Suède 2006/07 : présentation

 

Le champion en titre Färjestad s'affirme comme le grand favori à sa propre succession. Il n'a pas été touché par les départs en NHL (alors qu'il y en a eu une vingtaine chez ses adversaires) et paraît en mesure de représenter plus dignement la Suède en Coupe d'Europe des clubs champions, s'il en a la volonté.

Aucune équipe ne peut se targuer d'avoir la même profondeur de banc que Färjestad. C'est particulièrement vrai au poste de centre où le FBK compte trois des champions du monde suédois (Jörgen Jönsson, Mathias Johansson, Jesper Mattsson) plus un médaillé de bronze finlandais (Esa Pirnes). Excusez du peu !

Les lignes arrières ont vu partir deux joueurs en LNA suisse, Per Hållberg et Radek Hamr. Après le départ de ce dernier, recordman des points marqués en play-offs par un arrière, Färjestad n'a plus de pur défenseur offensif, mais le complet Janne Niskala, qui a fait le chemin inverse de Hållberg depuis Zoug, peut sans doute remplir ce rôle. Surtout que Fredrik Olausson, qui fêtera ses 40 ans le 5 octobre, a été recruté pour partager sa très longue expérience avec les jeunes. Un rôle paternel qui pourrait profiter au très sûr Robin Jonsson, dont la reconnaissance en équipe nationale ne devrait pas tarder à bientôt 23 ans.

 

Pour célébrer le trentième anniversaire du club, Linköping, a annoncé que son objectif était une première finale. Et il paraît avoir les moyens de ses ambitions.

Ses joueurs ont déjà appris à gagner. Le centre défensif Tony Mårtensson, homme-clé dans les unités spéciales, et l'ailier travailleur Fredrik Emwall font partie de cette génération montante qui avait étonné à Riga. L'esprit "mondialiste" est aussi apporté par le nouvel entraîneur-adjoint Jan Karlsson, qui était l'assistant de Bengt-Åke Gustafsson aux championnats du monde.

L'attaque ne présente pas de super-vedette mais plutôt quatre lignes bien équilibrées, avec des vétérans comme Ulf Söderström et des jeunes comme le centre aux bonnes mains Tim Eriksson. La colonie finlandaise n'est plus représentée que par le seul Torkki car Jussi Tarvainen - adaptation difficile à la vie suédoise - et Mikko Peltola - rendement déclinant - sont partis. Leur remplaçant Joakim Eriksson apporte néanmoins une expérience finlandaise, puisqu'il a connu sa première expérience à l'étranger à Rauma la saison passée.

Le principal atout de Linköping est cependant sa défense. Magnus Johansson est le meilleur défenseur offensif du championnat, inégalé en jeu de puissance. Andreas Holmqvist s'affirme de plus en plus comme un parfait complément défensif. L'apport du costaud Mikko Luoma n'est plus à démontrer. En plus, le LHC dispose d'une relève avec son équipe des moins de 20 ans championne de Suède, emmenée par l'arrière Jonas Junland.

Si les supporters de Linköping se font du souci, c'est uniquement parce qu'ils ont perdu Fredrik Norrena, leur gardien pendant trois ans. Ses deux blanchissages olympiques et ses statistiques aux Mondiaux lui ont valu l'intérêt de la NHL, dont il sera le plus vieux débutant cette saison à 33 ans ! À Columbus, Norrena a encaissé quatre buts sur ses quatre premiers tirs au premier match de pré-saison (!), mais il s'est si bien repris à la fin du camp qu'il a pris place dans l'équipe aux dépens de Ty Conklin envoyé en AHL. Son remplaçant à Linköping n'a "que" deux ans de plus, mais c'est suffisant pour que les observateurs s'inquiètent de sa forme : l'ancien champion du monde Roman Cechmanek, puisque c'est de lui qu'il s'agit, n'est pourtant pas le premier venu.

 

Vainqueur de la dernière saison régulière, HV 71 a souffert à l'intersaison. Le club de Jönköping a perdu en direction de la NHL son gardien Stefan Liv (Detroit), le meilleur joueur d'Elitserien Andreas Karlsson (Tampa Bay), l'ailier Björn Melin (Anaheim), les défenseurs Lars Jonsson (recruté par Philadelphie avec l'intermédiaire de Peter Forsberg) et Johan Halvardsson (New York Islanders). Bien sûr, le club doit récupérer 500 000 euros du fait de ces cinq départs, mais cela ne console pas le staff, remonté sur le fait que l'accord IIHF/NHL permette à un joueur sous contrat de partir jusqu'en juillet.

