Présentation de la D2 française 2003/04

 

L'imbroglio entourant le vice-champion de D1 Nice a eu des répercussions sur l'intersaison de la division 2. Il a tout d'abord expliqué le délai de publication du calendrier, le temps que Garges soit officiellement informé de son repêchage en D1. Ensuite, le club niçois a tenté un dernier recours devant le CNOSF pour se raccrocher à la branche D2, se fondant pour cela sur une interprétation étrange du règlement, qui explique que le club sanctionné pour sa gestion financière pouvait être réintégré dans la division directement inférieure s'il y a éventuellement une place libre. Or, de la place, il n'y en avait pas, au risque de se retrouver avec une division bancale à dix-sept clubs.

L'avocat de la FFSG n'a pas appuyé la logique des instances du hockey, aussi bien sur l'organisation des championnats que sur les règles de gestion fixées l'an dernier par le Directoire, à savoir l'apurement des dettes des clubs en deux ans, et le commission de conciliation du CNOSF a approuvé le recours niçois, si bien qu'on a dû attendre début septembre et une décision définitive du Directoire pour renvoyer Nice, qui ne répond pas aux conditions fixées par la commission de gestion, en D3.

On repart donc avec une division 2 à seize clubs, avec deux poules géographiques équilibrées du mieux possible vu la répartition très éclatée des clubs dans chaque région. Mais le niveau sportif des deux groupes est du coup très différent. Si elle n'a pas suscité autant de débats que la répartition ouest/est du Super 16, la comparaison entre la poule nord et la poule sud est sans équivoque. La première est plus accessible avec les deux éternels "petits" (Valenciennes et Le Havre), et la seconde est carrément impossible avec cinq ou six prétendants légitimes au podium, voire à la montée. Autant dire que la deuxième phase risque d'être encore plus déséquilibrée que l'an passé, surtout en poule de maintien.

 

Poule nord

Dirigeants et entraîneurs de La Roche-sur-Yon se sont faits très précis sur l'objectif à atteindre. Sans langue de bois, les Vendéens visent la montée. Après le départ de David Guérard, ce sont désormais Cédric Gassiot et Bertrand Pousse qui assumeront la charge des entraînements. Néanmoins, c'est bien la défense, point faible de l'équipe, qui a été renforcée, avec l'arrivée du jeune Slovaque de Nice, Martin Dubaj, l'un des meilleurs arrières de division 1. Le buteur canadien Frédéric Corbeil n'a en revanche pas été remplacé, mais on compte sur les nouveaux jeunes (Xavier Davranche de Nantes, Benoît Thomas de Nice, Thomas Lhomme des Français Volants, Gaël Cler de Colmar et Frédéric Leveque de Saint-Pierre et Miquelon) pour prendre plus de responsabilités. Avec une bonne équipe junior, championne de sa catégorie "excellence" l'an passé, La Roche a les moyens de gagner en homogénéité dans ses lignes, notamment à l'arrière. L'effectif de vingt-trois joueurs permettra ainsi d'instaurer "une concurrence saine et loyale" (dixit Gassiot). Il faudra néanmoins ne pas perdre de points dans la poule nord, comme c'était le cas l'an passé, car les confrontations avec les ténors du sud seront déjà assez difficiles comme ça.

Nantes reprend ce nouveau championnat dans un contexte plus serein que l'année passée, et donc plus propice à travailler avec une vision et des objectifs clairs dans une D2 que le club connaît un peu mieux. Un plan de redressement sur huit ans a été établi pour rembourser une dette qui dépasse les 100 000 €. L'entraîneur-joueur François Dusseau relève désormais un nouveau défi à Angers, et son successeur est celui qui avait été son adjoint lors de sa prise de fonctions il y a trois ans, Laurent Barray, l'ancien capitaine de l'équipe. La jeune équipe à sa disposition a été renforcée par des joueurs qui ont l'expérience de la division 2, comme Alexandre Machen (Valenciennes), Gabriel Piou (Lyon), Stéphane Birrien et Renald Fraboulet (Chambéry), auxquels il faut ajouter les retours de Gaëtan Mézière et Hubert Dogemont (Cholet). Comme d'autres Angevins avant lui (dont son nouveau coéquipier Mézière), qui manquaient de temps de jeu une fois en équipe senior, Benjamin Mocquard rejoint également le NAHG. Celui-ci semble donc meilleur que l'an passé, et la poule nord semble à sa taille pour une qualification en poule finale. Même sans joueur étranger, ce groupe a de l'allure et a envie de le prouver.

