Présentation des championnats du monde

 

Après de longues intrigues quant à son emplacement, son financement et sa construction, elle est enfin là, la nouvelle Sazka Arena de Prague. On a dû repousser d'un an ce Mondial tchèque, certes, mais tout vient à point à qui sait attendre. Une glace en excellent état, une "piste d'aéroport" selon Martín Hamrlík, le défenseur du champion tchèque Zlín. C'est que la patinoire a même eu le temps d'être testée par le Slavia en finale de l'Extraliga. On a ainsi pu constater que l'ambiance était un peu froide dans cette grande salle, mais on attend les supporters lettons pour remédier à ce point de détail...

Il y en a d'autres qui ont fait un galop d'essai lors de la finale du championnat, ce sont les revendeurs du marché noir, qui proposaient les billets à dix fois leur prix d'achat. Les supporters tchèques ont donc subi eux aussi les désagréments d'une distribution erratique des tickets, les étrangers ne sont pas les seuls à plaindre. C'est que la délégation de la vente des places à une compagnie privée, la loterie tchèque Sazka, a déclenché un véritable scandale. Site internet incompréhensible et ne donnant pas accès à tous les billets, standard injoignable ou ne parlant que le tchèque, promesses dans le vent, vente de billets à la journée à des personnes qui ne veulent assister qu'à un match... Se procurer une place relevait souvent du parcours du combattant, sauf à passer par certaines grosses agences de voyage qui livraient un package tout compris, pas négociable et pas adapté aux désirs du spectateur indépendant. Le comble a été atteint quand une radio praguoise a ouvert une bourse d'échange pour aider les supporters de chaque pays à trouver des billets pour les matches de leur équipe... initiative d'entraide dont Sazka a bien vite exigé l'arrêt ! Dommage que l'organisation d'un championnat du monde soit aussi désorganisée, cela n'aide sûrement pas la promotion du hockey. Certains ont ainsi abandonné l'idée de se rendre à Prague, où les hôtels sont de plus complets malgré les prix assez hauts (il en est tout autrement à Ostrava, où l'on peut passer le premier tour pour moins de 500 euros, tickets, hôtel et restaurant compris).

En fait de répétition générale, le match amical République Tchèque - Canada joué dans la Sazka Arena a aussi tourné au fiasco. Pas sur la glace avec du beau jeu, mais en coulisses avec une organisation de plus en plus mise en cause. Près de deux mille spectateurs n'ont pas pu voir le premier tiers-temps, bloqués par des contrôles de sécurité abusifs. Les bouteilles d'eau et même les appareils photos étaient confisqués et jetés dans des containers. Encore plus fort, l'équipe tchèque des moins de 18 ans n'a pas eu le droit d'introduire dans la patinoire les médailles de bronze remportées la semaine dernière à Minsk !

Quoi qu'il arrive, la ferveur du public local devrait de toute façon suffire à assurer de grands championnats du monde (on évoque un total de 600 000 spectateurs, nouveau record), d'autant que la République Tchèque est la favorite de la compétition. Le plateau proposé n'a rien à envier à celui de l'an dernier, et d'autres enjeux comme la qualification olympique viennent pimenter encore le tournoi.

En effet, l'IIHF a introduit depuis cette année un classement par nations, qui déterminera notamment la position des équipes pour le tirage au sort des groupes aux championnats du monde, mais aussi les huit qualifiés directs pour les prochains JO. Les pays classés de 9 à 11 organiseront les trois tournois de qualification olympique. Ce classement prend en compte à 100% les résultats de l'année en cours, à 75% ceux des championnats du monde précédents, à 50% ceux d'il y a deux ans, et à 25% ceux d'il y a trois ans. Ainsi, avant que ne démarrent le Mondial 2004 et que ne soient ajoutés les points correspondants, le classement basé sur les trois dernières années est le suivant...

Classement IIHF pré-Mondiaux : 1 Canada 2285, 2 Suède 2240, 3 République Tchèque 2165, 4 Russie 2155, 6 Slovaquie 2135, 7 Allemagne 2030, 8 États-Unis 2025, 9 Suisse 1920, 10 Lettonie 1870, 11 Ukraine 1860, 12 Autriche 1835, (13 Belarus 1810), 14 Danemark 1675, (15 Slovénie 1620), 16 Japon 1600, 17 France 1580, (18 Pologne 1575), (19 Italie 1555), 20 Kazakhstan 1530...

Points distribués lors des Mondiaux : 1200 au premier, 1160 au deuxième, 1120 au troisième, 1100 au quatrième, 1060 au cinquième, 1040 au sixième, 1020 au septième, 1000 au huitième, 960 au neuvième, 940 au dixième, 920 au onzième, 900 au douzième, 880 au treizième, 860 au quatorzième, 840 au quinzième, 820 au seizième.

Groupe A (à Prague) : Tchéquie, Allemagne, Lettonie, Kazakhstan.

Groupe B (à Ostrava) : Finlande, Slovaquie, États-Unis, Ukraine.

Groupe C (à Ostrava) : Suède, Russie, Danemark, Japon.

Groupe D (à Prague) : Canada, Suisse, Autriche, France.

Signalons par ailleurs un changement de règle important : d'une part ce ne sont plus cinq mais seulement deux joueurs qui pourront être ajoutés ultérieurement à l'effectif de départ de 23 joueurs, et d'autre part l'adjonction de ces jokers pourra se faire dès le deuxième tour (ou la poule de relégation), et non plus uniquement à partir des quarts de finale. Cela laisse une petite chance de voir Yorick Treille en bleu par exemple.

 

 

Groupe A

Le report d'un an n'a en aucun cas altéré l'enthousiasme autour de ce championnat du monde à domicile pour la République Tchèque. Tous les joueurs rêvaient de participer à cette aventure, et il n'y avait que l'embarras du choix entre les stars incontournables, les habitués de la sélection, les jeunes talents et même les revenants comme Jirí Dopita. Il a bien fallu filtrer, et on a en général privilégié les hommes d'expérience et les joueurs de NHL. Était-ce le bon choix sachant que ces derniers restent le plus souvent sur des saisons décevantes ? Les matches de préparation ont cependant révélé que cette équipe tchèque avait une pléiade de joueurs de qualité. Même si sa carrière NHL a décliné et pris une mauvaise tournure avec son échange aux Rangers, Jaromír Jágr a toujours sa formidable combinaison de puissance et d'adresse et reste un joueur d'exception, qui a décliné le rôle de capitaine pour ce championnat afin de mieux se concentrer sur sa production sur la glace. Avec l'expérience de Martin Straka ou la grâce de David Výborný, les Tchèques ont un très bel effectif. Ils sont capables d'être champions du monde en pratiquant un jeu offensif et attrayant, en construisant le jeu et plus seulement en attendant le contre.

Autre avantage, l'entraîneur Slavomír Lener aura l'esprit libre et concentré sur sa tâche, sans avoir à se soucier de son avenir. Il sait qu'il quittera la sélection et a déjà été engagé pour l'an prochain par le Sparta Prague. Tiens, mais cela ne rappelle-t-il pas quelqu'un ? C'est exactement la situation qu'a connu l'an passé Hannu Aravirta, le sélectionneur de la Finlande qui était en fin de mandat et allait devenir entraîneur de club à l'issue des Mondiaux. La Finlande, qui était elle aussi chez elle, qui avait elle aussi ses stars... et qui a vécu un incroyable calvaire en se faisant sortir en quarts de finale !

Alors, le principal problème des Tchèques, n'est ce pas justement de jouer à domicile ? Aucun pays organisateur n'a remporté le championnat du monde depuis dix-huit ans. Et à l'époque, il s'agissait de la grande URSS à Moscou, autant dire un autre monde, avec une équipe qui gagnait les trois quarts des compétitions internationales. Depuis, la pression s'est toujours révélée trop forte pour les hôtes. La République Tchèque saura-t-elle supporter la pression imposée par son public et par son statut de favorite ?

