Bilan de la division 2 française

 

Résultats du championnat de France 2003/04 de division 2

 

Comment créer des problèmes là où il ne devrait pas y en avoir ? Le hockey français a parfois un don pour déclencher des polémiques stériles. Celle autour du statut d'Amiens II en est un bon exemple. L'incorporation d'une équipe 2 n'est pas censée perturber le principe des promotions. À partir du moment où cette réserve atteint le niveau maximal qu'il lui soit permis d'atteindre (deux divisions en dessous de l'équipe première en l'occurrence), elle n'est pas prise en compte pour la montée, mais ne gêne évidemment pas les autres prétendants. Il en a toujours été ainsi dans tous les sports, par exemple en CFA en football. Sinon, on pourrait imaginer que des réserves très fortes barrent indéfiniment les ambitions de clubs émergents. Mais ce raisonnement ne paraît pas aussi évident à tout le monde. Alors que la poule finale était déjà commencée, les clubs de D2 recevaient ainsi un fax de la fédération qui arrivait comme un cheveu sur la soupe. Il donnait son interprétation - qu'il considérait comme implicite - du processus de promotion, selon laquelle, si la réserve amiénoise venait à occuper une des deux premières places, seul un club de D2 pourrait prétendre à la montée. Le dernier de D1 se retrouverait alors de facto repêché sans avoir à passer par des barrages.

Émotion dans les équipes de division 2, hormis à Amiens qui maintenait une indifférence polie à cette affaire qui en un sens le concernait peu (si ce n'est que devant un tel état de fait, certains présidents de clubs concurrents remettaient en question la participation des réserves au championnat, si celles-ci devaient prendre la place d'équipes qui contribuent, elles, à la promotion du hockey dans de nouveaux lieux). On chercha alors à demander des explications à Jean-Louis Millon... pour découvrir que celui-ci était en congé et injoignable. Un à un, les présidents de clubs prenaient leur plus belle plume pour rédiger des lettres de protestation scandalisée. Cette mobilisation aboutit finalement à une clarification timide et bien tardive. Amiens ne perturberait pas la course à la montée. Entre-temps, les espoirs gothiques n'occupaient plus la première place qu'ils avaient acquise à l'issue de la première phase face aux équipes du nord, et le débat n'avait plus lieu d'être.

Que s'était-il donc passé ? Avait-on interprété les règlements sans réfléchir ? Ou avait-on sciemment cherché à favoriser un club dans les petits papiers de la fédération, Valence, alors lanterne rouge de D1 menacée de relégation ? Absurdité ou malhonnêteté ? Dans l'un ou l'autre cas, c'est un triste exemple de l'état de friche dans lequel a été laissé après la dissolution du directoire un hockey français soumis aux anciens pouvoirs obscurs. On ne peut que souhaiter que la constitution d'une véritable autorité exécutive tracera enfin une ligne claire pour mettre fin à jamais à ces embrouilles symptomatiques d'une époque que l'on espère révolue.

En attendant, cet incident qui n'en était finalement pas un n'a pas été sans conséquences. Dans les vestiaires, au lieu de se concentrer sur les enjeux sportifs du moment, les joueurs ne parlaient plus que de "l'affaire". Pendant plusieurs semaines, le déroulement du championnat est ainsi passé au second plan. C'est d'autant plus dommage que cette poule finale de division 2, qui a été malheureusement occultée, a été riche en rebondissements comme rarement par le passé. Il aurait été très appréciable pour le hockey hexagonal de pouvoir goûter un tel suspense sportif l'esprit libre.

 

Premier : Montpellier. Le pari consistait à créer l'évènement autour d'un nouveau sport dans une cité qui n'avait pas été élue pour rien ville la plus sportive de France en 1997. Il a été réussi puisque les affluences de Végapolis ont été supérieures à celles du volley, du water-polo et du basket féminin, autant de disciplines où les équipes montpelliéraines évoluent pourtant en première division. À six euros l'entrée, les mille trois cents places étaient occupées en fin de saison. Pour cela, on a vendu un spectacle soigneusement mis en scène, en mettant les moyens pour payer animateur et pom-pom-girls. On a retenu la leçon de la D3 et on a bien calibré l'équipe, suffisamment forte pour être championne, mais pas trop afin de laisser place à l'émotion. Là encore, objectif atteint pile poil. L'effectif a pu être assemblé avec une masse salariale joueurs de 40 000 euros (qui n'inclut pas l'encadrement, en particulier l'entraîneur suisse Pascal Ryser), à débloquer sur un budget de 250 000 euros. Reste une question en arrière-plan : entre nécessité d'impliquer chaque membre dans la vie de l'association et risque de créer une nouvelle barrière financière à la pratique d'un sport déjà cher, est-il moralement justifiable de faire payer une équipe senior par le reste du club, y compris le hockey mineur ? Chacun des deux cent cinquante licenciés a en effet dû souscrire obligatoirement trois abonnements à trente-cinq euros pour la saison des Vipers, compris dans sa cotisation.

