Les Albatros de Brest faisant leur retour en Elite après plusieurs années d'absence, un petit rappel historique n'est sans doute pas inutile pour rappeler le cas particulier que représente les Albatros de Brest dans le paysage du hockey français. Le club créé en 1991 a recruté à tout va chaque saison pour monter les échelons, l'amenant à deux titres de champion Elite dès 1996 et 1997. Quittant ensuite volontairement le haut niveau, leur président charismatique Briec Bounoure donnait comme raisons le manque de retombées médiatiques pour les sponsors, du temps pour développer le hockey mineur brestois, et la nécessité de se doter d'une nouvelle patinoire digne du haut niveau. Après cinq saisons dans les divisions inférieures et à la clé quatre titres de champion (D3, D2, D1, D2), Brest fait son retour dans le tout nouveau Super16 suite à la réorganisation des championnats. Le développement du hockey mineur n'a pas encore permis au club d'introduire des joueurs du cru dans la très compétitive équipe senior, une équipe est par contre engagée en D3 pour intégrer leurs juniors et seniors. La médiatisation du hockey français n'a pas évolué, mais l'espoir est toujours là, notamment avec la sérieuse prise en main du hockey national par l'ancien joueur Luc Tardif. Quant à la patinoire, elle est désormais à la hauteur du haut niveau, même si la capacité d'accueil est limitée à 1400 spectateurs, celle-ci est flambant neuve et des plus pratiques pour accueillir des compétitions nationales et internationales.

Reconstruite à l'emplacement même de la patinoire précédente, patinoire de Bellevue, la nouvelle patinoire de Brest a un nom pour le moins original : le "Rïnkla Stadium". "Rïnkla" est une évolution du breton "Risqla" (glisser) et de l'anglais "Rink" (patinoire), le "ï" apportant une connotation nordique. Seul défaut parfois apporté à la nouvelle enceinte, sa capacité : une seule tribune de 1200 places assises. Cependant, le confort et la qualité de la structure sont indéniablement capitales, et a de quoi satisfaire. Quelques autres éléments sur ce Rïnkla Stadium : une piste aux normes internationales de 60x30, première rangée de la tribune à 1m60 du sol et protégée par une rambarde en plexiglas, deux écrans géants, un équipement scénographique, une régie son, une tribune pour la presse en haut de la tribune public, quatre vestiaires, une cafétéria pour le public derrière un des buts, une loge VIP au dessus de la cafétéria, une salle polyvalente, une salle de musculation, une salle de kiné, une salle d'échauffements, des bureaux, une salle de contrôle anti-dopage, des bureaux pour les médecins, grand vestiaires pour le public, vaste hall d'entrée avec une boutique vendant les produits des clubs... le tout répartis sur trois niveaux.

Champion de D2 en avril dernier, le club brestois avait donc acquis sa montée en division 1 pour la saison 2002-2003. Malgré l'éventualité d'un appel à candidatures pour une place en Elite au vu de l'élargissement de celle-ci, la position du président brestois était de ne pas sauter les étapes et de jouer le titre de division 1 dans un premier temps. Et puis la direction du hockey national a décidé à une réorganisation complète des divisions en commençant par la défunte Elite remplacée par le Super 16. Celui-ci devient alors un championnat semi-pro ne comportant pas de match en semaine, et présentant dans sa première phase deux poules géographiques. Bref, exactement ce que souhaitait le président Briec Bounoure. Postulant le club brestois à cette division, il fut parmi les deux premiers à voir son dossier validé au vu de son sérieux plan sportif et financier, et cela malgré un débat qui eut lieu sur le nombre limite de joueurs étrangers par équipe, un "gentlemen agreement" que M. Bounoure refuse d'accepter au nom des lois de l'Union Européenne.

Du côté de l'effectif des Albatros, alors que le club pensait encore à jouer en D1, il a surpris de nombreux supporters en se séparant des jeunes joueurs finlandais qui avaient fait leurs preuves aux yeux du public la saison passée : Uusitalo, Riikonen, Reikko, de même pour le canadien Michael Côté. Les autres joueurs finlandais (plus âgés) n'étaient paraît-il pas non plus retenus par le club, mais ceux-ci ont semble-t-il insisté pour rester à Brest. Ainsi Kulonen sera en équipe S16, Kuusisto entraîneur de l'équipe de D3, Ijäs et Wikström vraisemblablement en S16 ou D3 selon le rendement de l'équipe S16. La seule inconnue en ce mois d'août est le cas du Bresto-Canadien Stéphane Dugal, joueur emblématique des Albatros de Brest dans les années 90, et dont le sort pour cette saison n'a pas été dévoilé.