Gardiens : Roman Cechmánek (Los Angeles, NHL), Tomáš Vokoun (Nashville, NHL, 27 ans) + une place à pourvoir (Dušan Salfický, CSKA Moscou, RUS, en réserve).

Défenseurs : Roman Hamrlík (New York Islanders, NHL, 30 ans), Jan Hejda (CSKA Moscou, RUS, 25 ans), František Kaberle (Atlanta, NHL, 30 ans), Jan Novák (Slavia Prague), Jirí Slegr (Boston, NHL, 32 ans), Martin Škoula (Anaheim, NHL, 25 ans), Jaroslav Špacek (Columbus, NHL, 30 ans).

Attaquants : Josef Beránek (Slavia Prague, 34 ans), Jirí Dopita (Pardubice, 35 ans), Radek Dvorák (Edmonton, NHL, 27 ans), Martin Havlát (Ottawa, NHL, 23 ans), Jan Hlavác (New York Rangers, NHL, 27 ans), Jaromír Jágr (New York Rangers, NHL, 32 ans), Milan Kraft (Pittsburgh, NHL, 24 ans), Václav Prospal (Anaheim, NHL, 29 ans), Petr Prucha (Pardubice, 21 ans), Martin Straka (Los Angeles, NHL, 31 ans), Michal Sup (Slavia Prague, 30 ans), David Výborný (Columbus, NHL, 29 ans) + une place à pourvoir (Martin Rucinský, Vancouver, NHL, 33 ans, en réserve).

 

Olaf Kölzig en équipe d'Allemagne, c'est un véritable feuilleton. La dernière fois que le gardien né en Afrique du sud et formé au Canada avait porté le maillot du pays de ses parents, c'était à Nagano. Depuis que les Allemands sont remontés dans l'élite mondiale, il y a une longue histoire de rendez-vous manqués. En 2001 pour le Mondial de Hanovre, Kölzig a dû renoncer à cause d'une blessure au genou, la même qui le priva des JO de Salt Lake City. En 2002, il était sous le choc après avoir appris que son fils était autiste. Et en 2003, il n'était tout simplement pas motivé. Malgré tout, Hans Zach rompt avec son habitude de l'alternance et offre au meilleur gardien de NHL 2000 la place de n°1 d'office, bien qu'il n'ait pas convaincu dans les matches de préparation après une saison déjà moyenne.

Quant au meilleur joueur allemand (autrement que par le passeport), Marco Sturm, il est malheureusement blessé. C'est l'occasion ou jamais pour Jochen Hecht, qui a fait une très bonne saison à Buffalo, de lui ravir le leadership national se montrant enfin sous le jour d'un leader en sélection. L'attaque, qui se débrouillera désormais sans ses vieux centres canadiens Soccio et Hynes (mais un autre vétéran naturalisé, Rob Leask, arrive en défense), sera construite autour de Hecht et de Daniel Kreutzer, qui après sa longue disette de 2002/03 a retrouvé le chemin des filets au point de devenir cette année cinquième marqueur de DEL. Mais c'est toujours le système défensif imperméable de Hans Zach qui caractérisera l'Allemagne. Le principal souci de l'entraîneur bavarois, c'est qu'avec très peu d'absents et un tirage au sort favorable, son équipe est un peu trop favorite. Il ne manquerait plus qu'elle se sente obligée de faire le jeu...

Gardiens : Oliver Jonas (Eisbären Berlin, 24 ans), Olaf Kölzig (Washington, NHL, 34 ans), Robert Müller (Krefeld, 23 ans).

Défenseurs : Jan Benda (AK Bars Kazan, RUS, 31 ans), Daniel Kunce (Krefeld, 32 ans), Rob Leask (Eisbären Berlin, 32 ans), Mirko Lüdemann (Cologne, 30 ans), Jochen Molling (Hambourg, 30 ans), Andreas Renz (Cologne, 26 ans), Stephan Retzer (Kassel, 27 ans), Heiko Smazal (Hambourg, 30 ans).

Attaquants : Tobias Abstreiter (Kassel, 33 ans), Boris Blank (Eisbären Berlin, 25 ans), Tino Boos (Cologne, 29 ans), Thomas Greilinger (Nuremberg, 22 ans), Jochen Hecht (Buffalo, NHL, 26 ans), Klaus Kathan (Mannheim, 27 ans), Daniel Kreutzer (Düsseldorf, 24 ans), Eduard Lewandowski (Cologne, 23 ans), Tomas Martinec (Mannheim, 28 ans), Andreas Morczinietz (Cologne, 26 ans), Martin Reichel (Francfort, 30 ans), Stefan Ustorf (Krefeld, 30 ans).

Note : les attaquants Sven Felski (Eisbären Berlin, 29 ans) et Christoph Ullmann (Mannheim, 20 ans) s'entraînent avec l'équipe pour être les jokers à partir de la seconde phase.

 

Les promesses n'engagent que ceux qui y croient. L'entraîneur suédois Curt Lindström le sait bien. Il avait assuré qu'il rajeunirait l'équipe de Lettonie, mais après avoir testé cinquante joueurs pendant l'Euro Hockey Tour en gage de bonne volonté, il a en fin de compte pris les mêmes. Seuls deux joueurs feront leurs débuts en championnat du monde, Saviels et Ozols. Les choix de Lindström impliquent une obligation de résultat. En raison de l'expérience de l'équipe et du tirage favorable, l'objectif minimal fixé n'est plus la dixième place mais les quarts de finale.

Or, il ne faudra pas forcément compter sur les grands noms habituels. À trente-sept ans, le gardien Arturs Irbe est vieillissant et il a même connu la vexation d'une relégation passagère en ECHL cette saison - finissant par contre très bien la saison en NHL avec Carolina - mais il est toujours le n°1 des cśurs tant il a été le meilleur ambassadeur du hockey letton, et parfois plus généralement de son pays. Il serait dommage que le héros national ternisse son aura en n'étant que l'ombre de ce qu'il a été. Quant au défenseur Sandis Ozolinš, il revient de convalescence et ne sera pas nécessairement une garantie tous risques.

Gardiens : Arturs Irbe (Carolina, NHL, 37 ans), Edgars Masalskis (HK Riga, 24 ans), Sergejs Naumovs (Severstal Cherepovets, RUS, 35 ans).

Défenseurs : Sandis Ozolinš (Anaheim, NHL, 31 ans), Krisjanis Redlins (Albany, AHL, 23 ans), Arvids Rekis (Augsbourg, ALL, 25 ans), Agris Saviels (Hershey, AHL, 22 ans), Normunds Sejejs (Slovan Bratislava, SVK, 36 ans), Olegs Sorokins (Ässät Pori, FIN, 30 ans), Atvars Tribuncovs (Salavat Yulaev Ufa, RUS, 27 ans).

Attaquants : Aigars Cipruss (Spartak Moscou, RUS, 32 ans), Vjaceslavs Fanduls (Assät Pori, FIN, 35 ans), Aleksandrs Kercs (Vilki Riga, 37 ans), Aleksandrs Macijevskis (Odense, DAN, 28 ans), Aleksandrs Nizivijs (HK Riga, 27 ans), Juris Ozols (Liepaja, 27 ans), Grigorijs Pantelejevs (HK Riga, 31 ans), Vadim Romanovskis (Asiago, ITA, 25 ans), Aleksandrs Semjonovs (Arboga, SUE, 31 ans), Aleksejs Sirokovs (Cortina, ITA, 23 ans), Leonids Tambijevs (Coire, SUI, 33 ans), Herberts Vasiljevs (Amur Khabarovsk, RUS, 27 ans), Sergejs Zoltoks (Nashville, NHL, 32 ans).

 

Les frères Koreshkov, qui avaient fait monter le Kazakhstan presque à eux seuls l'an passé, ne semblent plus avoir la même forme. Il faut dire qu'ils viennent d'apprendre que leur contrat ne serait pas reconduit au Metallurg de Magnitogorsk, un club avec lequel ils ont tout gagné dans les années 90, du championnat de Russie à la ligue européenne (EHL). Pour être moins dépendante du bon vouloir des clubs russes, la fédération du Kazakhstan cherche à monter un championnat national.

