Finlande 2011/12 : bilan de la saison de SM-liiga

 

Les résultats du championnat finlandais

Le bilan précédent (2010/11)

 

JYP Jyväskylä (1er) : finalement, rien de tel que l'ennui

Après trois années terminées à la première place de la saison régulière, mais un seul titre au bout du compte, l'entraîneur Risto Dufva avait tenu compte des critiques et avait voulu briser la monotonie. Il avait voulu changer son système pour passer à un jeu fondé sur le contrôle du palet. Mal lui en a pris. Ces changements tactiques qui devaient redynamiser le JYP ne sont pas passés. Après seulement deux journées, Dufva, figure du club qui a construit la success story de Jyväskylä, a été remercié et remplacé par son adjoint Jyrki Aho. Celui-ci s'est porté garant du retour à l'ancien système. Fi de l'innovation, la tradition a fait ses preuves, et tant pis pour ceux qui se plaignaient d'ennui.

Le temps qu'il restaure le travail défensif et la simplicité du jeu, le JYP ne pouvait plus viser la pole position. Mais il remplissait son réservoir pour les play-offs. Ceux-ci commençaient mal. Pour la seconde année de suite, Sami Vatanen se blessait lors du quart de finale. La cheville brisée, le prodige défensif devait encore manquer les championnats du monde. Le malheur des uns fait le bonheur des autres : le Français Yohann Auvitu, qui était réserviste, retrouvait alors une place de titulaire et tenait son rôle de défenseur offensif jusqu'au bout. Le bout ? Un happy end, en l'occurrence.

Pour les play-offs, Aho abandonnait l'alternance entre gardiens qui avait fait la spécificité de Dufva : Riku Helenius était alors choisi en numéro 1 et s'en montrait digne avec 94,7% d'arrêts. La meilleure ligne d'attaque des play-offs était aussi dans les rangs du JYP, avec Éric Perrin, Harri Pesonen et surtout Jani Tuppurainen. Ce dernier, élu meilleur joueur des séries, a laissé une telle impression qu'il était l'invité-surprise d'une équipe de Finlande à l'effectif champion du monde presque indéboulonnable. Certes, Tuppurainen n'a et qu'un rôle de remplaçant et n'a joué que deux fois, mais ce premier Mondial est une belle consécration à 32 ans. Pendant la compétition, il a été recruté par le club ukrainien du Donbass Donetsk pour l'aider à intégrer la KHL.

 

Pelicans Lahti (2e) : Lasch n'est pas un lâche

Le coach atypique Kai Suikkanen n'a pas fini de surprendre. Après l'aventure en or du TPS en 2010, son expérience en KHL avait avorté. Leur petit budget destine les Pelicans à la lutte pour le maintien, mais quand ils veulent quitter cet environnement, comme ils l'avaient fait avec Aravirta, ils recrutent un entraîneur réputé. Suikkanen rentre indéniablement dans cette catégorie, plus encore après cette saison.

Les Pelicans sont en effet remontés à la deuxième place, et ils ont frôlé l'élimination au début des play-offs alors que leur gardien Niko Hovinen était blessé, ils ont fini par confirmer leur position en allant jusqu'en finale. Suikkanen sait inspirer confiance à ses hommes. Le meilleur exemple est Joonas Järvinen, un jeune défenseur qu'il avait déjà gratifié d'un gros temps de jeu dans l'équipe championne du TPS et qu'il retrouvait donc. À sa première saison à Lahti, on avait critiqué son manque de combativité. Plus maintenant. Il est devenu le pilier de la défense des Pelicans avec l'offensif Markus Seikola.

La force des Pelicans réside dans leur attaque, la meilleure du championnat, grâce à deux recrues nord-américaines. Si le Canadien Justin Hodgman a connu une période d'adaptation, ce n'est pas le cas de l'Américain Ryan Lasch. Joueur moyen en Suède (30 points), il a doublé son total en Finlande. La SM-liiga a un style plus mixte entre jeu européen et nord-américain, et Lasch a mieux exploité sa vitesse que dans le corset tactique suédois. Il a coiffé au poteau le blessé Zaborsky et a donc coiffé la couronne de meilleur marqueur. Une performance qui a valu à ce petit gabarit négligé dans son pays d'être invité dans l'équipe des États-Unis aux championnats du monde "sur place", organisés en Finlande. La NHL ne s'était jamais intéressée à lui, mais il vient d'obtenir un contrat à Anaheim grâce à cette mise en lumière. Reste à savoir le traitement que subiront ses 175 cm et 82 kg en AHL...

