Brest - Amiens (26 mars 1997)

 

Finale du championnat de France 1997, première manche.

C'est dans une ambiance un peu bizarre que cette finale se déroule, puisque le président brestois Briec Bounoure a déjà annoncé le sabordage de Brest à l'issue de la saison. Il en a rejeté la responsabilité en dénonçant pêle-mêle l'absence du hockey sur glace à la télévision, les carences de la fédération et un manque de soutien de la mairie sur son projet de nouvelle patinoire pour remplacer la vieillissante et étroite enceinte de Bellevue.

Mais l'équipe, de son côté, continue de gagner et s'est qualifiée pour la finale sans coup férir. Les joueurs sont-ils donc imperméables à cette fin annoncée ? Jean-Philippe Lemoine, déjà sept fois champion de France, répond que la situation n'altère en rien leur attitude, au contraire : "Sachant que nous allons bientôt être tous au chômage, notre motivation sera encore plus grande ! À présent, il faut se faire remarquer pour décrocher des contrats."

Or, si le contexte n'a pas d'influence négative, Brest est le plus fort. On en est convaincu aussi bien en Bretagne qu'à Amiens. Avec ses seize étrangers, l'effectif des Albatros est supérieur techniquement et plus expérimenté. Il a en outre l'avantage d'être plus frais car Amiens a laissé beaucoup d'énergie dans sa demi-finale contre Reims.

On s'en aperçoit très vite. La domination brestoise est implacable dès les premières minutes. La défense amiénoise fait ce qu'elle peut pour se dégager de cette emprise, mais elle ne peut pas tout contrôler, d'une part le patinage exceptionnel de Rami Koivisto, et d'autre part les missiles de "Boom-Boom" Dubé, qui ouvre le score sur son second slap à la cinquième minute de jeu. Amiens n'a de répit que pendant une prison de Lemoine, mais ne parvient qu'à un lancer de Dubois pendant cette supériorité.

Grégory Dubois est au four et au moulin et donne aussi de sa personne en défense pour repousser une nouvelle offensive brestoise, mais le palet revient à la ligne bleue et Stéphane Dugal tire sans attendre pour profiter de la confusion. Le pauvre Mindjimba, sollicité de toutes parts, ne peut que toucher la rondelle de son gant sur le troisième but signé Ouellet alors que Duclos purge la seule prison amiénoise du match. Le match paraît déjà plié.

Amiens peut enfin inquiéter Fabrice Lhenry en deuxième période avec de meilleures intentions offensives. Brest contrôle toujours mais laisse apparaître de premières brèches défensives. Une pénalité de Grossi permet à Pierre Pousse de réduire le score, mais Michel Galarneau efface aussitôt ce retour, comme si Amiens n'avait jamais vraiment existé dans ce match. Le résultat et surtout la manière laissent les Gothiques pessimistes pour la suite.

 

Brest - Amiens 6-2 (3-0, 1-1, 2-1)

Mercredi 26 mars 1997 à 20h30 à la patinoire de Bellevue. 1200 spectateurs.

Arbitrage de Bruno Catelin assisté de Didier Bocquet et Alexandre Bourreau.

Pénalités : Brest 8' (2', 4', 2'), Amiens 2' (2', 0', 0').

Évolution du score :

1-0 à 04'30" : Dubé assisté de Halonen

2-0 à 10'25" : Dugal assisté de Galarneau et Grossi

3-0 à 18'20" : Ouellet assisté de Galarneau (sup. num.)

3-1 à 38'19" : Pousse assisté de Lecomte et Van den Thillart (sup. num.)

4-1 à 39'43" : Galarneau assisté de Jurek

5-1 à 43'05" : Grossi assisté de Galarneau et Ouellet

6-1 à 43'59" : Halonen assisté de Dubé

6-2 à 57'47" : Yuldashev assisté de Pousse et Friman (sup. num.)

 

Retour au Championnat de France 1997