Quand une équipe suédoise doit compenser autant de départs tardifs, elle n'a généralement guère le choix : elle se tourne vers la Finlande. C'est ainsi que débarquent cinq recrues de SM-liiga, dont le gardien canadien Scott Langkow. La plus attendue est certainement le centre Jukka Voutilainen, récent champion de Finlande avec HPK.

HV71 a également trouvé d'autres sources d'approvisionnement. Le défenseur offensif Johan Åkerman tournait à plus d'un point par match en Allsvenskan, qu'en sera-t-il au niveau supérieur ? Dans un tout autre style, l'ancien joueur de NHL Lance Ward n'a pas réussi à jouer des coudes pour se faire une place dans la défense d'Ottawa l'an passé, et il s'est vengé en amassant 278 minutes de pénalité en AHL, bonne illustration de son style défensif sans concession. Enfin, HV71 a recruté un bon joker tchèque avec Jan Hrdina (33 points avec Columbus en NHL l'an passé).

Per Mårts est reconnu comme un bon coach, il devra le prouver en formant très vite un groupe plus remanié que dans les autres équipes de haut de tableau. Il a toujours des cadres sur lesquels s'appuyer, comme les attaquants internationaux Mika Hannula et Johan Davidsson, ou encore "Pelle" Gustafsson, qui reste à 36 ans un pilier défensif.

 

Frölunda n'a plus du tout quatre lignes redoutables en attaque. Le trio Tolsa-Lundqvist-Kahnberg, qui insufflait de l'énergie offensive dans sa prime jeunesse quand il était le troisième ou quatrième bloc, s'est entièrement évaporé à l'intersaison. Le premier est parti en Finlande et les deux suivants en NHL... où ils ont tous deux été envoyés s'aguerrir en AHL. Pour Magnus Kahnberg, qui devra vaincre ses réticences pour le jeu physique avant de s'y imposer, c'était prévisible d'autant qu'il a été gêné lors du camp par une blessure à la hanche. Joel Lundqvist, a été devancé à Dallas par... un autre ancien de Frölunda, Loui Eriksson. La mise au rancart de leurs joueurs a de quoi agacer les partisans des Indians, qui auraient bien besoin de la présence physique de Lundqvist ou de l'autre partant en NHL Johnny Oduya.

Cela ne signifie pas qu'il n'y a plus d'armes offensives à Göteborg, elles sont seulement plus concentrées, sur trois blocs dont deux très forts. La super-ligne Andersson-Johnson-Kallio devrait encore être une des meilleures de Suède. La vitesse du "frérot" Steve Kariya devrait être dangereuse, surtout combinée à celle du Suisse Martin Plüss après les premiers réglages.

C'est à l'arrière que ça coince. Frölunda n'avait que la huitième défense sur douze la saison passée, malgré la présence de deux finalistes olympiques, Antti-Jussi Niemi et Ronnie Sundin. Devant les cages de Tommy Salo, le quatuor d'arrières finlandais n'est pas toujours une assurance tous risques, car certains éléments offensivement performants ne sont pas toujours très sûrs dans leur zone (Markus Seikola). Et cela n'est pas parti pour s'arranger cette saison : le lourd Tomi Piettinen, ancien des New York Islanders, a déjà bien du mal à faire oublier le défenseur offensif Tom Koivisto, engagé à Rapperswil en Suisse.

Frölunda est la formation la plus déséquilibrée entre talent offensif indéniable et relative fragilité de sa base. Si elle arrivait au bout, ce serait un sacré pied-de-nez à la culture tactique défensive suédoise.

 

Et un ancien NHLer de plus qui revient à MODO : Niklas Sundström, centre défensif qui lit très bien le jeu. Tant pis s'il ne laissera pas de regrets chez les redoutables partisans des Canadiens de Montréal, car ceux de MODO sont ravis de son retour dans son club formateur, onze ans après l'avoir quitté. C'est que cette saison est attendue avec un certain enthousiasme. 5000 supporters étaient présents à la célébration organisée autour du premier entraînement ! Ils ont vite déchanté au cours d'une pré-saison complètement ratée, avec un jeu de puissance pas encore au point.