 

Jokerit Helsinki (3e) : élargir la glace et l'effectif

Les Jokerit sont le premier club finlandais à avoir mis en place les nouvelles balustrades créées par la NHL, censées être plus sûres pour les joueurs parce qu'elles sont plus basses et surmontées d'un plexi plus flexible. Les Jokerit ont profité de ces travaux pour élargir leur patinoire, passée de la largeur finlandaise "mixte" (28 mètres) aux dimensions olympiques (30 mètres). Une glace plus grande semblait mieux convenir à une équipe très mobile, qu'incarne par exemple le petit défenseur américain Jeremy Dehner (cousin de la star NHL Ryan Suter).

Les jokers sont ceux qui avaient le plus de candidats aux premières places du classement des marqueurs : qu'il s'agisse d'Ilari Filppula, champion 2010 avec Turku et rentré d'une saison d'AHL sans avoir eu sa chance, ou bien des buteurs Janne Lahti et Teemu Pulkkinen, le titre de meilleur marqueur du club pouvait susciter quelques convoitises. Il est remarquable qu'il ait en fait échu à Nichlas Hardt, l'international du Danemark.

N'allez pas croire pour autant que les Jokerit ne misent que sur leur patinage. Ossi Väänänen en impose toujours en défense, et l'arrivée de Jarkko Ruutu a envoyé un message à tous les adversaires. Comme son frère avant lui, Jarkko a donc endossé le maillot au joker en lieu et place de son club d'origine, le HIFK, dont la philosophie de jeu colle pourtant bien avec son goût de l'intimidation. Ce changement de couleurs n'est pas si étonnant car le manager des Jokerit Jarmo Kekäläinen est un ami de la famille Ruutu et lui a toujours rendu service. "JR" a eu l'effet escompté : il a fait hurler les médias à chacun de ses coups de sang, il a polarisé les spectateurs et il a insupporté les adversaires.

La venue de Ruutu, la dernière de l'intersaison, faisait comme principale victime Teuvo Teräväinen, le meilleur talent finlandais de la génération 1994. Privé de temps de jeu en début de saison, ce attaquant qui lit bien le jeu a gagné peu à peu sa place et a inscrit 6 points en play-offs, assez pour être choisi numéro 18 à la draft NHL par Chicago.

Bien dosé entre jeunesse et expérience, entre vitesse et rudesse, l'effectif de Jokerit était sans doute le plus complet de ses dernières années. Les joueurs ont parfaitement défendu à cinq et ont chacun tenu leur rôle à merveille. Mais cela n'a pas suffi pour vaincre le JYP en demi-finale. Même s'il a retrouvé sa joie de vivre et son esprit malicieux, le joker a dû se contenter du bronze.

 

Blues Espoo (4e) : nouvel exploit historique

Les sept années de Petri Matikainen à la tête des Blues Espoo ont été globalement positives, avec deux finales et deux demi-finales. Son adjoint Lauri Marjamäki, également sélectionneur de l'équipe de Finlande des moins de 20 ans, connaît bien club et savait donc que la barre était placée haut.

Les observateurs n'attendaient pourtant plus trop Espoo, surtout quand Ville Lajunen a pris la direction de Magnitogorsk en novembre. Le défenseur polyvalent était en effet le meilleur marqueur d'une équipe limitée en attaque. Son remplaçant, le vétéran canadien Dale Clarke, au style également offensif, commettait plus de négligences défensives.

