Gap, finie la galéjade
Enfin chez soi ! C'est le cri de soulagement des Rapaces rentrés dans leur nid. Ce ne sont pas oiseaux migrateurs, et leur périple marseillais ne leur aura pas laissé de grands souvenirs. Évangéliser la Provence au hockey sur glace aurait été une belle idée, mais à l'impossible nul n'est tenu. Dans un Palais de la Glace et de la Glisse de Marseille qui sonnait creux, les Gapençais se sont parfois sentis seuls. Ils ont compté essentiellement sur le soutien de leurs fidèles. Ceux-ci seront d'ailleurs récompensés puisque les abonnés en exil garderont leur abonnement au même prix dans la nouvelle patinoire.
L'emménagement... et la facture dans la boîte aux lettres
L'Alp Arena, c'est le nouveau nom de l'enceinte rénovée de Gap, mais elle garde son nom en hommage aux figures du club : l'Alp Arena Brown-Ferrand. Pour 13 millions d'euros, la patinoire a été refaite à neuf. La structure en bois est identique, mais le toit - végétalisé - recouvre maintenant toute la glace et assure donc une isolation pour des spectateurs qui n'ont plus à craindre de geler sur place en hiver. En plus d'un confort amélioré, le public bénéficiera d'un écran cubique moderne au centre du bâtiment, ce qui devient la norme à l'étranger mais n'existait pas encore en France, hormis dans les salles multi-fonctions.
Avec de telles conditions d'accueil, Gap peut espérer que les deux milles places trouveront preneur. Les tarifs ne sont pas excessifs : les sièges sont à 9 ou 12 euros suivant l'emplacement, ou à 12 ou 15 euros pour les rencontres de gala, et s'abonnemer permet d'économiser 35%. Une bonne affluence serait le meilleur moyen de redémarrer dans de bonnes conditions. Pour augmenter sa visibilité et ses recettes, le club s'est aussi doté d'une boutique officielle en ville, "la zone Rapaces", rue Pasteur.
La saison marseillaise a en effet laissé des traces. Sportivement, l'équipe s'en est tirée sans trop de mal. Même s'il a passé l'année à se faire peur en bas de tableau, elle a fini par passer le premier tour des play-offs contre un effectif de Morzine-Avoriaz qui apparaissait autrement plus fourni. C'est sur les finances que l'exil a été le plus dévastateur. Même si la ville de Gap a accordé une subvention complémentaire de 50 000 euros, il restait encore 107 000 euros de déficit non couvert. Un trou que le club a pu compenser parce qu'il a constitué depuis dix ans des fonds propres de près de cent mille euros.
C'est pour cela que la CNSCG a désormais comme prochain objectif d'inciter les clubs à se construire progressivement des fonds propres - à l'instar des clubs suédois ou finlandais qui ont de solides réserves - afin de faire face aux coups durs. En attendant, vu que Gap n'a pas respecté son budget prévisionnel dans des circonstances peu ordinaires, il a écopé d'une amende et n'a été validé en Ligue Magnus qu'à condition de présenter un nouveau budget et de baisser sa masse salariale.
Salo, un formateur reconnu
Pour autant, la révision du budget imposée par la FFHG a eu peu d'effet visible sur l'effectif. La seule arrivée annulée est celle de l'international junior Nicolas Thos. Mais il est clair qu'il ne faut pas s'attendre à voir débarquer des jokers. C'est surtout quantativement que l'effectif est moins fourni. Ceci dit, l'an dernier, toutes les recrues n'avaient pas duré longtemps, à l'instar d'un Lascek disparu à mi-saison.