Cette décision de la ligue russe risque de pénaliser l'équipe nationale du Kazakhstan, puisque ses meilleurs joueurs vont perdre leur place. Cela explique le tournant qui est pris actuellement, puisque la fédération cherche à monter un championnat national. Pas facile dans un pays où 100% des joueurs sélectionnés pour ces Mondiaux ont été formés dans un seul et même club, le Torpedo Ust-Kamenogorsk (Öskemen en kazakh), ville du nord-est proche de la frontière russe et peuplée à 90% de russophones. Ceci explique qu'il n'y ait qu'un seul Kazakh dans l'équipe, Rustam Yessirkenov, qui n'a d'ailleurs pas été nominé officiellement pour laisser peut-être sa place à un éventuel joker. Les autres sont tous des Russes nés dans l'ex-république soviétique, à Ust-Kamenogorsk donc (sauf à Antipin, originaire de Temirtau, autre rare pôle du hockey au Kazakhstan). Outre le Kazzinc-Torpedo, qui joue en tant qu'invité dans la poule est de la Vysshaya Liga russe, il existe une poignée d'autres clubs, comme le Kazakhmys Karaganda, qui évolue d'ailleurs dans le même championnat, ou le Yenbek Almaty, qui a joué des matches amicaux en France l'an dernier. Mais leurs joueurs sont là encore originaires d'Ust-Kamenogorsk, et ce n'est pas demain la veille que d'autres pôles de hockey de ce niveau pourront se créer. Voué a priori au tour de relégation, le hockey kazakhstanais espère quand même un bon résultat à ce championnat du monde pour accélérer sa mutation et son développement.

Gardien : Vitali Eremeïev (Dynamo Moscou, RUS, 28 ans), Vitali Kolesnik (Ust-Kamenogorsk, 24 ans), Sergueï Tambulov (Metallurg Serov, RUS, 29 ans).

Défenseurs : Vladimir Antipin (Avangard Omsk, RUS, 34 ans), Artyom Argokov (Ust-Kamenogorsk, 28 ans), Oleg Kovalenko (Ust-Kamenogorsk, 29 ans), Evgueni Kuzmin (Ust-Kamenogorsk, 29 ans), Andreï Savenkov (Ust-Kamenogorsk, 29 ans), Denis Shemelin (Ust-Kamenogorsk, 25 ans), Alekseï Troshchinsky (Dynamo Moscou, RUS, 30 ans) + une place libre (Rustam Yessirkenov ?).

Attaquants : Sergueï Aleksandrov (Ust-Kamenogorsk, 25 ans), Dmitri Dudarev (Sibir Novossibirsk, RUS, 28 ans), Anatoli Filatov (Salavat Yulaev Ufa, RUS, 29 ans), Anton Komissarov (Ust-Kamenogorsk, 26 ans), Aleksandr Koreshkov (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 35 ans), Evgueni Koreshkov (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 34 ans), Roman Kozlov (Ust-Kamenogorsk, 22 ans), Fedor Polishchuk (Ust-Kamenogorsk, 24 ans), Vadim Rifel (Ust-Kamenogorsk, 25 ans), Andreï Troshchinsky (Ust-Kamenogorsk, 26 ans), Dmitri Upper (CSKA Moscou, RUS, 25 ans) + une place libre (Aleksandr Semenov, ou Nikolaï Antropov de Toronto ?).

 

 

Groupe B

Pas de Koivu ni de Selänne, retenus par les play-offs NHL, et pas non plus de charge supplémentaire du pays organisateur pour la Finlande, qui laisse cela à d'autres. Elle a déjà vécu le pire l'an passé avec la retentissante défaite devant son public en quart de finale (5-6 après avoir mené 5-1 contre le grand rival suédois). Raimo Summanen aura droit à un répit dont ne bénéficiait plus Hannu Aravirta. Dans un pays qui compte cinq millions de sélectionneurs, aucun ne pensait comme Aravirta. Pas sûr que les options de Summanen fassent l'unanimité, mais on lui laissera au moins le bénéfice du doute, et il lui faudrait du temps pour atteindre la cote de désamour de son prédécesseur.

N'allez quand même pas penser que la Finlande n'a aucune pression. Une troisième année de suite sans médaille, cela ferait tache. Et même en l'absence des deux superstars, elle est bien pourvue en talents. C'est une formation finlandaise typique, avec des joueurs dont la valeur s'exprime surtout dans le collectif. Tout se jouera donc dans la composition des lignes afin de trouver celles qui sont le mieux susceptibles de se trouver sur la glace pour des combinaisons bien rodées. On attend notamment la réunion potentielle de la ligne "HPK" (Hentunen-Pärssinen-Kapanen), du nom du club de Hämeenlinna où elle avait réalisé une saison exceptionnelle en 2000.

Gardiens : Jussi Markkanen (Edmonton, NHL, 28 ans), Mika Noronen (Buffalo, NHL, 24 ans), Fredrik Norrena (Linköping, SUE, 30 ans).

Défenseurs : Jere Karalahti (HIFK Helsinki, 29 ans), Tuukka Mäntylä (Luleå, SUE, 22 ans), Antti-Jussi Niemi (Västra Frölunda, SUE, 26 ans), Janne Niinimää (New York Islanders, NHL, 28 ans), Petteri Nummelin (Lugano, SUI, 31 ans), Sami Salo (Vancouver, NHL, 29 ans), Toni Söderholm (HIFK Helsinki, 26 ans).

Attaquants : Niklas Hagman (Florida, NHL, 24 ans), Jukka Hentunen (Fribourg-Gottéron, SUI, 29 ans), Olli Jokinen (Florida, NHL, 25 ans), Tomi Kallio (Västra Frölunda, SUE, 27 ans), Niko Kapanen (Dallas, NHL, 25 ans), Antti Laaksonen (Minnesota, NHL, 30 ans), Timo Pärssinen (HIFK Helsinki, 27 ans), Ville Peltonen (Lugano, SUI, 30 ans), Lasse Pirjetä (Pittsburgh, NHL, 30 ans), Esa Pirnes (Los Angeles, NHL, 27 ans), Kimmo Rintanen (Kloten, SUI, 30 ans), Jarkko Ruutu (Vancouver, NHL, 28 ans), Tony Virta (HPK Hämmeenlinna, 31 ans).

 

À un moment dans la saison, la Slovaquie paraissait en mesure de truster le classement des meilleurs marqueurs de NHL. Malheureusement, Zigmund Pálffy et Ladislav Nagy ont été interrompus dans leur élan par une blessure, alors que le premier avait le moyen de terminer premier, et que le second avait potentiellement sa place dans les dix. Peter Bondra, déjà diminué par une blessure en play-offs avec Ottawa, ne sera pas là non plus, mais à 37 ans il approche de la fin, n'ayant pas vraiment digéré la façon désinvolte dont les Washington Capitals l'ont échangé du jour au lendemain après quatorze années de bons et loyaux services.

Malgré ces absences, il reste encore pléthore de grands talents offensifs, de Miroslav Šatan à Josef Stümpel et de Marian Hossa à Marián Gáborík. La densité de grands joueurs dont dispose ce pays en attaque est de plus en plus remarquable, mais elle masque peut-être aussi une faiblesse certaine à l'arrière. Les 2,06 m de l'impressionnant Zdeno Chara constituent néanmoins un vrai point d'ancrage en défense. Reste le gardien Ján Lašák. Encore barré en NHL, il a contribué cette saison au maintien du SKA Saint-Pétersbourg, une équipe bien plus défensive (son entraîneur est Boris Mikhaïlov, dont la Russie "bétonnée" n'avait été battue que par la Slovaquie en finale des Mondiaux 2002) que celle dont il sera le dernier rempart pour deux semaines. Lašák va d'ailleurs quitter la Russie. Motif invoqué, la vie sociale y est impossible puisque le quotidien des joueurs est régimenté par les clubs. Il est convoité en Allemagne, même pour un salaire trois fois moindre. Il a encore l'occasion en attendant de justifier sa réputation, car même s'il n'a pas le potentiel des gardiens auxquels il fait face durant les championnats du monde, il y tient toujours sa place avec brio.