Les Blues ont donc terminé au niveau des pré-play-offs, huitièmes, une place de mieux que l'an passé, et on se disait que les miracles ne se répètent pas. Et pourtant... Le formidable parcours de l'an passé jusqu'en finale a sans doute décomplexé Espoo. Une fois de plus, ils ont fait tomber le vainqueur de la saison régulière. Ils étaient pourtant menés 3 victoires à 0 par KalPa, avant de réussir une remontée historique, jamais vue dans l'histoire de la SM-liiga. Ce nouvel exploit a révélé Juuso Ikonen, qui est déjà à 17 ans l'attaquant le plus créatif d'une équipe surtout forte défensivement. Avec 4 buts, 2 assists et une fiche de +7, le gamin a signé des play-offs exceptionnels.

 

KalPa Kuopio (5e) : une affaire de famille

Entraîneur débutant en SM-liiga, Tuomas Tuokkala avait l'avantage d'encadrer l'équipe la plus âgée du championnat, ce qui compensait sa propre inexpérience. Le vrai patron, c'est le propriétaire Sami Kapanen, qui a installé son jeune frère Kimmo comme manager. La dynastie s'étend puisque son fils de 15 ans Kasper est international U16. Sami est revenu au jeu après un an de pause pour problèmes de dos et de vertiges, mais il s'est vite blessé à la jambe.

KalPa a bien géré l'absence de son vétéran car il détenait la meilleure défense du début de championnat (avant que le JYP ne réinstalle les barbelés) grâce à un Ari Ahonen en progrès constant. Mais en novembre, le gardien Ahonen est parti à Magnitogorsk, remplacé par Mikko Koskinen (rentré d'AHL). Ce changement n'a pas perturbé une équipe parfaitement tirée par sa première ligne. Le centre Matti Kuparinen (ex-Ässät) s'est imposé par son style de jeu agressif et sa capacité de franchissement, et a formé une ligne très forte avec Sakari Salminen et Tuomas Kiiskinen, l'homme qui a intégré la sélection pour les Mondiaux à la place de la légende Peltonen.

KalPa a fini premier de la saison régulière. À 38 ans, Sami Kapanen a même reçu une convocation en équipe nationale en février, mais il a décliné au dernier moment pour raisons de santé. Puis il s'est encore blessé au début des play-offs. Cette fois c'était trop. Menant 3 victoires à 0 en quart de finale, KalPa s'est relâché en l'absence du boss et peut avoir le "Blues". Une élimination de cette sorte est humiliante, surtout quand elle se déroule dans une patinoire même pas pleine, donnant l'impression que ni les joueurs ni le public n'ont été à la hauteur de l'évènement. Comme si Sami Kapanen était trop seul à se démener.

 

HIFK Helsinki (6e) : un Granlund peut en cacher un autre

Que fait un club champion quand son entraîneur (Kari Jalonen) quitte le pays (pour la KHL) ? Il recrute le coach battu en finale, Petri Matikainen. Les joueurs ont peiné à intégrer son nouveau système en début de saison. Cela s'est traduit par des passes ratées à répétition. Certains attaquants ont alors connu de frustrantes périodes de disette. Jerry Ahtola (16 buts l'an dernier) a été totalement bredouille en dix journées et n'a retrouvé le chemin des filets qu'après son transfert à Tappara. Le revenant Kim Hirschovits n'a mis pour sa part que 3 buts en 30 parties et est parti lui aussi en cours de saison. Seuls l'increvable Ville Peltonen et l'idole des jeunes Mikael Granlund ont donc été constants.

Mais en play-offs, plus personne n'a fait la différence. Le HIFK n'a marqué que quatre buts, dont deux par le défenseur Toni Söderholm. Matikainen a donc été critiqué pour la mauvaise utilisation de son potentiel offensif. On lui reprochait de trop aligner Granlund en infériorité numérique et pas assez en supériorité, où son talent peut faire merveille. En quart de finale, le HIFK s'est fait éliminer en quatre manches sèches par un Jokerit revanchard, car battu au même stade de la compétition l'an passé.

