Suède 2008/09 : présentation

 

L'intersaison a été agitée en Suède. Le pays s'était habitué à voir ses meilleurs jeunes partir en NHL, mais il s'est subitement inquiété de ce qui se passait en Russie en voyant des clubs de KHL proposer des contrats à quelques-unes des stars de l'Elitserien, celles qui tiennent l'affiche. D'un coup, il n'était plus possible de s'auto-proclamer "2e meilleure ligue du monde" sans regarder ce qui se passe ailleurs. Les Suédois ont été contraints et forcés de constater que la richesse des clubs russes leur permet de leur prendre les meilleurs joueurs. Cela a un effet positif, ils ne prennent plus les compétitions européennes par-dessus la jambe car ils estiment maintenant avoir quelque chose à prouver. Mais cela a surtout conduit les clubs d'Elitserien, jusqu'ici installés dans un certain confort sportif et économique, à douter de leur avenir.

Face à la nouvelle concurrence russe, deux attitudes sont possibles. L'une consiste à admettre qu'il sera de toute façon impossible de lutter avec le sport-business nord-américain ou avec les pétro-roubles. Les clubs suédois sont plus dépendants des entrées aux guichets que leurs homologues russes, leurs patinoires sont déjà pleines, et leurs spectateurs ne paieront jamais autant que les Américains pour voir un banal match de saison régulière...

C'est la position de certains petits clubs, qui plaident pour un plafond salarial. Ils constatent en effet qu'ils ne font plus autant de profits qu'avant en raison de l'escalade salariale, et estiment qu'il faut dire stop avant que les chiffres passent au rouge.

Mais les grands clubs, eux, ont d'autres ambitions. Du côté de Färjestad ou de Frölunda, on demande une ligue fermée, on engage des discussions pour crée une "ligue nordique" avec les clubs finlandais (voire norvégiens et danois), et on envisage même de rejoindre le wagon de la KHL. Avec le risque à chaque fois de se mettre les fans à dos.

Hockeyligan, l'organisme qui contrôle l'Elitserien, a déjà fait un premier pas en obtenant son autonomie de la fédération. Une décision qui a pour principal but d'avoir le contrôle du calendrier : augmenter le nombre de matches, certainement aux dépens de l'Euro Hockey Tour et de l'équipe nationale, la Tre Kronor. Un débat semblable à celui vu dans d'autres sports : l'équipe de Suède est la meilleure vitrine vis-à-vis du grand public et de la popularité du sport, mais le hockey de clubs se voit devenir si puissant financièrement dans son marché qu'il s'accomode mal de cette distraction.

 

 

Le club qui a le plus perdu face aux ambitions de la KHL est sans doute Linköping. Mais c'est peut-être aussi celui qui y a le plus gagné. Il a tout de suite compris qu'il ne pouvait pas s'aligner sur les salaires proposés en Russie à Tony Mårtensson et Mattias Weinhandl, les deux meilleurs marqueurs du dernier championnat.

Il a donc opté pour une stratégie plus réfléchie : il a fait resigner ces deux joueurs pour quatre ans, et les a simplement prêtés pour une seule saison. Mårtensson part ainsi dix mois à Kazan pour un salaire de 800 000 euros et un dédommagement de 350 000 euros à son ancien club. Même système pour Weinhandl au Dynamo et pour le défenseur Magnus Johansson à Mytishchi.

Le LHC a-t-il l'intention d'attendre patiemment l'an prochain que ses cadres reviennent ? Certainement pas. Il n'a pas l'intention de faire de la figuration en Ligue des Champions. L'avantage des clubs russes est qu'ils déboursent des indemnités de transfert qui donnent une certaine marge de manoeuvre. Linköping voulait recruter deux grands attaquants, en y mettant les moyens.

Pour recruter Jan Hlavac malgré la prolongation de deux ans offerte par Nashville, il a fallu en faire le joueur le mieux payé de l'histoire du club, avec une rémunération de 500 000 euros nets pour la saison. Jaroslav Hlinka, vu sur la première ligne de la sélection tchèque au dernier Mondial, revient en Europe après s'être contenté d'une saison de NHL au Colorado (28 points en 63 matches). Il a déjà connu la Russie et ses voyages, et il a donc choisi de voir sa famille plus fréquemment dans un pays à taille plus humaine, comme il l'avait fait à son passage en Suisse à Kloten. L'option des deux Tchèques, deux ex-partenaires de ligne, est évidemment due au nouveau coach, leur compatriote Slavomir Lener.

Bien sûr, les deux recrues-phares ont le défaut de ne pas être... suédois, comme l'étaient Weinhandl et Mårtensson. Mais sur le plan de la qualité du hockey, on ne peut pas prétendre que le LHC a perdu beaucoup au change en étant gratifié de la qualité de passe d'un Jaroslav Hlinka.

Le souci, c'est que Lener s'est fait la réputation à Luleå de sur-utiliser ses deux premières lignes, avec une troisième ligne aux tâches défensives, et une quatrième ligne très peu utilisée par rapport aux normes suédoises. Il changera peut-être d'avis avec la densité offensive de Linköping, sinon cela pourrait râler, surtout après la divulgation du salaire de Hlavac.