Cholet a bêtement raté la qualification en poule finale l'an passé et aimerait bien ne pas commettre la même erreur. Elle peut osciller entre un jeu solide et des moments de relâchement qui la rendent vulnérable, ce qui s'explique aussi par un effectif quantitativement limité. Les Dogs s'appuieront donc sur les mêmes forces que l'an passé, à savoir le duo composé de l'entraîneur Gautier Gustin et du capitaine Fabien Lepeltier, et bien sûr le vétéran slovaque Karol Jurcik en défense. Mais ils ont perdu le jeune gardien saint-pierrais Christophe Gilbert, recruté comme second gardien d'Angers en Super 16, et surtout le centre Gaëtan Mézières, qui a pu rentrer à Nantes - avec le Valenciennois Dogemont - du fait du départ de Dusseau avec qui il était brouillé. À l'inverse, Gabriel Cadoret fait son retour après deux années à Strasbourg. Les Choletais devront gagner en régularité pour faire un tour dans le grand huit.

À en croire son titre de vice-champion de division 3 de l'an passé, Amiens II est le chef de file des promus (pour ce qui est de cette poule, et derrière Montpellier dans l'absolu, bien sûr). La hiérarchie de l'an dernier ne devrait pas se démentir, car même sans recrue extérieure, la réserve amiénoise semble mieux dotée que lors de son dernier passage en division 2 (de 1994 à 96). Comme à l'époque, il y a un jeune talent dans les buts. Il s'agissait alors de Rémi Caillou, ce sont aujourd'hui Jérôme Plumejeau (ex-Brest) et Stéphane Burnet (ex-Mulhouse) qui se relaieront, puisque les Gothiques n'ont pas hésité à engager ces deux gardiens espoirs à l'intersaison (préparation de la succession de Mindjimba ?). Comme à l'époque, il y a des juniors, mais ils semblent aujourd'hui avoir un potentiel supérieur, et surtout ils sont bien plus nombreux. De plus, là où autrefois le seul homme d'expérience était le capitaine Éric Schnakenbourg, il y a aujourd'hui des vétérans comme le quarantenaire Stéphane Berton, mais aussi les pas si vieux Alexandre - "Sacha" selon le diminutif russe - Kalisa (32 ans) et surtout Olivier Duclos (30 ans), qui a mis un terme à sa carrière d'élite l'an dernier mais qui a encore un tel bagage technique qu'il devrait faire des malheurs en division 2. Toutefois, n'oublions pas que maintenir une réserve n'a de sens qu'à long terme. Il n'y a en effet qu'un seul rescapé de la précédente période D2 dans l'effectif actuel, Christophe Carrencotte.