Pour composer avec ce banc plus court, et donc intégrer plus de jeunes, il faut derrière le banc un entraîneur qui en ait la fibre. C'est le cas avec Ari Salo. Parti de France au moment de la fusion (avortée) du Mont-Blanc, le Finlandais garde une très bonne réputation de formateur. Il s'occupait dernièrement des juniors élite de Lausanne. L'engagement de Salo signifie que Patrick Turcotte, qui avait été élu meilleur entraîneur de Magnus lors de l'épatante saison 2010/11, se voit retirer un an plus tard la responsabilité du groupe senior. Il devait prendre celle du hockey mineur mais a finalement quitté le club.
Salo a apporté sa couleur au recrutement en faisant bénéficier Gap de ses contacts finlandais. Il en résulte une équipe avec de nouveaux atouts et quelques bonnes pointures.
Un seul secteur n'a pas subi de changements : celui des gardiens. C'est normal puisque l'Américain Mike Zacharias a souvent tenu le fort gapençais la saison dernière lorsque le fort bringuebalait. Quant à Julian Barrier-Heyligen, il n'est pas souvent entré en jeu, mais il a prouvé sa valeur à chacune des sorties, au point de terminer avec une moyenne de buts encaissés presque inférieure de moitié à celle du titulaire ! Et surtout, il a contribué à faire monter l'équipe de France U20 en division supérieure avec plus de 96% d'arrêts. Il sera encore très attendu avec les Bleuets cette année.
L'autre junior venu d'ailleurs qui s'est révélé l'an dernier, c'est Martin Charpentier. Le Spinalien était arrivé comme huitième défenseur avec surtout la perspective de jouer en espoirs élite... et il a fini la saison comme coéquipier attiré de Milan Tekel. Et ce n'est sûrement pas parce que le Slovaque a reculé dans la hiérarchie interne. Au contraire, le vétéran a réussi une saison remarquable à 36 ans, se payant le luxe de finir meilleur buteur d'un club parfois en panne offensivement. C'est donc en toute logique qu'il a reçu le "Rapace d’or" du joueur de la saison. Charpentier, lui, n'a pas gonflé ses statistiques, il s'est contenté d'assurer les arrières, mais il a beaucoup appris. Et même si Épinal a tenté de le rappeler, il a choisi de rester dans la capitale douce.
Matus Luciak est à Gap depuis six ans, un an de plus que Tekel, mais fait moins parler de lui. Plus discret, mais assez fiable défensivement. Autre arrière indéfectible, Alexandre Cornaire, qui s'est peu à peu affirmé dans un rôle purement défensif. Un autre enfant du pays essaie de faire lui aussi carrière avec Gap, il s'agit de Jérémy Baridon. Le capitaine des espoirs a parfois dépanné en attaque l'an passé, mais il pourrait jouer plus souvent à son poste de défenseur, car il y a un renfort étranger de moins.
Gap n'a en effet recruté que deux joueurs et en a perdu trois. En plus, il s'agit des trois plus gros gabarits, Jakub Suchanek, Justin Vienneau et dans une moindre mesure Jan Kudrna. De ces trois-là, seul le très physique Suchanek - à Strasbourg - restera en Ligue Magnus. Vienneau a déçu pour sa seconde saison au point de cirer le banc à la fin, et Kudrna apporte son expérience en D2 à Nantes. Du côté gapençais, il faudra changer de style et jouer d'autres armes que les muscles... Ari Salo sait faire, lui qui avait déjà une équipe de petit gabarit avec le Mont-Blanc.
Le régime imposé aux lignes arrières permet d'intégrer deux nouveaux défenseurs au groupe sénior. Thibaut Farina et Brice Mansouri, tous deux venus de Briançon à l'origine, ont profité non seulement de l'équipe espoir élite de Gap l'an dernier, mais aussi du partenariat avec Marseille pour beaucoup jouer en division 3. Ils sont désormais admis dans le groupe et ont été pleinement intégrés durant le camp d'entraînement en République Tchèque. Farina y a évolué à l'avant puisqu'il y a neuf défenseurs.