C'est donc tout sauf une année de transition avant le retour des idoles. Après deux finales perdues, Linköping a même une pancarte, ayant été désigné favori par la majorité des entraîneurs (5 voix).

 

Le deuxième choix des coaches, c'est Frölunda avec 3 voix. Ils ne tiennent donc pas rigueur du fait que leur collègue soit un novice... Ulf Dahlen, dernièrement assistant-coach des Dallas Stars en charge du powerplay, vit en effet sa première expérience comme entraîneur en chef. Logiquement, il s'est vu adjoindre un homme expérimenté à ses côtés, Janne Karlsson de Linköping. Ce dernier aura la charge de la défensive et du box-play, c'est-à-dire les points cruciaux à améliorer.

Le changement en défense est facilité par le départ en Russie (Togliatti) d'Antti Niemi, malgré deux années de contrat. Le vétéran finlandais était devenu cher, et souvent pris de vitesse depuis les nouvelles règles contre l'accrochage. Les deux recrues sont tout autant capables que lui de mettre des mises en échec : le jeune Oscar Hedman (Modo) sait jouer physique et Joe DiPenta a remporté la Coupe Stanley 2007 avec Anaheim, une équipe renommée pour son agressivité. Il s'est vu préférer le vétéran américain Mathieu Schneider l'an dernier, mais sa volonté est demeurée intacte et c'est ce qui a convaincu Frölunda d'engager ce joueur dur sur l'homme.

Néanmoins, le chantier de la défense n'est pas simple. Fin septembre, Andreas Holmqvist s'est déjà fait virer. Ses passes fatales de la ligne bleue - après feintes de tir - en powerplay ne surprennent plus, et elles ne compensent donc plus ses erreurs dans sa zone. Le défenseur offensif n'a pu obtenir qu'un contrat court à l'essai pour suivre son frère Michael parti à Djurgården à l'intersaison.

La reconstruction a été confiée à Kent Norberg, l'ex-manager de Timrå. Il veut construire l'équipe autour d'Andreas Karlsson, centre "moderne" aux responsabilités offensives et défensives, et il a amené de son ancien club un profil similaire avec Riku Hahl. Les Indians ont même cinq centres, et l'un d'eux devrait être déplacé à l'aile. Un tel repositionnement avait moyennement réussi la saison passée à Martin Plüss, qui a anticipé de deux ans son retour en Suisse.

Norberg se dit persuadé d'avoir le meilleur duo de gardiens d'Elitserien avec Ari Ahonen et Michael Holmqvist. Ce dernier, après le titre mondial 2006, est devenu numéro 1 à Tampa Bay puis numéro 2 derrière Marty Turco à Dallas, d'où il a suivi son entraîneur Ulf Dahlen. Mais pendant que Frölunda essaie de retrouver confiance en son arrière-base en ce début de saison, les buteurs ne marquent plus...

 

Une comète venue de nulle part est passée à Färjestad pendant un an : Fabian Brunnström. Il est arrivé de troisième division, et après une saison d'Elitserien, il vient de marquer trois buts à son premier match de NHL (avec Dallas), une performance que seulement deux joueurs avaient réussi dans l'histoire !

Ce genre d'oiseau de passage n'est pas vraiment ce dont a besoin le FBK. Ce qu'il faudrait, c'est remplacer durablement les piliers qui ont tenu l'équipe pendant des années, mais qui se font vieux. Pelle Prestberg (Leksand) et Mattias Johansson (Malmö) sont déjà redescendus un cran plus bas. Il reste encore les deux symboles que sont Jörgen Jönsson et Peter Nordström, mais ils ont connu de plus en plus de blessures.

On attend que des jeunes percent, comme le dribbleur Mikael Johansson l'a fait la saison passée. Mais après avoir supprimé son équipe des moins de 20 ans il y a quelques années, Färjestad a du mal à amener de nouveaux jeunes au plus haut niveau. La seule solution pour rajeunir, c'était de faire appel à des étrangers. Le plus attendu est Lee Goren (Skellefteå), arrivé seulement mi-octobre avec un "contrat d'artiste" défiscalisé de six mois et après une pige à Berne (qualification en Ligue des Champions) et à Zoug. Le puissant Canadien doit amener son jeu très direct à la cage.

Deux jeunes Norvégiens, Marius Holtet (AHL) et Anders Bastiansen (Mora), représentent presque des valeurs sûres. La surprise du recrutement offensif est la venue de Sacha Treille, qui doit franchir le grand fossé entre la Ligue Magnus et l'Elitserien. C'est pourquoi le Français a été d'abord pris à l'essai, avant de gagner l'estime générale par ses efforts et d'obtenir sa place comme treizième attaquant.

La force de Färjestad se situe surtout à l'arrière, avec l'arrivée du meilleur défenseur de SM-liiga Arto Laatikainen, de l'agressif Martin Sevc et de l'intelligent Ari Vallin. Le point d'interrogation se situe plutôt entre les poteaux...

