Briançon, la 5e tentative sera-t-elle la bonne ?

 

Après un exercice 2021-2022 encourageant malgré la dernière place, les Diables Rouges ont à nouveau sombré en 2022-2023 : 17 pts, 5 victoires, 39 défaites, 84 buts marqués, 200 buts encaissés. Des chiffres terribles révélateurs d’un Briançon complètement dépassé dans tous les compartiments du jeu. Des bruits de vestiaire ont également fait part de structures et d’encadrement limites pour la Magnus.

Face à ce constat, la question d’un retour en D1 s’est légitimement posé. Dès le mois de décembre, le Président Guillaume Lebigot avait émis son souhait de repartir en D1. Mais la Fédération ne l’a pas entendu de cette oreille. En l’absence de promu sportif de D1, Briançon a été automatiquement maintenu en Ligue Magnus. Devant l’incertitude de l’avenir de Mulhouse, la FFHG a voulu protéger « sa » Ligue Magnus à 12 clubs et ne pas risquer un championnat à 11 voire 10. La D1 a priori complète, Briançon risquait donc de repartir bien plus bas, ce que le Président a refusé tandis qu’un nouveau souffle interne est apparu en avril : « Je voulais aller en D1 sauf qu’aujourd’hui, s’il n’y a pas de place en D1 ils risquent de nous mettre en D2. […] La petite équipe qui se remonte sur le sportif nous a redonné un peu de moral tout comme les quelques matchs à Noël et en février où la patinoire était pleine. On va donc construire tout ça autour de jeunes Français qui cherchent du temps de jeu et en essayant de faire mieux que cette année. On a tranché pour rester en Magnus parce que trois personnes vont s’occuper du sportif et elles sont les bienvenues, ça nous a motivés à rester. »

Nouveau projet sportif

Briançon a entamé sa révolution et entièrement revu son fonctionnement. Ne pouvant bénéficier d’un directeur sportif de qualité à plein temps, le club fait avec les moyens du bord. Une Commission Sportive a ainsi vu le jour au sein du club briançonnais sous l’impulsion de 3 personnes. Il y a tout d’abord Luc Rougny qui, ancien Président des belles années entre 2010 et 2015, a déjà occupé un rôle similaire entre 2018 et 2022. C’est une valeur sûre et surtout un dirigeant passionné et impliqué. Kevin Igier, néo-retraité du club briançonnais et nouveau directeur de la piscine-patinoire de la Cité Vauban, apporte un gros plus avec sa connaissance du club et du marché français et son expérience de joueur. Enfin, Anthony Thillet, frère de Dimitri et nouvel actionnaire, complète le trio. Ce nouvel organigramme comble un vide et gomme une carence interne où l’ensemble des prérogatives sportives étaient généralement assumés jusqu’à présent par le coach.

Luc Rougny revient sur cette création en conférence de presse : « On s’est rencontré avec Kevin et on s’est dit que l’on avait vécu quelques années difficiles sportivement et au niveau du club notamment les 3-4 dernières saisons en finissant derniers. On s’est dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire et l’on a créé et proposé cette petite commission sportive avec Kevin, Anthony (Thillet) et moi-même pour essayer de construire quelque chose de nouveau. Il était important de se poser les bonnes questions et de trouver d’autres solutions pour apporter quelque chose en plus et être davantage compétitif. »

Désireux de repartir sur des nouvelles bases, le club n’a pas reconduit ses deux entraîneurs Daniel Sedlak et Ramon Sopko. Le staff slovaque paye ses mauvais résultats, ses erreurs de recrutement mais aussi des relations conflictuelles avec son vestiaire. Le Président n’avait d’ailleurs pas mâché ses mots pour justifier son départ au printemps : « Si on gardait cette équipe, pas un Français ne restait. Pour Daniel (Sedlak), c’était de la faute des Français cette saison, selon lui ils avaient un niveau de D1. Sauf que, hors Huna, ce sont les Français qui se sont bougé les fesses. Alors ils ont peut-être un niveau de D1 mais ce sont eux qu’on a vu faire des points, les Raby, Villiot, Fauchon, Berard, etc… Il nous a fait venir de gros étrangers qui coûtaient très cher et qui n’ont rien fait. Zagrapan, peu de joueurs sont payés comme lui en Magnus. C’est bizarre que ces entraîneurs ne se regardent jamais dans la glace. Ils perdent 15 matchs à la dernière minute et c’est de la faute du président, du manager, de la femme de ménage mais jamais de la leur. »

La Commission Sportive s’est donc rapidement mise au travail. Le recrutement et la constitution de la future équipe s’est faite autour de 3 axes de travail. Tout d’abord, garder les jeunes Briançonnais et en faire revenir afin de créer une vraie identité autour de Briançon. Puis recruter des jeunes Français ayant envie de progresser et des joueurs étrangers en devenir, à fort potentiel.

