Bilan de la D2 française 2007/08

 

Les résultats de division 2

 

Premier : Nice. Lyon n'aura été battu que deux fois dans toute la saison, au premier et au dernier match. Si le premier succès n'était pas forcément révélateur face à une équipe qui se mettait tout juste en place, le dernier est arrivé le jour J, en finale retour, sur la glace du favori, devant les 4000 spectateurs de la patinoire Charlemagne.

Nice a appris lors des précédentes saisons que le gardien était le poste-clé, et le fait d'en avoir quatre - dont deux vétérans - a d'ailleurs été utile quand les deux premiers se sont blessés ! En dépit de ce bref passage à l'infirmerie, le nouveau titulaire Daniel Svedin a été rapidement adopté sur la Côte d'Azur, où l'on s'est habitué à ses sorties parfois osées mais le plus souvent bien maîtrisées. Le meilleur gardien de D2 a grandement participé à ce titre de champion pas forcément attendu. Il a même tenu son rang en finale malgré une entorse de la cheville.

La filière suédoise a donc trouvé son aboutissement. La prédominance des Scandinaves dans les résultats de l'équipe a parfois été pointée du doigt, puisque Nice était l'équipe qui comptait le plus d'étrangers, mais lors de la finale retour, deux Français - Colas Lecryt et l'international 18 ans Paulin Jouanin - ont marqué des buts importants avant le doublé d'Anders Karlsson et le but du titre signé Björn Edlund. Le capitaine Augustin Gillardin a également apporté sa contribution avec un quadruplé qui a redressé une situation compromise en quart de finale contre Cholet.

Cette montée en division 1 est la consécration d'un travail de cinq années pour le président Michael Medioni, qui deviendra directeur sportif, et l'entraîneur Peter Almasy, qui repartira maintenant dans une de ses anciennes maisons, le hockey mineur rouennais.

 

Deuxième : Lyon. Christer Eriksson n'a pas tardé à imposer sa patte à ce club lyonnais en manque d'un responsable sportif. Il a construit une équipe solide, homogène, avec une condition physique particulièrement travaillée. Le danger pouvait venir tour à tour des compatriotes du coach - les Olsson - ou des jeunes joueurs français comme Mathieu Reverdin, meilleur marqueur de l'équipe en phase régulière, ou Romain Masson, auteur d'un record de 12 buts en play-offs.

Cette densité offensive n'était normalement égalée que par la densité défensive. La déchirure aux adducteurs de Ludovic Garreau début novembre a même pu être compensée par le passage à l'arrière de l'attaquant formé au club Damien Croux.

Malheureusement, cette équipe a craqué sur ses points forts en finale. Elle qui n'avait encaissé qu'un but par match en moyenne a alors connu un problème de gardien. Stéphane Burnet était blessé pour le match aller à Nice (remplacé par sa doublure allemande Fredrik Witte) et coupable sur au moins un but au retour (4-5).

Et c'est en infériorité numérique, où les Lions avaient été solides toute la saison, qu'ils ont encaissé le but décisif, après avoir déjà craqué trois fois de suite à l'aller. Ce grand favori avait donc encore des pieds d'argile...

 

Troisième : Mulhouse. Pour leur retour dans une division nationale, les Scorpions ont fait vivre de grands moments à leurs supporters, notamment en octobre avec une victoire à Nice et une incroyable remontée de 3-7 à 8-7 dans le dernier tiers-temps contre Dunkerque, un match qui a permis a posteriori de finir sur ce podium final.

Il est dommage que l'élimination ait été un peu brutale en demi-finale. Christer Eriksson a été sans pitié avec son ancien club, et Lyon était trop fort. La conclusion de la saison a donc été un 9-1 à Charlemagne avec une sortie en cours de match du gardien Marc-André Martel et une nouvelle méconduite de David Croteau. Ils auraient mérité une autre conclusion. Sans référence de haut niveau derrière lui, Croteau, qui a décidé de faire carrière après des années juniors nonchalantes et peu impliquées dans le hockey, a réussi sa première saison en terminant meilleur marqueur de la poule est.