Petit retour en arrière pour comprendre : Thomas Rundqvist, qui s'occupait du marketing, a remplacé comme directeur sportif son ancien partenaire de ligne au FBK et en équipe nationale, Håkan Loob, promu directeur du club. Or, Rundqvist a fini sa carrière à Feldkirch, où il avait côtoyé un jeune gardien nommé Reinhard Divis. Celui-ci a donc téléphoné à son vieil ami pour proposer ses services. L'Autrichien a été engagé comme gardien numéro 1 et constitue le principal doute des supporters. Ceux-ci sont persuadés que le jeune Jonas Gustavsson est au moins aussi apte que lui... et leurs premières performances comparées leur donnent cent fois raison.

 

Le quatrième favori est bien sûr HV 71, qui poursuit sa progression à tous les niveaux. Avant la prochaine saison, sa Kinnarps Arena doit ainsi être agrandie de 7000 à 9700 places et complétée par un projet de développement du quartier alentour.

Mais quand on est champion, il est généralement difficile de confirmer. L'équipe de Jönköping en avait déjà fait la douleureuse expérience lors de son précédent sacre il y a quatre ans, dans le contexte particulier du lock-out. "Kenta" Johansson, gagnant dès sa première saison comme entraîneur (comme Mårts à l'époque), saura-t-il éviter un sort similaire ?

Les intimidateurs de l'attaque, Per Ledin et Andreas Jämtin sont partis en NHL, mais plusieurs joueurs énergiques sont arrivés avec Teemu Laine, Yared Hagos ou Kim Staal. Et surtout, la première ligne Davidsson-Voutilainen-Thörnberg est intacte. Il n'y a pas lieu de s'affoler.

Il est vrai que l'international sur le tard Johan Åkerman, parti gagner pas mal d'argent au Lokomotiv Yaroslavl après avoir passé l'essentiel de sa carrière dans des championnats mal payés, laisse un vide en powerplay. Le défenseur offensif américain Nicholas Angell a cependant été recruté pour le combler.

De plus, Jönköping compte aussi sur ses juniors pour faire oublier les partants. L'effectif a belle allure au complet... mais encore faudrait-il qu'il puisse être réellement complet ! La reprise a été difficile avec des résultats peu rassurants en préparation et des blessures. Johan Davidsson et Martin Thornberg ont été opérés, même s'ils sont vite revenus au jeu, le centre tchèque Jan Hrdina a des problèmes de dos et le Danois Kim Staal ne fera sa rentrée qu'à Noël. L'avantage du HV71, c'est qu'il s'attendait un peu à souffrir après avoir mal digéré le titre précédent. Un club averti en vaut deux.

 

La dernière saison a été sportivement décevante, mais financièrement positive pour Modo. La nouvelle patinoire a permis de dégager un bénéfice de 625 000 euros qui peut servir à revoir les ambitions à la hausse.

Certains joueurs, comme les vétérans Sundström, Svartvadet et Salomonsson, étaient restés en dessous de leur potentiel avec Harald Luckner. Le nouvel entraîneur Harri Rindell, revenu d'une année en Finlande, doit changer cela. Il avait établi une réputation de bon motivateur pendant deux saisons à Mora, qui vient de redescendre l'année suivant son départ. Deux Finlandais arrivent justement de Mora, Mikko Kurvinen et Marco Tuokko, bien connus du coach.

Kurvinen est la seule recrue dans des lignes arrières qui n'ont pas besoin de plus de renfort vu que le genou de Mattias Timander est rétabli et que le super-talent Viktor Hedman doit exploser pour sa seconde saison en senior (même si son frère aîné Oscar l'a laissé seul en partant à Frölunda). Tuokko sera très attendu pour amener de l'agressivité en attaque. Un troisième Finlandais arrive : Ville Snellman est célèbre pour avoir été engagé par Fribourg-Gottéron alors qu'il n'avait pas marqué un seul but depuis plus d'un an avec Lukko Rauma. Durant ses trois mois en Suisse, il avait marqué une fois, un but sur engagement. On le considérait trop limité techniquement et physiquement devant la cage, mais il a soudain retrouvé le chemin des filets en signant deux saisons de 18 buts avec SaiPa.

La vraie attraction offensive, c'est plutôt Mats Zuccarello Aasen. Le super-talent norvégien de 21 ans, petit gabarit de 1m71 doté de mains en or, amène un souffle nouveau à une équipe qu'on disait vieillissante et démotivée depuis le titre 2007.

La mollesse de la préparation, commencée tardivement, a cependant tempéré un peu les espoirs de titre pour une équipe aux joueurs-clés parfois fragiles mentalement ou physiquement.

 

En progrès constant, Timrå a cependant vu ses deux dernières années gâchées par des blessures à répétition. Tellement nombreuses qu'elles allaient même au-delà de la simple malchance. Le médecin de l'équipe a fini par en faire les frais et a été viré. Mais cela n'a rien changé : l'infirmerie a de nouveau commencé à se remplir, notamment avec Timo Pärssinen blessé à la main. Comment expliquer ça ? Un microclimat ? Un maraboutage ?