Il restait donc à trouver un profil de coach capable d’entraîner cette équipe. L’heureux élu se nomme Márton Vas. Âge de 43 ans, l’ex-attaquant hongrois est bien connu dans la Cité Vauban pour y avoir joué trois saisons, sous les ordres de Basile, entre 2006 et 2009. Cadre de l’équipe nationale de Hongrie, il rejoint logiquement la Fédération à sa retraite sportive en 2017 en y occupant plusieurs postes : coach principal U19, U20 et U25 mais aussi manager général des équipes nationales. Kevin Igier explique la venue du technicien hongrois : « La première pierre qu’on voulait poser, c’était le coach avec un profil capable de remplir 2 objectifs : maintenir l’équipe en Ligue Magnus en fin de saison prochaine mais pas à n’importe quel prix. J’aimerais un coach qui soit capable de développer les joueurs surtout les jeunes. On a beaucoup réfléchi avec Luc et Anthony et l’on a trouvé un profil que je trouve intéressant, qui connaît Briançon et très content de revenir ici, un coach qui a beaucoup travaillé avec les équipes nationales U20 et U25, un coach qui connaît le travail et les besoins à accomplir pour réussir avec les moyens à mettre en œuvre : Marton Vas. C’est un très bon coach qui prend un risque dans sa carrière en venant ici et va avoir le couteau entre les dents pour réussir. […] Márton travaille depuis plusieurs années à la fédération hongroise ; la Hongrie est un pays qui monte très fort dans le classement international en mettant les moyens financiers et humains. Il a aussi le poste de manager général de la Hongrie. Dans l’absolu il aurait pu rester là-bas car ils sont très contents de lui et ce qu’il fait marche très bien. Mais il a préféré revenir ici car il aime la ville et c’est un vrai challenge, c’est la première saison qu’il va coacher des joueurs pros. C’est pas grave car c’est un gars qui bosse énormément et est vraiment au fait du hockey actuel. Il est très motivé pour réussir et s’il réussit, on aura tous réussi aussi. »

Csaba Székely sera l’adjoint de Márton Vas sur le banc des rouges et endossera également le rôle d’entraîneur des gardiens. Après une très modeste carrière de gardien, le Sicule (Hongrois de Roumanie) s’est rapidement reconverti en tant qu’entraîneur des gardiens et entraîneur vidéo dans divers clubs hongrois mais aussi dans les sélections hongroises de jeunes (U18, U19, U20). La saison dernière, il était l’entraîneur des gardiens de la sélection hongroise junior et du club de Fehérvár. Les deux hommes se connaissent parfaitement puisque Székely faisait parti du staff de Vas en sélection hongroise. C’est donc un tandem qui a l’habitude de travailler ensemble et se connaît bien qui œuvra sur le banc briançonnais.

Le club annonce un budget inchangé de 1,1 millions d’euros. À noter que Briançon a été validé par la CNSCG avec un très léger encadrement basé sur un simple suivi mensuel.

Un groupe à l’accent franco-briançonnais

La remise des jeunes Français et Briançonnais au centre du projet sportif, avec les rôles et les salaires allant avec, a été l’un des leitmotivs de la constitution de l’effectif 2023-2024 où le Président Lebigot avait fixé la feuille de route : « J’ai juste demandé à ce qu’il y ait le plus possible de Français, de bon niveau parce que notre club, avec notre petit budget ne peut s’en sortir qu’avec des Français locaux ou non-locaux mais c’est vrai que quand ils sont d’ici ils jouent devant leur familles, leur public et sont surmotivés. » Un choix tout d’abord identitaire mais aussi sportif puisque les Français ont toujours mouillé le maillot à René Froger et fait beaucoup mieux que les étrangers ces dernières saisons.

Comme depuis le retour de Briançon en Ligue Magnus, les Français ont une nouvelle fois porté l’équipe et répondu plus que présent. Les JFL ont eu des rôles plus important que prévu pour compenser des étrangers se révélant pas au niveau escompté. Le club a donc logiquement prolongé ses tricolores les plus en vue et méritants.

Présent depuis 2019 à Briançon dans un rôle de l’ombre de 3e ou 4e ligne, Quentin Fauchon a été le révélateur de la saison briançonnaise. Depuis quatre saisons, les Français doivent compenser la faillite des étrangers en jouant plus haut dans les alignements et en prenant des responsabilités initialement non prévues. Après André, Métais, Sarlin, Ruel ou Torres c’était au tour de Fauchon d’endosser ce rôle avec une jolie fiche de 17 pts dont 7 buts. Après la retraite d’Igier, c’est le dernier "survivant" ayant connu toutes les campagnes en Magnus depuis la remontée en 2019 : « Il y a eu beaucoup de changements en interne qui vont dans le bon sens. Je connais la plupart des personnes qui s’occupent désormais du sportif et je sais qu’ils savent ce qu’ils font. […] Et puis il y a le coté extra-hockey. Avec ma compagne on se sent bien à Briançon, notre fils est né ici. Le cadre de vie nous convient parfaitement. » Un taulier de l’effectif briançonnais qui vient d’hériter du rôle de vice-capitaine.