Il faut dire que le jeu mulhousien le mettait à l'honneur en privilégiant les exploits individuels de ses joueurs-clés. Le défenseur tchèque Tomas Tupy rentrait dans ce style très offensif avec ses montées personnelles, mais cela ne faisait pas oublier la fragilité de l'arrière-garde. Le placement défensif à revoir a souvent mis les Alsaciens en difficulté. Cette jeune équipe, qui a reconquis son public, devra d'abord acquérir certaines bases avant de pouvoir jouer pleinement les premiers rôles dans cette D2. Les performances de Loïc Claden, qui a profité de temps de jeu en première ligne lorsqu'il y avait des blessés, ou de Baptiste Rahm, malgré une mononucléose à la fin de l'automne, sont ainsi encourageantes puisqu'ils sont nés tous deux en 1989.

 

Quatrième : Dunkerque. Si la poule est a placé quatre clubs sur quatre en demi-finale, on le doit à la qualification inattendue des Corsaires. Ce sont des adversaires parfois rugueux, qui ont été les plus pénalisés de D2, même si Clément Thomas a cette fois été devancé au classement individuel des prisons (par Olivier Lyon, le rude défenseur québécois de Mulhouse). Mais ce sont surtout des adversaires courageux, qui se battent sur tous les palets, pour le conquérir comme pour le garder.

Le genre d'adversaire qu'il ne faut jamais sous-estimer, et Brest s'en est certainement mordu les doigts. Les Albatros, qui avaient un potentiel individuel et collectif infiniment supérieur, ne tremblaient pas après leur défaite à l'aller (4-3) mais ont été de nouveau vaincus à domicile (6-7) devant une quarantaine de supporters nordistes et un public breton qui a tenu spontanément à féliciter les visiteurs de leur prestation, à l'instar du Maire de Brest et de son adjoint.

Même si l'ex-international Karl Dewolf a encore terminé meilleur marqueur depuis son poste de défenseur, il sait que la relève est assurée avec des juniors comme Loïc Destoop. Le hockey nordiste a peut-être enfin terminé sa traversé du désert, après le paiement de la dernière échéance du moratoire suite au dépôt de bilan d'il y a dix ans. Reste la patinoire, qui est certes un atout face à des visiteurs qui craignent la petite glace, mais atteint la limite d'âge. La question du financement d'un nouvel équipement n'est cependant toujours pas réglée entre la ville et la communauté urbaine.

 

Cinquième : Brest. Pendant longtemps, les Albatros paraissaient être les seuls à pouvoir contrecarrer les plans lyonnais. Ils planaient loin au-dessus de la poule ouest, avec douze victoires consécutives et dix buts marqués par match en moyenne ! Et puis, la machine s'est grippée à la période des fêtes, avec trois (relatives) contre-performances d'affilée, deux nuls et une défaite. Déjà, Briec Bounoure bouillonnait d'insatisfaction, critiquant les joueurs en place.

La mauvaise passe semblait pourtant digérée à l'approche des play-offs, qui débutaient par une très confortable victoire 12-4 à Chambéry. C'est pourtant après ce match que se produisait un évènement aux conséquences insoupçonnées : le coach Jarmo Kuusisto autorisait Tomas Valko à rester quelques jours dans la région savoyarde et donc à rater un entraînement à son retour. Cette légèreté conduisait au licenciement de l'entraîneur finlandais, déjà contesté en raison d'un "manque de cohérence entre ses séances d'entraînement et la tactique en match" (selon Annick Bounoure dans Ouest France).

Quant à Valko, décidément controversé partout où il passe, il était suspendu en interne pour le quart de finale... avec le résultat que l'on sait. Medina blessé et Korhonen passé à l'avant, il ne restait plus que quatre défenseurs pour protéger les cages de l'usual suspect Gabriel Bounoure face aux Corsaires partis à l'abordage.

 

Sixième : La Roche-sur-Yon. Cette maigreur défensive, le Hogly l'a aussi connue en play-offs, lorsque le combatif Frédéric Grimaud a manqué deux rencontres après avoir reçu à l'entraînement un palet dans sa malléole droite déjà fragilisée deux ans plus tôt. Mais la défense vendéenne a bien tenu dans ces phases finales, du fait que Benoît Barreteau et Samson Samson y ont élevé leur niveau après un début de saison difficile.