Les trois nouveaux Finlandais détiendront les clés
Ces deux uniques renforts sur lesquels Gap compte beaucoup, qui sont-ils ? Ce sont deux arrières finlandais aux styles opposés, l'un défensif (Mäntylä) et l'autre offensif (Syväsalmi). Niko Mäntylä a longtemps été considéré comme un des meilleurs purs défenseurs de la Ligue Magnus, aussi propre dans ses interventions que tranchant dans les duels. Mais au cours de ces deux dernières années à Épinal, il est devenu plus complet et a pris beaucoup plus d'assurance offensive. Un apport supérieur qu'il a tenté de faire valoir, mais le club vosgien n'était pas en mesure de l'augmenter. Il a donc choisi Gap, où l'argument Ari Salo a évidemment tôt fait de convaincre les Finlandais.
Quant à Kai Syväsalmi, il a commencé le hockey à 5 ans à Tampere, mais ses parents ont déménagé l'année suivante à Turku et c'est au TuTo qu'il a donc appris ce sport. Il était attaquant dans les petites catégories, et c'est en junior C, à partir de 14 ans, qu'il a été converti à l'arrière, non sans garder des réminiscences de son premier poste. Syväsalmi était avec Pasi Järvinen (l'ancien Grenoblois) les deux défenseurs offensifs majeurs de TuTo lors de son titre de 2008 en Mestis (deuxième division finlandaise). Le buteur-vedette de l'équipe s'appelait alors Jouni Virpiö. Son coach Ismo Lehkonen comparait le jeune Syväsalmi à Janne Niskala (aujourd'hui un pilier de l'équipe de Finlande) et voyait en lui un grand potentiel : il partage avec Niskala son goût du palet, sa mobilité. Il est cependant plus petit, moins physique, moins concentré sur sa tâche aussi, ses prises de risques inutiles agaçant parfois son coach.
Appelé au niveau supérieur, Syväsalmi a réussi deux solides saisons de SM-liiga sous les couleurs de HPK, avant de vivre un désastre à KalPa où, gêné par plusieurs blessures, il n'a pas retrouvé son jeu. Il avait signé un contrat de deux ans mais y a mis un terme prématuré à mi-parcours.
Il est alors redescendu d'un étage à KooKoo chez son ancien coach Ismo Lehkonen, pour remplacer... Pasi Järvinen, qui était le capitaine de cette équipe la saison précédente (la Mestis est un petit monde...). Mais en trois années d'élite, Syväsalmi n'est pas devenu le leader défensif que Lehkonen avait vu en lui, et celui-ci s'est donc séparé de son ancien poulain en novembre. Syväsalmi est rentré directement dans son club formateur. Mais de ce bref passage à KooKoo, il n'aura pas tout perdu : il a retrouvé avec plaisir Virpiö dans le vestiaire. En fin de saison, il a donc suivi son vieux complice pour une première expérience commune à l'étranger.
Jouni Virpiö a en effet été la première recrue d'Ari Salo, qui le connaît bien puisqu'il a été formé dans son club, le JYP Jyväskylä. Il y est d'ailleurs devenu champion de Finlande junior 2006. Ensuite, cheveux au vent (il les a coupés depuis), il a progressé à grandes foulées en deux années au TuTo. Malheureusement, il a confirmé l'adage selon lequel les meilleurs buteurs de Mestis n'arrivent jamais à s'imposer en SM-liiga...
Ce qu'on lui demande, c'est de s'imposer en Magnus, où la taille est sans doute moins cruciale. Virpiö est en effet un classique ailier de petit gabarit, avec un excellent tir. C'est un vrai buteur qui patine bien et qui sait se placer pour armer dans le bon timing. Sa complicité avec Syväsalmi pourra être utile pour réveiller le jeu de puissance gapençais.
La qualité plutôt que la quantité ?
