France - Allemagne (2 mai 1997)

 

Championnats du monde 1997, premier tour, poule A.

Il y a trois ans à Milan, George Kingston et son adjoint Dany Dubé avaient conduit ensemble le Canada à un titre mondil attendu depuis plus de trente ans. Aujourd'hui les deux entraîneurs se retrouvent face-à-face, Kingston sur le banc de l'Allemagne et Dubé sur celui de la France. Les deux équipes ont zéro point au compteur et savent qu'elles joueront toutes deux la poule de maintien. Le résultat de ce match sera conservé et il vaut donc déjà très cher dans la lutte pour ne pas descendre.

Après deux minutes de jeu, Daniel Nowak écope de la première pénalité (retenir). Comme face à la Slovaquie, l'équipe de France transforme sa première supériorité numérique : Arnaud Briand décale Roger Dubé qui ouvre le score d'un tir puissant entre les bottes de Kölzig. Les Bleus conservent cette avance, mais commencent à laisser beaucoup d'énergie en deuxième période lorsqu'ils concèdent trois pénalités consécutives (Lemoine, Rozenthal puis Lecomte). Ils subissent de plus en plus le jeu. Les Allemands mettent beaucoup de pression sur François Gravel, le bousculent par moments, mais ont toujours autant de mal à concrétiser leurs nombreuses occasions.

L'Allemagne affiche aussi des problèmes de précision dans ses passes. Au retour à 5 contre 5, une grosse erreur de relance de Markus Wieland aboutit finalement au 2-0 : Maurice Rozenthal lance Roger Dubé qui marque du revers, par-dessus le bouclier de Kölzig. C'est déjà le cinquième but du tournoi pour le Franco-Canadien, en à peine quatre matches. Si Kölzig avait fait bonne figure face à la Finlande malgré les six buts encaissés, les deux buts encaissés ce soit par le gardien des Washington Capitals n'étaient pas imparables...

Le suspense est relancé dès le début du troisième tiers-temps. Jürgen Rumrich fait un gros travail pour percer la défense et passe à Marco Sturm. C'est le junior qui marque alors qu'il s'était blessé au poignet avant-hier ! Sturm le mérite car c'est un des rares à jouer avec un engagement sans faille. Voilà enfin un but d'un attaquant pour l'Allemagne, après 222 minutes de disette dans ce Mondial ! Non contents d'être inefficaces, les attaquants allemands versent aussi dans l'indiscipline. Les pénalités ne concernent pas seulement les jeunes Serikow ou Hecht, mais aussi le vétéran Dieter Hegen qui est sanctionné pour une charge incorrecte alors qu'on entre dans les cinq dernières minutes. Une faute symbolique des difficultés de la star qui joue avec une fracture de nez, et qui n'est que l'ombre du buteur d'antan même si Kingston loue en coulisses son rôle exemplaire auprès des jeunes joueurs.

La France a mis les barbelés et fait défiler le chronomètre. George Kingston n'a plus d'autre choix que de sortir son gardien. À 40 secondes de la fin, un envoi lointain de Roger Dubé se dirige à petite vitesse vers les filets déserts... et touche tour à tour les deux poteaux avant de s'arrêter sur la ligne ! Il faudra trembler jusqu'au bout... Dans les derniers instants, la France récupère un ultime palet en milieu de glace, Roger Dubé passe à Pierre Allard qui tire dans la cage vide... après la sirène. Peu importe, la victoire est acquise.

Commentaires d'après-match

Roger Dubé (attaquant de la France) : "On avait reçu des consignes plus défensives après le deuxième but. Mais on a eu un peu peur quand l'Allemagne est revenue, en début de troisième tiers. Le mélange entre les vieux et les jeunes fonctionne bien mieux que l'an passé. Peut-être qu'avant je voulais trop bien faire. Dany nous a fait comprendre qu'il ne fallait pas se casser la tête ni se compliquer la tâche. Chacun fait son boulot, chaque bloc avec son rôle spécifique. Désormais, toute l'équipe est sur la même longueur d'onde."

Erich Kühnhackl (entraîneur-adjoint de l'Allemagne chargé des attaquants) : "On va faire des entretiens individuels pour essayer d'expliquer aux joueurs comment on marque un but. Dans quelles situations on doit prendre un tir fort et soudain, quand on doit feinter le gardien ou tirer ou visant la lucarne. Dans le hockey moderne, on tire d'abord vite, puis précisément et ensuite fort. Nous, on tire d'abord fort, puis précisément et ensuite vite. Mais à quoi sert un tir puissant, s'il n'est pas cadré ?"

 

France - Allemagne 2-1 (1-0, 1-0, 0-1)
Vendredi 2 mai 1997 à 16h00 à la Hartwall Arena de Helsinki. 13 205 spectateurs.
Arbitrage de Peter Andersson assisté d'Yngvar Jensen et Ulf Rönnmark
Pénalités : France 12' (4', 6', 2'), Allemagne 14' (4', 4', 6').
Tirs cadrés : France 24 (11, 11, 2), Allemagne 31 (12, 11, 8).

Évolution du score :
1-0 à 03'22" : Dubé assisté de Briand et Dewolf (sup. num.)
2-0 à 35'15" : Dubé assisté de M. Rozenthal et Filippin
2-1 à 42'15" : Sturm assisté de Rumrich et Nowak
 

France

Attaquants :
Arnaud Briand (2') - Christian Pouget (A) - Philippe Bozon (A)
Pierre Allard - Robert Ouellet - Roger Dubé (+1)
Guillaume Besse (-1) - Anthony Mortas (-1) - Stéphane Barin (-1, 2')
Laurent Lecomte (2') - Jonathan Zwikel (+1) - Maurice Rozenthal (+1, 2')
Laurent Gras

Défenseurs :
Denis Perez - Karl Dewolf
Jean-Philippe Lemoine (C, -1, 4') - Serge Djelloul
Jean-Christophe Filippin (+1) - Steven Woodburn (+1)
Jean-Marc Soghomonian (-1)

Gardien :
François Gravel


Remplaçant : Cristobal Huet (G). En réserve : Fabrice Lhenry (G).

Allemagne

Attaquants :
Jan Benda (2') - Mark MacKay - Jochen Hecht (4')
Dieter Hegen (C, +1, 2') - Jürgen Rumrich (A) - Marco Sturm
Reemt Pyka - Martin Reichel - Alexander Serikow (2')
Andreas Lupzig (-1) - Peter Draisaitl (A, 2') - Leo Stefan

Défenseurs :
Jochen Molling - Brad Bergen
Mirko Lüdemann - Torsten Kienass
Daniel Nowak (+1, 2') - Daniel Kunce (+1)
Markus Wieland (-1) - Erich Goldmann (-1)

Gardien :
Olaf Kölzig [sorti à 59'10"]

Remplaçant : Joseph Heiss (G). En réserve : Marc Seliger (G).

 

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