Timrå a pourtant veillé à étoffer son effectif. Le défenseur offensif qui manquait est notamment arrivé en la personne de Mikko Lehtonen, triple champion de Finlande avec le Kärpät Oulu, son club formateur qu'il n'avait quitté jusqu'ici que pour une saison en NHL et AHL.

Le souci, c'est que les deux meilleurs centres Riku Hahl et Peter Regin sont partis à l'intersaison. Même s'il y a du beau linge en attaque, ils ne sont pas faciles à remplacer à ce poste spécifique. Johan Andersson est un excellent centre défensif, mais le TIK a besoin aussi de joueurs offensifs à ce poste. Le physique ailier Jonathan Hedström a donc été repositionné. Mais l'ancien joueur d'Anaheim n'est pas un centre, et ça se voit, aux mises au jeu comme dans ses tâches défensives.

Les juniors Anton Lander et Magnus Pääjärvi-Svensson (présent à 16 ans au Mondial junior l'an passé) sont peut-être aussi un peu tendres pour assumer le rôle de centre.

La surprise est finalement venue de Tom Wandell, un joueur formé à Södertälje qui avait été drafté par les Dallas Stars et leur avait fait confiance pour le placer en SM-liiga puis en AHL. Il y avait été discret, son style hautement créatif étant un peu bridé. Il semble enfin se libérer pour ses vrais débuts en Elitserien à 21 ans.

 

La réussite sportive inattendue de Djurgården la saison dernière n'a pas réglé les problèmes économiques du club. Il ne doit sa validation en Elitserien : pour conserver un résultat positif, l'association a vendu les activités des équipes A et juniors à la S.A., qui a elle-même cédé 12,5% de ses parts... au groupe AEG d'un certain Philip F. Anschutz.

L'irruption du milliardaire du Kansas en avril a fait causer dans les milieux sportifs de la capitale. Il possède en effet déjà 49% (maximum autorisé) du Hammarby-football, le grand rival de Djurgården-football, lui-même dans la tourmente puisque ses dirigeants viennent de se retirer. Tommy Jacobson, le financier du DIF-football, n'a cependant pas l'intention de revenir au hockey, son premier amour. Il estime en effet que c'est un affront pour la "marque Djurgården" d'avoir laissé entrer cet Anschutz aux sympathies orientées vers l'extrême-droite chrétienne : "J'étais déçu que les fans n'aient pas réagi plus durement. À croire qu'on se fiche d'où vient l'argent..."

On se doutait bien de la raison poussant Anschutz à investir à Stockholm. Une raison en forme de globe, qui est une des salles de sport et de spectacle les plus connues au monde... Et effectivement, AEG vient de signer un contrat de 15 ans avec la ville de Stockholm pour gérer le Globen. Après Londres, Prague, Berlin et Hambourg, c'est un pion de plus dans l'empire Anschutz qui possède les meilleures salles du continent et ne cache pas sa volonté de concevoir une NHL-Europe.

Pour l'instant, la NHL a surtout contribué à affaibilir le DIF de ses meilleurs joueurs. Dans un environnement où la menace venait de l'est, c'est d'ailleurs le seul club qui a subi ce pillage plus "habituel" cet été.

L'équipe de Djurgården se reposait l'an dernier sur le surprenant jeune gardien Daniel Larsson, qui compense certains contretemps dans ses mouvements par d'excellents réflexes, sur Ossi Väänänen, qui faisait la loi défensivement, et sur le meneur offensif Fredrik Bremberg, avec son habituel partenaire, le physique Patric Hörnqvist.

Aujourd'hui, si l'on fait le compte, Larsson est à Detroit (ou plus exactement en AHL), Väänänen à Nashville et Hörnqvist dans le Colorado... Quant à Fredrik Bremberg, il a des petits ennuis judiciaires. Il va devoir répondre de conduite en état d'ivresse et résistance aux forces de l'ordre, dans une Suède qui est un des pays les plus stricts au monde en matière d'alcoolémie au volant...

Pourtant, l'optimisme reste de mise à Djurgården, qui a retrouvé un leader à l'arrière en la personne de Marcus Ragnarsson, le vétéran de NHL devenu un vrai défenseur offensif en passant trois saisons en Allsvenskan (Almtuna). Dans les cages, Gustaf Wesslau découvrira l'Elitserien, mais l'ex-doublure Stefan Ridderwall peut aussi marcher sur les pas de son père, qui était le gardien du DIF dans les années 80.

C'est une grande famille que ce Djurgården, dont tous les joueurs sauf un (le défenseur offensif américain David Schneider, déjà réputé en Finlande pour sa vision du jeu) sont originaires de Stockholm et de ses environs ! Preuve que le hockey sur glace est loin d'être mort dans la capitale suédoise. Même si le grand public et les médias y favorisent le football, les supporters y sont parmi les plus enthousiastes.

 

L'esprit très local du DIF est une exception en Suède. À trente kilomètres de là, le plus proche voisin Södertäljeregarde plutôt sur l'autre rive de la Baltique et va chercher son salut en Finlande. Cela avait fonctionné avec Petri Pakaslahti, un bon centre défensif, solide en infériorité. On remet donc ça avec les défenseurs Topi Jaakola (Kärpät) et André Benoît (Tappara).