Pourtant, le potentiel est présent. Bien sûr, les défenseurs, à part Mattias Timander et Hans Jonsson, ont tous moins de 23 ans. Mais malgré leur jeunesse, ils progressent rapidement. La défense a été intégralement conservée (sauf le Danois Damgaard) et l'inexpérience de façade masque en fait des repères très assurés. Le verrou sera difficile à percer, surtout si le gardien slovaque Karol Krizan enchaîne une seconde saison au même niveau.

Reste à s'améliorer offensivement. L'entraîneur Harald Lückner pense avoir trouvé le "sniper" que le staff recherchait avec le centre slovaque Robert Döme. Si on ajoute que les trois autres recrues (Oscar Steen, l'international norvégien Per-Åge Skrøder et le défenseur Adam Andersson) ont mis 33 buts à eux trois l'an passé, la production offensive ne peut qu'augmenter.

 

C'est la même question qui taraudait Timrå, où le travailleur Fredrik Warg s'était retrouvé meilleur marqueur malgré lui la saison dernière. A priori le candidat tout trouvé pour lui succéder est Timo Pärssinen, qui devrait aisément remplacer Kent Manderville (parti à Kloten) dans le cœur des supporters. Pärssinen n'est pas le seul international finlandais qui débarque de Suisse, il est accompagné de Riku Hahl, un centre défensif qui devrait bien s'intégrer dans le groupe.

Le populaire entraîneur "Kenta" Johansson valorise en effet le patinage et l'esprit collectif de ses équipes. Les deux joueurs de retour du junior majeur canadien, Björn Svensson et le rude Oscar Sundh, savent aussi assumer un rôle et travailler pour l'équipe. Si Pärssinen amène la touche de créativité manquante, Timrå devrait retourner en play-offs.

Avec trois solides Finlandais, le robuste Sanny Lindström et les progrès rapides d'Anton Strålman (20 ans), le bloc défensif ne doit en effet pas poser trop de soucis... si Johan Backlund, après avoir vécu trois années d'ascenseur à Leksand, confirme qu'il peut être un gardien n°1 d'Elitserien. Un indice : en convoquant Backlund pour la première manche de l'Euro Hockey Tour, le staff de l'équipe nationale n'a même pas attendu le début de championnat pour être persuadé de ses capacités.

 

L'ancien sélectionneur tchèque Slavomir Lener a réussi une bonne première saison à Luleå. Il est parvenu à un bon compromis entre les écoles tchèque et suédoise, et l'influence d'Europe centrale devrait encore s'accroître avec les arrivées de Martin Chabada, champion tchèque avec le Sparta Prague, et de Tomas Surovy (Pittsburgh, NHL) qui a su s'imposer l'an passé dans l'équipe nationale de Slovaquie.

Lener pourra encore s'appuyer sur une base défensive quasiment inchangée, avec Skrbek et Obsut en indiscutables piliers : ayant échoué à faire revenir le vainqueur de la Coupe Stanley Niclas Wallin, le club du cercle polaire s'est contenté de remplacer le jeune Johan Fransson (parti à Frölunda) par le vieux Roger Åkerström, ex-capitaine de retour à la maison après une saison à Bolzano.

Luleå souhaite que l'étonnante cinquième place du dernier championnat ne soit pas sans lendemains, et a donc fait signer pour trois années supplémentaires les internationaux slovaques Jaroslav Obsut et Lubos Bartecko. "Années" n'est peut-être pas le terme judicieux dans le cas de Bartecko : il a en fait signé pour trois fois six mois car il doit passer moins de la moitié de l'année en Suède pour bénéficier d'une fiscalité plus avantageuse (sans ce "contrat d'artiste" Luleå n'aurait pas les moyens de lui verser un tel salaire...). Il débutera donc le championnat à la mi-octobre et quittera la Suède en avril. Les mauvaises langues diraient qu'il pourrait être présent plus tôt vu que Luleå ne va jamais bien loin en play-offs de toute façon...

Deux problèmes risquent de compliquer la tâche des Nordistes. D'une part, le centre Jonas Norquist (Chicago, NHL) n'a pas été remplacé aux mises au jeu ou en infériorité numérique. D'autre part, la troisième ligne et la quatrième ligne sont inférieures à celles des autres équipes, un manque de profondeur d'autant plus gênant si l'on tient compte de la fragilité d'un joueur-clé comme Mikael Renberg.

