Motion

à l'intention du Président de la FFSG et du Bureau exécutif

 

Le 4 octobre, l'Assemblée générale extraordinaire de la FFSG est appelée à se prononcer sur les modifications statutaires instaurant la création des Directoires dans ses statuts, et pour ce qui nous concerne, le Directoire du hockey sur glace français.

En place depuis dix-huit mois, notre Directoire présente un bilan d'activité qui s'inscrit pleinement dans les objectifs que nous nous étions fixés au lendemain de l'Assemblée générale d'Avignon en juin 2002, époque où furent installées ces structures par le Président de la FFSG.

Le travail de restructuration des championnats, l'assainissement des finances des clubs via la CNACG, la coordination et la collaboration maintenant acquises avec les Commissions Sportives Masculines et Féminines, sont l'aboutissement d'un travail de longue haleine qui doit déboucher sur un bel avenir pour le hockey hexagonal.

L'ensemble de ces travaux s'est déroulé dans la plus totale transparence, ce qui accorde à ses acteurs, membres du Directoire comme des Commissions sportives, la crédibilité indispensable à la poursuite de leur mission de restructuration et de développement du hockey français engagée voici dix-huit mois.

Durant cette période, le Directoire du hockey a recensé une série de dysfonctionnements inhérents à des modes opératoires instables au sein des différentes structures fédérales. Il regrette que la FFSG n'ait pas pris les mesures nécessaires à leur résolution. Si les écueils semés par les détracteurs du Directoire furent nombreux, l'unité fut notre force, placée au service de la seule ambition qui nous anime : servir ce sport qui nous rassemble au travers de la passion qu'il provoque en nous. Un des obstacles rencontrés fut la mise en opposition du Directoire et des Commissions sportives. Aujourd'hui, les choses sont claires et chacun a compris quel était l'intérêt pour ces trois structures de travailler en collaboration rapprochée, avec des champs d'intervention respectifs bien définis.

Voilà pour ce passé récent qui, s'il procure à chacun d'entre nous la fierté d'avoir participé à l'entreprise d'assainissement et de restructuration du hockey français, opération toujours d'actualité nous rend vigilants quant au contenu des textes statutaires relatifs au Directoire et de leur application pour le futur.

En décembre 2002, le Bureau exécutif de la FFSG a défini les missions du Directoire du hockey. L'intention était louable, voire même séduisante, mais force est de constater que la réalité est loin de répondre à nos attentes. Le hockey français doit être géré par ses propres dirigeants, tant en termes de gestion sportive qu'au plan budgétaire. Il a fait preuve de sa capacité à devenir majeur, mais n'a pas pu obtenir le changement attendu dans le mode de fonctionnement des instances fédérales.

L'entrée des Directoires dans les statuts de la FFSG pourrait constituer une réponse à cette revendication d'autonomie de gestion au sein de la Fédération. Mais les preuves de cette volonté font grandement défaut. Nous demandons au Président de la FFSG qu'il considère le Directoire comme étant un organe incontournable de préparation aux décisions avant que toute démarche stratégique ou commerciale relative au hockey soit entreprise.

Il n'est qu'à prendre l'exemple de la négociation des droits télévisuels, largement évoqué lors de la réunion de Directoire du 24 septembre, pour s'en rendre compte. Alors que Luc Tardif était en négociations avancées avec la chaîne Sport +, pour un contrat offrant plus de cinquante heures de retransmission de hockey hexagonal, et que parallèlement des rendez-vous avaient été pris avec France Télévision, le Président de la Fédération a exercé son veto au prétexte qu'il développait de son côté une stratégie de négociation globale des droits TV de la FFSG.

Autre exemple avec le rôle dévolu à Monsieur Goy qui n'hésite pas à mener des négociations commerciales portant sur des événements liés au hockey sur glace et dont ni le Directoire, ni les Commissions sportives n'ont eu écho. Pourtant, le Directoire est de par sa définition même l'instance où sont centralisées et coordonnées toutes les actions, directement ou non rattachées au hockey français.

De plus, les récents événements qui ont vu l'avocat appointé de la FFSG ne pas soutenir une décision de la Commission sportive masculine devant le CNOSF, et pire en déclarant en pleine audience au conciliateur du CNOSF qu'il s'y opposait. Le fait que le Bureau Exécutif rallie cette position d'opposition à la CSNHGM, alors même que Jean-Louis Millon, Président de la Commission nationale, l'avait mis en garde des risques majeurs auxquels une telle décision exposait l'ensemble des ligues frontalières, est significatif du peu de considération que le Bureau exécutif accorde aux dirigeants du hockey français.

Par courrier du 29 septembre, Luc Tardif exprimait au Président Gailhaguet les demandes d'éclaircissement sollicitées par le Directoire sur les agissements de Monsieur Goy, et l'invitait à officialiser son positionnement sur le contrat proposé par Sport +, sans oublier de solliciter son accord sur les procédures d'appels à candidature pour l'organisation du match des étoiles et de la finale de la Coupe de France.

