République Tchèque - Suède (8 mai 1997)
Championnats du monde 1997, poule finale.
Les Tchèques ont-ils perdu le match de ce soir dès hier, en se laissant entraîner dans une bagarre par le Canada alors qu'ils avaient la victoire en poche ? Avoir quatre joueurs suspendus est en effet un handicap considérable à surmonter. Et le fait que ce soit un arbitre suédois qui ait notifié ces sanctions est un facteur explosif de polémique, puisque c'est justement contre la Suède que la République Tchèque joue ce soir sa place en finale.
Autant dire que le sous-comité nommé par le directoire de l'IIHF avait une lourde responsabilité aujourd'hui en examinant les recours déposés à la fois par les dirigeants tchèques et par leurs homologues canadiens. Vidéos à l'appui, ils ont cherché à clarifier le rôle exact joué par chacun des joueurs incriminés afin que le rapport de l'arbitre soit corroboré par des preuves tangibles. Et ils ont été entendus. Seuls deux joueurs de chaque côté restent suspendus, et les deux autres voient leur peine commuée : Vladimir Vujtek et Libor Prochazka (de même que Green et Blake) n'ont plus que 2'+2' pour dureté à leur casier, au lieu d'une pénalité de match. À 15h30 aujourd'hui, l'IIHF a diffusé un communiqué de presse pour annoncer cette décision qui ménage la chèvre et le chou.
En rentrant sur la glace ce soir, les Tchèques sont donc à moitié soulagés. Ils ont évité le pire, mais il leur manque quand même Robert Lang et Jiri Slegr, deux ex-joueurs de NHL qui ont choisi de rentrer jouer en Europe cette année. Et le moindre détail compte dans un match fermé.
Entre deux équipes prudentes et défensives, le spectacle n'est pas au rendez-vous. La République Tchèque est obligée de gagner, mais elle ne parvient pas à passer un Tommy Salo qui multiple les arrêts miraculeux et stoppe en particulier deux breakaways de Jiri Dopita dans le dernier tiers-temps. Finalement, dans ce match où personne ne sort du lot et où rien ne dépasse, il est logique que ce soit l'archétype du joueur complet, Jörgen Jönsson, sans qualité saillante mais bon partout, qui marque l'unique but avec un tir puissant qui fuse entre les jambières de Cechmanek.
La République Tchèque a donc perdu son titre mondial, et le capitaine qui avait soulevé le trophée l'an passé, Robert Reichel, a peut-être été le plus décevant par ses prestations. Plus embêtant encore, le fait de ne pas savoir ce qu'elle aurait été capable de faire au complet. Il est probable que la Suède, avec son hockey calme, précis et ennuyeux, lui aurait posé le même type de problèmes. La Tre Kronor se qualifie donc pour la finale sans briller. Le Svenska Dagbladet va jusqu'à dire qu'elle est en passe d'être la plus mauvaise championne du monde de l'histoire du pays. La discipline tactique est l'arme principale de cette formation tout de même dangereuse, qui peut en plus compter sur Michael Nylander, qui a remporté le concours du meilleur contrôle du palet dans ce Mondial en bouclant le slalom dans le meilleur temps devant Korolyuk et Sanderson. Cette année, Nylander domine dans son équipe comme rarement quelqu'un l'a fait en équipe nationale de Suède - sauf peut-être Mats Sundin dont l'absence est peut-être en fin de compte la cause majeure de la mauvaise humeur de la presse suédoise...
Discipline tactique et vitesse, telles sont les armes de cette Suède qui attend maintenant son adversaire en finale. Il sera déterminé par le match de demain entre le Canada et la Russie, sachant que cette dernière a l'avantage de pouvoir se contenter d'un nul.
Désignés joueurs du match : Libor Prochazka pour la République tchèque et Tommy Salo pour la Suède.
Commentaires d'après-match
Kent Forsberg (entraîneur de la Suède) : "Avec les matches que nous avons fait jusqu'ici, nous n'avons pas encore écrit l'histoire."
Slavomir Lener (co-entraîneur de la République Tchèque) : "Je suis quand même très fier de mes joueurs. Nous ne nous voulons pas nous plaindre de nos propres problèmes, mais aucune ligne n'était pareille qu'avant ce soir. Nous avons dû bouleverser l'équipe de fond en comble. Et néanmoins, elle n'a jamais baissé les bras."
République Tchèque - Suède 0-1 (0-0, 0-0, 0-1)
Jeudi 8 mai 1997 à 19h00 à la Hartwall Arena de Helsinki. 13173 spectateurs.
Arbitrage de Gerhard Müller (ALL).
Pénalités : République Tchèque 8', Suède 10'.
Tirs : République Tchèque 33 (10, 9, 14), Suède 34 (18, 10, 6).
Évolution du score :
0-1 à 51'44" : J. Jönsson assisté d'Albelin
République Tchèque
Attaquants :
Richard Zemlicka - Rostislav Vlach - Jirí Dopita
Martin Procházka - Pavel Patera - David Výborný
David Moravec - Robert Reichel - Román Simícek
Défenseurs :
Vlastimil Kroupa - Jirí Vykoukal
Frantísek Kaberle - Libor Procházka
Ladislav Benýsek
Gardien :
Román Cechmánek
Remplaçants : Milan Hnilicka (G), Ondrej Kratena, Vladimir Vujtek. Absents : Jirí Slégr (suspendu), Robert Lang (suspendu), Jirí Veber, Viktor Ujcík.
Suède
Attaquants :
Jonas Höglund - Michael Nylander - Nichlas Falk
Johan Lindbom - Anders Carlsson - Niklas Andersson
Niklas Sundblad - Marcus Thuresson - Jörgen Jönsson
Per Eklund - Stefan Nilsson - Magnus Arvedson
Défenseurs :
Roger Johansson - Tommy Albelin
Marcus Ragnarsson - Mattias Öhlund
Mattias Norström - Ronnie Sundin
Gardien :
Tommy Salo
Remplaçants : Johan Hedberg (G), Magnus Svensson, Per Svartvadet.