La nouvelle vague du Super 16
Si le Super 16 doit marquer un nouveau départ pour le hockey sur glace en France, alors ce sont toutes ces nouvelles têtes qui marqueront les années à venir. Intéressons-nous à tous ces juniors qui feront le hockey français de demain.
Les reconnus
Parmi ces jeunes pousses, certains sont déjà connues. À Rouen, ce sont ainsi Aram Kevorkian et Thibault Geffroy qui ont logiquement totalisé le plus grand nombre de présences, puisque ces deux jeunes talents ont éclos il y a deux ans pour le premier, qui était déjà de la fête à Anglet en 2001, et la saison passée pour le second. Les deux ailiers ont joué 80% des rencontres comme titulaires. Aram Kevorkian a perdu un peu de son identité cette saison. Les vexations d'un retour sur la troisième ligne puis sur le banc lui ont permis, par la suite, de se remettre en question. Il est revenu à son niveau en toute fin de saison, composant une triplette très en vue avec Arnaud Briand et Alain Vogin. Il s'est blessé en play-off lors du deuxième match contre Grenoble. Pour suivre, hélas, la dantesque finale dominicale en tenue, mais derrière le banc. À l'approche des play-off, Thibault Geffroy a manqué d'équilibre mental pour finir une saison remarquablement tenue jusque là. Accrocheur offensivement et batailleur le long de la bande, Thibault Geffroy a aussi démontré ses qualités de buteur avec sept buts inscrits.
La tête brûlée
Ancien coéquipier de Kevorkian en équipe de France juniors, Mickaël Brodin a lui aussi confirmé sa réputation... à tous points de vue. Le passage de Reims à Amiens, l'ex-rival devenu refuge des anciens Rémois, ne l'a pas transformé. Son talent est toujours aussi indéniable, mais sa tendance à prendre des pénalités stupides l'est tout autant. Il gagnerait certainement à travailler son self-control sur ce genre de gestes, afin de mieux mettre en valeur ses qualités et de ne pas pénaliser son équipe.
La bouée de sauvetage
Après Kevorkian et Brodin, évoquons le troisième homme de la première ligne bleue lors de l'unique passage des juniors français dans l'élite mondiale, Thomas Gueguen, dont le parcours récent n'a pas été de tout repos. Formé au club de Viry-Châtillon, il l'avait quitté lors du dépôt de bilan pour rejoindre Reims, avant que le club champenois ne mette à son tour la clé sous la porte un an plus tard. On peut donc saluer l'attitude de Dijon qui a accueilli le naufragé et qui a été récompensé de son pari de faire confiance à de jeunes joueurs français par une accession inattendue à la Poule Magnus. Gueguen a su en profiter, mais il s'est maintenant fixé un autre défi, celui de rejoindre Brest, fidèle à ses origines bretonnes. Il y retrouvera un ami de sa famille avec Sylvain Giet, et espère y connaître un sort plus enviable que ses anciens collègues rémois Guilhem et Molmy, car la place de titulaire ne sera pas forcément aussi garantie qu'en Bourgogne.
La maturité
Dès le début de saison, Stéphane Sabourin a fait confiance à Matthieu Bécuwe en lui donnant le capitanat de Dunkerque. Cette première phase est une lutte de tous les instants pour éviter la disgrâce de scores trop lourds : pari réussi contre Angers début décembre ! Bécuwe continue à apprendre même s'il ne joue plus en première ligne, (contrairement à l'an dernier où - finances obligeaient - les jeunes Dunkerquois purent tâter la glace plus que de coutume). Si Fred Péna reprend le capitanat en cours de saison, Matthieu a su, lui, profiter de la deuxième phase pour s'aguerrir, et a grandement gagné en maturité pendant la période où il a dirigé l'équipe sur la glace. Toujours présent dans l'action, il s'est surtout distingué cette année par sa clairvoyance dans le jeu, lui permettant de servir au mieux ses coéquipiers buteurs grâce à des passes de génie. Cette saison aura été pour lui le moyen de montrer qu'il savait aussi se mettre au service d'un collectif en usant de ses capacités techniques personnelles.
