Viry-Châtillon - Reims (3 janvier 1998)

 

Match comptant pour la dixième journée de la deuxième phase de la Ligue Élite.

Le championnat de France reprend ses droits après les fêtes, mais il a bien failli ne pas repartir. En effet, les huit "heads" de la Ligue (qui ont une fiche de paye mensuelle à la différence des juges de ligne rémunérés le soir même par les clubs) ont attendu en vain leurs salaires de novembre et décembre au pied du sapin, et ils ont menacé de faire grève ce week-end. Le président de la LNAF (Ligue Nationale des Arbitres Français), Gérard Colléoni, a rappelé que les responsables de cette situation étaient Amiens et Reims, parce qu'ils avaient refusé de verser 10% de leurs recettes à domicile à la Ligue pour payer les frais d'arbitrage, comme ils s'y étaient engagés. Or, Reims est justement arbitré ce soir par... Bruno Colléoni. Solidarité arbitrale mais aussi familiale à attendre ? Non, car le HCR va finalement accepter de débourser les sommes réclamées, ce qui n'est pas le cas d'Amiens qui s'obstine. En attendant, les arbitres ont été payés et le conflit a pour l'instant été désamorcé de ce côté-là, même si le ton monte à la Ligue Élite entre certains présidents antagonistes.

Une journée de reprise, c'est toujours particulier. Certaines équipes ont peut-être mieux digéré le repas du réveillon que d'autres. À l'évidence, Reims rentre dans la deuxième catégorie. Après tout, n'est-il pas excusable d'accorder une attention particulière à la Saint-Sylvestre au pays du champagne ? Sauf que, avant les vacances, déjà, les Flammes Bleues avaient pris deux buts en cinq minutes à Angers.

Cette fois, ce n'est guère mieux, il leur faut un peu plus de sept minutes pour encaisser deux buts. Le premier est marqué par Marc Yakabuski, le renfort tardif qui ne s'étavait pourtant pas distingué par ses qualités de buteur depuis son arrivée à Viry, et le second est inscrit par l'enfant du pays Jérôme Mô. La victoire des Jets à Rouen avant la trêve aurait dû alerter leurs adversaires, mais Reims, pourtant battu ici même en première phase, ne s'est pas assez méfié. Un supporter champenois arrivé en retard, qui avait jeté un coup d'oeil négligent au tableau d'affichage, s'exclamera ainsi en prenant place à côté de ses collègues : "Ah, c'est deux à zéro contre nous ? Je pensais que c'était nous qui menions..."

Il ne faut croire la victoire acquise avant que le match ne commence, les Rémois l'ont appris à leur dépens. Ils espéraient reconquérir leur troisième place perdue avant la pause, mais ils restent derrière Lyon. Tout juste le point arraché grâce à des buts de Christophe Marcelle et Arnaud Vaillant en troisième période leur permet-il de rester devant Rouen.

 

Commentaire d'après-match (dans L'Équipe)

Charles Marcelle (président de Reims) : "Cela fait plusieurs semaines que mon équipe ne tourne plus rond. Nous avons perdu à domicile contre Rouen et Lyon, puis ce fut une humiliation encore plus grave à Angers. Et voilà que maintenant on se ridiculise de nouveau à Viry-Châtillon. Cette fois je dis stop, la plaisanterie a assez duré ! J'ai l'impression que dans mon équipe il y a beaucoup trop de petits fonctionnaires. Ils se contentent de toucher leur salaire à la fin du mois et ne font aucun effort sur la glace. Ma grande erreur a été de ne pas les payer avec des primes incitatives. S'ils continuent à jouer aussi mal, mes hockeyeurs devront chercher un autre club, y compris nos quatre renforts tchèques et notre Finlandais. Si ça ne change pas dès mardi à Amiens, même l'entraîneur volera en éclats... Il faut que mes joueurs comprennent bien que j'ai des comptes à rendre, en particulier à la mairie de Reims qui nous aide à hauteur de 5,5 millions de francs pour la saison. C'est la plus grosse subvention de la Ligue Élite même 1,8 million va au hockey mineur. On n'a donc pas le droit de décevoir nos partenaires."

 

Viry-Essonne - Reims 2-2 après prolongation (2-0, 0-0, 0-2, 0-0)

Samedi 3 janvier 1998 à 20h00 à la patinoire de Viry-Châtillon. 900 spectateurs.

Arbitrage de Bruno Colléoni assisté d'Alexandre Bourreau et Christophe Baude.

Pénalités : Viry 26', Reims 12'.

Évolution du score :

1-0 à 00'51" : Yakabuski assisté de Veret et Groulx

2-0 à 07'15" : Mô assisté de Roujon

2-1 à 43'11" : Marcelle assisté de Briand

2-2 à 47'24" : Vaillant assisté d'Antos et Filippin

 

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