Amiens a toutefois un avantage sur Grenoble, qui a supprimé sa réserve de D2, mais aussi sur Brest II, c'est de disposer de deux pistes de glace. Pour les Bretons, le problème se pose toutefois différemment du fait de l'absence de juniors élite. C'est donc cette équipe-réserve qui les remplace, et qui fera office de tremplin pour les jeunes. Autrefois délaissés et condamnés à végéter dans la division 4 de Bretagne sans que l'on prête attention à eux, les joueurs formés au club ont désormais un débouché clair où prouver leur valeur. Jusqu'ici, un seul d'entre eux avait effet intégré l'équipe première des Albatros, Gabriel Bounoure (deux autres gardiens bretons, Thomas Morvan et Florent Uguen, ont par ailleurs foulé les glaces du Super 16 l'an passé à la faveur des blessures des titulaires), on suivra avec intérêt la progression des autres. Ces jeunes seront encadrés par des joueurs qui ont connu l'équipe-une il y a deux ans... en division 2, déjà. Ils ne seront donc pas dépaysés. Il s'agit de l'entraîneur-joueur finlandais Jarmo Kuusisto, de l'ex-retraité Christophe Gaulmin, du Russe Denis Potapov, mais aussi de Guillaume Blanc et Stéphane Lacuisse. Bien avant Guilhem, Molmy ou Gueguen, ces deux attaquants de vingt-cinq ans étaient eux aussi juniors à Reims en leur temps...

Reims a toutefois d'autres ambitions que de demander le label de fournisseur officiel des Albatros. On pourrait pourtant aussi ajouter que l'actuel entraîneur de Brest, Sergueï Toukmatchev, était arrivé en France via la capitale champenoise, à la suite de Vladimir Kovin, qui avait alors été engagé comme entraîneur du Hockey Club de Reims... et qui est aujourd'hui celui du Reims Champagne Hockey. Alors que certains pleurent toujours le regretté HCR, le nouveau club accède à la division 2 et veut convaincre qu'il a son propre avenir à tracer, sans enterrer pour autant le passé glorieux de son prédécesseur. Il a ainsi rappelé trois anciens du HCR, les attaquants Youri Drain (Amnéville) et Arnaud Maujean (entraîneur-joueur de Châlons-en-Champagne), plus le gardien Maxime Godefroy, qui après une année de Super 16 ballotté entre Clermont et Besançon, devrait être le principal atout rémois cette saison, pour compenser une défense un peu légère. L'attaque reposera principalement sur une ligne composée de Vincent Bouché, de Richard Zavodny (ex-Cherbourg) et de Stéphane Berthon. Mais Reims, inférieur à la réserve amiénoise l'an passé en D3, est dans l'expectative quant à son niveau. Difficile de se jauger a priori, et ce n'est pas l'unique match amical contre l'équipe nationale du Luxembourg (victoire 10-2) qui permet d'y voir plus clair dans les pronostics.

Repêché pour la seconde fois après avoir été relégué sportivement, Le Havre paraît encore mal loti. Le club vivote en division 2 grâce à l'aumône de l'autre club de Seine-Maritime, Rouen, qui lui prête ses juniors pour qu'ils s'aguerrissent et jouent deux matches par week-end, ce qui est moins coûteux qu'une réserve. Les Quessandier ou Dufournet feront forcément étalage de leur potentiel en D2, mais tout cela ne prouve en rien que Le Havre a la capacité de survivre à ce niveau. La seule nouveauté, c'est que le club, le dernier dans les championnats nationaux à ne pas avoir de surnom, en a adopté un : les Dock's. Aux représentants du deuxième port français de prouver qu'avec leur "cœur de docker", ils peuvent renverser des montagnes.

Avec des moyens toujours limités et bien du courage, Valenciennes est toujours là au départ de la nouvelle saison. L'entraîneur-joueur Fabien Tanguy ne lâche pas la morceau, mais il a perdu son gardien Marc-Antoine Richard et son colosse offensif Alexandre Machen. Ancien portier de Limoges qui jouait l'an passé en D3 à Romorantin, Loïc Jarry arrive pour constituer avec Kalman la nouvelle paire de gardiens, et c'est Kamil Stastny, après un essai non concluant à Dunkerque, qui doit être le sauveur en attaque. Avant de rejoindre les Diables Rouges, le buteur slovaque avait été apprécié il y a deux ans chez les Diables... Noirs, ceux de Tours. Il avait marqué le premier but de la saison, saluant ensuite le public avec son casque, mais aussi le dernier, synonyme de troisième place de division 1. Souhaitons-lui d'en faire autant à Valenciennes... et d'en marquer beaucoup d'autres entre les deux, pour ramener des victoires, car les filets nordistes devraient encore être pleins. "Se maintenir, se retrouver ensemble pour jouer et se faire plaisir", telle est la devise de l'entraîneur du VHHC, qui s'attache maintenant à faire progresser ses jeunes, dont le cadet Ludovic Mathieu qui intègre l'équipe première.