Une impression similaire pour Benjamin Berard qui signe sa meilleure saison en Magnus avec 22 pts tout en restant un joueur d’énergie et d’intensité. Arrivé à l’automne de Nice où il ne s’était pas imposé, Gaëtan Villiot s’est révélé. Bénéficiant de beaucoup de temps de glace, il a montré un beau visage combatif et hargneux en n’ayant pas peur d’aller au contact et de batailler dans les bandes malgré son petit gabarit. Il a profité de la "faillite" des étrangers, pour se hisser deuxième pointeur briançonnais peu après son arrivée avant de régresser dans la hiérarchie au fil de la saison où Sedlak a semblé de moins en moins compter sur lui.

Recruté pour sa hargne mais surtout son sacrifice, ses tirs bloqués notamment en infériorité numérique, Thomas Raby a parfaitement rempli sa mission dans ce registre. Longtemps blessé, il signe cependant un total de 6 pts dont 4 buts, soit davantage qu’en D1. Il reste un profil utile en quatrième ligne dans l’effectif. Cantonné en 4e ligne à Nice, Valère Vrielynck a évolué haut dans l’alignement briançonnais et a pris des responsabilités avec 11 pts en 30 matches. Même s’il n’a pas forcément sa place pour évoluer sur les premiers blocs, son profil de guerrier et son expérience restent précieux.

En défense, Arnaud Lazzaroni a également été prolongé. Arrivé à l’automne pour apporter de la profondeur en défense en provenance du Mont-Blanc (D1), Lazarroni a réalisé une saison correcte en étant souvent meilleur que Sedlak jr, Allouchery ou Metzentzeff. Enfin, le club a prolongé ses jeunes Briançonnais Bastien Colomban, Nathan Faure-Brac et Yonis Penet. À cause des multiples absences, Nathan Faure-Brac a réalisé ses premiers pas en Ligue Magnus en fin de saison et n’a pas démérité pour ses débuts à 20 ans. De bonnes choses qui lui permettent de démarrer en tant que 7e défenseur et de continuer sa progression.

La place de 13e attaquant, en concurrence avec Alexis Hermant pour une place dans les 12, devrait logiquement revenir à Bastien Colomban, peut-être pas étranger au retour de son frère Robin. Bloqué par la règle des 5 matches Magnus en tant que joueur D3 l’an passé, il avait auparavant fait une saison complète avec 24 matches en Ligue Magnu. Un joueur avec un gros gabarit répondant toujours présent lorsque les coaches ont fait appel à lui. Bastien confirme son nouveau rôle : « L’an dernier j’ai décidé de consacrer mon année à mes études en passant une formation pour devenir préparateur physique. Malgré ma volonté de continuer le hockey de haut niveau en même temps, il était impossible de suivre cette formation et le rythme d’une saison de Ligue Magnus. J’ai donc décidé de continuer en jouant avec la D3, ce qui m’a permis de m’entraîner et jouer régulièrement. Pour cette saison, je vais me consacrer seulement au hockey et j’ai comme objectif de jouer au maximum tout en travaillant pour me faire une place fixe dans les 12 attaquants. » Enfin, Yonis Penet, 19 ans, effectuera sa troisième saison au contact du groupe pro après 11 matches en 2021-2022 puis 7 la saison passée : « Je me projette sur une toute autre saison avec de nouvelles ambitions et objectifs sportifs. J’espère avoir plus de temps de jeu pour progresser. »

Kévin Igier a raccroché les patins pour saisir l’opportunité de reconversion offerte par un poste de directeur de la piscine/patinoire au terme de sa meilleure saison sous le maillot briançonnais depuis 4 ans. Nommé capitaine, précieux dans le vestiaire et auprès des jeunes, il a montré l’exemple dans la mentalité et l’engagement avec son jeu rude et physique. Il tire sa révérence après 17 saisons en pro dont 6 à Briançon et 575 matches en Ligue Magnus. Le club s’est ensuite séparé de quelques Français n’ayant pas ou peu répondu aux attentes dans le secteur défensif. Tony Allouchery, Hugo Metzentzeff et Jakub Sedlak se sont révélés bien trop justes pour la Magnus.

La seule recrue tricolore défensive se nomme Aurélien Chausserie-Laprée. Une recrue intéressante et très prometteuse avec un gros potentiel et très prometteur. Offensif, il sort d’une saison à 13 pts en 26 matches à Marseille en D1, a fait quelques apparitions avec Gap ces 2 dernières saisons et compte également 65 matches en Ligue Magnus avec Strasbourg. Il devrait former une troisième ligne équilibrée avec Lazzaroni.