La condition indispensable de son efficacité est qu'il ait un centre capable de s'accorder avec lui. Virpiö a été élevé dans un milieu finlandais assez homogène et clos, or son partenaire privilégié n'aura pas du tout la même culture hockey. Le nouveau centre numéro 1 des Rapaces devrait en effet être Colin Circelli, un Canadien qui a tout de même connu une saison au troisième niveau suédois. Circelli est un joueur complet, bon aux engagements et solide en infériorité, mais pas forcément un pur passeur même s'il a une bonne vision du jeu. Lors de sa meilleure saison en CHL (40 buts en 2009/10, dont la moitié en powerplay), il était même considéré comme le buteur de l'équipe, et c'est un certain Sébastien Thinel qui lui servait les palets.
Si Gap a besoin d'un joueur de complément sur la première ligne, il est tout trouvé : Mickaël Pérez a tenu ce rôle de longues années à Briançon, avant une dernière saison avortée par une déchirure musculaire à la cuisse. Le moment était donc idéal pour le natif de La Roche-des-Arnauds (village voisin de Gap) pour revenir dans ce club formateur. L'idée le taraudait déjà, mais il est vrai qu'il avait trouvé un bel accueil chez le rival départemental, où il s'était épanoui. L'inauguration de la nouvelle patinoire de La Blâche ouvre de nouvelles ambitions à Gap, et Pérez revient pour les vivre.
Les Rapaces ont ainsi la capacité d'avoir une ligne forte avec de vrais finisseurs, ce qui leur manquait l'an passé. Ils n'ont perdu qu'un attaquant vraiment convaincant, Cody Campbell (recruté par Angers). Ils ont toujours l'expérimenté duo tchèque Jelen-Rambousek, séparé la saison passée, et ils ont toujours Jérémie Paradis. Ce travailleur a été le cinquième marqueur de l'équipe la saison passée, ce qui signifie aussi que le duo Gauthier-Lascek n'avait pas répondu aux attentes offensivement. Au vu du calibre des recrues, Paradis n'est pas forcément si haut dans la hiérarchie, mais s'il se contente de produire autant, cela suffirait au bonheur gapençais.
Le reste de l'attaque est jeune, et l'on range dans cette catégorie Colin Moore, qui arrive directement d'université. Mais cet Américain diplômé de Harvard possède normalement toutes les facultés requises pour une intégration réussie. Il parle déjà français, et son frère Brett a joué à Wasquehal. Il s'agit d'un centre petit et musclé au jeu intensif, qui n'est pas un pointeur. Il est passé par le programme de formation national américain et a remporté une médaille de bronze mondiale en U18 (2008) avec les États-Unis.
L'effectif gapençais, moins dense que l'an passé, fera plus de place pour les jeunes. La place de titulaire de Mathieu André ne fait guère de doute, il a dépassé ce stade maintenant qu'il n'est plus éligible en espoirs élite, et il doit s'affirmer comme un maillon plus important de l'équipe en s'appuyant sur ses qualités de patinage.
Il reste une place en troisième ligne que convoite certainement Norbert Abramov. L'international U20 a déjà souvent changé de club pour un joueur de son âge (Cergy, Volants, Asnières, Cholet), mais le choix de Gap est certainement pertinent pour se développer et s'établir. S'il n'a pas le même sens du but et le même potentiel offensif qu'Abramov, Yoanne Lacheny fera quand même jouer la concurrence car son style travailleur lui a permis de conquérir un bon temps de jeu en fin de saison dernière. Bertrand Fribault a lui aussi saisi l'occasion quand elle se présentait. Nul doute qu'Ari Salo saura leur donner leur chance.