Le malchanceux
Le banco aurait pu être parfait pour Jérôme Plumejeau, qui trouvait par son engagement à Brest une occasion unique de s'affirmer au plus haut niveau alors qu'il est encore junior. Peu de gardiens ont cette chance à son âge, et on se demandait s'il pourrait effectivement en bénéficier, ou si Briec Bounoure ne résisterait pas à la tentation de faire appel à une recrue confirmée plutôt que de se montrer patient avec sa paire de gardiens inexpérimentés prévue initialement pour la D1. Mais les circonstances ont facilité ce choix : les blessures conjointes des deux portiers dès le début de saison ont conduit, après l'intérim du gardien de la D3 Thomas Morvan, à engager l'Italo-Canadien Jean-Baptiste Dell'Olio. Alors que son collègue Gabriel Bounoure a pu faire face à cette concurrence, la saison de Jérôme Plumejeau s'est transformée en calvaire en raison de problèmes répétés avec son épaule, y compris lors des championnats du monde juniors. Pour l'instant, le sort lui a rarement été favorable, mais un jour la chance va bien finir par tourner...
Il a surnagé
La saison sportivement catastrophique d'Angers n'a été facile à vivre pour personne, et les jeunes n'ont pas été épargnés dans l'affaire. Certains ont sombré en même temps que tous leurs coéquipiers, et un Vannienwenhove a ainsi pas mal déçu. Mais l'un d'entre eux a été absolument irréprochable, réussissant à surnager au sein du "Titanic" du Maine-et-Loire : Pierre-Yves Albert a en effet réussi à maintenir des performances constantes au plus fort de la crise, et a donc été un des rares joueurs à maintenir la tête hors de l'eau alors que les Ducs semblaient tous patiner à l'envers. Une belle preuve de force de caractère.
Satisfaits malgré tout
La saison angevine n'a donc pas été complètement noire pour tout le monde. Sébastien Rousselin a ainsi pu se rassasier de glace et s'est donc satisfait de son bon temps de jeu au sein de la défense. De même, Mathieu Jestin, qui avait commencé par cirer le banc, est redevenu titulaire après le départ de l'arrière américain Matt Hennigar, et il s'est parfaitement imposé dans une défense en débandade qui lui a donné l'occasion de parfaire son jeu dans les situations de un contre deux. Enfin, le prometteur Benjamin Jubien a pu garder des cages de Super 16 à la faveur de la blessure de Christophe Burnet, alors que le trop gentil Pierre Daniel, pourtant second gardien habituel, est resté sur le banc.
La vraie révélation
Si on s'est surtout intéressé jusqu'ici à l'évolution de joueurs qui s'étaient pour la plupart déjà fait un nom, place maintenant aux vrais "rookies", à ceux dont les premiers pas ont été les plus remarqués. En premier lieu, on pense bien sûr à celui qui a Kevin Hecquefeuille, révélation "officielle" puisqu'il a obtenu le titre de meilleur espoir. Si cette récompense avait été décernée en janvier, sa nomination aurait fait débat. Mais, après sa fin de saison exceptionnelle, elle s'est imposée comme une évidence. Il n'existe pas de meilleur moyen pour faire progresser un jeune à vitesse grand V que de le placer en première ligne à l'occasion, c'est ce qu'on ose parfois dans de grands pays de hockey. Amiens a su le faire, puisque, pour pallier l'absence de Benoît Paillet, Antoine Richer a aligné Hecquefeuille aux côtés d'Anthony Mortas et François Rozenthal. Loin d'être impressionné par une telle compagnie, il a saisi sa chance à plein. Même s'il doit encore travailler son physique, son envie de bien faire a été perceptible, et surtout elle s'est traduite en actes, puisqu'il a trouvé le chemin du but dans des rencontres au sommet, y compris en play-offs. Le voilà érigé en porte-drapeau d'une génération 1984 que beaucoup décrivaient comme un grand cru.