Gardiens : Karol Krizan (Zvolen, 23 ans), Ján Lašák (Saint-Pétersbourg, RUS, 25 ans) + une place à pourvoir (Peter Budaj, Hershey, AHL, et Rastislav Stana, Washington, NHL, en réserve).

Défenseurs : Zdeno Chara (Ottawa, NHL, 27 ans), Ladislav Cierny (Lada Togliatti, RUS, 29 ans), Dominik Granák (Slavia Prague, TCH, 20 ans), Richard Lintner (Djurgården, SUE, 26 ans), Ivan Majeský (Atlanta, NHL, 27 ans), Branislav Mezei (Florida, NHL, 23 ans), Martin Štrbak (Pittsburgh, NHL, 29 ans).

Attaquants : Luboš Bartecko (Sparta Prague, TCH, 27 ans), Pavol Demitra (Saint-Louis, NHL, 29 ans), Marián Gáborík (Minnesota, NHL, 22 ans), Marian Hossa (Ottawa, NHL, 25 ans), Richard Kapuš (Luleå, SUE, 31 ans), Juraj Kolník (Florida, NHL, 23 ans), Roman Kukumberg (Trencín, 24 ans), Vladimír Orszzágh (Nashville, NHL, 26 ans), Rastislav Pavlikovský (Leksand, SUE, 27 ans), Ronald Petrovický (Atlanta, NHL, 27 ans), Miroslav Šatan (Buffalo, NHL, 29 ans), Jozef Stümpel (Los Angeles, NHL, 31 ans).

Reste une place à pourvoir (Andrej Meszároš, Trencín, en défense, ou Juraj Štefanka, Vítkovice, TCH, en attaque).

 

Alors que, depuis le passage du charismatique Wayne Gretzky comme manager, le Canada parvient à convaincre les joueurs disponibles de rejoindre la sélection nationale (ce sont même eux qui appellent le staff maintenant), les États-Unis ont toutes les peines du monde à constituer leur équipe et à motiver les joueurs pour qu'ils soient fiers de porter le maillot à la bannière étoilée. La débâcle de l'an passé complique encore les arguments, alors que les Canadiens s'appuient sur les retours d'expérience des anciens et sur sa médaille d'or acquise en mai dernier. Faute de sanctionner ceux qui n'honorent pas leur sélection, les Américains ne peuvent même pas présenter ce championnat du monde occulté au pays comme un tremplin pour la Coupe du Monde, disputée selon les règles de la NHL et qui a un retentissement médiatique bien plus important aux États-Unis.

Même l'enjeu de la qualification olympique à assurer n'a pas motivé les stars, hormis Chris Drury. Scott Gomez, l'ancien meilleur rookie de NHL qui s'est enfin imposé au niveau où on l'attendait cette saison, avait donné son accord, avant de se rétracter aussitôt pour raisons personnelles. Refrain connu, on avait eu le droit au même avec Chelios l'an dernier. De là à se demander si ce n'est pas un effet d'annonce... Néanmoins, l'équipe est clairement meilleure que l'an dernier. Surtout, il y a de bons gardiens, qui constitueront le principal atout pour se frayer un chemin en quart de finale, alors qu'il y a quatre "gros" sur le passage, la faute au mauvais classement de l'an dernier. Lou Vairo, qui n'était pas qu'un amuseur public, a déjà eu largement pire à disposition. Le nouvel entraîneur Peter Laviolette doit donc prendre acte de la mauvaise volonté chronique de certains de ses compatriotes et prendre l'habitude de faire avec ce qu'il a.

Gardiens : Ty Conklin (Edmonton, NHL, 28 ans), Mike Dunham (New York Rangers, NHL, 31 ans), Alex Westlund (Lokomotiv Yaroslavl, RUS, 28 ans).

Défenseurs : Keith Ballard (Minnesota-Duluth, NCAA, 21 ans), Hal Gill (Boston, NHL, 29 ans), Brett Hauer (Genève-Servette, SUI, 32 ans), Jeff Jillson (Buffalo, NHL, 23 ans), Paul Mara (Phoenix, NHL, 24 ans), Aaron Miller (Los Angeles, NHL, 32 ans), Andy Roach (Mannheim, ALL, 30 ans).

Attaquants : Bates Battaglia (Washington, NHL, 28 ans), Dustin Brown (Los Angeles, 19 ans), Matt Cullen (Florida, NHL, 27 ans), Chris Drury (Buffalo, NHL, 27 ans), Mike Grier (Buffalo, NHL, 29 ans), Adam Hall (Nashville, NHL, 23 ans), Jeff Halpern (Washington, NHL, 27 ans), Andy Hilbert (Boston, NHL, 23 ans), Ryan Malone (Pittsburgh, NHL, 24 ans), Richard Park (Minnesota, NHL, 27 ans), Blake Sloan (Dallas, NHL, 28 ans), Erik Westrum (Phoenix, NHL, 24 ans) + 1 place à pourvoir.

 

Trente-sixième... C'est la place qu'occupe aujourd'hui le hockey sur glace parmi les sports les plus populaires en Ukraine. Il n'y aucun développement, on survit avec les maigres infrastructures vieillissantes de l'époque soviétique, et le seul club professionnel du pays, le Sokol Kiev, a dû bénéficier de l'aide de la municipalité de la capitale ukrainienne cette saison faute de trouver un autre sponsor principal. Pourtant, des jeunes talents continuent à y être formés, mais leur seule motivation est souvent de fuir ce panorama désolé.

Les cinq années d'Anatoli Bogdanov à la tête de l'équipe nationale se sont achevées après une réunion de moins d'une heure à la fédération en juillet dernier, sans même avoir pris la peine de le convoquer. Ce ne sont pas les problèmes administratifs qui ont encombré les dirigeants ukrainiens, puisque Bogdanov révèle lui-même que durant tout son mandat de sélectionneur, il n'a jamais eu le moindre contrat ! L'autoritaire entraîneur était en disgrâce auprès des joueurs, notamment parce qu'en février 2003, il n'avait pas soutenu les cadres de l'équipe emmenés par le capitaine Valeri Shiriaev qui proposaient de boycotter le tournoi d'Odense comptant pour l'Euro Challenge afin d'attirer l'attention sur les problèmes de financement de l'équipe.

C'est donc son ex-assistant Aleksandr Seukand qui lui succède, mais il dispose exactement des mêmes moyens - à faire peur même à un entraîneur de l'équipe de France - et de la même équipe. Jusqu'au quarantenaire Valeri Shiriaev - devenu champion de Suisse avec Berne même s'il n'a plus joué qu'un match en play-offs où il a été le quatrième étranger - qui espérait se concentrer sur ses nouvelles fonctions d'entraîneur-adjoint chargé de la défense, mais à qui l'on a demandé de rester encore également joueur. Il a beau annoncer que la relève a progressé et que l'Ukraine figure aux portes du top 8 mondial, le groupe dans lequel elle est tombée semble la conduire tout droit en poule de maintien.

Gardiens : Yevhen Brul (Neman Grodno, BLR, 37 ans), Ihor Karpenko (Metallurg Magnitogorsk, RUS, 27 ans), Konstantin Simchuk (Salavat Yulaev Ufa, RUS, 30 ans).

Défenseurs : Valeri Shiriaev (Berne, SUI, 40 ans), Yuri Hunko (Sokol Kiev, 32 ans), Artem Ostroushko (SKA Saint-Pétersbourg, RUS, 30 ans), Henady Razin (Amur Khabarovsk, RUS, 26 ans), Oleksandr Savytsky (Sokol Kiev, 32 ans), Andriy Sryubko (Amur Khabarovsk, RUS, 28 ans), Dmytro Tolkunov (Amur Khabarovsk, RUS, 24 ans), Vyacheslav Zavalnyuk (SKA Saint-Pétersbourg, RUS, 29 ans).