C'est l'efficacité offensive qui a fait défaut dans ce quart de finale retour contre Mulhouse (3-3 après le 2-4 de l'aller), avec deux poteaux et des arrêts in extremis de Martel. Un match de championnat joué à guichets fermés pour la première fois dans l'histoire du Hogly (ce n'était arrivé qu'en coupe).

Seule la révélation de la saison Cyril Selin n'a pas tremblé devant les filets en marquant deux buts, et les progrès du jeune attaquant de 21 ans symbolise bien l'aspect très positif de la saison yonnaise. Après le départ à Brest de ses deux stars Kaspar et Ocelka, l'équipe ne pouvait pas se reposer sur la technique et la vitesse du seul Roman Varga. Tous les joueurs ont donc pris leurs responsabilités, et le Hogly a ainsi le sentiment d'avoir réalisé sa saison la plus pleine.

 

Septième : Cholet. Les Dogs auraient bien aimé être la meilleure équipe "100% française" du championnat, mais l'exploit de Dunkerque leur a enlevé cette possibilité. Les Choletais, de leur côté, ont aussi cru à la qualification. Grâce au nouveau buteur Thomas Neveu (qui a triplé son total de filets de 7 à 21 en une saison), ils ont mené de deux buts sur l'ensemble des deux matches face au futur champion Nice. Malheureusement, ils n'ont tenu que quatre périodes sur les six que comptait ce quart de finale, et ils ont craqué mentalement ensuite en encaissant sept buts de suite.

Un destin différent pour deux styles de jeu opposés : Cholet était l'équipe la moins pénalisée de D2, à l'autre extrémité du classement par rapport à Dunkerque. Il lui faudra bien sûr conserver cette discipline utile pour ne pas se mettre en péril, mais les joueurs du Maine-et-Loire ont besoin de plus de détermination dans un grattage de palet pour l'instant insuffisant. Pas évident de trouver ce juste équilibre...

En tout cas, cette saison a donné envie à Cholet de revenir jouer le haut du tableau. Les animations se multiplient, avec pom-pom girls ("les Infernales"), stand maquillage et ballons, et le public commence à bien remplir les gradins de Glisséo.

 

Huitième : Mont-Blanc II. Au premier tour des play-offs, il n'y avait pas de match en concurrence, et le Mont-Blanc a donc pu aligner tous ses espoirs élite au sein de la réserve face à Toulouse. Avec un excellent Guillaume Richard (habituelle doublure de Magnus) dans les cages, les jeunes Haut-Savoyards ont mené 4-1... avant de se faire rejoindre sur le fil. Mais au retour, même avec un effectif moins fourni, ce sont eux qui ont renversé le score de 3-0 à 3-6.

La cinquième place de poule était déjà une performance inattendue, et voilà que la réserve de Saint-Gervais/Megève se permettait de jouer les quarts de finale ! Face à l'ogre lyonnais, elle a quitté la glace la tête haute (3-7 et 2-6). Elle craignait bien pire en se déplaçant à Charlemagne avec à peine deux lignes plus le gardien Thibaut Saez ! Les play-offs de Ligue Magnus avaient lieu au même moment, et avaient donné lieu eux aussi à une qualification inattendue en quart de finale.

Quand il faut choisir, c'est donc évidemment l'équipe première qui récupère tout. En sera-t-il de même des arbitrages budgétaires à l'intersaison ?

 

Neuvième : Toulouse-Blagnac. La plupart des huitièmes de finale ont été déséquilibrés, et une seule confrontation s'est soldée par l'élimination d'une tête de série. Ce sont les Toulousains qui en ont fait les frais, pour avoir dû se déplacer à Saint-Gervais face à une réserve du Mont-Blanc qui pouvait compter sur tous ses juniors élite ce soir-là. Avec deux buts et une assistance dans les dix dernières minutes, le Spinalien Martin Serra, bonne surprise de la saison, sauvait le match nul et permettait de garder espoir pour le match retour.

Idéalement parti, le TBHC n'avait plus qu'un but d'avance lorsque le gardien Thomas Picavet se lançait dans une sortie téméraire et perdait ses nerfs au point d'être exclu de la partie. Le dernier match de sa carrière, puisqu'il arrête la compétition pour raisons professionnelles, se terminait donc prématurément... comme la saison de Toulouse-Blagnac, battu et frustré de cette saison si courte.