Mais ce qui manquait le plus l'an passé, c'est un buteur. Hannes Hyvönen, déjà spectateur attentif des matches du SSK à la télévision, a pu lui-même constater que son recrutement serait nécessaire : "Södertälje a un urgent besoin d'aide en powerplay. Nous avons une défense forte, une équipe qui travaille dur et un excellent gardien, mais trop peu d'efficacité dans les tirs." Se considérer soi-même comme l'élément manquant, c'est tout de même se mettre un peu de pression ! Hyvönen doit maintenant faire parler sa qualité de lancer renommée avec son nouveau club.

Avec un "sniper" pour compléter une tactique défensive déjà bien mise en place par l'entraîneur Leif Strömberg, certains experts ont fait de Södertälje leur outsider après une pré-saison encourageante. Mais du coup, le SSK doit compter avec un élément qu'il n'avait pas l'an passé quand il venait de remonter : la pression...

 

La première qualification en play-offs de Skellefteå l'a rendu encore plus turbulent.

Comme un gamin qui a hâte de jouer avec les grands, le SAIF n'aime rien tant que se servir dans les affaires de son "grand frère" Luleå. Un an après Mikael Renberg - qui a raccroché les patins en avril après l'accumulation des blessures - c'est une autre figure du club rival qui arrive, certes pas un joueur aussi emblématique que Renberg qui y avait été formé, mais tout de même : le défenseur tchèque Pavel Skrbek a passé cinq années à Luleå et est considéré comme un spécialiste de l'infériorité numérique. Il sera un bon complément pour Jyri Marttinen, arrivé de Timrå au cours de la saison dernière et vite considéré comme le pilier de la défense au point de resigner pour deux ans.

Une défense où sont déjà intégrés deux très jeunes joueurs : Tim Erixon (17 ans) et David Rundblad (qui vient d'avoir 18 ans en octobre). Ils ont été entraînés en juniors par Jan Erixon - père de Tim et ancien attaquant défensif des New York Rangers - et ils y ont fait merveille, surtout Rundblad qui a souvent transpercé les lignes adverses par ses montées de palet et a été le meilleur marqueur des défenseurs. Deux exemples de plus de cette nouvelle génération qui perce en Elitserien.

L'autre atout de Skellefteå, c'est qu'il a appris à mieux recruter sur le marché nord-américain après avoir tâtonné quand il était encore en Allsvenskan. La meilleure trouvaille de l'an passé Lee Goren a été récupérée par Frölunda, mais la filière AHL fonctionne toujours avec le passeur Brad Moran, un attaquant régulier à un point par match, et Niko Dimitrakos, un ailier américain qui a joué 168 matches de NHL (62 points) avant d'en être écarté en raison de ses carences défensives. Avec l'ex-international Mathias Månsson, c'est donc une première ligne toute neuve qui arrive.

Skellefteå a certes perdu son entraîneur Per-Erik Johnsson (à Färjestad), mais a trouvé un bon remplaçant avec Hans Särkijärvi, qui a emmené Djurgarden plus loin que prévu, et qui a augmenté l'intensité des entraînements dans un effectif rajeuni, où le poids a été remplacé par la vitesse.

 

La relégation a été évitée de justesse à Brynäs, mais la dure saison 2007/08 a laissé des traces avec 900 000 euros de déficit. Les plus gros salaires ont donc été abandonnés : Nic Angell (HV71), Janne Hauthonen (Jokerit), Matthias Mansson (Skellefteå), Markus Kankaanperä (HIFK). Le capitaine Tommy Sjödin met aussi un terme à sa carrière à 42 ans.

La perte du buteur Pavel Brendl est bien sûr extrêmement dure à compenser, même si les 250 000 euros de dédommagement versés par le Torpedo Nijni Novgorod sont utiles. Les seules recrues chères sont le défenseur offensif Lars Jonsson et le centre Stephen Dixon. Ils arrivent d'AHL comme Janos Vas, le petit frère du Briançonnais, qui a passé ses jeunes années en Suède et qui voulait revenir en Europe pour vivre la montée de la Hongrie dans l'élite mondiale.

L'entraîneur Niklas Czarnecki arrive de Bofors et, on l'aura compris, sa première mission en Elitserien s'appelle logiquement "maintien". Il dispose d'une équipe différente, avec des joueurs moins chers, moins talentueux, mais aussi plus travailleurs défensivement que les Brendl, Angell et Kankaanperä. Avec 25 ans de moyenne d'âge, l'effectif actuel a un grand potentiel et pourrait tutoyer les sommets dans quelques années.

Finaliste du championnat national chez les moins de 16 ans et les moins de 20 ans, Brynäs peut en effet se tourner vers sa formation. Le club a eu cinq joueurs choisis à la dernière draft NHL, dont trois gardiens, ce qui doit être un cas unique ! Jacob Markström (18 ans) formera ainsi avec Anders Lindbäck (20 ans, zéro match en Elitserien) le duo de gardiens le plus jeune et le plus inexpérimenté du championnat. Brynäs n'a pas souhaité se placer sur le retour de NHL de son ex-gardien Holmqvist (finalement à Frölunda), préférant suivre la tendance qui semble être aux jeunes gardiens en Elitserien : les nouvelles générations suédoises sont de plus en plus fortes ce poste.