 

Une étude statistique récemment commandée par l'IIHF a démontré que les joueurs qui s'établissaient d'abord quelques années en Europe faisaient de meilleures carrières en NHL que ceux qui traversaient l'Atlantique très jeunes, bien que les agents et les recruteurs nord-américains conseillent généralement le contraire. On ne sait pas si Nicklas Bäckström a consulté ces conclusions, en tout cas le n°4 de la draft a choisi de rester avec Brynäs, au sein d'une attaque où plusieurs jeunes prometteurs côtoient des cadres confirmés comme Dackell ou Molin.

La défense, par contre, n'est pas un terrain de jeux pour les enfants, et l'expérience y fait la loi, autour des 41 ans du mythique Tommy Sjödin.

C'est à cause des cages que tous les experts sont restés extrêmement dubitatifs. Il fallait y remplacer Johan Holmqvist, qui a réaffirmé que Brynäs était le seul club de son cœur en Suède mais qu'il voulait retenter sa chance en NHL, cette fois avec un contrat "one-way". On ne peut pas dire que son successeur Robert Kristan, le gardien de Jesenice, ait une grande réputation internationale. Si le BIF a l'habitude de recruter en Norvège ou même en Lettonie, ce pari venu de Slovénie, au poste le plus crucial qui soit, sera un facteur déterminant.

 

Avec son petit budget, Mora continue à faire largement appel à la main-d'œuvre importée, les joueurs suédois exigeant trop d'argent. Ce sont pas moins de 14 étrangers (sans compter l'entraîneur finlandais Harri Rindell) qui composent l'effectif, largement renouvelé après le départ des vedettes étrangères Ross Lupaschuk (Malmö) et Kalle Kerman (Lulea). Le remaniement est le plus important à l'arrière avec deux nouveaux gardiens finlandais (Mikko Rämö et Juha Pitkämäki) et cinq nouveaux défenseurs étrangers. Le seul pôle de stabilité se nomme Jarno Kultanen, qui joue un important rôle défensif avec beaucoup de temps de glace.

Ces habitudes s'éloignent tellement des normes de l'Elitserien que plus personne n'ose trop s'avancer sur cette équipe, qui a déjoué les pronostics deux saisons de suite. Difficile de prédire comment vont s'adapter en Suède toutes ces recrues. Toutes n'ont pas un pedigree récent formidable, à l'instar de l'attaquant défensif Ryan Jardine, jugé très insuffisant l'an passé à Hambourg.

Si Mora a eu du succès jusqu'ici avec son auberge espagnole, c'est qu'il a su axer son recrutement sur des travailleurs, maintenant ainsi au sein de cet effectif cosmopolite cette valorisation de l'effort qui a toujours fait l'identité du club. La recrue-vedette Pavel Brendl semble pourtant l'antithèse de cette tradition. Le n°4 de la draft NHL 1999 a depuis longtemps récolté l'étiquette de talent gâché, au gré de ses dernières pérégrinations en Mestis, en LNB et en AHL. Cet été, il semble enfin s'être préparé à peu près correctement, et le résultat ne s'est pas fait attendre : 8 buts en 6 matches de pré-saison, bien aidé par un temps de jeu conséquent aux côtés d'Éric Beaudoin et de l'international norvégien Anders Bastiansen. La qualité du lancer frappé de Brendl est certaine, et il pourrait enfin en faire usage avec une condition physique adéquate.

 

Pour se sortir de l'ornière financière qui a transformé le premier club sportif européen coté en bourse en parent pauvre du championnat, Djurgården a entamé une cure de jouvence radicale. Le DIF ne compte plus que deux étrangers dans son effectif, le gardien finlandais Teemu Lassila et l'attaquant norvégien Morten Ask, moins que tout autre club. Il a préféré donner sa chance à de jeunes joueurs. Le défenseur offensif Denis Persson (18 ans) et le second gardien Daniel Larsson (20 ans), recrutés respectivement à Västerås et à Hammarby, feront ainsi leurs débuts en Elitserien. D'autres nouveaux partent avec un état d'esprit presque aussi frais, car ce transfert est une aubaine pour eux : Pär Bäcker, ex-international junior complètement barré par l'abondance de centres à Färjestad, doit relancer sa carrière à 24 ans, et le très technique Dragan Umicevic doit franchir un palier après la relégation de Södertälje.