Deux histoires de famille
Le hockey est décidément une histoire de famille. On connaissait la famille Pousse dont les cinq représentants se sont illustrés sur les glaces françaises dans les années quatre-vingts. Un autre clan commence à être un pourvoyeur important pour le hockey français : les Bachelet. Benoît, qui évolue sur les glaces nationales depuis une dizaine d'années avec une fidélité indéfectible aux Brûleurs de Loups dont il est capitaine (exception faite d'une pige à Milan lorsque Grenoble était en D3), Simon, l'attaquant reconverti en défense, qui s'était révélé lors de l'année du titre de 1998, mais aussi Frédéric, l'arbitre, qui dirige régulièrement les matches du Super 16. Or, un quatrième Bachelet vient d'arriver cette année sous les feux des projecteurs : il s'agit de Romain, 19 ans, qui a suivi le même parcours que ses frères joueurs : hockey mineur à Gap, puis départ pour Grenoble à 17 ans. Romain Bachelet a disputé une saison avec les juniors grenoblois et la réserve, glanant au passage avec cette dernière le titre de champion de France de division 3. Puis ce fut le grand saut en Super 16 : lorsque le club grenoblois décida de faire appel à des jeunes pour étoffer l'équipe senior, le nom de Romain Bachelet est apparu comme une évidence. Mais Romain a dû ensuite se faire un prénom lors de cette saison. Pari réussi pour lui. Profitant de la blessure de Nicolas Antonoff en début de saison, il put intégrer la deuxième ligne aux côtés de Vuoti et de son frère Benoît. L'occasion de s'illustrer en inscrivant son premier point contre Anglet, une assistance pour son frère sur un but 100% Bachelet !
Toujours la famille et toujours à Grenoble, un autre nom familier du hockey français est réapparu sur les glaces du Super 16 : celui de Tartari. Stephan faisait partie de cette génération grenobloise "dorée" (Agnel, Arcangeloni, Bourgey, N. Carry, ...) qui avait éclos au début des années 90 après le titre et la faillite de 91. Il a fait ensuite les beaux jours de Bordeaux où il est devenu entraîneur-joueur. Six ans après son départ de Grenoble, son frère Christophe Tartari, de onze ans son cadet, a pris la relève sous les couleurs grenobloises. Pourtant son intégration dans l'effectif senior était loin d'être une évidence : Vincent Leoty était pressenti pour venir compléter la défense grenobloise aux côtés d'un autre "84", Martin Millerioux. Mais le Mégevan dut renoncer pour cause d'études et se rabattait sur Chamonix. Les dirigeants grenoblois devaient trouver une solution de repli et firent alors appel à Christophe, qui avait pourtant évolué le plus souvent comme attaquant. Un sacré pari qui montre que l'encadrement grenoblois avait décelé chez lui un certain potentiel. Profitant de la blessure de titulaires et de celle de Millerioux, il était titularisé face à Rouen en amical au mois de novembre puis aligné face à Clermont en remplacement de Stéphane Gachet, blessé. Un jour de gloire puisqu'il marquait son premier but en senior d'un joli slap sous la transversale. Sa vitesse n'est pas passée inaperçue, et comme il tenait plutôt bien son rôle en défense, Dimitri Fokine n'a pas hésité à l'utiliser régulièrement lorsqu'un des six arrières titulaires était blessé. À l'arrivée, onze matches pour un joueur qui a lancé sa carrière sur les traces de son grand frère !
L'inattendu
Quel est le cadet qui a disposé du plus grand temps de jeu en Super 16 ? La question n'est pas innocente. Si la réponse n'est pas évidente, c'est que le joueur en question n'évolue pas dans un club très médiatique. Les Rouennais sont ainsi légitimement persuadés que les Bellemare, Lefebvre ou Quessandier sont les seuls de leur catégorie à monter sur la glace à ce niveau, souvent en fin de match. Il est vrai qu'Alexandre Lefebvre a été en vue au début de la saison en disputant plusieurs matches consécutifs avant de perdre sa place. Le surdoué Pierre-Édouard Bellemare est un ailier virevoltant qui s'est imposé petit à petit. Il est sans doute le meilleur de la génération 1985.