Et pour tout supporter du HIFK qui se respecte, fier de sa tradition ancestrale, il n'y a rien de pire que se faire éliminer par ce club de la plèbe des quartiers est. Le derby de Helsinki est donc redevenu depuis deux ans le produit-phare de la SM-liiga, surtout que le classique d'hiver en plein air entre les deux rivaux s'est désormais installé dans le paysage et rapporte gros. Même après une saison moyenne et dans un contexte de crise, le HIFK affiche 876 000 euros de bénéfice cette saison. Pas assez pour retenir le talent Mikael Granlund qui tentera l'aventure NHL avec Minnesota. Mais peut-être suffisamment pour bâtir autour de son jeune frère Markus Granlund, qui a mis 34 points pour ses débuts en équipe première.

 

Ässät Pori (7e) : Zaborsky, as des buteurs

Comme beaucoup, les Ässät ont vu leur entraîneur happé par la nouvelle mode des Finlandais en KHL : Pekka Rautakallio est parti à Riga. La succession était compliquée pour Karri Kivi, qui devait répondre à des attentes en hausse de supporters alléchés. Tous pouvaient cependant être rassurés sur un point : Ässät n'est plus un club de bas de tableau, il suffit de regarder son effectif.

Le plus grand risque était de faire confiance à un duo de gardiens de 22 ans (Juha Järvenpää et Antti Raanta), mais ils ont été bien protégés par une deuxième ligne défensive très physique avec Ryan Caldwell et le géant Kristian Kudroc. Le meneur des lignes arrières est toujours Ville Uusitalo. On n'arrête plus l'ancien joueur de Brest qui a même été élu joueur du mois de SM-liiga en septembre. Le défenseur était alors meilleur marqueur du championnat dans une équipe en feu. Il a vite laissé le relais à ses attaquants, et en particulier à une ligne offensive redoutable.

La complémentarité était en effet parfaite entre le tir du poignet superbe de Tomas Zaborsky, les passes et la responsabilité défensive de Stephen Dixon, et le travail physique de Veli-Matti Savinainen dans les points chauds. Il ne manque que la réussite en breakaway à Zaborsky, car sinon c'est un buteur très dangereux quand il est bien servi : 35 buts en 52 matches ! Malheureusement il s'est blessé fin février, et c'est donc depuis l'infirmerie qu'il a perdu la place de meilleur pointeur qui lui semblait promise. Zaborsky a aussi manqué de ce fait les championnats du monde, alors qu'il semblait enfin devoir rejoindre l'équipe de Slovaquie. Sans lui, les Ässät ont aussi énormément perdu : ils n'ont rien pu faire pour passer le futur champion JYP.

 

Kärpät Oulu (8e) : l'ancienne dynastie s'est calmée

La domination des Kärpät sur le hockey finlandais n'est plus qu'un lointain souvenir et le club du cercle polaire s'est beaucoup calmé sur le front des dépenses. À l'intersaison, il n'a engagé qu'un seul attaquant, Juha-Pekka Haataja, qui avait connu dans sa jeunesse deux titres des Kärpät comme joueur de quatrième ligne, et qui est revenu dans son club formateur comme buteur de premier plan.

La ligne tchèque à un million d'euros est repartie, et il n'y avait plus qu'un seul attaquant étranger, Ivan Huml, arrivé en fin de saison dernière. Preuve que la filière tchèque fonctionne toujours à Oulu, ce patineur aux premiers coups de patin fulgurants a clairement été le meneur offensif de l'équipe. Pleine réussite également pour Oscar Eklund, un défenseur suédois de 23 ans qui a pris place sur la première paire d'arrières avec Ilkka Mikkola et s'est imposé comme le défenseur numéro 1 des Kärpät. En fin de compte, un recrutement très mesuré réussissait aussi bien que les investissements importants de l'an passé, car l'équipe s'était améliorée sur tous les plans.

En janvier, cependant, les Kärpät sont sortis de leur léthargie. Ils ont embauché une star, le presque quarantenaire Jozef Stümpel, et se sont fait prêter le gardien suédois Johan Backlund dont les Flyers de Philadelphie ne faisaient plus rien, ce qui montrait qu'ils ne témoignaient pas d'une grande confiance dans leur gardien Ville Hostikka aux statistiques toujours solides. Des adjonctions qui n'auront pas suffi à éviter une fin de saison frustrante. Les Kärpät se sont fait éliminer en quart de finale par les Pelicans après avoir pourtant mené 3 victoires à 1.