 

Poule sud

En apprenant que Montpellier avait passé un 10-1 au champion de D2 en titre, Avignon, en amical, ses futurs rivaux se sont émus. Qui est donc ce mystérieux épouvantail dont personne ne connaît au juste l'effectif ? À la lecture de celui-ci, il faut relativiser. Cette équipe est forte, mais pas imbattable. Il y a finalement un junior canadien (Maxime Villaggi) et cinq Slovaques, dont un, Marek Michalovic, était déjà présent l'an dernier. Les autres ont été recrutés en 1. Liga (deuxième division) slovaque ou même en Espagne (Anton Royko) et en Croatie (Juraj Ozorak). S'ils sont probablement bons marché au vu de leurs championnats d'origine (tout de même au-dessus de la D2 française, attention), ils ne constituent pas forcément un obstacle insurmontable. De plus, l'un d'eux, Lubomir Ctvrtnicek, a malheureusement été grièvement blessé à l'œil gauche par une crosse haute lors d'un match de préparation contre Toulouse, et est en accident du travail. La défense, qui ne compte qu'un étranger et dont le doyen Olivier Batardière n'a que vingt-quatre ans, a peu de références, si ce n'est qu'elle a derrière elle un homme d'expérience, Franck Laures, qui avait entre autres été le gardien d'Épinal lors de son désastreux enrôlement de force en élite en 1996. On entend dire que les autres joueurs français ont le niveau de la division 3, d'où ils viennent, mais certains ont du vécu comme les ex-Gapençais Axel Gautier et Yann Fornaguera ou encore deux joueurs formés à Amiens, le grand défenseur Jean-Charles Caron et le puissant attaquant Tony Levasseur. L'arrivée de Grégory Maupoint, qui a connu le Super 16 avec Dunkerque, est également appréciable. Les "Vipers" devront surtout se défaire de la réputation qui leur colle à la peau depuis la division 3. Je ne parle pas de leur gestion passée (le hockey français croyait avoir tout vu, il a eu le droit à un trou record pour un club de D3), mais de leur comportement sur la glace, souvent jugé très peu fair-play par leurs adversaires. C'est à ce prix que leur entraîneur Pascal Ryser pourra revivre une ascension similaire à celle qu'il avait connue à la tête du HC Mulhouse.

Après une saison d'observation, Viry-Châtillon a désormais des ambitions supérieures. Certains de ses adversaires lui collent d'ailleurs déjà l'étiquette de favori. Le club a en effet rappelé de nombreux joueurs qu'il a formés. Le plus fameux est bien sûr Jérôme Mô, qui quitte Dijon et le Super 16 pour retrouver son groupe de potes. Mais il n'est pas le seul. En attaque, Bertrand Danton revient de Neuilly, Chris Desuert de Cergy, et Benjamin Aubry (le frère de Julien) de l'équipe junior des Volants. En défense, ce sont les frères Jeannette, Rémy et Guillaume, qui se retrouvent, ainsi que Ludovic Germack, qui n'a pas pu s'imposer en Super 16 à Dunkerque sous les ordres de Sabourin. Les lignes arrières ne semblent plus être le parent pauvre, car elles bénéficieront également de la présence physique de Julien Pasquereau et Hugo Astic, qui avaient été champions de France cadets avec la "génération Bercy" des Français Volants, celle de Loïc Sadoun. Le poste de gardien, qui aurait pu être le point d'interrogation, a lui aussi un renfort extérieur. Il s'agit du gardien canadien Francis Larivée, certainement le premier n°50 d'une draft NHL à se retrouver en division 2 française ! Il faut dire qu'il avait arrêté le hockey pendant deux ans et qu'il travaillait dans un Buffalo Grill de la région parisienne. Viry possède donc un effectif pléthorique, conséquence en grande partie de l'étendue du vivier du club. Reste à utiliser ce réservoir de talents avec efficacité, car chaque point compte maintenant que le VCEH vise la montée.