Attaquants : Vasyl Bobrovnikov (Sokol Kiev, 32 ans), Artem Hnidenko (Sokol Kiev, 24 ans), Sergueï Kharchenko (Füssen, ALL, 28 ans), Dmitri Khristich (Magnitogorsk, RUS, 34 ans), Vitali Lytvynenko (Füssen, ALL, 28 ans), Oleksandr Matvychuk (Khimvolokno Mogilev, BLR, 28 ans), Roman Salnykov (Alur Khabarovsk, RUS, 28 ans), Vitali Semenchenko (Avangard Omsk, RUS, 30 ans), Vladyslav Serov (Appiano, ITA, 25 ans), Vadim Shakhraïchuk (Dynamo Moscou, RUS, 29 ans), Dmitro Tsyrul (Kristall Saratov, RUS, 25 ans), Serhiy Varlamov (Manitoba, CAN, 25 ans).

 

 

Groupe C

Contrairement à l'an passé, la Suède n'a pas de Forsberg ni Sundin (en play-offs NHL) pour renverser le cours d'un match à eux seuls. Et la colonie scandinave de Vancouver a prétexté des petites blessures pour ne pas faire le déplacement. Quant à Daniel Alfredsson, il n'arrivera que pour le match contre la Russie, le Danemark et le Japon n'étant pas des adversaires assez bien pour lui, comprenez-vous. Bref, dans ce contexte, la Tre Kronor devrait retrouver son visage traditionnel, mettant plus l'accent sur son compartiment défensif. Son attaque manque en effet d'individualités saillantes, surtout que les deux meilleurs joueurs de l'Elitserien, Johan Davidsson et Magnus Kahnberg, ont semblé marquer le pas et ne plus jouer à leur niveau lors des matches de préparation.

Le poste qui risque d'avoir le plus d'importance et qui suscite le plus d'attention est donc celui de gardien. Faute d'avoir suffisamment préparé en amont la succession de Tommy Salo, dont le déclin était pourtant prévisible, Hardy Nilsson se retrouve maintenant face à un dilemme. Qui aura la charge à l'avenir de garder les cages de la sélection ? Stefan Liv, avec son exploit historique des quatre blanchissages en finale d'Elitserien pour donner le titre à HV 71, est évidemment un candidat, mais le plus jeune Henrik Lundqvist est jugé plus fiable, plus constant et plus prometteur.

Gardiens : Stefan Liv (HV 71 Jönköping, 23 ans), Henrik Lundqvist (Västra Frölunda, 21 ans) + une place à pourvoir (Daniel Henriksson, Luleå, 25 ans, est en réserve).

Défenseurs : Christian Bäckman (Saint Louis, NHL, 23 ans), Per Hållberg (Färjestad, 26 ans), Niclas Hävelid (Anaheim, NHL, 30 ans), Ronnie Sundin (Västra Frölunda, 33 ans), Dick Tärnström (Pittsburgh, NHL, 29 ans), Daniel Tjärnqvist (Atlanta, NHL, 27 ans) + une place à pourvoir (Thomas Johansson, Linköping, 33 ans, et Thomas Rhodin, Fribourg-Gottéron, SUI, 33 ans, sont en réserve).

Attaquants : Niklas Andersson (Västra Frölunda, 33 ans), Johan Davidsson (HV 71 Jönköping, 28 ans), Jonathan Hedström (Timrå, 26 ans), Jonas Höglund (Davos, SUI, 31 ans), Andreas Johansson (Nashville, NHL, 30 ans), Jörgen Jönsson (Färjestad, 31 ans), Magnus Kahnberg (Västra Frölunda, 24 ans), Samuel Påhlsson (Anaheim, NHL, 26 ans), Andreas Salomonsson (MoDo, 30 ans), Fredrik Sjöström (Phoenix, NHL, 20 ans), Mathias Tjärnqvist (Dallas, NHL, 25 ans) + deux places à pourvoir (Daniel Alfredsson, Ottawa, NHL, 31 ans, Per-Johan Axelsson, Boston, NHL, 29 ans, Michael Nylander, Boston, NHL, 31 ans, Magnus Nilsson, Luleå, 26 ans, Niklas Nordgren, Timrå, 24 ans, sont en réserve).

 

La Russie a-t-elle un don pour mettre elle-même des peaux de bananes sous les pieds de ses entraîneurs ? On en viendrait à le croire. L'an dernier, lorsque Vladimir Plyushchev avait été viré par Kazan à quelques jours du début des Mondiaux, c'était certes une décision du club tatar. Mais cette fois, c'est de la fédération qu'est venue la défiance au "tsar" septuagénaire Viktor Tikhonov. Il ne s'agit pas de son retrait du CSKA l'an prochain, sur ce point il a lui-même reconnu que le cumul club-sélection était difficilement compatible. Non, le problème, c'est que des dirigeants russes ont appelé Igor Larionov, le joueur qui avait dénoncé avec force le système installé par Tikhonov au temps de l'URSS, pour qu'il devienne le manager général de l'équipe russe à la prochaine Coupe du monde. Lequel Larionov a posé comme condition l'engagement d'un entraîneur... canadien. Les contacts n'ont duré que quelques jours avant d'être rompus, mais ils ont fait la une des médias, et c'était déjà un véritable affront pour Tikhonov.

On a l'impression que l'état de grâce ne dure pas pour les entraîneurs russes. Comme avec Plyushchev, au début, on s'extasie, on évoque le retour aux grandes heures du jeu soviétique, et puis, quand arrivent les championnats du monde, l'enthousiasme est déjà retombé. Après dix championnats du monde successifs sans la moindre médaille, la Russie y croit-elle vraiment, à ce retour au sommet ? En tout cas, après cette nouvelle expérience archéologico-paléontologique (reconstituer le trio Tikhonov-Yurzinov-Belousov qui guidait l'équipe d'URSS au début des années 80), elle aura vraiment tout tenté, et le problème sera classé "insoluble". Quand les stars traînent les pieds (Tikhonov n'est pas super "tendance" non plus...), à l'image de Sergueï Fedorov qui a changé dix fois d'avis sur sa venue et a même tenté de négocier la sélection de son frère Fedor dans un mini-chantage, la Russie n'arrive à constituer qu'une ligne majeure (sans doute Kovalchuk-Prokopiev-Sushinsky avec l'apport du défenseur offensif Tverdovsky, à moins que l'arrivée de dernière minute d'Alekseï Yashin ne conduise Tikhonov à changer encore une fois d'avis ?) et a des problèmes de densité... Mais quand les stars arrivent, c'est encore pire, comme l'a montré le désastre de Saint-Pétersbourg. Va comprendre, Viktor...

Gardiens : Aleksandr Fomichev (Sibir Novossibirsk, 25 ans), Egor Podomatski (Lokomotiv Yaroslavl, 27 ans), Maksim Sokolov (Avangard Omsk, 31 ans).

Défenseurs : Dmitri Bykov (AK Bars Kazan, 26 ans), Aleksandr Guskov (Lokomotiv Yaroslavl, 27 ans), Dmitri Kalinin (Buffalo, NHL, 23 ans), Vitali Proshkin (Ak Bars Kazan, 27 ans), Andreï Skopintsev (Dynamo Moscou, 32 ans), Vassili Turkovski (AK Bars Kazan, 29 ans), Oleg Tverdovsky (Avangard Omsk, 27 ans), Dmitri Yushkevich (Lokomotiv Yaroslavl, 32 ans).