L'avenir s'annonce cependant prometteur pour le hockey dans l'agglomération toulousaine avec le début des travaux de la piscine-patinoire des Argoulets (ouverture en 2010) qui remplacera l'équipement vétuste de la Fraternité.

 

Dixième : Nantes. Parmi les éliminés de ces huitièmes de finale, il y a sans doute un seul club à qui ce championnat de cinq mois a paru long. Il s'est en effet résumé à une galère logistique. Il a d'abord fallu enchaîner les déplacements après une préparation écourtée en essayant de limiter les dégâts au classement.

Différé par les travaux de la patinoire du Petit-Port, le retour chez soi n'en aurait dû être que plus festif. Ce ne fut pas possible. L'entreprise de menuiserie qui avait été retenue pour réaliser les portes coupe-feu était en effet en redressement judiciaire. En conséquence des retards pris dans les travaux, les tribunes sont restées fermées au public. C'est donc à huis clos que les Nantais ont réussi un très bon parcours à domicile : après la défaite contre La Roche pour la reprise sur leur glace, ils sont restés invaincus chez eux durant toute la phase régulière, y compris en accrochant Brest (4-4).

Ils n'ont connu de nouveau la défaite qu'au plus mauvais moment, lors du duel "entre Corsaires" face à Dunkerque en play-offs (3-4 et 3-5). Les hommes de l'entraîneur-joueur Dany Fortin, toujours meilleur marqueur de son équipe mais souvent dans le collimateur des arbitres, ont donc baissé pavillon avec les honneurs.

 

Onzième : Asnières. Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Les nouveaux Finlandais avaient pourtant pu contacter leurs prédécesseurs pour savoir quel type de travail les attendait, mais ils se sont moins bien adaptés. Se lever aux aurores pour monter des échafaudages n'est pas du goût de tout le monde... Un Finlandais s'était blessé d'entrée, deux autres sont repartis au pays, et il n'en est donc resté qu'un, Mikko Kallionen, au retour des fêtes.

Les clés de l'équipe appartenaient alors aux espoirs. Ils devaient prendre de nouvelles responsabilités et saisir cette chance de devenir des cadres... Malheureusement, ils ont montré leurs limites. Ils n'ont pas été capables de mûrir mentalement et physiquement. La défaillance du jeu collectif a alors été sanctionnée d'une lourde, trop lourde défaite en huitième de finale contre Cholet (1-7 et 2-12).

 

Douzième : Font Romeu. Les Aigles ont repris place assez facilement en division 2. Entre la longueur du voyage et l'altitude, le déplacement dans les Pyrénées est redouté, et cinq équipes sur neuf y ont laissé des plumes dans la poule ouest.

La chanson n'est pas la même en déplacement. La saison de Tomas Tomasik s'étant achevée dès novembre en raison d'un décollement de la plèvre, les Romeufontains ont enchaîné tout l'hiver des voyages avec le minimum réglementaire de dix joueurs et un gardien. À Brest, il n'y avait même que huit valides, complétés par un blessé et un joueur loisir incorporé pour la première fois.

Et pourtant, Font-Romeu n'a perdu ce match que 6-4. L'incroyable efficacité devant le but de Matej Kiska, auteur de trois buts ce soir-là, a tapé dans l'œil des dirigeants bretons. Capable de faire la différence en deux coups de patin, Kiska, meilleur marqueur de la D2, a donc signé chez les Albatros la saison prochaine. Les Pyrénéens devront poursuivre leur route sans leur leader slovaque.

 

Treizième : Clermont-Ferrand. Les Sangliers Arvernes ont assez vite pris le pli de la division 2. Ils ont mis en place un bon système défensif qui leur permettait de subir le jeu sans prendre beaucoup de buts. Bien protégés, les gardiens Benoît Sanchez et Geoffroy Voyer n'ont encaissé que quatre buts par match en moyenne, dont la moitié en infériorité numérique.

En attaque, le retour au club de Cyril Gavalda a permis de reconstituer son duo avec Léo Rivon. Les deux joueurs, qui ont connu toutes les équipes de jeunes ensemble, ont été les deux meilleurs marqueurs de l'équipe.

