Slovaquie - Norvège (6 mai 1997)
Championnats du monde 1997, poule de maintien.
Le troisième site de la compétition, Tampere, est un fief historique du hockey finlandais, mais la patinoire construite pour le Mondial 1965 accuse son âge. Les vestiaires y sont plus petits et les équipes s'y sentent à l'étroit. Même les hôtels ont un peu perdu de standing. Les participants à cette poule de relégation se sentent moins dans l'ambiance des championnats du monde. L'ambiance exceptionnelle à Helsinki avait ébahi tous les pays de la poule A, alors que la moitié des vitrines des commerces de Turku (ville qui accueillait la poule B) arboraient les symboles du hockey sur glace et de la compétition. Ici à Tampere, c'est le service minimum avec quelques affiches et quelques drapeaux. Un chiffre de 5260 spectateurs est communiqué, il n'est pas inscrit sur la feuille de match officielle. Dans les faits, on recense environ 1000 personnes en tribunes.
La Norvège se sentirait elle-même moins concernée ? Son statut de pays-hôte en 1999 (même si elle a proposé de partager ou retirer sa candidature) peut-elle la conduire à lâcher l'affaire dans la lutte pour le maintien, comme la Suisse en 1995 quand elle avait obtenu l'organisation du Mondial 1998 ? Rappelons qu'il n'y a pas de descente directe cette année avec l'expansion à 16 équipes, seul le dernier doit passer par une qualification. Et pourtant, ce serait un gâchis pour les Norvégiens d'en venir là. Dans les groupes révélés hier, la Norvège serait dans une situation idéale l'an prochain, dans une poule avec l'Allemagne et le Japon pour accéder à la seconde phase avec les huit meilleurs : si elle doit jouer les barrages, même si elle les gagne in fine, elle perdra cette position privilégiée et changera de poule.
Pourtant, dans un sondage mené par un journaliste en salle de presse (laquelle a été placée dans une salle de musculation au sous-sol comme le trahit la barre de traction qui reste accrochée au plafond !) pour savoir qui terminerait dernier, la majorité de ses collègues ont répondu la Norvège. La réponse est assez logique puisque les Scandinaves n'abordent cette poule qu'avec 1 point, contre 3 à l'Italie et 2 aux quatre autres pays. Ce contexte psychologique change au tout début de match. Jozef Stümpel est pénalisé pour retenir après 36 secondes de jeu. Six secondes après son retour sur la glace, le capitaine norvégien Ole Eskild Dahlström ouvre le score. Son équipe domine la première période et c'est la Slovaquie qui paraît hors du coup, peut-être parce qu'elle a un peu trop rêvé à la poule finale et n'était pas prête à se remotiver pour jouer sa peau.
Lors du deuxième tiers-temps, la Norvège s'enfonce toute seule en prenant quatre pénalités consécutives. Pire, la quatrième n'est pas une faute dans le jeu mais une attitude anti-sportive... du capitaine Dahlström, qui montre cette fois le mauvais exemple. Son homologue slovaque, Zdenko Cíger, vient à bout de Steve Allman (titularisé à la place d'un Schistad pas à son meilleur niveau) et signe une égalisation capitale. Roman Kontšek donne la victoire à la Slovaquie en début de troisième tiers-temps. Le favori a gagné.
Le bilan de Brent McEwen, l'entraîneur canadien de la Norvège, est maintenant de 0 victoire, 7 nuls et 16 défaites. Il ne semble plus croire ni à une résurrection de son équipe, ni à son avenir à son poste. En conférence de presse, il demande à un photographe s'il peut prendre sa place l'an prochain...
Slovaquie -
Norvège 2-1 (0-1, 1-0, 1-0)
Mardi 6 mai 1997 à 16h00 au Hakametsä de Tampere. 5260 spectateurs.
Arbitres : Reto Bertolotti assisté d'Eduards Odinš
et Jacek Chadziński
Pénalités : Slovaquie 12' (4', 4', 4'),
Norvège 12' (2', 8', 2').
Tirs : Slovaquie 26 (5, 14, 7),
Norvège 23 (13, 6, 4).
Évolution du score :
0-1 à 02'42" : Dahlstrøm assisté de Jakobsen et Nørstebø
1-1 à 34'06" : Cíger assisté de Kolník (sup. num.)
2-1 à 44'19" : Kontšek assisté de Sekeráš et Pardavý
Slovaquie
Attaquants :
Zdeno Cíger (C, -1) - Jozef Stümpel (-1, 2') - Ľubomír Kolník
Jerguš Bača (-1) - Roman Stantien - Marián Hossa
Roman Kontšek (+1) - Branislav Jánoš (A, +1) - Ján Pardavý (+1)
Jiří Bicek - Peter Pucher (A) - Vlastimil Plavucha
Défenseurs :
Daniel Babka (2') - Ľubomír Višňovský
Ľubomír Sekeráš (+1, 4') - Róbert Pukalovič (+1)
Ivan Droppa (-1, 2') - Vladimír Vlk (-1, 2')
Stanislav Medřík
Gardien :
Jaromír Dragan
Remplaçant : Pavol Rybár (G). Réservistes : Eduard Hartmann (G), Jozef Daňo (A, clavicule cassée).
Norvège
Attaquants :
Sjur Robert Nilsen - Ole Eskild Dahlstrøm (C, +1, 2') - Morten Fjeld (2')
Rune Fjeldstad - Espen Knutsen (A, 2') - Trond Magnussen (+1)
Tore Vikingstad - Øystein Olsen (-1, 2') - Per Åge Skrøder (-1)
Erik Tveten - Pål Johnsen - Marius Trygg
Per Christian Knold
Défenseurs :
Jan Roar Fagerli (A) - Mats Trygg
Svein Enok Nørstebø (+1) - Atle Olsen
Tommy Jakobsen (4') - Carl Oscar Bøe Andersen
Michael Smithurst (-1)
Gardien :
Steve Allman [sorti à 59'11"]
Remplaçant : Robert Schistad (G). En réserve : Øyvind Sørli (G).