Attaquants : Vladimir Antipov (Lokomotiv Yaroslavl, 26 ans), Andreï Bashkirov (Lausanne, SUI, 33 ans), Vyacheslav Butsaïev (Lada Togliatti, 20 ans), Ilya Kovalchuk (Atlanta, NHL, 21 ans), Alekseï Morozov (Pittsburgh, NHL, 27 ans), Aleksandr Ovechkin (Dynamo Moscou, 18 ans), Aleksandr Prokopiev (Avangard Omsk, 32 ans), Aleksandr Skugarev (Lada Togliatti, 29 ans), Maksim Sushinsky (Avangard Omsk, 29 ans), Alekseï Yashin (New York Islanders, NHL, 30 ans), Valeri Zelepukin (SKA Saint-Pétersbourg, 35 ans) + une place à pourvoir.

 

Vraiment incroyable, ce Danemark. On a tout juste le temps d'applaudir le franchissement d'un palier qu'il a déjà passé le suivant. On s'est à peine émerveillé devant une génération de haut niveau que déjà la suivante arrive. Pour leurs débuts dans l'élite mondiale, les Danois avaient frappé fort l'an passé, en battant les États-Unis d'entrée. Mais quand leurs moins de dix-huit ans ont été promus chez les grands, on ne croyait pas possible un nouvel exploit, on compatissait plutôt. Sur une classe d'âge resserrée, les différences sont plus criantes, et face aux jeunes joueurs des grandes nations déjà programmés pour un avenir en NHL, c'est mission impossible. Erreur, impossible n'est pas danois. Ces dernières semaines, aux Mondiaux juniors 18 ans, les jeunes vikings n'ont laissé aucun adversaire leur marcher dessus et ont même réussi à se maintenir dans l'élite.

Les Suédois peuvent en témoigner, qui ne les ont battus que par la plus petite des marges (2-1) et avec extrême difficulté. Ces mêmes Suédois - en plus âgés - qui seront les premiers adversaires du Danemark au championnat du monde, pour un derby qui promet d'enflammer la Scandinavie. Ces mêmes Suédois qui sont d'ailleurs la raison principale du développement du hockey au Danemark, la proximité entre les deux pays favorisant les échanges dès le hockey mineur et la progression des "petits" au contact du système de haut niveau des "grands". Auront-ils à le regretter après le premier match ?

Avec le Danemark, désormais, on s'attend à tout. Les joueurs de Mikael Lundström adhèrent parfaitement au système et se sacrifient à l'aune du collectif. La vitesse à laquelle ces solides gaillards acquièrent l'expérience du haut niveau est remarquable. Le symbole de cette équipe est l'attaquant défensif Kim Staal, décisif pour maintenir Malmö en Elitserien, et qui a désormais canalisé son agressivité par rapport à l'époque du Mondial de division I de Grenoble. En étant dans le groupe du Japon, les Danois ont toutes les cartes en main pour s'installer durablement dans l'élite. Mais ils devront assumer leur nouveau standing et faire le jeu face aux Asiatiques, contre qui ils ne pourront pas évoluer en contre comme d'habitude. Si cet écueil est franchi, la difficulté du tirage n'autorise pas vraiment de rêve supérieur... sinon un rêve olympique, peut-être pour bientôt ?

Gardiens : Peter Hirsch (Rungsted, 25 ans), Jan Jensen (Esbjerg, 32 ans), Michael Madsen (Herlev, 23 ans).

Défenseurs : Andreas Andreasen (Esbjerg, 28 ans), Jesper Duus (Herlev, 36 ans), Jesper Damgaard (MoDo, 28 ans), Dan Jensen (Herning, 35 ans), Daniel Nielsen (Herning, 23 ans), Christian Schioldan (Frederikshavn, 25 ans), Thomas Johnsen (Odense, 25 ans).

Attaquants : Bo Nordby Andersen (Aalborg, 25 ans), Bent Christensen (Odense, 28 ans), Morten Green (MoDo, SUE, 23 ans), Mike Grey (Frederikshavn, 28 ans), Ronny Larsen (Aalborg, 32 ans), Nicolas Monberg (Rungsted, 23 ans), Frans Nielsen (Malmö, SUE, 20 ans), Jens Nielsen (Leksand, SUE, 34 ans), Michael Smidt (Aalborg, 24 ans), Kim Staal (Malmö, 26 ans), Alexander Sundberg (Odense, 23 ans), Mads True (Odense, 32 ans).

Reste une place à pourvoir (Morten Dahlmann, Rungsted, 27 ans, en défense, et Kasper Degn, Herning, 22 ans, sont en réserve)

 

Le Japon a bénéficié pendant cinq années d'une place réservée dans l'élite mondiale au titre de meilleure nation d'Extrême-Orient, et cela n'a en rien aidé à la promotion du hockey dans ce pays. Ces championnats du monde n'y sont même pas retransmis à la télévision. Cette mascarade se termine donc enfin, et les Japonais devront gagner leur place sur leur glace, logés à la même enseigne que tout le monde. Mais le peuvent-ils, alors qu'ils n'ont toujours pas gagné le moindre match à ce niveau, malgré deux nuls et quelques défaites honorables ? Éviter une des deux dernières places paraît difficile alors qu'ils sont scotchés à la seizième place, quels qu'aient été leurs entraîneurs. On a en effet encore changé de coach, et même plutôt deux fois qu'une. L'ex-entraîneur-adjoint Glen Williamson était censé prendre les rênes de l'équipe, mais c'est finalement un autre Canadien, Mike Mahon, qui a été nommé en dernier ressort.

Plus de sérieux et de professionnalisme dans leur comportement pendant la compétition, voilà la première exigence qui sera demandée aux Japonais. Mais il n'est pas sûr que ce soit suffisant. Certes, ils ont un énième renfort naturalisé, Chris Bright, autorisé à jouer pour son nouveau pays alors qu'il avait déjà porté les couleurs du Canada aux championnats du monde 1995, parce qu'il a depuis lors passé neuf années dans le championnat japonais. Mais il leur manque le Nippo-Canadien Ryan Kuwabara, un de leurs piliers offensifs, qui augmentait de façon bien utile le gabarit de l'attaque asiatique mais qui est blessé au genou. Quant à l'autre leader des avants, Chris Yule, il revient tout juste de blessure et espère être rétabli à temps pour le match contre le Danemark, un quitte ou double potentiel. Une victoire ce jour-là suffirait à assurer le maintien.

Gardiens : Yutaka Fukufuji (Kokudo Tokyo, 21 ans), Jiro Nihei (Kushiro, 33 ans), Junji Ogino (Oji Tomakomai, 25 ans).

Défenseurs : Kengo Ito (Charlotte, ECHL, 25 ans), Makoto Kawashima (Oji Tomakomai, 24 ans), Takayuki Kobori (Kokudo Tokyo, 25 ans), Hirohuki Miura (Kokudo Tokyo, 30 ans), Fumitaka Miyaguchi (Kokudo, 31 ans), Joel Oshiro (Kushiro, 32 ans), Nobuhiro Sugawara (Oji Tomakomai, 29 ans), Junichi Takahashi (Nikko, 26 ans).

Attaquants : Chris Bright (Kokudo Tokyo, 33ans), Kiyoshi Fujita (Kokudo Tokyo, 31 ans), Masatushi Ito (Kushiro, 25 ans), Yasunori Iwata (Oji Tomakomai, 31 ans), Tomohito Kobayashi (Kokudo Tokyo, 29 ans), Yosuke Kon (Kokudo Tokyo, 25 ans), Robert Miwa (Nikko, 33 ans), Takeshi Saito (Oji Tomakomai, 23 ans), Kunihiko Sakurai (Oji Tomakomai, 32 ans), Hiroshi Sato (Kushiro, 21 ans), Takahito Suzuki (Kokudo, 28 ans), Chris Yule (Kokudo Tokyo, 29 ans).