Pas de stars, mais des joueurs en devenir. Le DIF est-il devenu le "club de la capitale" le moins arrogant du monde ? On verra lorsque l'horizon sera dégagé s'il a vraiment changé d'état d'esprit. Pour l'instant, il lui faut surtout ne pas rater une seconde saison de suite, sinon le Globen pourrait sonner creux. Après le départ de Daniel Rudslätt (Cologne) et de l'international norvégien Patrick Thoresen (Edmonton), Djurgården s'appuiera sur un nombre de plus en plus limité d'atouts : la production offensive de Fredrik Bremberg, les accélérations fulgurantes de Jimmie Ölvestad, ou la conscience défensive des fidèles Ottosson et Falk. La moindre blessure d'un des cadres serait catastrophique.

 

Après une saison de purgatoire, Malmö revient en Elitserien avec l'intention de remonter dans les meilleurs. Dans trois ans, une patinoire de 11000 places devrait aider le club du sud à rebondir. En attendant, il doit se contenter de son enceinte usée et de supporters également usés, que les déboires récents ont rendu critiques.

Les Redhawks s'appuieront surtout sur leur patinage. Leur attaque est un honnête mélange suédo-finlando-tchéco-slovaque. Le champion olympique de Nagano David Moravec, artisan de la montée, a re-signé pour deux ans. Lasse Pirjetä a été engagé comme premier centre, Radek Duda comme ailier fort. Les recrues Andrej Nedorost (en qui peu de monde croyait sauf un scout de Columbus, un certain Kjell Larsson...) et Milan Bartovic font partie de ces jeunes Slovaques qui ont su s'aguerrir à l'intensité du jeu nord-américain.

Le problème réside plutôt derrière. Le gardien slovaque Rastislav Stana doit se reprendre après une saison décevante à Södertälje (relégué entre-temps). Et la défense paraît bien faible. Plus gros pointeur des arrières d'Elitserien avec Mora, le recordman des pénalités Ross Lupaschuk risque encore de faire controverse, entre ceux qui apprécient le côté spectaculaire du Canadien et ceux qui voient surtout ses mauvaises prisons et ses palets perdus. Sur ses collègues, il n'y a malheureusement plus débat : tout le monde s'accorde pour penser que, hormis le solide Johan Björk, ils forment un contingent un peu limité défensivement.

 

Après des années d'essai infructueux à échouer dans la dernière ligne droite, Skellefteå a enfin réussi à remonter en Elitserien, seize ans après sa descente. Reste à s'y établir. Comme ce fut le cas avec Mora, le bizuth est automatiquement considéré comme une lanterne rouge potentielle. Pourtant, les promus ne partent pas sans référence en Suède : ils n'accèdent à l'élite qu'après avoir prouvé leur valeur dans une terrible poule de promotion/relégation. Ce qui leur manque, c'est l'expérience en Elitserien, pas l'expérience en général. Les jaune et noir n'ont quasiment pas de jeunes, hormis le joueur formé au club Thomas Larsson (18 ans) qui a déjà acquis chez les juniors une réputation de grand provocateur, par la parole et par le geste.

Le défenseur offensif slovaque Richard Lintner (Fribourg-Gottéron) est le seul nouveau visage célèbre, avec le buteur canadien Jason King, vu à Vancouver en NHL en 2003/04. Les autres recrues sont deux discrets attaquants de SM-liiga (Markku Tähtinen et Antti Virtanen), le défenseur de 103 kg Kari Haakana, également finlandais, et le gardien canadien Dave Stathos, qui a atterri en LNAH à Laval l'an passé après s'être fait virer de SM-liiga. Stathos représente un risque, mais l'autre gardien Andreas Hadelöv est toujours là : il a déjà joué de longues années en Elitserien avec Malmö, et il a contribué à la montée.

C'est d'ailleurs la carte principale de Skellefteå : s'appuyer sur la volonté de ce groupe qui a déjà travaillé ensemble à cette promotion. On trouve deux types de joueurs. D'une part, des renforts étrangers comme le pur passeur américain Brett Harkins, le jeune international autrichien Daniel Welser ou le joker de la poule de promotion Libor Prochazka. D'autre part, des "gens du nord" qui se connaissent depuis longtemps : le puissant ailier Magnus Wernblom et l'arrière de métier Fredrik Bergqvist (ex-Amiens) ont par exemple grandi côte à côte au sein du Modo de la "génération Forsberg". La défense a quand même perdu son élément le plus important, Johan Åkerman (HV71) : il était carrément le meilleur marqueur de l'équipe !

Marc Branchu

 

 

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