Deuxième : Toulouse. Le seul club qui a un lien vers Météo France sur son site internet ! Ce n'est pas juste pour promouvoir l'institution locale, c'est aussi par nécessité. En effet, la patinoire de la Fraternité est dans un tel état de délabrement que son utilisation a été interdite par temps de pluie ou lorsque le vent souffle à plus de 40 km/h. Avant de partir à l'entraînement, chaque licencié doit donc s'informer au préalable des conditions météorologiques pour savoir s'il pourra avoir lieu. La patinoire de la quatrième ville de France était même menacée de fermeture, avant que l'échéance ne soit repoussée. Contrairement aux jeunes du club, l'équipe première n'évolue que sur la patinoire de Blagnac et n'a donc pas eu à souffrir de ces conditions. Elle était d'ailleurs en passe de parfaitement réussir son championnat, emmenée par Julien Mauget (un but toulousain sur trois !) et Sébastien Savajol qui ont affolé les compteurs pendant une demi-saison. Mais, quand ces deux-là ont calé et n'ont plus fait la différence individuellement, personne n'a su prendre le relais. Les Toulousains ont sauvé de justesse leur place en barrage de promotion, mais lâchés par des leaders qui n'étaient plus que l'ombre de ce qu'ils étaient quelques mois plus tôt, ils y ont perdu contre Asnières.

Troisième : Viry-Châtillon. Jeune et enthousiaste, l'équipe castelviroise prend un plaisir évident au jeu, à l'image de ses "casques d'or", les duettistes juniors Kevin Ledoux et Romain Danton qui se sont soustraits aux consignes présidentielles pour arborer un signe distinctif rompant l'uniformité des couleurs. Heureusement, ils ne se singularisent pas uniquement par leurs accessoires dorés, mais aussi par leur patinage virevoltant qui leur permet d'inscrire des buts qui valent vraiment le coup d'œil. Mais entre jouer pour jouer et jouer pour gagner, il y a un pas... que les Jets n'ont pas su franchir pour leur seconde saison en D2. Après des débuts remarqués, le gardien canadien Francis Larivée a connu des difficultés qui ont été préjudiciables à la confiance de l'équipe, de même que l'absence occasionnelle d'un des trois arrières physiques (Julien Pasquereau, Guillaume Jeannette et surtout la révélation Hugo Astic) qui ont clairement solidifié la défense jaune et verte. Viry-Châtillon pourrait récriminer contre la formule en reprenant les arguments "lyonnais" de l'an dernier après avoir été à son tour la seule équipe à avoir fait un carton plein inutile en première phase contre les équipes non qualifiées. Ce serait vain, et il n'y aura de toute façon pas de repêchage comme pour les Rhodaniens après des disparitions à l'étage supérieur. Cette saison aura appris que la montée doit se mériter, et qu'elle ne sera pas non plus facile l'an prochain. Après tout, c'est un très bon signe de vitalité du hockey français.

Quatrième : Amiens II. C'est une politique audacieuse qu'a mis en place le club picard, celle du surclassement automatique. Les minimes deuxième année jouent en cadets, les cadets deuxième année jouent en espoirs, et les espoirs, eux, jouent en D2. Plutôt que de chercher des titres à tout prix, les Gothiques affirment ainsi fièrement la profondeur de leur réservoir et font honneur à leur travail de formation. Il est certain que les jeunes progresseront plus ainsi que dans des championnats de hockey mineur souvent déséquilibrés où ils n'ont plus rien à prouver. Romain Masson et ses collègues ont donc pu avoir beaucoup de temps de jeu. De même, les gardiens Jérôme Plumejeau et Stéphane Burnet, qui alternaient entre le rôle de doublure de Mindjimba et celui de titulaire en D2, ont pu emmagasiner de l'expérience essentielle à leur progression. Ce système a toutefois un inconvénient, c'est que l'effectif varie d'un match à l'autre. Les adversaires peuvent ainsi être avantagés ou désavantagés selon que les Élie Marcos, Fabien Leroy ou Simon Petit sont appelés ou non avec l'équipe première, ce dont certains se plaignent.