Mais en Normandie et dans les grands clubs du nord, on n'a jamais croisé Clermont-Ferrand, et son mini-phénomène Cyril Gavalda. Quand il a été titulaire, celui-ci a été lancé de le bain dès le début de match, et a ainsi pu faire preuve d'un énorme culot en allant donner le tournis aux défenses adverses. Malheureusement pour le jeune attaquant auvergnat, il a marqué son seul but contre Besançon, dans un match dont le résultat a donc été annulé après le forfait général du club franc-comtois. Mais il en inscrira sûrement bien d'autres... À l'heure où la grande majorité des internationaux juniors proviennent de quelques pôles qui se comptent sur les doigts d'une main, il reste la preuve qu'il est encore possible pour les "petits" clubs de bénéficier de leur travail de formation pour peu qu'ils tirent profit de leurs structures moins embouteillées pour faire confiance à leurs jeunes. Gavalda n'est peut-être pas un talent bien calibré comme il peut en exister à Rouen ou Amiens, mais il a pris sa chance et a donc apporté une fraîcheur sympathique sur les patinoires du Super 16.
Le feu-follet tout feu tout flamme
C'est sans conteste une grande révélation que Ghislain Folcke, ce joueur qui, malgré sa carrure "frêle", joue au poste de défenseur avec une vivacité et une ardeur qui font plaisir à voir. Toujours dans l'action, ne rechignant pas au contact, Ghislain compense très nettement son déficit physique par un engagement de tous les instants. Cette saison a été pour lui l'occasion de démontrer qu'il pouvait tenir une bonne place dans l'effectif des Corsaires. Très incisif en contre, il use de sa rapidité pour filer vers le but adverse et ses deux buts inscrits cette saison font de lui une bonne pioche pour Dunkerque lorsque la stratégie impose la tactique du contre. Son envie de jouer donne en tout cas un excellent exemple aux plus jeunes hockeyeurs, montrant par là que chacun peut réussir en usant de ses propres forces.
En altitude
La création du Super 16 a permis à Yannick Maillot de quitter les juniors amiénois pour aller jouer dans la ville la plus haute d'Europe, Briançon, tout en restant au plus au niveau. Cette arrivée d'un international junior reconnu a permis de mieux jauger les talents locaux. On a finalement assisté à un partage des tâches : si la première moitié de saison a été favorable à Maillot, la poule Nationale s'est révélée plus propice à l'éclosion de Mickaël Perez. Cet attaquant d'origine gapençaise a fait impression même s'il manque encore de jeu physique. Maillot peut justement lui apprendre à compenser son déficit de gabarit.
La disparition
À l'intersaison, Briec Bounoure avait fait une "preuve de bonne volonté" en engageant des jeunes Français, et l'on pouvait ainsi se réjouir que Gaël Guilhem et Wilfried Molmy retrouvent une place en élite. Mais peu à peu, le doute s'est installé tandis que se dessinait un effectif brestois qui commençait à dépasser la place nécessaire sur la feuille de match. Et comme Brest n'a même pas joué à quatre lignes mais à trois, la vérité s'est vite fait jour : Guilhem n'était pas dans l'effectif, et Molmy a en fin de compte été recruté pour... l'équipe-réserve en division 3. Cette tâche-là, il n'eut guère de mal à s'en acquitter, tant son niveau de jeu était hors de proportion avec celui de ses adversaires. Mais ce n'est pas en réalisant des numéros techniques sans opposition qu'il pourra développer son talent. Les routes des deux compères se sont finalement séparées : conclusion souriante pour Guilhem, qui a été appelé en Super 16 en fin de saison à la faveur de nombreuses blessures de joueurs-cadres, conclusion douloureuse pour Molmy, victime du jeu pas toujours très recommandable de la D3, et sévèrement blessé sur une béquille en plein élan d'un joueur de Saint-Ouen.
Notons que Stéphane Lacuisse et Sylvain Giet ont connu eux aussi le même placard. De tous, c'est d'ailleurs ce dernier qui s'en est le mieux sorti. Bien qu'il soit arrivé de D2, le fils du président annecien s'est en effet fait une place à partir de la mi-saison dans une défense bretonne moins fournie que l'attaque, alors que le recrutement du joker suédois Björn Albin, curieuse idée car ce joueur n'a pas d'autres qualités que son "fort beau gabarit", se révélait un flop complet.