Une équipe homogène, qui a livré une saison homogène. Les Clermontois n'ont pas connu de panne, sauf celle de la console d'éclairage à treize minutes de la fin du match contre Asnières, la nouvelle bête noire. Les deux défaites contre les Castors, à l'aller comme au retour, expliquent en effet que le HCCA n'ait fini qu'à la septième place de son groupe. Il est donc tombé contre le deuxième de la poule ouest, La Roche-sur-Yon, mais l'a fait trembler jusqu'au bout (2-2 et 3-5).

 

Quatorzième : Caen II. Les jeunes Normands ont fait leur devoir durant leur saison de D2. Pierre Bennett, volontairement redescendu plutôt que d'attendre du temps de jeu en Magnus, a pris ses responsabilités en terminant meilleur marqueur. Mais souvent, cette jeune équipe s'est laissée emportée par sa fougue, accumulant les pénalités.

De toute manière, la réserve n'avait pas son destin en mains. Son sort s'est joué plus haut, au bout des crosses de l'équipe Magnus, finalement battue lors du barrage de relégation. Le projet D2 tombe donc de lui-même, puisqu'il est interdit de garder une réserve avec moins de deux divisions d'écart. Le HCC a vite réagi en décidant de recréer une équipe espoir excellence entraînée par Luc Chauvel, où se recaseront la plupart des membres de cette formation de division 2.

Les meilleurs jeunes comme Udo Marie ou William Ohlund auront comme objectif une place dans l'équipe une : il devrait être plus facile de les intégrer en D1, et pour ceux qui pouvaient encore avoir des rancœurs envers lui, l'ancien coach Rodolphe Garnier ne sera plus là.

 

Quinzième : Chambéry. La présence de Wasquehal et Champigny, bien plus faibles que les autres équipes de la poule est, a assuré sans problème le maintien du SOC. Mais l'objectif initial était beaucoup plus élevé. Malheureusement, maintenant que Sébastien Messon est uniquement coach (même s'il n'a pu s'empêcher de se rechausser les patins pour un match), il n'y a plus de leader offensif. Les Savoyards ont terminé à la huitième place, en dessous de leur potentiel théorique, et ils ont donc "gagné" le droit de se faire cartonner par Brest en play-offs.

L'intégration des sept nouveaux joueurs s'est mal passée, et le président Philippe Fontanel a donc l'impression d'avoir tout essayé en vain. Las de se débattre avec un budget qu'il juge ridiculement bas (130 000 euros), il a expliqué au Dauphiné Libéré que son club "ne pourra jamais jouer la montée alors que c'est l'objectif avec l'équipement qu'on a."

Ne voyant pas d'objectif réaliste en senior à court terme, le SOC se structure au moins sur d'autres plans. Il a évoqué la création d'un pôle féminin lors d'une visite du président de la FFHG Luc Tardif et travaille sur la création de classes à horaires aménagés dans les collèges de la ville.

 

Seizième : Cherbourg. Ce groupe constitué pour aller en poule finale de D3, et repêché en D2 à la fin de l'été, était un peu à court de préparation physique et tactique pour une saison complète de division 2. Il a donc connu des résultats irréguliers : il a perdu ses deux confrontations face à Meudon et une face à l'ACBB, mais a quand même devancé ces deux clubs et assuré son maintien en faisant tomber des adversaires plus huppés comme Toulouse (4-2) et Font-Romeu (12-10 !).

Toutes ses victoires ont été obtenues à domicile, puisque le NC'Hop n'a obtenu qu'un seul point à l'extérieur, sur la glace caennaise. Le long déplacement dans le Cotentin n'est pas forcément une partie de plaisir, et l'entraîneur-joueur toulousain Benoît Pourtanel avait évoqué "un vestiaire bon pour un double en tennis mais pas pour une équipe de hockey" et "une glace atroce à jouer" dans La Dépêche du Midi. Mais si Cherbourg réussit si bien chez lui, c'est qu'il a un des publics les plus nombreux de D2.

 

Quatorzième : Champigny-sur-Marne. L'éloignement par rapport aux rivaux franciliens a rendu la saison difficile à Champigny, car la poule est n'avait rien d'une sinécure. Elle réservait des confrontations face à des équipes de niveau D1 comme Lyon, qui a écrasé les Élans avec 13 buts à l'aller et... 18 au retour dans le Val-de-Marne !

