États-Unis - Italie (21 février 1994)

 

Jeux olympiques 1994, groupe B, dernière journée.

Si sept places en quarts de finale ont été vite occupées, il reste un dernier ticket à attribuer en ce dernier jour de la première phase. Les Italiens peuvent en effet passer devant les États-Unis en cas de victoire. Les Américains, qui n'ont pas gagné un match, se sont fait remonter les bretelles hier à l'entraînement par leur coach Tim Taylor, qui a manqué de peu l'équipe olympique de 1964 quand il était capitaine de Harvard (il fut l'un des deux derniers joueurs retranchés). Taylor, fils du président du Boston Globe (son cousin est le rédacteur en chef de ce journal), est connu pour être un grand adepte de la vidéo et était même surnommé "Rerun" - du nom de la touche de re-visionnage du magnétoscope - à l'université de Yale, où il a fait sa vie pendant 18 ans avant de rejoindre le staff de l'équipe nationale. Mais la vidéo qu'il a montrée hier n'avait pas un objectif tactique mais émotionnel : c'était la course du patineur de vitesse américain Dan Jansen sur 1000 mètres, plus la cérémonie de remise de la médaille d'or.

Les hockeyeurs américains semblent avoir été inspirés et boostés par cet exemple. Ils commencent le match avec un état d'esprit agressif et déploient leur énergie sur toute la glace. Deux slaps lointains de Peter Ciavaglia et Peter Ferraro transpercent l'Italie dans les quatre premières minutes. Joe Sacco ajoute un troisième but en avantage numérique sur une passe au second poteau de Ciavaglia. Ce sont donc les Italo-Américains qui ont chassé en neuf minutes leur "compatriote" David Delfino - gardien natif de Boston - puisque les trois premiers buteurs des États-Unis ont des patronymes aux consonances italiennes (même si leurs origines sont souvent lointaines).

Le second gardien de l'Italie, Bruno Campese, qui est pour sa part italo-canadien comme les trois quarts de l'effectif, ne tarde pas lui non plus à voir le palet au fond de ses filets. Une passe parfaite de John Lilley envoie en échappée David Roberts qui marque le quatrième but d'un tir du poignet. Puis Ferraro remet ça sur une passe de Craig Johnson, son tir touchant la botte de Campese. Menée 5-0, l'Italie a perdu le match dès le premier quart d'heure, comme contre la Slovaquie dans l'autre match-clé pour la qualification. Emilio Iovio réduit certes le score sur une passe de Figliuzzi, mais les Américains contrôlent ensuite leur avance.

Le jour de ses 21 ans, Brian Rolston ajoutera deux autres buts : un slap du cercle droit sur un service de Drury, et un ultime but à trente secondes de la fin. Il rejoint ainsi Miroslav Satan en tête des buteurs de la première phase, avec 7 buts.

Commentaires d'après-match

Tim Taylor (entraîneur des États-Unis) : "Notre enthousiasme juvénile a finalement produit des résultats positifs. Notre intention était de débuter avec beaucoup d'intensité et de mener au score dès que possible. Nous avons enfilé des tirs lointains qui les ont mis sur les talons d'entrée. La vidéo n'était pas un stratagème publicitaire. Nous avions écrit une lettre à Dan Jensen de la part de l'équipe de hockey après sa défaite sur 500m. Il se faisait marteler par des gens qui le traitaient de perdant. Dans sa tête, il se sentait sans doute comme ça. Il est tombé parce qu'il était à sa vitesse maximale et qu'il donnait tout pour gagner. Hier soir, je leur ai passé la cassette de son record du monde pour leur montrer comment on devient champion olympique."

Bryan Lefley (entraîneur de l'Italie) : "Trop rapides, trop bons... On dit que la vitesse est intimidante au hockey. Quand elle est combinée au talent, c'est une forte démonstration."

 

États-Unis - Italie 7-1 (5-1, 1-0, 1-0)
Lundi 21 février 1994 à 20h00 au Håkons Hall de Lillehammer. 9243 spectateurs.
Arbitrage de Kevin Muench (CAN) assisté d'Erik Larssen et John Svarstad (NOR).
Pénalités : États-Unis 8' (4', 4', 0'), Italie 16' (4', 8', 4').
Tirs cadrés : États-Unis 47 (19, 13, 15), Italie 16 (4, 5, 7).
Tirs totaux : États-Unis 74 (31, 22, 21), Italie 33 (12, 9, 12).
Engagements : États-Unis 36 (15, 13, 8), Italie 25 (9, 9, 7).

Évolution du score :
1-0 à 01'50" : Ciavaglia assisté de Martin
2-0 à 03'59" : Ferraro assisté de Martin
3-0 à 08'58" : Sacco assisté de Ciavaglia (sup. num.)
4-0 à 13'03" : Roberts assisté de Lilley
5-0 à 14'31" : Ferraro assisté de Johnson et Marchant
5-1 à 16'30" : Iovio assisté de Figliuzzi
6-1 à 36'47" : Rolston assisté de Drury et Richter
7-1 à 59'29" : Rolston assisté de Ciavaglia
 

États-Unis

Attaquants :
14 Craig Johnson - 23 Todd Merchant (+2) - 17 Peter Ferraro (+2, 2')
8 Jeffrey Lazaro (A, -1) - 16 David Sacco (A, -1) - 25 James Campbell (+1, 2')
10 David Roberts (+2) - 20 Mark Beaufait (+1) - 19 John Lilley (+2, 4')
18 Theodore Drury (+1) - 12 Peter Ciavaglia (+2) - 11 Brian Rolston (+2)
27 Darby Hendrickson

Défenseurs :
33 Edward Crowley (+1) - 7 Peter Laviolette (C, +2)
5 Brett Hauer - 26 Barron Richter (+1)
3 Matthew Martin (+3) - 4 Christopher Imes (+2)
21 Travis Richards (+1)

Gardien :
30 Garth Snow

Remplaçant : 1 Michael Dunham (G). En réserve : 31 Jonathon Hillebrandt (G).

Italie

Attaquants :
16 Bruno Zarrillo (-2) - 17 Gaetano Orlando (A, -2) - 27 Lucio Topatigh (A)
91 Stefano Figliuzzi - 12 Maurizio Mansi (4') - 9 Emilio Iovio
10 Lino De Toni (-2) - 32 Vezio Sacratini (-3) - 28 Martin Pavlu (-2)
11 Roland Ramoser (-1, 2') - [Sacratini] - 19 Patrick Brugnoli (-1)
18 Alexander Gschliesser

Défenseurs :
6 Jimmy Camazzola (-1, 2') - 25 Anthony Circelli (-2)
4 Robert Oberrauch (C, -3, 4') - 3 Phil De Gaetano (2')
37 Michael De Angelis (2') - 7 William Stewart (-2)
41 Luigi Da Corte (-2)

Gardien :
33 David Delfino puis 30 Bruno Campese à 08'58"

Remplaçant : 5 Leo Insam (D). En réserve : 34 Michael Rosati (G).

 

Retour aux Jeux olympiques 1994