 

Après avoir raté les play-offs pour la première fois en dix ans, Luleå craint le déclin. Le budget ne permet pas de recruter des joueurs chers, alors le club a été précautionneux dans le choix de son directeur sportif. Le vilipendé Hans Huczkowski est remplacé par l'homme qui avait conduit le LHF au titre en 1996, Lars Bergström. Il avait gravi tous les échelons du club en commençant comme entraîneur des juniors. Fort de ce succès, il est ensuite parti à Klagenfurt et est devenu l'an dernier le sélectionneur national de l'Autriche, qu'il a fait remonter dans l'élite mondiale. Il conservera cette double casquette, étant maintenant "sélectionneur" en club, une mission tout sauf simple. Il a tenté de prendre à l'essai un attaquant du championnat autrichien, Marko Mäkinen, mais cela n'a pas fonctionné.

L'équipe a perdu deux cadres défensifs Pekka Saravo et Pavel Skrbek, et il faudra que Kristofer Berglund (Björklöven) soit digne des promesses nées de son bon Mondial junior. Heureusement, la mise à l'écart de l'Avtomobilist Ekaterinbourg a libéré Radek Philipp, et le défenseur tchèque ne sera pas de trop.

Pour le reste, heureusement, Luleå mise sur la continuité avec un effectif stable et "les deux Roger" (Kyrö et Rönnberg) pour le coacher. Un nouvel entraîneur des gardiens arrive : Fredrik Mikko, qui tenait déjà un camp d'été avec les meilleurs portiers suédois comme Liv, Henriksson, Larsson... mais aussi celui de Luleå, Gusten Törnqvist, qu'il conseillera désormais à plein temps.

Avec qui, de son club ou de l'équipe nationale d'Autriche, le sélectionneur Bergström aura la tâche la plus facile pour éviter la poule de relégation ? C'est très mal parti pour Luleå avec 5 points en 9 matches... mais Zorro est arrivé ! Sans se presser... Comme chaque année, Lubos Bartecko ne débarque en Suède qu'en octobre pour son contrat d'artiste. Premier match du Slovaque, et l'équipe était comme transcendée : 8-2 contre Frölunda ! "Zorro" Bartecko pourra-t-il encore sauver Luleå à lui seul ?

 

La marche entre l'Allsvenskan et l'Elitserien est théoriquement haute, et Rögle a dû presque tripler son budget. Un ajustement pas si compliqué en vérité car le club qui monte récolte sa part des droits télévisés et reçoit un chèque de 15 millions de couronnes (1,5 million d'euros) de la fédération.

On compte surtout sur l'esprit d'équipe d'une formation conservée dans les grandes lignes. Le renforcement a été ciblé pour amener un peu d'expérience à un effectif assez jeune. Peter Högardh, déjà présent entre 1998 et 2000, fait son retour. L'ailier Mathias Tjärnqvist, après quatre ans en NHL, voulait un rôle plus offensif et a choisi de revenir dans son club formateur plutôt que dans une grosse équipe. La bonne lecture du jeu Daniel Johansson renforce une défense jugée très faible à l'exception d'un seul homme... Kenny Jönsson évidemment.

Ce qui rend Rögle sympathique, c'est en effet le champion olympique Kenny Jönsson, revenu de NHL directement dans son club d'origine, une modeste équipe d'Allsvenskan qu'il a fait grimper en élite contre tous les pronostics. Le représentant de la Scanie - région du sud du pays peuplée mais moins passionnée de hockey - dans l'élite, ce n'est donc pas la grande ville de Malmö, mais le petit Rögle BK de Ängelholm (22 500 habitants). Comme Malmö n'est pas très aimé, cela a fait plaisir à pas mal de monde. Mais aussi respecté que soit Kenny Jönsson, élu meilleur défenseur aux derniers JO de Turin, son équipe ne l'est pas encore pour autant : "joueurs et entraîneurs inexpérimentés", "n'a pas le niveau", "n'a rien à faire en Elitserien"... Les commentaires ne sont pas tendres, sauf pour son public reconnu comme très chaud. La nouvelle Lindab Arena a été prête idéalement pour le début de saison et a été inaugurée par un 4-1 contre Färjestad.

Le signe est clair : Rögle a bien l'intention de profiter de l'effet de surprise. Les jumeaux Cam et Christen Abbott, après avoir dominé le championnat norvégien, sont prêts pour ce nouveau challenge. Idem pour l'ancien grand espoir défensif Richard Demén-Willaume, qui avait déçu dans ses années juniors à Frölunda et a choisi le bon club l'été passé en signant pour deux ans. Il a maintenant une seconde chance de voir l'Elitserien à 22 ans. Que ce soit les anciens qui ont prouvé leur attachement au club ou les jeunes qui veulent démontrer leur valeur, cette équipe ne manque pas d'envie.