En attaque, Sacha Guillemain n’a pas été prolongé. N’ayant disputé que 25 matches à cause d’une grave blessure l’ayant privé de toute l’année 2023, il n’aura pas apporté suffisamment même si à sa décharge, il a souvent évolué sur une quatrième ligne incomplète avec peu de temps de jeu. Pour le remplacer, Briançon est allé chercher Alexis Hermant. Le jeune Français de 21 ans sort d’une saison anonyme à Morzine (D1) après être passé par Mulhouse (21 matches en Magnus) et l’ensemble des entités alsaciennes (Entente Hockey 68, Colmar, Strasbourg).

Un solide et cohérent bottom-6 constitué, Briançon s’est attaché à garnir son top-6 offensif. Des attaquants qui, depuis la remontée en Magnus et pour la plupart étrangers, se succèdent sans véritablement tenir leur rang ni apporter ce que l’on peut attendre d’attaquants clés. Fort de ce constat et souhaitant une équipe davantage locale, le club a réussi à ramener à René-Froger trois gros attaquants français et briançonnais.

La grosse recrue est évidemment Robin Colomban. À 25 ans, le Briançonnais effectue son deuxième retour après une saison productive en Mestis. Les négociations auront été très longues car son nom circulait depuis le début de recrutement… En effet, Colomban cherchait à signer à l’étranger en priorité mais il n’a finalement pas trouvé ce qu’il désirait. Logiquement courtisé en France, sa priorité était Briançon en cas de saison dans l’hexagone. Briançon s’est offert un gros attaquant français de premier plan capable de tourner à 1 point par match. C’est un joueur technique capable de faire des différences ce qui manquait également dans l’effectif.

Il y retrouvera son copain Lucas Bonnardel, qui avait quitté Briançon a l’issue de la saison 2019-2020. Il a vécu ensuite une saison terne et anonyme à Gap puis deux saisons contrastées à Nice : une de gros calibre (31 pts en 44 matches) suivie d’une saison bien plus en deça (13 pts en 32 matches). À 26 ans, il apportera sa vitesse, sa percussion et sa technicité. Il reste un attaquant français important pour Briançon sur les 2 premières lignes. « J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée de rejouer ici. Briançon est mon club de cœur. Avec le nouveau projet sportif et l’ambition du club de redevenir compétitif, j’ai été emballé. »

Le dernier revenant est Dimitri Thillet. Le Briançonnais de naissance, parti très tôt vers d’autres contrées, n’a pas été conservé par Gap, du moins dans un rôle important. Les Rapaces semblent miser sur des joueurs en développement comme Mugnier ou Loizeau. Briançon a surtout saisi une opportunité en or : non conservé par Gap alors que sa femme venait d’acheter une pharmacie dans cette ville, le choix de Thillet pour continuer à jouer à haut niveau dans la région était limité. Il s’agit là aussi d’un attaquant français de choix pour un club comme Briançon. « C’est l’intérêt que Briançon m’a montré avec un nouveau challenge pour moi ainsi qu’un rôle important au sein de l’équipe. Je vais apporter toute mon expérience, mon envie et mes qualités à l’équipe. »

Au poste de gardien, Hugo Turcotte a vécu des débuts professionnels en Ligue Magnus mitigés et est parti chercher davantage de temps de jeu en D1 à Nantes. Pour le remplacer dans un marché des gardiens toujours tendu et concurrentiel, le staff briançonnais a recruté Eliott Leveque. Âgé de 19 ans, le jeune Angevin possède une expérience très limitée en U20 et quelques apparitions avec la réserve en D2. Leveque a été recommandé à Kevin Igier par Florian Hardy, ex-gardien international d’Angers, qu’il juge « très prometteur ».

Le contingent JFL 2023-2024 est donc de très bonne qualité avec des Français de complément ayant pleinement donné satisfaction renforcé par des Français de premier plan reconnus. Une majorité de Briançonnais. Kevin Igier et Luc Rougny ont détaillé le volet JFL : « Garder des jeunes Briançonnais formés au club et en faire venir d’autres, pas parce qu’ils sont forcément briançonnais mais parce que ce sont des bons hockeyeurs et qu’on a eu des arguments pour les faire revenir. On sait très bien qu’on ne sera pas dans le Top 4 de la Ligue Magnus, que ce sera compliqué d’être dans le Top 8, mais on veut créer une vraie identité autour de Briançon en redonnant de la vergne. On veut essayer aussi de faire venir des jeunes Français qui n’ont pas été forcément choisis pour rester dans les Top 4 – Top 8 mais qui ont de l’ambition, envie de travailler, d’avancer, de jouer en Magnus. On les embarque dans le projet qui leur permettra de progresser, performer et ainsi obtenir l’objectif fixé par le Président à savoir le maintien. Les Français, on a les a fait "nous" car le coach ne connaissait pas forcément et il fallait qu’on avance car ce n’était pas encore déterminé qu’il vienne définitivement. Donc nous avons été obligés de nous mettre au travail dès début avril pour les Français dans le type de profil qu’on recherchait. »

Moins d’étrangers, de meilleure qualité ?