Les recrues sont, elles, nombreuses, et sans doute d'ailleurs plus nombreuses que prévu... voir plus que voulu. L'excellent défenseur tchèque Daniel Kysela (32 ans) fait son retour à Brest après une saison en Extraliga tchèque. Le jeune attaquant russe Maksim Tikhonov (22ans) d'Amnéville a tapé dans l'œil du club brestois, certes ses excellentes statistiques de 80 points (41+39) en 23 matches sont de division 2, mais il pourrait bien être aussi efficace au niveau Elite, il retrouvera à Brest un compatriote en la personne de Denis Potapov. La filière biélorusse est toujours présente avec l'arrivée de Pavel Tolstik et Viktor Shariton (24 ans) qui retrouveront Viktor Kastsyuchonak et Maksim Slysh, et des joueurs comme Pulawski (Polonais de 33 ans) et Dusan Barica (meilleur buteur de D1 tchèque 2001) sont amenés à Brest sur recommandations de certains Albatros. Pour le reste, il ne s'agit que de jeunes bons Français pour la plus grande satisfaction de tous (supporters et dirigeants). Certains se connaissent déjà, ce qui facilitera leur intégration. les attaquants Sébastien Oprandi (26 ans, Grenoble), Jérôme Veret (26 ans, Angers), et le très jeune gardien Jérôme Plumejeau (19 ans, Angers). Le jeune défenseur Sylvain Giet (22 ans, Annecy) complète ces arrivées. Et puis il y a eu un nouvel épisode malheureux pour le hockey français durant l'intersaison, le déport de bilan du club champion de France : Reims. Leurs joueurs ont donc dû trouver de nouveaux clubs, et quatre jeunes Français sont tombés d'accord avec les Albatros : les internationaux juniors Wilfried Molmy (20 ans) et Gaël Guilhem (20 ans), l'ex-international junior Loïc Sadoun (25 ans) et l'international senior Yven Sadoun (23 ans). Toutes ces recrues rejoignent aussi le toujours très déterminé capitaine Christophe Niedzolka (33 ans), l'impeccable défenseur Christophe Legon (32 ans), l'attaquant Stéphane Lacuisse qui aura toujours la faveur du public par son dynamisme, et le gardien brestois Gabriel Bounoure qui fera enfin son retour suite à un problème physique l'ayant obligé à une opération et à une longue rééducation.

L'ambition du club brestois qui parait être est uniquement de bien figurer dans ce Super16, mais certainement aussi de construire une équipe qui aura de plus forts objectifs pour les saisons à venir (titre Super16 et coupe européenne), à moins de céder les objectifs de résultats par des objectifs d'intégration de jeunes formés à Brest (mais la présence du hockey à Brest est sans doute trop fragile pour s'y risquer).

Ce serait une surprise si les Albatros devenaient déjà dès cette saison un outsider pour accéder à la finale, mais une place en play-offs est envisageable, ce sera sans doute le but avoué du club. L'effectif brestois sera riche en qualité et en quantité, mais beaucoup d'interrogations planent concernant le niveau des joueurs. Si certains se sont déjà montrés de fins techniciens et redoutablement efficaces les deux saisons passées à Brest, ce fut en D2, difficile donc de savoir ce que sera leur niveau en Elite. Le poste de gardien, si important en hockey, sera sans doute tenu alternativement par Plumejeau et Bounoure, l'occasion pour ces jeunes gardiens de prouver leur valeur au niveau Elite.

L'entraîneur brestois Sergueï Toukmatchev aura beaucoup de choix pour la mise en place des lignes, et chaque joueur devra se donner à son maximum. L'entente et l'efficacité des lignes prendront peut-être du temps mais les Albatros 2002-2003 progresseront à un niveau certainement très intéressant et agréable à voir. Seule tâche possible au tableau : la cohabitation entre les joueurs français et étrangers n'est parfois pas des plus évidentes par la barrière de la langue et par le style plus ou moins individualiste de certains. Mais ces joueurs comprendront certainement que la seule issue est le respect de l'autre et de pratiquer un jeu collectif en accord avec les atouts de chacun, essentielle à ce haut niveau.

Départs : Jarmo Kuusisto (entraîneur Brest D3), Thomas Morvan (Brest D3), Cédric Pageau (Brest D3 ?), Ville Uusitalo (Pantern, SUE), Samuli Riikonen (Pantern, SUE), Ville Reikko (?), Michael Côté (?), Stéphane Dugal (?).

Arrivées : Daniel Kysela (Havírov, TCH), Maksim Tikhonov (Amnéville), Jérôme Plumejeau (Angers), Jérôme Veret (Angers), Sylvain Giet (Annecy), Sébastien Oprandi (Grenoble), Viktor Shariton (Keramin Minsk, BLR), Pavel Tolstik (Keramin Minsk, BLR), Dusan Barica (Martin, SVK), Tadeusz Pulawski (Nowy Targ, POL), Wilfried Molmy (Reims), Gaël Guilhem (Reims), Loïc Sadoun (Reims), Yven Sadoun (Reims).

Effectif :

Gardiens : Jérôme Plumejeau, Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Timo Kulonen (FIN), Viktor Kastyuchonak (BLR), Daniel Kysela (TCH), Christophe Legon, Tadeusz Pulawski (POL), Wilfried Molmy, Sylvain Giet.

Attaquants : Maksim Tikhonov (RUS), Denis Potapov (RUS), Yven Sadoun, Maksim Slysh (BLR), Sébastien Oprandi, Viktor Shariton (BLR), Dusan Barica (TCH), Loïc Sadoun, Jérôme Veret, Gaël Guilhem, Stéphane Lacuisse, Christophe Niedzolka, Janne Ijäs (FIN), Guillaume Blanc, Sami Wikström (FIN).

Entraîneur : Sergueï Tukmachev.

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