Compte tenu :

- de l'urgence de décision qui pèse sur le dossier des droits TV et l'organisation des matches des étoiles et de la finale de la Coupe,

- de la nécessité absolue de connaître la réelle volonté du Président Gailhaguet de donner au Directoire du hockey les moyens et la liberté d'action pour mener à bien ses missions,

- de l'importance que revêtent les réponses apportées à ces questions avant l'Assemblée générale du 4 octobre,

le Directoire a fixé la date butoir du 3 octobre pour connaître les réponses du Président de la FFSG.

Le courrier de ce jour adressé au Président du Directoire par le Président Gailhaguet n'apporte d'aucune façon les éléments de réponses aux questions posées par le Directoire. Plutôt que de donner des garanties aux membres des Commissions sportives et du Directoire, elles constituent des attaques ciblées contre Luc Tardif et le Directoire en général, hormis quelques experts extérieurs à la FFSG comme Bernard Bourandy ou Marcel Francotte. Quant au rapport d'activité du Directoire, il a été présenté par Luc Tardif à l'Assemblée Générale de la FFSG du 15 juin 2003.

Dans ces conditions, les dirigeants du hockey sur glace français, membres des Commissions sportives masculine et féminine comme du Directoire du hockey, estiment que s'ils n'obtiennent pas les garanties qu'ils attendent quant aux modalités de gestion dont disposeront ces instances dès le 5 octobre, ils ne seront pas en mesure de pouvoir mener à bien les missions dont ils ont accepté la charge.

En conséquence, les membres signataires déclarent ne pas être en mesure de respecter les engagements qu'ils ont pris devant les clubs, en Assemblée générale ou à l'occasion de réunions avec les présidents de clubs, cadres techniques, joueurs ou arbitres. C'est pourquoi ils décident de suspendre temporairement à compter de ce jour leurs activités au sein de la Commission sportive nationale de hockey masculin, de la Commission sportive nationale de hockey féminin, du Directoire du hockey. Cette situation, qui ne s'assimile en aucun cas à une démission, perdurera tant que le Président de la FFSG et le Bureau exécutif n'auront pas apporté les réponses et clarifications attendues aux questions de fond posées. Cette déclaration d'opposition des dirigeants nationaux du hockey français s'inscrit dans la démarche de transparence qui guide leurs actions.

Aujourd'hui, nous, membres élus, membres de droit ou membres cooptés de ces trois structures fédérales, sommes réunis au travers de cette motion. Nous exigeons avec force une clarification sur la stratégie que le Président entend mettre en place pour le hockey français au sein de la FFSG. Nous sollicitons la mise en place d'un protocole qui définira les modalités de fonctionnement entre les différentes instances en charge de la gestion du hockey et les structures fédérales. Nous revendiquons le respect d'un principe d'information et/ou de consultation du Directoire du Hockey, exercé en amont, pour toutes les actions entreprises au titre de la FFSG, touchant notre discipline. Nous proposons que le Président du Directoire soit élu par un collège constitué des Commissions nationales sportives de hockey masculin et féminin, les candidatures se faisant sur proposition des dites Commissions et du Bureau exécutif. Nous proclamons que notre démarche s'inscrit dans une recherche d'efficacité afin de donner à la famille du hockey français, au sein de la FFSG, les moyens de mettre en œuvre les orientations définies en Assemblée Générale, au sein des Commissions sportives, ou par le Directoire.

Dans l'attente des suites que le Président de la FFSG et le Bureau exécutif donneront à cette motion, nous déclarons que la mise en suspens temporaire de nos activités au service du hockey sur glace français ne constitue pas une déclaration de guerre envers la FFSG et son Président. Au contraire, elle exprime le niveau d'inquiétude que nous procure l'expérience des dix-huit derniers mois où les intérêts du hockey français ont trop souvent été sujets à des interventions, fédérales ou non, peu en rapport avec les missions données aux Commissions sportives nationales et au Directoire.

Nous exposerons aux clubs concernés les motifs de notre décision. Nous en pesons les effets et la prenons en toute connaissance de cause, car nous sommes arrivés à un point crucial pour l'avenir du hockey français. L'entrée des Directoires dans les statuts de la FFSG constitue une opportunité pour le hockey français de se voir accorder l'autonomie de décision et de gestion, dans un cadre fédéral, lui permettant de prendre l'élan nécessaire à sa sortie de la confidentialité dans laquelle il est plongé. Enfin, nous suggérons, pour des raisons de complémentarité entre les instances de la FFSG, que les présidents de chacun des Directoires soient intégrés au Bureau exécutif.

 

Cette motion a été présentée jeudi 2 octobre 2003 à 20h par Luc Tardif aux membres des Commissions sportives nationales de hockey féminin et masculin, et du Directoire, sous forme d'une réunion téléphonique. Chaque participant a pu s'exprimer librement sur son contenu. Avec quelques modifications portées sur la forme, elle a été adoptée par 24 voix pour, 2 voix contre (Jean-Louis Millon et Philippe Hervet) et aucune abstention, chaque participant exprimant son vote à l'appel de son nom. Elle a été transmise au Président de la FFSG vendredi 3 octobre 2003.

 

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