Champigny n'avait d'autre choix que de subir et d'attendre la poule de relégation. Celle-ci commençait de la meilleure des façons puisque le second gardien Pierre Frachon réussissait un gros match pour s'imposer d'entrée à Wasquehal (où son collègue Landry Labat avait obtenu un blanchissage en saison régulière). Il restait ensuite à faire ce qui n'avait pas pu être fait une seule fois de la saison : prendre des points à domicile. Il y avait un gouffre entre cette poule de maintien que les Élans ont dominée et le reste de la division 2. Il s'agit maintenant d'essayer de le combler...

 

Dix-huitième : Wasquehal. La supériorité de la poule est s'est donc démontrée jusque dans la poule de relégation, alors même que les deux équipes qui y ont été reversées n'avaient pas marqué le moindre point face aux équipes qualifiées. Débarqués en D2 à l'improviste, les Lions n'avaient aucun buteur ni aucun talent offensif capable de faire la différence. Ils devaient donc compter sur Fabien Chardon pour tenir la baraque dans les cages et écouter l'entraîneur-joueur Frédéric Nilly qui a essayé de mettre en place un jeu collectif, la seule planche de salut possible.

La persévérance a fini par payer. Ces joueurs presque tous sans aucune expérience de la D2 ont obtenu leur maintien sportivement après un rude processus d'apprentissage. Maintenant, le club peut essayer de préparer une équipe pour la division 2 avec un peu plus que quelques jours d'anticipation. Il cherchera donc des leaders, forcément amateurs, à qui il faudra trouver un travail dans la métropole lilloise. Les projets de développement existent, avec l'essor d'une section féminine ou la volonté de créer une équipe junior à terme.

 

Dix-neuvième : Meudon. Obtenir le maintien sur la glace : c'est ce après quoi courait Meudon. Mission à moitié accomplie, en quelque sorte. Le MHC, au moins, n'a pas terminé dernier, contrairement aux deux années précédentes. Et après la relégation automatique de la réserve caennaise, il savait que l'avant-dernière place suffirait pour se sauver, même si elle était au départ synonyme de descente.

Cela signifiait juste battre l'ACBB, l'adversaire le plus connu. Meudon était au-dessus, aussi bien collectivement qu'individuellement avec des joueurs capables de faire la différence comme Antoine Bernardon et le capitaine Yoann Guilhem.

Par rapport au niveau moyen de la D2, en revanche, le fossé reste important, et certaines gifles subies le prouvent. Il faudra recruter pour s'en approcher et ne pas toujours compter sur les circonstances pour garder sa place.

 

Vingtième : ACBB. Bon dernier de la D2, l'ancien champion de France ne devra de poursuivre son chemin dans cette division qu'à la disparition définitive du club du Vésinet, qui aurait dû être relégué de D1. Pas vraiment une glorieuse façon de s'en sortir, surtout par la manière dont s'est passée cette saison.

Qu'il est triste de voir un club si légendaire dans un tel état. Au lieu de tirer dans le même sens dans une situation si difficile, les joueurs se chamaillent sur leur temps de jeu. Seul l'éloignement entre les bancs et les tribunes dans la patinoire de Boulogne-Billancourt permet aux spectateurs d'échapper au triste spectacle des querelles entre clans d'une équipe divisée. Et encore, cela ne suffit même pas toujours... Au premier match des play-down, Gaël Cler, "auréolé" d'être un des rares joueurs ayant connu un plus haut niveau, s'est bagarré avec un de ses propres coéquipiers devant un public médusé. Même ceux que l'ACBB a excédés en tant qu'adversaires ne s'en seraient pas doutés : le mauvais esprit n'est donc pas dirigé que sur les joueurs d'en face !

Chacun cherche des responsabilités chez le voisin dans ce bateau à la dérive, cette équipe sans commandant, abandonnée à une mutinerie perpétuelle. Même parmi les personnes attachées au club ou les quelques suiveurs réguliers, bien peu sont capables de citer le nom de l'entraîneur en exercice. Cela fait des années que l'ACBB en change sans arrêt, y compris en cours de saison. Ce club mérite mieux et tout le monde doit en prendre conscience.

Marc Branchu

 

Retour à la rubrique articles