 

Les pronostics des experts pour l'Elitserien

Tomas Ros (Aftonbladet) : 1 Frölunda, 2 Färjestad, 3 Södertälje, 4 MODO, 5 Linköping, 6 HV71, 7 Timrå, 8 Djurgården, 9 Brynäs, 10 Rögle, 11 Luleå, 12 Skellefteå.

Niklas Wikegård (Aftonbladet) : 1 Linköping, 2 Frölunda, 3 Färjestad, 4 HV71, 5 Södertälje, 6 MODO, 7 Djurgården, 8 Timrå, 9 Skellefteå, 10 Brynäs, 11 Luleå, 12 Rögle.

Magnus Nyström (Expressen) : 1 Frölunda, 2 Färjestad, 3 MODO, 4 HV71, 5 Södertälje, 6 Linköping, 7 Djurgården, 8 Timrå, 9 Skellefteå, 10 Luleå, 11 Brynäs, 12 Rögle.

Lecteurs de Hockeymagasinet : 1 Frölunda, 2 Linköping, 3 HV71, 4 Färjestad, 5 MODO, 6 Timrå, 7 Södertälje, 8 Djurgården, 9 Skellefteå, 10 Luleå, 11 Brynäs, 12 Rögle.

Malin Fransson (Dagens Nyheter) : 1 Frölunda, 2 Färjestad, 3 HV71, 4 Linköping, 5 MODO, 6 Södertälje, 7 Djurgården, 8 Timrå, 9 Skellefteå, 10 Luleå, 11 Brynäs, 12 Rögle.

Daniel Grefve (Västerbottens Folkblad) : 1 HV71, 2 Frölunda, 3 MODO, 4 Färjestad, 5 Linköping, 6 Timrå, 7 Skellefteå, 8 Södertälje, 9 Djurgården, 10 Brynäs, 11 Luleå, 12 Rögle.

Janne Bengtsson (SVD) : 1 Frölunda, 2 Linköping, 3 Färjestad, 4 HV71, 5 MODO, 6 Södertälje, 7 Timrå, 8 Djurgården, 9 Skellefteå, 10 Luleå, 11 Brynäs, 12 Rögle.

Svenska Fans : 1 Linköping, 2 Frölunda, 3 HV71, 4 Färjestad, 5 MODO, 6 Timrå, 7 Södertälje, 8 Skellefteå, 9 Djurgården, 10 Luleå, 11 Brynäs, 12 Rögle.

 

 

 

Allsvenskan

 

Tout oppose a priori les deux grands ambitieux Leksand et Malmö : d'un côté le petit village de Dalecarlie, dont le nom symbolise à lui seul la tradition du hockey suédois, de l'autre la grande ville du sud, souvent caricaturée comme n'ayant d'autre culture hockey que l'argent. Mais ils ont un point commun : ils se sentent à l'étroit en Allsvenskan, et ont mal vécu d'avoir vu Rögle leur passer sous le nez l'an passé.

Eddie Läck, le gardien qui a détrôné l'ex-star de NHL Ed Belfour pour devenir cette année seul titulaire, illustre bien le nouveau visage de Leksand. Une équipe où peuvent éclore des jeunes, comme le petit nouveau Oliver Ekman-Larsson, formé à Tingsryd, un défenseur-patineur de 17 ans qui fait déjà baver la Suède et qui a la chance d'être apparié avec Jan Huokko, à l'expérience inestimable. Et maintenant que les étrangers renommés prennent moins de place, cette philosophie orientée vers le développement profite aussi à Pierre-Édouard Bellemare : après une saison d'apprentissage et une saison de promotion interne, le Français est aujourd'hui devenu un leader. Servi en passes par l'expert Mikael Karlberg, un ancien de LNA, "Pi-Ed" est tout simplement en train de devenir le meilleur buteur du LIF et du championnat, éclipsant même Pelle Prestberg qui avait été recruté pour l'être.

Même Malmö ne peut pas lutter devant cette explosion offensive. Mais les Redhawks commencent à comprendre que l'essentiel est d'être prêt pour les Kvalserien en fin de saison. Tout se jouera sur 10 matches et il faudra les préparer, car Malmö n'imagine pas ne pas s'y qualifier, avec sa nouvelle super-arena qui doit ouvrir dans deux mois. Le nouveau directeur sportif Peo Larsson rêve le futur du club comme celui d'une métropole européenne, avec Copenhague de l'autre côté du pont. On n'en est pas là, mais il a déjà recruté deux internationaux au Danemark, le capitaine de l'équipe nationale Jesper Damgaard et le jeune Nichlas Hardt, à suivre. Car Malmö n'est plus une équipe de retraités, à l'instar de Carl Söderberg qui a refusé l'offre des Boston Bruins pour rester dans son club de jeunesse. Pendant que le vieux gardien finlandais Jani Hurme souffre du dos, sa doublure Henrik Karlsson le remplace¨ainsi étonnamment bien.