Rouen en jeune et noir
À peine l'acné passée, ils sont une quinzaine de juniors à être champions de France seniors. Pour le tiers d'entre eux, c'est à part entière. Pour certains, c'est même la seconde fois qu'ils trinquent avec la "Magnus". Cette saison chez les Dragons, la classe "console-cola" s'est fait une place aux côtés de la génération "tarot-chope". N'en déplaise aux mauvaises langues, la part des alignements du R.H.E. de titulaires juniors du C.H.A.R. (Club de Hockey Amateur de Rouen) peut être estimé à plus de 20% cette saison. On peut évoquer les départs en cours de saison de David Bahl et François Bourdeau qui auraient contraint le staff normand à présenter des jeunes. Mais l'argument est balayé par les arrivées de Sami Karjalainen et de Pierre Allard. Les blessures de Jimmy Provencher et Guillaume Besse l'auraient alors facilité ? La démonstration est affaiblie par la longue convalescence de Besch. Non, Rouen, qu'on en soit convaincu, rit jeune !
Au sein de la jeune garde des Dragons, la révélation de l'année est indiscutablement Nicolas Besch. Nous l'avions vu à l'œuvre à une dizaine de reprises la saison passée, notamment en Coupe Continentale à Mikkeli en Finlande. Cet inébranlable arrière, régulier, a réussi une bonne saison. Grâce à sa discrète mais appropriée présence, il est très rapidement devenu un titulaire indiscutable, en première partie de saison aux cotés de Bahl et Bourdeau et en seconde partie au milieu de Lacroix et Karjalainen. À tel point qu'on a du mal à le considérer comme un junior tant il évolue avec un sang-froid de vétéran. À un degré moindre, disputant des matches moins régulièrement, Simon Doreille a tout de même étonné pendant la demi-finale des play-offs. Chez lui aussi, sa simplicité et son calme complètent une bonne lecture du jeu.
Enfin, nous devons évoquer les cas des autres juniors qui sont, en rendant très souvent service cette saison, à la fois dans l'antichambre des Dragons et à la fois partie prenante, même moins directement, dans la conquête du titre. L'athlétique Terry Prunier doit à son physique d'avoir apporté une aide précieuse dans la saison. Le recours Damien Raux a montré beaucoup de disponibilité envers l'équipe senior. Le méconnu Adrien Dufournet est un petit joueur de centre combatif, véritable animateur de jeu.
Il reste deux cas à part. Deux cas symboliques d'une passation de pouvoir pour le moins difficile, d'une politique du renouveau toute relative à Rouen comme dans le hockey français. Malgré un match d'une exceptionnelle qualité contre Amiens cette saison, Landry Macrez, faute d'esprit d'investissement de la part d'un club français, sacrifiera son développement à la motivation du gardien titulaire. Pendant que Geoffroy Bessard du Parc, lui, malgré des qualités certaines démontrées la saison passée, donnant rationnellement la priorité à ses études, ait abandonné (provisoirement ?) la perspective d'une éphémère carrière sportive.
Xabi, nouveau symbole basque
Petit club parmi les grands, on avait presque oublié depuis sa montée en élite que l'Hormadi disposait d'un outil de formation performant. Il faut dire que l'équipe senior elle même en avait un peu oubliée l'existence. La rupture date de 1997 quand l'Hormadi est monté sur dossier en élite, pourtant les rangs de l'équipe phare pouvait compter sur Lionel Bilbao (Mulhouse), Jean-Michel Larroque (Mulhouse), Éric Daramy (Toulouse, frère aîné de Xavier), Frédéric Saint-Aubin (Clermont), Christophe Latxague (Bordeaux), Laurent Cazenave (qui a arrêté le hockey), Pierre Vacheré (revenu à Anglet cette année après quelques saisons au Txuri Urdin Saint-Sébastien), tous formés au club. Mais les résultats de cette première année en élite et les contraintes liées au calendrier eurent raison de ce louable effort, et peu à peu l'effectif senior s'étoffa de joueurs exportés. Le sport-études créé en 1985 en association avec le collège Endarra fut relancé avec la création d'un pôle espoir, mais les jeunes savaient que leurs chances d'intégrer l'équipe première après leur parcours en junior étaient vraiment faibles, même si Raphaël Larrieu et Julien Hitze juniors intégrés à l'effectif de l'équipe première dérogeaient à la règle. Pour anticiper une désertification du hockey mineur, un pôle espoir fut mis en place, la création d'une équipe junior élite en lieu et place de la réserve évoluant en D3 fut donc logique.