 

 

Groupe D

Rick Nash, à moins de vingt ans, aurait pu être une des attractions de ce Mondial de Prague, avec ses 41 buts en NHL (premier, ex-æquo avec Kovalchuk), mais il a dû déclarer forfait au dernier moment pour être opéré des amygdales. À sa place, c'est donc Patrice Bergeron, dix-huit ans et révéation inattendue de la saison NHL, qui sera l'homme du futur, troisième plus jeune joueur sélectionné en équipe senior du Canada derrière Paul Kariya et Jeff Friesen. Quant à Scott Niedermayer, il est un des favoris pour le trophée Norris de meilleur défenseur de NHL, et il jouera avec son frère Rob pour la première fois depuis son adolescence. Ils s'ajoutent à une équipe du Canada qui a retrouvé tous les joueurs essentiels de l'équipe championne du monde de l'an dernier (hormis Shane Doan, blessé, et le buteur décisif Anson Carter, qui a connu une saison difficile en étant baladé entre trois clubs, New York, Washington et Los Angeles).

Jugez-en plutôt. Il y a là le gardien Roberto Luongo, qui a encore renforcé sa réputation en affolant les statistiques cette saison, et qui aura comme suppléants Giguère et Denis. Ces trois-là ont la particularité d'être tous nés à Montréal, preuve s'il est besoin de la supériorité de l'école québécoise des gardiens. Il y a aussi le jeune défenseur de talent Jay Bouwmeester, et l'expérience de Steve Staios, voire d'Eric Brewer qui a déjà du métier. En attaque, Daniel Brière, qui avait réussi un très bon championnat du monde, est de retour, de même que Dany Heatley, qui avait été moins régulier mais avait été décisif en marquant quand il fallait, et qui est revenu au jeu après le traumatisme de l'accident de voiture fatal à son coéquipier Snyder alors qu'il était au volant. Le pilier Ryan Smyth, travailleur de l'ombre et âme des Edmonton Oilers, a comme d'habitude répondu présent.

Et pourtant, il manque un élément essentiel dans la conquête du titre de l'an passé. Hé oui, au moment où le Canada a choisi son entraîneur, Andy Murray était toujours dans la course aux play-offs avec ses Los Angeles Kings - c'était avant qu'ils finissent la saison par onze défaites - et n'était pas certain d'être libre. Par conséquent, le choix s'est reporté sur Joël Quenneville, viré par Saint Louis en février après près de sept ans à la tête des Blues. Bien sûr, Quenneville, élu meilleur entraîneur de la NHL en 2000, n'est pas n'importe qui. Mais il n'a pas la même connaissance du hockey européen que Murray, et c'est pourquoi on lui adjoint des assistants qui pourront le mettre au parfum, Tom Renney et Mike Babcock. Qui plus est, il ne dispose plus de l'expérimenté duo Draper-Maltby, les attaquants défensifs de Detroit qui avaient accompli à merveille leurs missions spécifiques l'an dernier. Il devra vite prendre ses repères avec une équipe douée mais assez jeune, un sacré challenge.

Gardiens : Marc Denis (Columbus, 26 ans), Jean-Sébastien Giguère (Anaheim, 26 ans), Roberto Luongo (Florida, 25 ans).

Défenseurs : Jay Bouwmeester (Florida, 20 ans), Eric Brewer (Edmonton, 24 ans), Willie Mitchell (Minnesota, 27 ans), Derek Morris (Phoenix, 25 ans), Scott Niedermayer (New Jersey, NHL, 30 ans), Nick Schultz (Minnesota, 21 ans), Steve Staios (Edmonton, 30 ans).

Attaquants : Patrice Bergeron (Boston, NHL, 18 ans), Daniel Brière (Buffalo, 26 ans), Matt Cooke (Vancouver, NHL, 25 ans), Jean-Pierre Dumont (Buffalo, 26 ans), Jeff Friesen (New Jersey, NHL, 27 ans), Dany Heatley (Atlanta, 23 ans), Shawn Horcoff (Edmonton, 25 ans), Brendan Morrison (Vancouver, NHL, 28 ans), Brenden Morrow (Dallas, NHL, 25 ans), Glen Murray (Boston, NHL, 31 ans), Rob Niedermayer (Anaheim, 29 ans), Ryan Smyth (Edmonton, 28 ans), Justin Williams (Carolina, 22 ans).

 

C'est le moment ou jamais pour que le hockey helvétique se mobilise pour son équipe nationale. La Suisse a devant elle un formidable challenge, elle doit terminer cinq places devant les États-Unis ou l'Allemagne pour devancer un de ces pays au nouveau classement IIHF. Cela lui ouvrirait non seulement la porte des JO de Turin, mais cela la placerait aussi dans le deuxième chapeau pour le Mondial de l'an prochain, et cela permettrait à Berne d'être qualifié pour le nouveau Super Six qui opposera les champions des six meilleurs pays d'Europe à Saint-Pétersbourg en janvier prochain, et pour lequel le représentant allemand Francfort est pour l'instant le dernier qualifié.

Une sorte de paix civile s'est établie autour de la "Nati" et il y a eu moins de polémiques autour du sélectionneur germano-canadien Ralph Krüeger que d'habitude. Ceci dit, la liste de ses "ennemis" s'est encore agrandie. Mécontent d'avoir été la doublure de Marco Bührer aux derniers championnats du monde (ce qui était pourtant tout à fait logique d'après les performances des deux hommes en sélection), Lars Weibel a rejoint Michel Riesen et Reto von Arx, ses coéquipiers de Davos, parmi les réfractaires. Pas grave pour la Suisse qui a les deux gardiens finalistes de LNA et un très bon n°1 en la personne de Martin Gerber, qui a fait une meilleure saison que le joueur majeur des derniers play-offs NHL, Jean-Sébastien Giguère, à Anaheim.

Plus embêtantes, les blessures de David Jobin (Berne) et Flavien Conne (Lugano), mais la Suisse a moins d'absences que d'habitude et ne pourra pas se chercher des excuses. On l'a dit, c'est l'année ou jamais... Au dernier Mondial de Prague en 1992, la Suisse avait d'ailleurs atteint les demi-finales.

Gardiens : Marco Bührer (Berne, 24 ans), Martin Gerber (Anaheim, NHL, 29 ans), Ronnie Rüeger (Lugano, 31 ans).

Défenseurs : Beat Forster (Davos, 21 ans), Steve Hirschi (Lugano, 22 ans), Olivier Keller (Lugano, 23 ans), Reto Kobach (Ambrì-Piotta, 24 ans), Mathias Seger (ZSC Lions, 26 ans), Martin Steinegger (Berne, 32 ans), Mark Streit (ZSC Lions, 26 ans), Julien Vauclair (Binghamton, AHL, 24 ans).

Attaquants : Andres Ambühl (Davos, 20 ans), Goran Bezina (Springfield, AHL, 24 ans), Luca Cereda (Berne, 22 ans), Patric Della Rossa (ZSC Lions, 28 ans), Patrick Fischer (Zoug, 28 ans), Sandy Jeannin (Lugano, 28 ans), Marcel Jenni (Färjestad, SUE, 30 ans), Thierry Paterlini (Davos, 28 ans), Martin Plüss (Kloten, 27 ans), Marc Reichert (Kloten, 24 ans), Ivo Rüthemann (Berne, 27 ans), Adrian Wichser (Lugano, 24 ans), Valentin Wirz (Fribourg-Gottéron, 22 ans), Thomas Ziegler (Berne, 25 ans).

 

Le point faible de l'an passé - le gardien - a été corrigé pour l'Autriche avec l'arrivée de Reinhald Divis, éliminé des play-offs NHL avec Saint-Louis. C'est un vrai ouf de soulagement, car, hormis quelques jeunes prometteurs mais encore inexpérimentés (Machreich et surtout Brückler), il n'y a pas grand monde derrière lui. Du coup, les Autrichiens se présentent presque au complet. Presque, parce que leur attaquant-vedette Christoph Brandner s'est blessé au poignet à quatre jours du début du championnat du monde. Le meilleur atout offensif disparaît et il ne faudra pas attendre beaucoup de créativité de cette équipe dont ce n'est pas le point fort.