Cinquième : La Roche-sur-Yon. Bien pourvus offensivement et particulièrement redoutables en jeu de puissance, les Vendéens sont retombés dans leurs éternels travers en défense, en partie parce qu'ils n'étaient pas au complet en deuxième phase, la blessure de Grimaud succédant à celle de Blaha. La poule finale avait pourtant excellemment commencé avec deux victoires à Viry et contre Montpellier, et La Roche-sur-Yon, alors en deuxième position derrière la réserve amiénoise, pouvait rêver de D1. Mais le Hogly perdit ensuite à Toulouse après avoir mené de deux buts à l'entame de la dernière période, avant que le match contre Annecy ne constitue une fracture. Ceci, non seulement à cause de la défaite, mais surtout à cause d'une petite altercation dans les vestiaires à l'issue du premier tiers-temps entre le capitaine Julien Thomas et l'entraîneur-joueur Cédric Gassiot. Celui-ci exigea alors du bureau la mise à pied de son joueur, qui avait déjà préféré une semaine de vacances à la préparation du match à Toulouse. Fred Leveque devint ensuite le nouveau capitaine, mais le ressort était cassé. La Roche-sur-Yon, qui mit un point d'honneur à battre de nouveau Viry - qui jouait là sa place en barrages - à la dernière journée, avait entre-temps compromis ses chances de montée.

Sixième : Nantes. Avec le remboursement de sa dette échelonné sur huit ans, le NAHG n'a pas les moyens de faire des folies. Il est à son aise dans cette division 2 qui permet à ses jeunes joueurs de s'aguerrir. Non seulement il représente une opportunité pour les espoirs de l'autre club formateur de la région, Angers, comme pour Benjamin Mocquard qui s'est bien relancé, mais il met aussi en avant ses propres produits, comme Benjamin Tijou, qui s'est signalé lui aussi aux yeux du club angevin. Maintenant, il n'y a plus comme par le passé de renforts étrangers qui éjectent les hockeyeurs locaux. Cela signifie aussi qu'il n'y a pas de vrais leaders, de joueurs capables de vite mettre leur équipe sur orbite. David Page, qui avec Reynald Bataillie et Hubert Dogemont encadre cette équipe de vingt-quatre ans de moyenne d'âge, est ainsi le meilleur marqueur alors qu'il n'a que vingt points à son actif. C'est donc la force d'un groupe solidaire que voulait démontrer cette formation homogène, et elle y est parvenue en terminant à une brillante sixième place. Un mot enfin pour saluer la retraite à trente-deux ans de Philippe Ranger, le gardien gapençais passé par Rouen, Caen, Brest, Épinal ou Dijon.

Septième : Annecy. Le SGA devait digérer un été mouvementé qui l'avait vu rétrograder d'une division et perdre son président. Marc Giet avait été contraint de quitter ses fonctions après la découverte d'un trou inexpliqué dans le budget du tournoi du Mont-Blanc 2002 dont il était le trésorier, et avait été remplacé par Richard Golaz. Pour une équipe ayant connu la division 1, Annecy a présenté un visage assez décevant, très dépendant techniquement de deux individualités, Alexandre Baillard et Rodolphe Loizeau. Néanmoins, les joueurs de Haute-Savoie s'accrochent avec beaucoup de courage et d'engagement physique, et ils savent ainsi exploiter la moindre faille de formations plus douées, d'où leur honorable position finale.

Huitième : Cholet. Le début de saison a été moyen et les blessures ont conduit à un mois de novembre noir ponctué de quatre défaites. Situés en fin de classement, les Choletais ont bien réagi en cumulant les victoires à domicile. Ils ont ainsi atteint au dernier match ce qui était leur but, la qualification pour la poule de promotion. Un objectif savouré puisque c'était la première fois depuis sept ans que les Dogs accédaient à une phase finale. Mais il était déjà clair qu'il ne faudrait rien espérer de plus. Comme le règlement prévoit la conservation des points acquis en première phase contre les autres équipes qualifiées, Cholet partait donc dernier avec deux petits points. Le nouveau but était alors de faire monter de plus en plus de jeunes sur la glace de manière à les préparer pour l'avenir. Cela ne les empêcha pas de jouer les trouble-fête avec quatre victoires, dont une écrasante pour l'honneur sur le nouveau champion Montpellier. Challenge pour l'année prochaine, mieux gérer les derbys des Pays de Loire, tous perdus cette saison contre Nantes et La Roche.