La saison écoulée a mis en lumière, une nouvelle fois, la grosse faillite des étrangers avec un loupé quasi général. Seul Brož, stratosphérique devant la cage, et Kurepanov, meilleur pointeur, ont été réellement au niveau. Le portier tchèque est le seul rescapé de ce ménage international. Déjà éblouissant pour sa première saison, Jan Brož a littéralement porté à bout de bras son équipe la saison passée. Multipliant les parades de grande classe, régulier, il a maintenu en vie Briançon pendant toute la saison derrière une défense et une équipe aux abois. Déjà salée à l’arrivée, l’addition aurait été bien plus lourde sans lui et ses 90,2% d’arrêts. Alors qu’il était logiquement sollicité notamment par Gap, Briançon a réussi à le conserver.

Censé être le défenseur n°1, Aleksei Ishametyev a été un énorme flop. Il n’a jamais confirmé son gros CV et a donné l’impression d’un joueur lambda n’apportant rien notamment défensivement. Très loin de la tour de contrôle et du leader défensif qu’il devait incarner. L’un des meilleurs défenseurs a été Jakub Burzik pour sa première expérience hors de ses frontières. Le jeune Slovaque a compilé 20 pts, troisième meilleur pointeur du club, confirmant sa bonne disposition offensive, mais s’est révélé trop juste défensivement. Le bal des départs avait déjà été ouvert avant même la fin de saison puisque Baževičs avait quitté le navire dès février. Un départ au goût amer tant les supporters ont le sentiment de n’avoir pas vu le vrai niveau du défenseur letton dont le profil et les qualités ne se mariaient guère avec le style de jeu défensif mis en place par Sedlak.

La grande majorité des attaquants étrangers n’ont à nouveau pas été au rendez-vous. Seul Kurepanov a tenu son rang malgré une tendance récurrente à jouer personnel. Le Russe de 35 ans n’entrait cependant pas dans les plans du nouveau coach. Derrière, le néant ou presque. Son compère russe Artyom Garifulin s’est montré bien trop irrégulier pour être influent. Les deux Russes ont d’ailleurs soigné leurs statistiques individuelles... dans des play-downs inutiles et sans enjeu. Le club attendait beaucoup du serial-pointeur de D1 Éric Léger, qui a surnagé avec un sentiment d’avoir été mal entouré sur sa ligne. Rudolf Huna, blessé une bonne partie de la saison, n’a pas retrouvé son lustre de la saison précédente malgré un état d’esprit irréprochable.

Et que dire de Marek Zagrapan, arrivé avec un énorme CV et un statut d’attaquant n°1, qui n’a été que l’ombre de lui-même avec 4 pts dont 1 but en 17 matches. Il aura fallu attendre que le vétéran slovaque, jouant d’ailleurs blessé, jette définitivement l’éponge avant l’hiver pour le voir quitter la Cité Vauban. Martin Kranisčan avait été entre-temps le premier joueur "coupé" fin septembre. Que dire enfin des recrues hivernales Lukáš Klíma et Dmitri Nimenko. Le premier aura passé plus temps à l’infirmerie que sur la glace avec un maigre bilan de 16 matches pour 6 pts (6 buts). L’Ukrainien affiche quant a lui 0 but en 27 matches. Des statistiques bien trop faibles pour réveiller l’attaque briançonnaise en cours de saison. Le club s’est heurté à la réalité du marché avec peu de bons joueurs rentrant dans le budget du club : « On a rapidement cherché à les remplacer mais nous n’y sommes pas parvenus car ceux qui nous étaient proposés n’auraient, par manque de moyens, rien apportés de plus », a déclaré Daniel Sedlak en fin de saison.