Mais après le semi-échec de 2003, l'entraîneur Herbert Pöck attend surtout un comportement plus professionnel et une meilleure combativité. Il a donc décidé d'instaurer une meilleure concurrence, afin que certains joueurs ne se croient pas intouchables en sélection et arrêtent leurs efforts. Il y voit - sans doute à juste titre - une condition sine qua non pour que l'Autriche franchisse enfin un palier. Il ne suffit pas de le vouloir, encore faut-il avoir le réservoir nécessaire. Et c'est le cas. En plus de Setzinger qui a eu un vrai impact dans les play-offs de SM-liiga, voilà deux autres diamants, encore plus forts, qui sont d'authentiques stars du championnat universitaire américain : Thomas Pöck, le fils du sélectionneur, qui a été appelé par les New York Rangers en fin de saison et a marqué un but dès son premier en NHL, et Thomas Vanek, n°5 de la dernière draft. Avec un championnat au succès grandissant et des clubs formateurs qui jouent le jeu, c'est l'euphorie générale. Tout le monde doit se sentir poussé par des jeunes de ce niveau et un palier doit enfin être franchi.

Mais si Herbert Pöck veut mettre plus de pression sur ses joueurs, il en a lui-même sur les épaules. Il a été quasi-viré en août, son licenciement et son remplacement par son assistant Lars Bergström étaient même annoncés par toute la presse. Et finalement, la fédération a décidé non seulement de le garder, mais d'élargir son mandat aux juniors. Il n'empêche que le public a la dent dure avec lui et qu'il n'a pas le droit au ratage s'il veut être encore en poste pour les championnats du monde à domicile l'an prochain. Le tirage au sort est favorable et les attentes sont grandes. Par conséquent, un échec initial dans le match-piège face à la France ne serait pas pardonné. La poule de relégation serait humiliante, même si les Autrichiens sont qualifiés d'office pour l'an prochain en qualité d'organisateurs.

Gardiens : Bernd Brückler (University of Wisconsin, USA, 22 ans), Claus Dalpiaz (Innsbruck, 32 ans), Reinhard Divis (Saint Louis, NHL, 28 ans).

Défenseurs : Sven Klimbacher (Linz, 22 ans), André Lakos (Vienne, 24 ans), Philippe Lakos (Vienne, 23 ans), Robert Lukas (Linz, 25 ans), Thomas Pöck (New York Rangers, NHL, 22 ans), Martin Ulrich (Düsseldorf, ALL, 34 ans), Gerhard Unterluggauer (Düsseldorf, ALL, 27 ans).

Attaquants : Raimund Divis (Linz, 26 ans), Christoph Harand (Vienne, 22 ans), Philippe Horsky (Klagenfurt, 21 ans), Dieter Kalt (Färjestad, SUE, 29 ans), Roland Kaspitz (Villach, 22 ans), Thomas Koch (Klagenfurt, 20 ans), Philipp Lukas (Linz, 24 ans), Markus Peintner (Linz, 23 ans), Oliver Setzinger (HPK Hämmenlinna, FIN, 20 ans), Mark Szücs (Linz, 27 ans), Matthias Trattnig (Kassel, ALL, 24 ans), Thomas Vanek (University of Minnesota, USA, 19 ans), Daniel Welser (Klagenfurt, 21 ans).

 

Heikki Leime, qui s'est déclaré "amoureux" de ses joueurs après la promotion de l'an passé, les conduit pour la première fois dans l'élite mondiale après trois années en division I. Il compte pour cela sur deux atouts majeurs. Le premier est Cristobal Huet, qui a fait jeu égal statistiquement avec Cechmánek dans les cages des Los Angeles Kings mais a été le favori ses supporters avec un style plus conventionnel et plus rassurant que le Tchèque. Le second est Sébastien Bordeleau, récent champion de Suisse avec le SC Berne. On parle de lui en équipe de France depuis l'époque où il jouait aux Canadiens de Montréal, mais l'IIHF avait refusé sa sélection car il n'avait jamais joué en championnat de France. Aujourd'hui, le règlement permet de comptabiliser les années de hockey mineur, et cela profite à Bordeleau, qui a commencé le hockey à Megève, le village de Bozon où jouait son père Paulin - capitaine de l'équipe de France aux Jeux Olympiques de Calgary - dans les années 80. Il a fallu une interview dans Top Hockey en février pour que le contact se renoue avec Bordeleau, cinq ans après les dernières discussions. Heureusement, il a gardé ses licences d'enfant pour attester d'une présence dont la FFSG en carence d'archives n'a même pas trace. Néanmoins, il connaît mieux ses adversaires suisses et canadiens que ses coéquipiers, et il ne faut pas attendre de miracles d'un ou deux joueurs.

Il suffit de comparer avec l'Autriche, premier adversaire dans un match sans doute capital, pour comprendre les handicaps de l'équipe de France, sur le plan de l'expérience du haut niveau, du répondant physique (surtout avec les absences de Meunier et Bonnard, blessés, et de Treille, en play-offs AHL) et de la densité de joueurs. Le rappel à trente-huit ans de Christian Pouget, l'ex-attaquant de génie reconverti en défense, est symptomatique. La France est ainsi l'exception, seul pays européen à sélectionner un joueur évoluant dans sa deuxième division nationale ! Du fait de la polyvalence de Pouget, Leime a sélectionné huit arrières et douze avants, au lieu de sept et treize à son habitude. Il sait que les lignes arrières se préparent à souffrir pour tenir le rythme. Affronter les Suisses frais avec un match la veille dans les jambes ne sera pas évident, alors que l'équipe helvétique aurait pu être théoriquement un adversaire pas plus difficile que l'Autriche (qui n'a plus battu la France en match officiel depuis 17 ans, mais qui est actuellement en plein boom), tant elle a traditionnellement du mal face aux Bleus dans un duel toujours spécial. Mais attention, à l'époque des bons résultats contre la Suisse, il y avait la rage de vaincre d'un certain Bozon pour transcender les Bleus. Aujourd'hui, ce leader fait défaut, car ni Cristobal Huet, du fait de son poste, ni Maurice Rozenthal, qui n'en a pas le caractère, ni Sébastien Bordeleau, faute de vécu commun, ne peuvent assumer ce rôle.

D'où l'importance d'un capitaine comme Arnaud Briand pour son rôle de meneur, dans ce qui est certainement son dernier championnat du monde. Une génération entame aujourd'hui son dernier défi, comme les vieux Dewolf et Pouget au sein d'une défense qui est toujours le point faible de la formation française. Le fait que Nicolas Besch et Pierre-Édouard Bellemare aient été les ultimes joueurs écartés est un signe que la relève fera bientôt son entrée. Mais à quel niveau ? Avec les meilleurs ou en division I ?

Gardiens : Cristobal Huet (Los Angeles Kings, NHL, 28 ans), Fabrice Lhenry (Mulhouse, 31 ans), Patrick Rolland (Grenoble, 24 ans).

Défenseurs : Baptiste Amar (Grenoble, 24 ans), Vincent Bachet (Amiens, 25 ans), Allan Carriou (Mulhouse, 28 ans), Karl Dewolf (Dunkerque, 32 ans), Nicolas Favarin (Villard-de-Lans, 23 ans), Christian Pouget (Chamonix, 38 ans), Nicolas Pousset (Rouen, 24 ans), Lilian Prunet (Mulhouse, 26 ans).

Attaquants : Benoît Bachelet (Grenoble, 29 ans), Sébastien Bordeleau (Berne, SUI, 29 ans), Arnaud Briand (Rouen, 33 ans), Brice Chauvel (Amiens, 24 ans), Olivier Coqueux (Fribourg-en-Brisgau, ALL, 30 ans), Xavier Daramy (Anglet, 23 ans), David Dostal (Anglet, 30 ans), Laurent Gras (Amiens, 28 ans), Anthony Mortas (Amiens, 30 ans), François Rozenthal (Amiens, 28 ans), Maurice Rozenthal (Leksand, SUE, 28 ans), Jonathan Zwikel (Amiens, 28 ans).

Marc Branchu

 

Retour à la rubrique articles