C'est le relégué Mora qui est bien embêté : remonter ne va pas être simple avec des concurrents de ce niveau. 17 joueurs ont quitté le club. 17... Martin Jansson et Anders Nilsson, partis à Grenoble, passent inaperçus au milieu de cet exode. Mais le recrutement de Harald Lückner, l'entraîneur champion 2007 avec Modo, a redonné le sourire aux supporters. Mora n'a pas renoncé aux habitudes prises en Elitserien et continue de recourir massivement aux étrangers. Hormis le nouveau leader défensif Greger Artursson (revenu de Salzbourg), les recrues n'ont pas de frontières : le gardien slovène Robert Kristan, les habituels attaquants canadiens (Eric Healey et Colby Genoway), et même un Allemand - chose rare à l'étranger - le centre Stefan Mann. Il y avait même un jeune Letton, Sergejs Pecura, mais il n'a pas été conservé et est rentré au pays. Le patchwork n'a qu'un objectif : l'Elitserien (et gagner les derbys contre Leksand).

Deux clubs qui ont connu l'élite renaissent à l'ambition. L'AIK vise la montée en 2010 et a confié cette mission à un entraîneur très réputé, Roger Melin. La défense, le point faible, a été solidifiée par le retour au club de Dick Tärnström (NHL) et Jonas Liwing (Rouen). Västerås a au moins pu garder un de ses deux grands talents : Patrik Berglund est directement parti en NHL à Saint-Louis, mais Mikael Backlund, encore junior, est revenu se parfaire un peu malgré un bon camp à Calgary.

Les autres outsiders connaissent quelques problèmes. Le nouveau riche Växjö a grossi un peu vite et devrait se calmer un peu. Il a été sauvé de la faillite par un plan de sauvetage impliquant supporters et sponsors. Björklöven a un défaut chronique, le jeu de puissance. En milieu de saison dernière, le club d'Umeå a recruté Sami Ryhänen pour régler la question, mais l'ex-Clermontois a peu joué en raison de blessures et de maladies. Il est reparti en SM-liiga où il tourne bien. Très frustant pour les "feuilles de bouleau" : le nouveau meneur du powerplay s'appelle Fredrik Öberg... et il s'est blessé à la main en pré-saison, peinant à retrouver son jeu. Rarement un club aura connu une défaillance aussi durable en avantage numérique que les Löven.

Cela fait 7 clubs cités, exactement le nombre de qualifiés directs en Kvalserien (3) ou en barrages (4). Vu la concurrence, peu d'autres équipes affirment pouvoir atteindre le top-7 : Sundsvall s'en était mordu les doigts l'an dernier en finissant 14e. Borås avait goûté à ces play-offs et y avait même éliminé Björklöven, mais l'effet de surprise est passé. Oskarsahmn espère entrer parmi les grands après avoir recruté trois joueurs de SM-liiga. Almtuna a perdu son vétéran défensif Ragnarsson, mais le nouvel entraîneur Jonas Rönnqvist veut changer son style vers un hockey plus intense et enthousiaste.

Les ambitions peuvent très vite déchanter. Bofors avait failli se qualifier dans le top-7 l'an dernier avant de craquer dans la dernière ligne droite. Il a confié son destin à Magnus Arverson, viré de Mora en décembre dernier. Mais après deux victoires en neuf matches, l'ancien attaquant défensif de NHL, encore impopulaire auprès des joueurs, a une fois de plus été renvoyé. Une première expérience de coach ratée en Elitserien, une seconde encore plus courte en Allsvenskan : Arvedson gravit les échelons à l'envers. Aura-t-il une autre chance dans ce métier ?

Ce sont trois joueurs de Ligue Magnus qui arrivent en même temps à Nybro, où figurait déjà l'ex-Angevin Michael Irani. Pour Jonny Ågren, après son passage à Morzine-Avoriaz, c'est un simple retour au club. Pour Kevin Hecquefeuille, c'est l'inverse, une première expérience à l'étranger, méritoire pour un jeune joueur français. Enfin, Olivier Bouchard, le Canadien de Rouen, a vite été adopté par le public avec son style toujours aussi énergique, mais doit s'adapter au système de jeu suédois plus strict.

Troja/Ljungby fait son retour à ce niveau après trois années en division 1 et peut se maintenir sur une équipe très stable, toujours emmenée par l'incontournableDaniel Håkansson qui a fait toute sa carrière au club. L'autre promu  Mariestad est inattendu à ce niveau et n'espère qu'une chose, éviter la dernière place et la relégation directe. La 14e ou la 15e place serait un moindre mal, synonyme de barrage de relégation.

Pourquoi une descente directe ? Parce que l'Allsvenskan sera réduite à 14 équipes dans un an. On aurait donc pu penser que Nyköping, relégué en D1 pour raisons économiques durant l'été, ne serait pas remplacé, afin d'assurer une transition plus douce. Mais Huddinge a tout de même été repêché. Le club de la banlieue sud de Stockholm s'appuiera comme d'habitude sur ses juniors, surtout les jumeaux très prometteurs Victor et Oscar Ahlström, mais l'opération maintien sera difficile.

Marc Branchu

 

 

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