L’ensemble des étrangers ont donc pris la porte sauf Brož. Certains joueurs comme Kurepanov, Léger ou Burzik auraient pu rester dans d’autres conditions mais le club a voulu définitivement tourner la page des joueurs de l’Est (Slovaques et Russes). En interne, le recrutement de Sedlak a été critiqué car cette filière s’est révélée très chère pour une qualité pas vraiment au rendez-vous sur la glace. Le manager général Christophe Lapointe explique logiquement ce choix : « On ne va pas se le cacher, c’est une nouvelle ère, les deux entraîneurs n’ont pas été prolongés, une cellule de recrutement a été mise en place donc il faut lui laisser la possibilité de faire ce qu’elle veut. Les joueurs non conservés, beaucoup d’étrangers, n’ont pas tous donné satisfaction. On laisse partir Kurepanov. C’est une nouvelle ère, il ne rentrait pas dans les plans de la cellule de recrutement et du nouveau coach. »

La priorité donnée aux Français a rebattu les cartes mais le club a également drastiquement modifié sa philosophie sur les étrangers comme l’a expliqué Kevin Igier : « On n’a pas un gros budget mais selon moi largement suffisant pour gagner beaucoup plus de matches que la saison passée. Il faut prendre des joueurs pas forcément sous les radars actuellement. Faut travailler, ça prend beaucoup de temps à regarder des matches, passer des coups de téléphone. » Luc Rougny avait prévenu : « On a commencé notre recrutement étranger avec notre coach. Compte-tenu de notre budget, il est compliqué de faire venir des joueurs étrangers aguerris au haut niveau comme d’autres clubs de Magnus. On a ciblé des joueurs en devenir, à fort potentiel. » Après avoir joué la carte des trentenaires expérimentés, Briançon a misé sur des jeunes entre 22 et 27 ans qui peuvent se révéler et exploser à Briançon. Des joueurs au parcours parfois atypique, peu connus, jouant dans des ligues méconnues ; des paris sur la plupart des joueurs, mais la marge de manœuvre de Briançon reste limitée tant sportivement que financièrement.

Grace aux places libérées par les Français en attaque, Briançon a bouclé l’arrivée de 4 défenseurs étrangers. Un choix conjoncturel dans un secteur où le club a souffert sur le marché tricolore mais également une volonté de renforcer l’arrière-garde. Le premier est le Hongrois Milan Horváth. Malgré son jeune âge, 22 ans, il possède une belle expérience : 111 matches en 3 saisons pleines dans le meilleur club hongrois (Fehérvár AV19) au sein d’une grosse ligue européenne, participation à la CHL 2022-2023, international hongrois en A depuis 2 ans. Il sort d’un beau Mondial élite avec beaucoup de temps de glace à la suite duquel il a notamment reçu des offres venant de Suède. Un bon profil défensif avec du gabarit, ce qui manquait cruellement à la défense haut-alpine.

Briançon s’est ensuite tourné vers les nationalités nordiques. Avec tout d’abord Jani Kluuskeri. Le défenseur finlandais de 25 ans, petit gabarit, sort de quatre saisons en Mestis avec de discrètes statistiques laissant probablement penser à un profil davantage défensif. Robin Colomban, ayant joué contre lui l'an dernier en Mestis, confirme « un joueur à vocation très défensive, très propre, bon physiquement et sûrement l'un des défenseurs les plus durs à jouer lors de son passage en Mestis ». Son compère suédois Jesper Åkerman présente un profil offensif. À 27 ans, il sort de 4 belles saisons entre 20 et 33 points en AlpsHL. Pour l’anecdote, il a joué dans le même club que son compatriote Frederik Widen, qui avait joué à Briançon en 2015-2016, tandis que Dimitri Thillet a joué avec son père lorsqu’il portait la tunique de Rouen.

Pour le dernier poste de défenseur, Márton Vas avait la volonté de s'offrir une vraie pointure dans un profil très offensif afin de compléter le jeu axé défensif de Milan Horváth mais cela n’a pas abouti. Les plans de jeu initiaux ont été revus et le recrutement de Taylor Brierley a été réfléchi pour porter une solution moins évidente et plus homogène (et moins chère). Brierley reste malgré tout un bon joueur de hockey que le club suivait déjà depuis sa signature avortée à Chambéry (D1) l’été dernier. Après être finalement parti en SPHL pour sa première expérience pro, il a explosé et sorti une saison de très grande classe avec 30 pts en 57 matches et une nomination sut la deuxième équipe-type de la ligue, ce qui a séduit le coach et la cellule de recrutement même si ce n’est pas une grosse ligue. Brierley a d'ailleurs eu de nombreuses touches en ECHL mais a finalement décidé de venir à Briançon pour tenter sa chance à l'étranger. Un choix a priori solide pour ce petit gabarit peu pénalisé.

