarke ne permit pas de faire remonter le nombre de spectateurs. Pour faire des économies, on licencia un Shields hors du coup ainsi que l'attaquant australien Jon Oddy, puis on demanda aux joueurs d'accepter une baisse de salaire. Beaucoup refusèrent, Clarke et Newman partant ainsi pour Milton Keynes. Seul le meilleur marqueur Nick Poole fut exemplaire en acceptant de jouer gratuitement. Le recrutement de Glenn Mulvenna, qui trouvait un difficile nouvel emploi après la galère qu'il a vécu à Newcastle, ne permit pas de sauver les play-offs. L'avenir s'annonce bien incertain au vu des bouleversements à la tête du club : le président Paul Brewster, dont l'entreprise perd de l'argent dans le club, a démissionné avant que l'on ne réclame son retour, et à la fin de la saison les deux autres dirigeants Phil Wing et Rob Housden ont claqué la porte.

Slough. Joe Stefan avait décidé de se consacrer uniquement à la charge d'entraîneur et de bâtir une équipe physique, mais les problèmes s'accumulèrent avec le contrôle positif de Jason Reilly et le comportement désastreux du gardien canadien Dean Crossland, finalement viré en novembre. Stefan endossa alors à nouveau le costume de joueur, avant d'apprendre en fin d'année que le club devait des arriérés d'impôts importants. La plupart des étrangers décidèrent de partir plutôt que de consentir à une baisse de salaire. L'homme à tout faire Stefan les aida alors à trouver de nouveaux clubs. Mais pour ce qui est de son club, le bon samaritain se contenta de limiter les dégâts, en recrutant le buteur canadien de Romford, Marc Long, et en s'appuyant sur des juniors.

Cardiff. C'est une saison pitoyable qu'a connu le club gallois. Très remontés contre le propriétaire Bob Philips, les supporters se refusèrent à soutenir la nouvelle équipe et campèrent en dehors de la patinoire pour dissuader les spectateurs d'assister aux matches. Ils entendaient ainsi rester fidèles aux joueurs partis sans que l'on ait versé leurs salaires, joueurs qu'ils ont même aidé financièrement par une collecte. Faute de recettes aux guichets, le club fut obligé de se séparer de tous ses renforts étrangers, et ce sont les jeunes du club qui eurent le rude tâche de faire vivre une équipe qui accumulait les cartons encaissés. La guerre n'est pas près de se terminer entre les supporters et le propriétaire Bob Philips, d'autant que celui-ci, têtu, a décliné une offre des frères McSorley (plus de 300 000 £, soit 500 000 € environ) pour racheter le club. En attendant, c'est le hockey gallois qui pâtit de cette situation sans issue.

Marc Branchu

 

 

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