Les premières grosses difficultés financières firent revenir à la raison les dirigeants du club qui se tournèrent vers le hockey mineur, ce qui profita à Antoine Ansellem (junior venu de Rouen), Aymeric Gillet (junior venu du pôle espoir d'Épinal) ou Guillaume Drouot (pur produit angloy). La consécration pour la formation angloye eut lieu à l'issue de la saison 2001/02 quand Xavier Daramy (issu du hockey mineur d'Anglet, puis parti au Canada à l'âge de quinze ans), revenu du Québec, fut élu meilleur espoir. Cette consécration avait presque éclipsé l'apparition (deux matchs disputés en senior) d'un jeune junior, Xavier Lasalle. Formé à Anglet puis passé dans les rangs de l'équipe junior élite des Gothiques, le jeune Angloy connaissait un parcours plus qu'honorable avec à la clef deux participations aux Mondiaux des moins de dix-huit ans. Auteur pourtant de bonnes prestations lors de ses deux matchs en élite, il ne fit plus partie de l'effectif senior lors de la saison 2001/02. Les nouvelles difficultés de trésorerie connues par l'Hormadi à l'orée de la saison 2002/03 hâtèrent l'intégration de juniors à l'équipe première. Ce fut l'occasion pour Xabi Lasalle de s'illustrer, intégré au troisième bloc en compagnie de Vacheré ou Ansellem et de Raphaël Larrieu.
Malgré un petit passage à vide, le jeune Angloy confirma tous les espoirs mis en lui. Gros travailleur qui n'hésite pas à aller gratter des palets dans les coins, il a aussi une bonne vision du jeu et n'est pas maladroit devant le but. Son jeu pour les "vieux supporters" rappelle un certain Lionel Bilbao. En équipe de France des moins de vingt ans, il est crédité cette saison de quatre buts en cinq rencontres. D'autres juniors auront été intégrés pour quelques rencontres comme Christophe Cantos ou Gabriel Da Costa, ou plus à l'image de Jean-François Ladonne, Thomas Mollia ou Jéremy Borie (junior venu de Villard). Gageons que cet effort d'intégration s'inscrive sur le long terme, et qu'il ne soit pas uniquement le fruit de difficultés financières.
Le joker de "luxe"
Lorsque la suspension pour un an de Christian Pouget a été annoncée, on s'attendait à ce que les Brûleurs de Loups remplacent leur joueur-vedette. Mais la place de Pouget dans l'effectif fut prise par un parfait inconnu : le jeune international junior Cyril Papa. Les contraintes budgétaires ne permettaient pas en effet à Grenoble de recruter un remplaçant du niveau du partant, et c'est donc Papa qui intégrait le groupe en lieu et place de celui qui venait d'être élu meilleur joueur français du championnat. Un fardeau bien lourd à porter, mais heureusement personne n'attendait de lui qu'il apporte autant sur la glace que son glorieux aîné. En retrait par rapport à Romain Bachelet en début de saison, il a eu lui aussi la chance de se distinguer, notamment en Coupe Continentale ou en Coupe de France. Surtout, en fin de saison, son association avec De Murcia et Romain Bachelet a apporté beaucoup de fraîcheur aux Brûleurs de Loups. Doté d'un gabarit intéressant qu'il doit encore étoffer, Papa s'est aussi distingué dans l'équipe de France des moins de vingt ans avec laquelle il a réalisé un très bon tournoi lors des championnats du monde au Kazakhstan : deux buts, une assistance et une fiche de +4 l'ont classé au troisième rang des compteurs français derrière Luc Tardif Jr et Xavier Lasalle. De quoi suivre l'exemple d'un certain Christian Pouget...