 

Lukko Rauma (9e) : l'équipe internationale

Meilleur marqueur de la SM-liiga en 2010/11, Perttu Lindgren a été coupé à la jambe par un patin à l'entraînement en début de saison. Il est certes assez vite revenu sur la glace pour mener l'attaque, mais sans être aussi dominant que l'an passé. Privé de grosse pointure, Lukko s'est donc appuyé sur une attaque plus équilibrée, où treize joueurs ont marqué plus de 20 points.

Parmi ces treize à table, le joueur d'énergie Charles Bertrand, très habile avec le palet dans les coins, qui s'est imposé comme un des meilleurs débutants de la saison de SM-liiga. Il ne pouvait plus être ignoré dans son pays, et a logiquement intégré l'équipe de France où son sens du dribble a fait des ravages.

Club peu formateur, Lukko recrute des joueurs venus d'ailleurs et est devenue l'équipe la plus internationale du championnat finlandais : deux attaquants canadiens (Kris Beech et Mark Bomersback), un rude défenseur américain (Matt Generous), deux anciens champions du monde (Björn Melin pour la Suède et Richard Lintner pour la Slovaquie), un international slovène brièvement de passage (Mitja Robar), et un gardien danois (Simon Nielsen) pour concurrencer le titulaire Mika Noronen. Un cocktail qui n'a pas permis d'atteindre les quarts de finale, auxquels Lukko s'était habitué depuis deux ans.

 

TPS Turku (10e) : après une année noire, une année Schwarz

Après 5 saisons au KalPa, l'entraîneur Pekka Virta a pris en mains la destinée d'un TPS en crise. Le club de Turku venait de connaître une saison couronnée d'or puis une année horrible. Cette fois il aura vécu un juste milieu. La qualification en pré-play-offs décrochée dans un trou de souris lui permet d'afficher un bilan à peine mieux que médiocre.

Le TPS a pris une coloration très tchèque cette année. Le duo Tomas Plihal - Michal Birner a bien mené l'attaque comme on le lui demandait. Le défenseur Tomas Mojzis, champion du monde 2010, a été le pilier défensif attendu. En revanche, l'ancien espoir (choisi au premier tour de la draft NHL en 2004) Marek Schwarz n'a pas évolué au niveau escompté dans les cages et cela a coûté cher.

La raison d'espérer est venue de Rasmus Ristolainen. Ce défenseur a fait sensation en intégrant l'effectif à même pas 17 ans. Il est rare qu'un jeune de son âge fasse 190 cm et patine aussi bien. Turku est un bon environnement pour mûrir, car les jeunes ont un beau modèle. Le capitaine Ville Vahalahti, qui n'a pris que 8 minutes de pénalités durant la saison, a remporté à juste titre le prix du fair-play.

 

Saipa Lappeenranta (11e) : toujours trop court

Le manque de moyens de SaiPa est toujours une chance pour les jeunes joueurs. Le gardien Richard Ullberg, un débutant de 18 ans, joue déjà un tiers des rencontres et menace le vieux titulaire Jere Myllyniemi.

L'enfant du pays Jesse Mankinen, 20 ans, a quant à lui été propulsé en première ligne et a marqué 16 buts aux côtés de Jarno Koskiranta et Jesse Saarinen. Cette ligne a été si remarquée qu'elle a même été invitée en équipe de Finlande pendant l'Euro Challenge. Il faut dire qu'elle était disponible, pendant que les grands clubs jouaient les phases finales...

Les joueurs du SaiPa ont en effet beaucoup de temps libre au printemps. Leur club a encore une fois raté les play-offs, et - histoire d'ajouter à la frustration - pour un petit point, comme en 2010.

 

Tappara Tampere (12e) : le plus jeune buteur de tous les temps

L'entraîneur handicapé Sami Hirvonen n'affichait pas de très grandes ambitions et ne se faisait pas d'illusions. Mais peut-être ne s'attendait-il pas à un début de saison aussi difficile, avec des gardiens dans le doute. De ce fait, il n'aura guère duré et est vite retourné à son ancienne fonction d'adjoint. Qu'un coach aussi réputé que Risto Dufva - adjoint influent de l'équipe nationale - se soit aussi vite retrouvé libre a en effet aiguisé l'appétit de Tappara, qui l'a embauché début octobre.

