Slovaquie - Allemagne (3 mai 1997)
Championnats du monde 1997, premier tour, poule A.
L'Allemagne sans jeu physique mais avec du mental
Après avoir abandonné leurs rêves de poule finale hier soir contre la Finlande, les Slovaques ont dû vite récupérer et se remettre dans l'esprit d'une bataille pour le maintien. Son adversaire, l'Allemagne, est en effet dos au mur. Si elle concède une cinquième défaite, elle sera la seule équipe à commencer la poule de relégation avec zéro point, ce qui la mettrait dans une position très inconfortable.
Les deux équipes se montrent prudentes dans un premier tiers-temps équilibré et le jeu est assez défensif. Pour autant, il est très peu physique des deux côtés. Les Slovaques, habitués à des affrontements plus rudes contre cet adversaire, sont surpris qu'ils mettent beaucoup moins l'accent sur les duels. L'Allemagne n'utilise pas du tout cette carte en l'absence de certains de ses joueurs les plus amateurs de jeu physique - les Canadiens d'origine mais aussi Thomas Brandl (blessé) ou encore core Jörg Mayr (non sélectionné par Kingston qui l'a trouvé en déclin pendant la seconde moitié de saison).
Les meilleures occasions slovaques viennent de la première ligne, mais Zdeno Cíger et Jozef Stümpel ne sont pas en réussite. Les joueurs d'expérience n'arrivent pas à faire la différence en supériorité numérique. Ce n'est pas mieux en face. Pendant que Droppa est en prison (retenir) après la mi-match, l'Allemagne fait circuler le palet sans discontinuer pendant 70 secondes... sans réussir un seul tir cadré ! Seuls Bergen et Lüdemann prennent la responsabilité de lancer, depuis la ligne bleue, dans cette équipe aux attaquants en panne. Mais Mirko Lüdemann aura été malheureux en frappant le poteau sur le dernier avantage numérique en fin de deuxième période après une obstruction de Roman Stantien. Les Allemands sont donc bons derniers en powerplay à la fin de cette première phase, avec moins de 6% d'efficacité.
L'Allemagne a pris progressivement le dessus au cours du match, mais sans savoir conclure. Comme de plus le gardien Jaromír Dragan a réussi quelques arrêts miraculeux, on en vient à penser qu'on se dirige vers un match sans but. Mais à six minutes de la fin, l'Allemagne profite d'un mauvais changement des Slovaques pour les presser. Ivan Droppa dégage mal un rebond alors que Dragan est couché et Peter Drasaitl en profite pour inscrire le but vainqueur. Jozef Golonka réduit sa rotation à trois lignes pour essayer d'égaliser, en vain. Préféré au gardien NHL Olaf Kölzig - qui n'a pas trop été à son avantage - Peppi Heiss préserve le premier blanchissage de sa carrière internationale... après 121 sélections !
Français, Allemands et Slovaques commenceront donc tous la poule de maintien avec 2 points. L'incertitude sera totale.
Commentaires d'après-match
George Kingston (entraîneur de l'Allemagne, en photo) : "L'équipe a fait preuve de caractère, elle n'a jamais abandonné. En ce qui concerne le contrôle en zone offensive et les passes, notre powerplay n'était pas si mauvais. C'est la conclusion qui manquait. Nous voulons rentrer à la maison avec la meilleure place possible, septièmes."
Mirko Lüdemann (défenseur de l'Allemagne) : "Nous avons travaillé pour cette victoire, vraiment labouré. La récompense est venue à la fin. Hormis le match contre la Finlande, nous avions livré tout le temps des performances correctes, mais sans obtenir de points."
Dieter Hegen (attaquant de l'Allemagne) : "Nous n'avons pas encore atteint le rivage pour nous sauver, mais nous nous en sommes rapprochés. Il faut tirer son chapeau à Goerge Kingston. Il a réalisé un travail formidable pour reconstruire les gars. Certains avaient la tête vraiment très basse après la défaite contre la France, mais il trouve toujours le ton juste. Kingston n'est vraiment pas à envier. Avec les changements importants survenus en DEL, son travail est devenu plus difficile. Mais il réussit toujours à redonner courage aux joueurs et à leur transmettre la bonne attitude. Et les talents allemands, qui avaient parfois peut-être trop de facilité, doivent maintenant s'imposer face à une concurrence internationale."
Slovaquie -
Allemagne 0-1 (0-0, 0-0, 0-1)
Samedi 3 mai 1997 à 16h30 à la Hartwall Arena de Helsinki. 12 946 spectateurs.
Arbitrage de Don Adam assisté de Darren Gibbs
et Tim Kotyra
Pénalités : Slovaquie 6' (2', 4', 0'),
Allemagne 8' (4', 2', 2').
Tirs cadrés : Slovaquie 42 (13, 15, 14),
Allemagne 31 (8, 11, 12).
Évolution du score :
0-1 à 54'09" : Draisaitl assisté de Lüdemann
Slovaquie
Attaquants :
Zdeno Cíger (C) - Jozef Stümpel (-1) - Ľubomír Kolník
Roman Stantien (2') - Branislav Jánoš (A) - Ján Pardavý
Jerguš Bača (A, -1, 2') - Roman Kontšek - Marián Hossa (-1)
Jiří Bicek - Peter Pucher - Vlastimil Plavucha
Défenseurs :
Ľubomír Sekeráš - Róbert Pukalovič
Ivan Droppa (-1, 2') - Vladimír Vlk
Daniel Babka - Ľubomír Višňovský (-1)
Gardien :
Jaromír Dragan
Remplaçants : Pavol Rybár (G), Stanislav Medřík (D). En réserve : Eduard Hartmann (G), Jozef Daňo (A, clavicule cassée).
Allemagne
Attaquants :
Jan Benda - Mark MacKay (2') - Jochen Hecht
Reemt Pyka - Martin Reichel - Alexander Serikow
Dieter Hegen (C, +1) - Jürgen Rumrich (A) - Marco Sturm
Andreas Lupzig (2') - Peter Draisaitl (A, +1) - Leo Stefan (+1)
Défenseurs :
Jochen Molling - Brad Bergen (+1)
Mirko Lüdemann (+1, 2') - Torsten Kienass (2')
Daniel Nowak - Daniel Kunce
Markus Wieland - Erich Goldmann
Gardien :
Joseph Heiss
Remplaçant : Olaf Kölzig (G). En réserve : Marc Seliger (G).