Interview de Philippe Bozon
Le "pré-retraité" Philippe Bozon dispute finalement une dernière saison avec des apparitions pas si épisodiques que ça au sein de Genève-Servette. Le meilleur joueur français de l'histoire est pour l'instant en marge du hockey tricolore, et le débat reste ouvert sur l'opportunité de faire appel à lui et à ses avis divergents.
- Première question par rapport à ton rôle dans l'équipe première qui, au début de la saison, devait être moindre ; comment te sens-tu physiquement après ce match ?
Physiquement ça va. Je n'avais pas joué depuis 15 jours alors le plus dur, dans ce cas, c'est de retrouver le rythme. Je préfère, en général, enchaîner les matchs pour me sentir mieux. Mais, d'un autre côté, ça m'a permis de bénéficier d'un repos.
- Si, en fonction des circonstances, je pense en particulier à une reprise NHL, l'entraîneur fait appel à toi pour disputer l'intégralité des playoffs, sachant qu'ils peuvent être longs, seras-tu prêt physiquement à jouer tout ça et à finir là-dessus ?
Tout à fait ! On est rendu à fin janvier. Je pensais plutôt que j'allais être utilisé jusqu'à début décembre. Donc maintenant, j'ai quasiment disputé toute la saison et je suis parti pour la terminer. Je sais aussi que c'est ma dernière, donc je voudrais bien la finir, comme il faut, sur la glace de préférence. Mais bon, cela ne dépend pas que de moi car, honnêtement, je pense que la NHL ne reprendra pas.
- Sur l'ensemble de ta carrière, y a-t-il un pays que tu n'as pas connu et où tu aurais aimé jouer ?
Tout est une question d'opportunité. Il est vrai qu'à un moment donné j'ai failli aller en Suède. C'est un beau pays de hockey avec de bons joueurs. J'aurais bien aimé également connaître cette expérience. Mais on ne peut pas tout avoir dans une carrière. Je suis déjà très content de ce que j'ai connu et je n'ai pas de regret.
- À moyen et à long terme, quels sont tes objectifs au niveau hockey ?
Tout d'abord, je veux finir comme il faut ma carrière de joueur. Je veux sortir comme il faut, comme je l'ai décidé, et même si on ne peut pas toujours tout planifier, c'est moi qui vais me retirer. Ensuite, j'aimerais suivre une carrière d'entraîneur tout en gardant la voie que je me suis toujours fixée, être honnête et travailler, car en général, de cette façon, on a du succès.
- Parlons du hockey français. Es-tu proche de l'AEHF de Luc Tardif ou de l'Association des Joueurs de Stéphane Barin, Laurent Meunier, Baptiste Amar, etc ?
Non, je n'ai plus de nouvelles depuis très longtemps. À un moment donné, je faisais partie du Directoire et on m'avait parlé de m'investir là-dedans. Mais ensuite, je n'ai plus eu de nouvelles du tout.
- Pour finir, penses-tu que le hockey français s'en va enfin dans la bonne direction ?
J'aurais beaucoup de choses à dire mais il paraît que les gens n'aiment pas quand on dit les choses... Non, je ne pense pas qu'on aille dans la bonne direction.
Propos recueillis le 22 janvier 2005 par Romain Dubois