Mais dans une situation difficile, il ne faut pas rêver. Peu importe qui commande le banc quand celui-ci n'est pas très fourni. Tappara a vite baissé les bras en cédant en KHL Tuukka Mäntylä, le défenseur qui avait pourtant un contrat de dix ans. Une durée qui a peut-être permis de marchander un peu plus avec les clubs russes toujours généreux en dédommagements. De toute façon, ce n'est qu'une parenthèse et Mäntylä sera de retour pour les sept dernières années de son contrat.

Aucun motif d'espoir dans la saison écoulée, donc ? Oh que si ! Aleksander Barkov junior a battu un record vieux de quarante ans en inscrivant son premier but en élite à 16 ans et 1 mois ! Son père fut international russe dans les années 90, époque de l'exil pour les hockeyeurs de l'ex-URSS, et "Sasha junior" est donc né à Tampere où il a grandi. Il parle sans accent le finnois et le russe, mais la question de la nationalité ne s'est jamais posée. Comme le fils Bykov en Suisse, il a toujours joué en Finlande, pays qui l'a choyé et l'a déjà sélectionné en moins de 18 ans et en moins de 20 ans.

 

HPK Hämeenlinna (13e) : si Lassila là, ça va ; sans Lassila...

On disait que le gardien Teemu Lassila était le seul à maintenir le club de Hämeenlinna compétitif. On en a eu la parfaite illustration car, sans son joueur-clé, HPK a terminé avant-dernier. Le petit gardien Mika Järvinen n'a pas réussi à occuper le grand vide laissé vacant par son prédécesseur.

Autre petit gabarit, Alex Leavitt, le meilleur marqueur de la 2e Bundesliga allemande, est certes devenu le premier pointeur de l'équipe, mais il n'a inscrit lui-même que 8 buts. Ce centre de 178 cm a des instincts offensifs et une belle technique, mais n'a pas de grandes facultés défensives et est plutôt destiné à briller dans une équipe de niveau moyen. Ce qu'est devenu le HPK, il faut bien l'avouer.

La défense, emmenée par le capitaine de 40 ans Marko Tuulola, commence à être vieillissante. Sa lenteur explique aussi que HPK est l'équipe qui a encaissé le plus de buts. Tout juste note-t-on la bonne saison de Mathias Porseland, un défenseur offensif suédois qui a obtenu un contrat en KHL dans la future équipe de Prague. Mais pour HPK, le déclin continue.

 

Ilves Tampere (14e) : trois retours mais aucun Messie

Ilves avait semblé reprendre une pente ascendante et devait simplement régler ses lacunes défensives et ses problèmes de leadership après les retraites de ses capitaines emblématiques. Pour cela, trois joueurs formés au club et partis depuis de longues années avaient été rappelés pour solidifier le bloc défensif.

Matti Järventie, champion avec HIFK, est rentré au pays à 35 ans en se voyant offrir le statut de capitaine. Il devait donner la mobilité nécessaire aux lignes arrières, mais sa fiche de -17 traduit ses difficultés personnelles et collectives. Ville Koistinen, ancien joueur de NHL, est revenu à 29 ans mais n'a pas révolutionné le niveau de la défense. Le club l'a laissé partir en KHL fin décembre, sans qu'il s'y impose.

La recrue la plus connue était le gardien Vesa Toskala. Un an plus tôt, il avait refusé un contrat de Calgary et entrepris un tour du monde avec sa femme, une année sabbatique seulement interrompue par un contrat d'un mois en Suède. Il est revenu très motivé, mais des blessures ont entamé ses performances. Finalement, Toskala a bien assuré pendant le barrage de promotion/relégation contre le Sport Vaasa. Car il a fallu en passer par là pour sauver Ilves, qui a rechuté en bas de tableau et n'est donc pas encore au bout de ses peines.

 

Marc Branchu

 

 

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