Neuvième : Chambéry. Emmenés par des attaquants de la valeur de Sébastien Messon et Joël Raymond, les Savoyards, avec leur jeu très propre, n'avaient rien à envier à personne en attaque. Mais leur talon d'Achille a été leur compartiment défensif. Les deux recrues à l'arrière se nommaient Olivier Demagalhaes et Alexandre Rouillard, mais le premier, junior de Villard-de-Lans, n'a joué que deux mois avant d'arrêter, alors que le second a mis du temps à se mettre dans le rythme, car il jouait très peu à Briançon en Super 16. En fin de saison, deux défenseurs ont dû subir une opération des ligaments croisés du genou, Nicolas Payen puis Alexandre Joubert. Au bilan, il s'en est fallu de très peu pour la qualification, qui s'est jouée aux confrontations directes dans l'égalité à trois avec Toulouse et Annecy, mais, encore une fois, Chambéry a dû se contenter de gagner... la poule de maintien.

Dixième : Reims. Les spectateurs champenois qui ont connu les heures glorieuses du HCR ont du mal à être convaincus par le nouveau RCH, une équipe en qui ils ne sentent pas une envie irrépressible de remonter le hockey rémois vers les sommets. Il est parfois difficile pour ce public devenu exigent par l'habitude de se passionner pour cette équipe qui peine à proposer un jeu collectif décent et se repose sur quelques individualités comme Richard Zavodny ou Vincent Bouché. Mais cette saison aura permis de se familiariser avec la D2 en attendant de se fixer des ambitions plus élevées. Un objectif qui ne sera pas confié à Vladimir Kovin. Le vétéran russe, devenu le doyen de la division en rechaussant les patins à quarante-neuf ans (un point par match tout de même !), ne sera plus l'entraîneur de l'équipe première. Il est soupçonné de "craquer sous la pression". Notons que c'est un reproche qu'on lui faisait déjà quand il était joueur, et dont on avait eu l'illustration en prolongation de la demi-finale de la Coupe Canada 1984, lorsque, sur une situation intéressante à deux contre un, il fit une mauvaise passe interceptée par Paul Coffey qui avait abouti à l'élimination de l'URSS.

Onzième : Toulon. Le début de saison du HCAT avait de quoi inspirer énormément d'inquiétude. Avec son maigre effectif, il n'avait pas moyen de présenter une équipe complète en début de championnat en attendant que les dernières licences soient validées. Il avait donc demandé à reporter son premier match contre Chambéry, qui s'est en conséquence joué ultérieurement chez l'adversaire, puis a été forfait pour la deuxième journée à Toulouse car il n'avait que huit joueurs qualifiés. Néanmoins, il a finalement mené à son terme la saison grâce à des individualités saillantes comme le défenseur Tomas Banas et surtout le meilleur marqueur de division 2 toutes poules cumulées Josef Hopjak (41 buts et 21 assists). Si les déplacements se faisaient souvent avec un contingent en peau de chagrin, l'équipe avait meilleure allure à domicile, au point d'accrocher Montpellier ou de battre Toulouse. Elle a donc prouvé avoir sa place en D2, mais il faudra impérativement que cet effectif s'étoffe.

Douzième : Le Havre. Ce qui est vrai pour la réserve amiénoise l'est a fortiori pour l'officieuse réserve rouennaise, de manière peut-être plus prononcée puisqu'ils sont plusieurs (Raux, Lafrancesca, Lefebvre et même... André Svitac, entraîneur du hockey mineur rouennais) à avoir fait des piges pour seulement une ou deux rencontres. Alors que le mercredi soir à l'entraînement, il faut inclure des cadets et des joueurs de D4 pour avoir des effectifs décents, il y a toujours un choix suffisant de renforts potentiels parmi le large réservoir rouennais pour, le samedi venu, porter le maillot havrais. Conséquence, il n'y a pas vraiment de cadres dans l'équipe. Ceux qui pourraient prétendre à ce rôle comme Tristan Lemoine, Adrien Dufournet ou les frères Ribourg ne sont pas tout le temps là, invités parfois à des soirées plus prestigieuses dans le très select Super 16, et le leadership du "groupe" est donc assumé à chaque match par des joueurs différents, qui ne font parfois que passer. Malgré cet état de fait, les protégés de Peter Matousek (à la fois coach du Havre et dirigeant du CHAR, le club de hockey amateur de Rouen) ont fait bonne figure en division 2. Dans leur configuration optimale, avec les espoirs rouennais au grand complet, ils ont même sorti Courbevoie et Caen de la coupe de France pour atteindre les huitièmes de finale et ne s'incliner que devant le futur champion Amiens.