Offensivement, avec trois gros Français capables d’évoluer sur les 2 premiers blocs, Briançon a réduit les risques avec trois jeunes attaquants étrangers. Le plus intéressant devrait être Nils Carnbäck. Le Suédois possède à 25 ans une belle expérience avec 95 matches SHL (dont un titre de champion) et 20 de CHL, certes avec un tout petit rôle. Puis un petit creux dans sa carrière avec un passage très terne en deuxième division suédoise avant de se relancer dans la deuxième division de Norvège (57 pts en 24 matches à Narvik) pour accéder à l'élite locale avec 20 pts en 33 matches pour Grüner. Pour Briançon cela reste une belle recrue ! Il y a ensuite Sean Richards. Après avoir fait toutes ses classes en Amérique du Nord, le jeune Canadien a tenté l’aventure européenne avec les Nottingham Panthers (15 pts en 42 matches) avant de passer une saison à un point par match avec les Tilburg Trappers, club néerlandais invité depuis huit ans en Oberliga allemande. Le dernier étranger a un profil plus modeste. À 24 ans, Bálint Horváth a un CV pas des plus extraordinaires avec des statistiques relativement faibles en troisième division suédoise (63 pts en 114 matches) qui suggèrent un profil davantage travailleur. Il se définit d’ailleurs comme un centre dans les deux sens de la glace. Il est également international hongrois et Vas l’a eu sous ses ordres. Horvath a bien performé en junior élite en Suède et a même eu sa chance en SHL, ce qui démontre quand même un certain potentiel.

Il y a eu également un changement dans l’assemblage des nationalités. Avec 2 Hongrois, 2 Suédois, 1 Finlandais, 1 Canadien, 1 Américain et 1 Tchèque, il n’y a plus un groupe prédominant dans le vestiaire. À l’évidence, le staff ne souhaitait pas revivre la saison passée avec le clan des Slovaques.

Briançon, objectif reconquête

Une nouvelle ère s’est ouverte à Briançon avec un profond changement pleinement assumé qui explique les 16 départs dont l’ensemble des étrangers à l’exception du gardien. Le club aligne moins d’étrangers avec "seulement" 8 joueurs dont le gardien et avait annoncé la couleur avec des profils méconnus, jeunes à fort potentiel. Une philosophie de recrutement qui contraste avec les précédentes.

Homogénéité et cohérence ont été les maîtres-mots de la construction d’équipe : pas de recrutement cinglant, pas de gros CV mais des joueurs méconnus à potentiel qui peuvent se révéler. Comme souvent à Briançon, la star c'est l'équipe. Des recrues et un groupe jeune avec une moyenne d’âge autour de 24 ans, l’une des plus basses de Magnus. Márton Vas possède la clé avec ses méthodes reconnues auprès des jeunes en Hongrie. À lui de faire progresser son groupe et de développer les jeunes joueurs afin de redonner une image positive des Diables Rouges. Bémols : la défense laisse apparaître une très faible profondeur de banc tandis que l’attaque ne comporte aucun véritable gros buteur.

Après 4 saisons catastrophiques en Ligue Magnus, Briançon abat sans doute l’une de ses dernières cartes. L’objectif fixé par les dirigeants reste simple : le maintien sportif. En préparation, au-delà d’un bilan positif de 3 victoires et 2 défaites, les Diables Rouges ont devoilé de belles dispositions et intentions.

L’autre grand objectif de la saison est de reconquérir son public. Lassés par la succession des mauvaises saisons et la gestion du club, les supporters ont fini par déserter la patinoire René-Froger. Autrefois un chaudron bouillant et redouté des adversaires, la vénérable enceinte briançonnaise sonne bien creux en dehors des vacances scolaires hivernales et de février. Guillaume Lebigot annonçait vouloir reconquérir et fidéliser ses supporters historiques. Le recrutement franco-briançonnais devrait faciliter l’adhésion du public aux joueurs du cru. « Il faut redonner l’envie aux gens de venir à René-Froger, supporters ou partenaires. L’équipe a été construite dans ce sens-là », déclare de son coté Luc Rougny.

Pour y parvenir, le club s’est montré offensif sur les tarifs avec une campagne d’abonnement agressive : l’abonnement adulte était à 150 euros au lieu de 300 euros jusqu’au 30 juin. Toujours dans ce but de fédérer le public, Briançon a organisé 4 matches amicaux de pré-saison avec un beau remplissage à la clé. Enfin, il a embauché une commerciale afin de prospecter de nouveaux partenaires privés dans d’autres coins du département des Hautes-Alpes tel qu’Embrun, Vars, Risoul ou Puy-Saint-Vincent et même aussi exploiter au maximum la vallée de Serre-Chevalier. Le Président Lebigot reconnaissait d’ailleurs cette lacune en s’étant trop appuyé sur les sponsors historiques.