Le budget prévisionnel présenté n'ayant pas convaincu la commission de gestion, Annecy a été rétrogradé en division 2. La montée en D1 n'a pas apporté les résultats attendus, que ce soit sur le plan sportif ou sur le plan financier, avec un public et des partenaires qui n'ont pas frémi. Pour l'instant, le club, qui n'a pas encore complètement résorbé sa lourde dette passée et qui n'a pas envie d'en creuser une autre, n'a pas les moyens de viser trop haut et se considère à sa place pour l'instant. Ce pas en arrière a pour effet de compliquer encore plus les choses dans cette poule sud, enrichie d'une "grosse équipe" supplémentaire. Si cet effectif manquait peut-être un peu d'homogénéité pour la D1, il est en revanche très bon pour la D2, emmené par son capitaine Alexandre Baillard qui devrait certainement être un des meilleurs joueurs de ce championnat. Comme le SGA enregistre de nouvelles arrivées (Cyprien Coutens du Mont-Blanc, Éric Archain de Vanoise, Robin Grotus de Chamonix, mais aussi Nicolas Rey-Gaurez qui revient après une année à Lyon), il devrait jouer les premiers rôles... mais ils sont nombreux en D2 à pouvoir dire cela !

À commencer par les équipes qui avaient manqué la qualification l'an passé, Toulouse et Chambéry. Les Toulousains ont toujours une équipe strictement amateur, avec de nombreux étudiants et une moyenne d'âge encore diminuée par les arrêts de Blondin, Bonello et Lesecq. Ils ont toutefois gagné en homogénéité car ils ont un effectif plus important, de vingt-deux éléments, qui permettra de faire tourner les joueurs et de générer de la concurrence. Les quatre nouveaux ont rejoint la Ville Rose pour études, et le plus précieux d'entre eux devrait être le défenseur junior rouennais Terry Prunier, qui a joué plusieurs matches de Super 16 et a donc été champion de France. Arrivent aussi Jean-Luc Brouard de Valence, Jean-François Biernat d'Amnéville et Romain Gutknecht de Meudon, club formateur s'il en est avec lequel il avait été champion de France en minimes et en cadets. Mais le TBHC laisse également la place aux jeunes formés au club. Il n'a pas d'équipe espoir (mais dispose d'une réserve en D3) et les deux joueurs promus sont issus des rangs cadets, Damien Gadiot et Thibaut Villemejane. La qualification en poule finale est possible, mais le principal adversaire pourrait être Chambéry, qui a toujours devancé - de peu - les Bélougas ces dernières saisons.

Or, Chambéry a évidemment les mêmes ambitions, et paraît sensiblement plus fort. Dans les cages, le Canadien Éric Savard est remplacé par Nico Jimenez, un ex-Chambérien devenu international espagnol qui revient de Gasteiz (nom basque de la ville de Vitoria), aux côtés du toujours présent Steve Corbet. La défense sera solide avec les arrivées d'Alexandre Rouillard, qui a connu le Super 16 avec Briançon, et d'Olivier Demalgalhaes, un junior de Villard. En attaque, le retour de Dimitri Artano à Saint-Pierre et Miquelon, après trois saisons en Savoie, est compensé par les arrivées de Jean-Philippe Pacull, revenu au SOC après une année à Toulon, et de Fabrice Aye, ex-Strasbourgeois formé à Gap. Avec son équipe espoir engagée dans le championnat national, Chambéry dispose d'une bonne profondeur d'effectif, et avec une préparation individuelle rigoureuse et une bonne cohésion collective, il a les moyens de viser autre chose que le titre de consolation de vainqueur de la poule basse, qui ne reflète pas le potentiel du club.