Treizième : Bordeaux. C'est avec seulement deux entraînements dans les jambes que les Boxers ont abordé le championnat. De plus, le gardien Julien Labat n'est en fin de compte jamais arrivé, et c'est un junior qui restait sur une saison sans compétition, Julien Espiaut, qui s'est retrouvé dans les cages. Une tâche extrêmement difficile surtout au début, mais il a ensuite fait des progrès significatifs au cours de la saison. C'est d'ailleurs le cas de toute l'équipe. En début de saison, elle semblait avoir perdu le moral, jusqu'à la défaite à domicile contre l'ACBB. Ce point noir a finalement servi de détonateur pour les Bordelais qui ont alors retrouvé peu à peu leur détermination. Ils ont proposé un jeu offensif de meilleure qualité, conjugué à une plus grande agressivité défensive et à un rythme plus soutenu. Les fidèles qui les avaient suivis jusqu'aux Antennes du Lac étaient ravis de voir qu'ils avaient enfin recouvré leur envie d'antan. On en regretterait presque que la saison se termine déjà, alors que le sourire était revenu. Presque, j'ai dit, car tout le monde sera bien content de quitter cette patinoire provisoire où l'on se gèle pour retrouver le confort de Mériadeck.

Quatorzième : Brest II. Par rapport à la division 3, la réserve brestoise avait été renforcée de Stéphane Lacuisse, Sylvain Giet et surtout Denis Potapov. Elle avait donc des individualités tout à fait au niveau de la D2, mais l'amalgame entre jeunes et anciens a eu un peu de mal à se faire. Les déficiences du collectif expliquent les nombreuses courtes défaites du début de saison, où les jeunes Albatros avaient tendance à prendre des buts bêtes, par exemple sur des changements de ligne. Mieux cadrée et plus disciplinée, elle pouvait présenter un potentiel intéressant. Dommage que cette année d'apprentissage ne soit pas suivie d'effet, et que le prochain retrait du club brestois ait rendu tous ces efforts caducs.

Quinzième : ACBB/Paray. La seconde saison de l'alliance entre l'Athletic Club de Bouloogne-Billancourt et le Hockey Club Athis-Paray aura été un échec. L'illusion née de la première vague d'invitations au début de la saison dernière n'a pas duré, il n'y avait plus grand monde dans les gradins, et l'ambiance était nettement retombée. Dans l'équipe, l'atmosphère s'était aussi détériorée en raison du conflit larvé entre les vieux Stéphane Rioux et Yves Lespérance, qui ne se parlaient plus. Les défaites successives, dont un 17-0 à Montpellier, n'ont rien arrangé. Malgré quelques victoires au courage, ce n'était pas la fête tous les jours. Heureusement que Lespérance, le "Ilie Nastase du hockey francilien", n'a rien perdu de son goût de la pitrerie et de la répartie. S'il se décide à raccrocher les patins un de ces jours, on regrettera son sens de l'humour qui a égayé cette saison morose.

Forfait : Valenciennes. Trois jours avant le début du championnat, l'entraîneur valenciennois Fabien Tanguy avait déjà lâché un "Ça va passer ou déjà casser !" annonciateur de la suite. Les défaites s'accumulaient, avec plus de dix buts encaissés à chaque match, et les joueurs quittaient le navire (Jérôme Davoine à Reims, au point d'y jouer d'emblée contre ses ex-camarades, et Johnny Guinaudeau à Béthune). Le 8 novembre, les Valenciennois ne se déplaçaient pas à Brest, faute de joueurs, pour un match qui avait déjà été reporté une première fois. Malgré le soutien de la municipalité, le conseil d'administration du VHHC décidait trois joueurs plus tard de déclarer forfait général en raison d'un effectif insuffisant. La galère du club nordiste ne s'arrêtait pas là. Elle s'échouait définitivement sur les récifs le 26 janvier 2004 lorsque la patinoire, sur le point d'être réhabilitée et de voir sa capacité portée de 400 à 800 places, fut entièrement détruite par un incendie. Depuis, la commune de Marly a proposé un site pour accueillir une toute nouvelle patinoire, mais le planning publié par la communauté d'agglomération ne prévoit sa mise en service qu'en 2007. Même avec une subvention exceptionnelle de 150 000€ accordée par les pouvoirs publics pour l'année 2004, le VHHC survivra-t-il à ces trois longues années d'attente ?

Marc Branchu

 

 

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