Fabrice Dufour (photos de Thierry Frechon)

 

 

Effectif :

Gardiens

N° NOM Prénom            Naissance    cm  kg  Club formateur    Club & Chpt 2022/23  MJ  Min.   Moy.     %
 2 BROŽ Jan              09/04/1997  180  80         (Tchèque)  Briançon     FRA-1   45  2486   3,89   90,5%
37 LEVEQUE Elliot        19/11/2003  178  65  Cholet            Angers 2     FRA-3    6   360   4,17

Défenseurs

N° NOM Prénom            Naissance    cm  kg  Club formateur    Club & Chpt 2022/23  MJ   B   A Pts   +/-  Pén
 8 CHAUSSERIE Aurélien   08/12/1999  175  80  Bordeaux          Marseille    FRA-2   26   2   4   6   -7   22'
18 KLUUSKERI Jani        25/05/1998  174  83      (Finlandais)  KeuPa HT     FIN-2   39   1   7   8   -4   22'
20 FAURE-BRAC Nathan     16/05/2003  180  73  Briançon          Briançon     FRA-1   12   0   0   0   -2    4'
                                                                Briançon 2   FRA-4   18   3   7  10        32'
21 ÅKERMAN Jesper        02/10/1995  184  83         (Suédois)  Zell am See  AlpHL   33   3  21  24   +19  14'
22 HORVATH Milan         02/02/2001  188  88        (Hongrois)  Fehérvár     AUT-1   35   2   4   6   -5    4'
26 LAZZARONI Arnaud      19/05/1992  188  74  Valence           Mont-Blanc   FRA-2    1   0   0   0    0    0'
                                                                Briançon     FRA-1   22   0   2   2   -6    8'
65 BRIERLEY Taylor       31/07/1996  178  79       (Américain)  Birmingham   SPHL    67   6  27  33   +17  22'

Attaquants

N° NOM Prénom            Naissance    cm  kg  Club formateur    Club & Chpt 2022/23  MJ   B   A Pts   +/-  Pén
 4 VRIELYNCK Valère      21/12/1987  180  92  Reims             Briançon     FRA-1   31   3   8  11   -23  18'
10 COLOMBAN Robin        18/11/1997  189  87  Briançon          TuTo Turku   FIN-2   54  12  24  36   -1    4'
14 FAUCHON Quentin (C)   28/05/1993  185  85  Viry              Briançon     FRA-1   44   7  10  17   -42  22'
16 BÉRARD Benjamin (A)   24/03/1999  178  80  Grenoble          Briançon     FRA-1   50   7  15  22   -29  34'
28 CARNBÄCK Nils (A)     27/09/1997  185  80         (Suédois)  Grüner Oslo  NOR-1   33   5  15  20   -19  22'
29 COLOMBAN Bastien      27/02/2002  189  85  Briançon          Briançon     FRA-1    5   1   0   1    0    4'
                                                                Briançon 2   FRA-4   18  14  13  27         8'
40 BONNARDEL Lucas       27/04/1997  186  76  Briançon          Nice         FRA-1   38   7  12  19   -7   51'
46 HERMANT Alexis        24/09/2001  179  69  Asnières          Morzine      FRA-3   22   1   0   1   -6    8'
47 THILLET Dimitri       28/07/1993  186  90  Briançon          Gap          FRA-1   48  11  16  27   -8    4'
52 HORVATH Bálint        04/04/1999  185  84        (Hongrois)  Vimmerby     SUE-3   40  10  12  22   +3   15'
66 PENET Yonis           28/07/2004  181  84  Briançon          Briançon     FRA-1    7   0   0   0   -2    0'
                                                                Briançon 2   FRA-4   19   9  13  22         8'
71 RABY Thomas           16/08/2001  180  81  Briançon          Briançon     FRA-1   33   4   2   6   -25  10'
73 RICHARDS Sean         15/12/1998  180  84        (Canadien)  Tilburg      ALL-3   64  17  41  58   +34  53'
77 VILLIOT Gaëtan        04/09/1999  170  72  Briançon          Nice         FRA-1    4   0   0   0    0    0'
                                                                Briançon     FRA-1   38   6   9  15   -33  16'

Entraîneur : Márton Vas (HON, 43 ans) assisté de Csaba Székely (HON, 33 ans).

Partis : Hugo Turcotte (G, 11 MJ à 85,4%, Nantes, FRA-2), Jakub Burzik (D, 5+19, Prešov, SVK-2), Kristaps Baževičs (D, 4+9, Dukla Michalovce, SVK), Kévin Igier (D, 4+5, arrêt), Alexei Ishmametyev (D, 1+6, La Roche-sur-Yon, FRA-3), Hugo Mezentzeff (D, 0+3, Brest, FRA-2), Tony Allouchery (D, 1+0, ECW Sande, ALL-4), Jakub Sedlak (D, 0+0, Épinal, FRA-2), Denis Kurepanov (A, 15+23), Artyom Garifulin (A, 10+16, Petropavlovsk, KAZ), Éric Léger (A, 12+11, Mont-Blanc, FRA-2), Rudolf Huna (A, 7+10, Liptovský Mikuláš, SVK), Lukáš Klíma (A, 6+0), Dimitri Nimenko (A, 0+6), Sacha Guillemain (A, 1+4, Neuilly-sur-Marne, FRA-2), Luca Basile-Gonzalez (A, 1+1).

 

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