Après avoir lutté pour la montée l'an dernier, Bordeaux devrait connaître une année de transition en raison des travaux qui dureront toute la saison dans sa superbe enceinte de Mériadeck. Les Boxers joueront donc dans une patinoire aux Antennes du Lac, en réalité une piste de glace provisoire sans plexis, sans chauffage, sans table de marque complète, et surtout sans tribunes. Les rencontres de Bordeaux seront en effet interdites au public, on image l'impact que cela aura sur le développement du hockey dans la capitale girondine. Si encore cette pénitence servait la cause du club en améliorant sa patinoire... Mais la réfection de Mériadeck est en fait conduite par la société gestionnaire, Axel Véga, pour optimiser la fonctionnalité "salle de concerts" de l'enceinte, notamment par des travaux sur la sonorisation. Les sports de glace y seront donc de plus en plus laissés pour compte au profit des spectacles plus rentables... Dans ce contexte, l'effectif des Boxers sera également réduit, par le départ de l'attaquant slovaque Pavol Frano et de Tony Delage à Avignon, ainsi que par le retour de François Magnant au Canada, compensés par les arrivées de Sylvain Humeau (Cergy) et Thomas Molia (Anglet). Reste le problème du gardien, car Christophe Latxague est parti avec Nicolas Carry à Txuri Urdin, dans le championnat espagnol. De plus, le tout jeune Romain Taberne, brillant lors de ses titularisations l'an passé, a malheureusement arrêté le hockey. Ce sera donc à Julien Labat, ancien second gardien à Strasbourg et Épinal, de venir à la rescousse dans les cages bordelaises.

Même si sa patinoire a été rénovée, l'ACBB n'a pas vraiment récupéré le soutien de Boulogne-Billancourt, et il sera hébergé pour la seconde année consécutive dans les Portes de l'Essonne, au centre Paul-Demange, un complexe piscine-patinoire partagé entre les territoires d'Athis-Mons et Paray-Vieille-Poste. La tâche de conduire l'entraînement est désormais confiée au défenseur Stéphane Rioux. Celui-ci s'est senti trahi par son prédécesseur Éric Lamoureux, qui a choisi de rejoindre quelques kilomètres plus au sud Viry-Châtillon, car il pouvait y bénéficier d'un emploi à plein temps, comprenant la succession de Peter Almasy à la tête du hockey mineur. Les transferts ont d'ailleurs été nombreux durant l'été le long de la Nationale 7. Si l'arrivée de Florian Segura ajoutera de la technique à l'attaque (de même que celle de deux jeunes joueurs du Vésinet, Julien Libat et Christophe Jolly), les départs de Hugo Astic et Rémi Jeannette sont en revanche problématiques pour la défense. Celle-ci sera en effet particulièrement sollicitée dans une poule très difficile où l'objectif de répéter la qualification en poule finale acquise l'an dernier tiendrait du miracle.

Lui aussi qualifié en poule haute l'an dernier, Toulon est dans la même situation, sachant très bien qu'un bis repetita serait un exploit. Entre-temps, en effet, l'effectif varois a fondu comme neige au soleil, ce qui ne s'arrange pas avec la retraite des jumeaux Folletête. Le club doit s'appuyer sur ses jeunes, et particulièrement sur sa génération dorée qui a atteint le podium national en minimes en 1998, mais son plus illustre représentant, l'arrière international junior Xavier Simoni, s'est envolé en direction de Lyon. Le salut du HCAT repose maintenant sur deux joueurs slovaques qui se sont échappés du naufrage niçois, le défenseur Tomas Banas et l'attaquant Josef Hopjak.

Marc Branchu

 

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