Marc Branchu
Effectif :
Gardiens
N° NOM Prénom Naissance cm kg Club formateur Club & Ch 2011/12 MJ Min Moy. Pén 1 ZACHARIAS Michael 21/05/1985 179 81 (Américain) Gap FRA-1 42 2477 3,44 4' 29 BARRIER-HEYLIGEN J. 28/01/1983 180 76 Saint-Nazaire Gap FRA-1 5 136 1,77 0'
Défenseurs
N° NOM Prénom Naissance cm kg Club formateur Club & Ch 2011/12 MJ B A Pts Pén 3 FARINA Thibaut 05/08/1993 180 73 Briançon Marseille FRA-4 13 5 5 10 10' Gap U22 FRAjr 22 1 3 4 28' 9 CHARPENTIER Martin 21/01/1993 183 72 Épinal Gap FRA-1 37 0 2 2 8' Gap U22 FRAjr 20 3 2 5 24' 10 CORNAIRE Alexandre 29/11/1982 174 73 Gap Gap FRA-1 41 2 3 5 34' 20 MÄNTYLÄ Niko 27/10/1986 182 87 (Finlandais) Épinal FRA-1 33 4 15 19 40' 24 LUCIAK Matus 24/10/1983 180 79 (Slovaque) Gap FRA-1 42 3 7 10 52' 44 SYVÄSALMI Kai 20/12/1984 177 77 (Finlandais) KooKoo/TuTo FIN-2 43 5 23 28 46' 52 TEKEL Milan 18/06/1975 178 80 (Slovaque) Gap FRA-1 42 24 6 30 40' 71 BARIDON Jérémy 01/12/1991 178 74 Gap Gap FRA-1 36 0 3 3 4' Gap U22 FRAjr 21 3 3 6 38' 93 MANSOURI Brice 01/04/1993 185 75 Briançon Marseille FRA-4 14 6 11 17 28' Gap U22 FRAjr 22 0 7 7 50'
Attaquants
N° NOM Prénom Naissance cm kg Club formateur Club & Ch 2011/12 MJ B A Pts Pén 7 PÉREZ Mickaël 02/07/1983 175 70 Gap Briançon FRA-1 22 9 8 17 8' 12 MOORE Colin 21/05/1990 178 83 (Américain) Harvard U. NCAA 33 1 3 4 12' 14 ANDRÉ Mathieu 14/02/1990 173 65 Gap Gap FRA-1 36 8 6 14 10' Gap U22 FRAjr 19 26 7 33 38' 16 CIRCELLI Colin 25/10/1981 183 84 (Canadien) Rapid City CHL 53 17 25 42 65' 17 PARADIS Jérémie 19/09/1986 179 77 (Fra./Canadien) Gap FRA-1 42 10 19 29 22' 21 LACHENY Yoanne 05/06/1992 185 85 FV Paris Gap FRA-1 27 3 3 6 0' Gap U22 FRAjr 20 4 6 10 60' 40 VIRPIÖ Jouni 21/04/1985 175 81 (Finlandais) KooKoo FIN-2 41 11 15 26 45' 55 RAMBOUSEK Jiri 06/12/1980 177 80 (Tchèque) Gap FRA-1 35 12 15 27 8' 79 ABRAMOV Norbert 09/01/1993 183 73 Cergy Cholet FRA-3 16 9 5 14 10' Angers U22 FRAjr 21 11 14 25 54' 91 FRIBAULT Bertrand 09/08/1991 182 73 Angers Gap FRA-1 40 1 1 2 0' Gap U22 FRAjr 22 11 18 29 34' 97 JELEN Jiri 29/10/1977 182 92 (Tchèque) Gap FRA-1 39 12 22 34 42'
Entraîneur : Ari Salo (FIN, 48 ans).
Partis : Jakub Suchanek (D, 4+12, Strasbourg), Jan Kudrna (D, 2+9, Nantes), Justin Vienneau (D, 2+1), Cody Campbell (A, 16+19, Angers), Mikko Palotie (A, 12+10), Sébastien Gauthier (A, 11+13, Épinal), Stanislav Lascek (A, 2+10, Neuilly-sur-Marne), Jean-Charles Charette (A, 6+7), Anthony Rapenne (A, 1+0, Épinal).
Revoir la présentation 2011/12