Marc Branchu, Thierry Frechon, Christophe Laparra, Thierry Duvignau et Olivier Houzé
Statistiques
Les conventions statistiques sont un peu modifiées dans la mesure où on ne considère que les juniors. Ils sont ainsi classés par ordre décroissant du nombre de points, de buts, puis des matches joués (effectivement, pas uniquement ceux où le joueur était inscrit sur la feuille de match), afin de mettre en avant ceux qui ont le plus joué.
Attaquants
Année MJ B A Pts Pén Mickaël Brodin Amiens 1982 34 10 4 14 75' Aram Kevorkian Rouen 1982 30 5 8 13 10' Kevin Hecquefeuille Amiens 1984 24 6 6 12 18' Mathieu Bécuwe Dunkerque 1982 23 5 6 11 4' Thibault Geffroy Rouen 1984 29 7 3 10 18' Pierre-Yves Albert Angers 1983 18 5 5 10 12' Thomas Gueguen Dijon 1982 26 6 3 9 10' Xavier Lassalle Anglet 1984 23 4 5 9 14' Mickaël Perez Briançon 1983 18 3 4 7 31' Yannick Maillot Briançon 1982 18 4 2 6 8' David Pereira Villard 1983 22 2 2 4 45' Pierrick Bazin Clermont 1983 21 2 2 4 36' Romain Bachelet Grenoble 1984 20 1 3 4 8' Mickaël Bardet Dunkerque 1982 21 0 3 3 8' Francis Ballet Mulhouse 1983 30 1 0 1 6' David Dauphin Dijon 1983 25 0 1 1 4' Cyril Gavalda Clermont 1985 12 0 1 1 30' Élie Marcos Amiens 1983 11 0 1 1 4' Pierre-É. Bellemare Rouen 1985 11 0 1 1 6' Rodolphe Bretault Angers 1983 17 0 0 0 6' Jérémy Borie Anglet 14 0 0 0 2' Adrien Dufournet Rouen 1984 12 0 0 0 0' Cyril Papa Grenoble 1984 12 0 0 0 2' Gianni Huet Angers 10 0 0 0 29' Alexandre Lefebvre Rouen 1985 9 0 0 0 4' François Lenière Dunkerque 1985 9 0 0 0 14' Damien Raux Rouen 1984 8 0 0 0 2' David Hennebert Amiens 1984 7 0 0 0 2' Gautier Lafrancesca Rouen 1984 5 0 0 0 2' Damien Chalons Villard 1983 5 0 0 0 2' Gabriel Da Costa Anglet 4 0 0 0 0' Julien Lefranc Amiens 1984 4 0 0 0 2' Damien Ribourg Rouen 1982 3 0 0 0 0' Bastien Sangiorgio Grenoble 1982 1 0 0 0 0'
Défenseurs
MJ B A Pts Pén Ghislain Folcke Dunkerque 1983 24 2 4 6 16' Sébastien Rousselin Angers 1982 24 1 4 5 75' Alexandre Cornaire Gap 1982 22 1 3 4 20' Christophe Tartari Grenoble 1984 7 1 1 2 2' Mathieu Jestin Angers 1983 22 0 2 2 12' Terry Prunier Rouen 1984 11 1 0 1 37' Nicolas Besch Rouen 1984 25 0 1 1 10' Geo. Bessard du Parc Rouen 1982 5 0 1 1 0' Simon Doreille Rouen 1984 18 0 0 0 8' Thomas Mollia Anglet 11 0 0 0 0' Stéphane Guillot-Diat Villard 1982 8 0 0 0 0' Christophe Cantos Anglet 7 0 0 0 2' Nicolas Roussel Amiens 1982 7 0 0 0 14' Benoît Quessandier Rouen 1985 6 0 0 0 0' Martin Millerioux Grenoble 1984 5 0 0 0 0' Jean-François Ladonne Anglet 2 0 0 0 0'
Gardiens
Année MJ Temps Benjamin Jubien Angers 1982 3 180'00" Landry Macrez Rouen 1982 2 112'28" Jérôme Plumejeau Brest 1983 1 22'11" Cédric Dietrich Rouen 1984 1 7'32" Florent Uguen Brest 1985 2 6'40"