Japon - France (9 février 1998)

 

Jeux Olympiques 1998, tour préliminaire, poule B.

Le deuxième match de l'équipe de France n'a pas encore débuté qu'elle a déjà perdu toute chance dans ce tournoi olympique. Les Japonais sont les seuls à pouvoir encore empêcher le Bélarus de se qualifier pour le tournoi principal s'ils remportent leurs deux dernières rencontres. Le public paraît assez enthousiaste pour y croire. On remarque quelques supporters avec des panneaux flanqués de l'inscription "70". Ce numéro de maillot trahit le fan-club de Dusty Imoo, le Canado-Japonais qui est le tout dernier joueur à avoir obtenu son éligibilité en équipe nationale il y a trois semaines. Le gardien des Seibu Tokyo, deux fois champion en trois ans au Japon, était remplaçant au premier match.

La France aussi a changé de portier. Huet est en tribune après son premier match difficile et François Gravel prend place devant les filets. À la sixième minute, le premier jeu de puissance tricolore est stoppé par une charge incorrecte d'Arnaud Briand. L'avantage numérique s'inverse, et pendant ses dernières secondes, Atsuo Kudoh et Toshiyuki Sakai s'échangent le palet côté droit. Sakai fixe Jean-Philippe Lemoine pour que celui-ci lâche le marquage de Kiyoshi Fujita qui recule, reçoit la passe et tire entre les bottes de Gravel (1-0). Le public japonais abandonne toute inhibition et se déchaîne vocalement.

L'équipe de France ne profite pas d'une pénalité de Yuji Iga mais reste installée en zone offensive pour essayer de revenir... Roger Dubé pète alors complètement les plombs dans un duel dans l'enclave en envoyant un coup de crosse volontaire dans le menton d'Iga. L'expulsion du Franco-Canadien est une évidence, et les cinq minutes d'infériorité numérique pourraient coûter très cher aux Bleus. Philippe Bozon fait en sorte que ce ne soit pas le cas : il contre Takayuki Kobori, part seul fgace à Imoo et le bat par une feinte à gauche. Le Japon arrive à concrétiser avant la fin de la supériorité quand Akihito Sugisawa fixe Gravel et offre une cage ouverte à Ryan Kuwabara, mais cette échange de buts est un moindre mal (2-1).

Avec un minimum de discipline, la France doit reprendre la maîtrise du match. En début de deuxième période, la passe du revers au cordeau d'Anthony Mortas, depuis l'arrière de la cage, est reprise par Stéphane Barin pour l'égalisation (2-2). Mais les attaquants français font face à des Japonais très regroupés et prêts à bloquer les lancers, même s'ils ont plus de mal à organiser des offensives.

Au troisième tiers-temps, c'est d'abord le Japon, de plus en plus décomplexé, qui met le feu à la cage de Gravel. Son capitaine Sakai, à trois reprises, aurait pu lui redonner l'avantage. Ce n'est qu'à trois minutes de la fin que les Bleus poussent un immense soupir de soulagement. Alors que Yamanaka est en prison pour une obstruction, Christian Pouget reçoit la passe de la droite de Serge Poudrier et tire du revers au-dessus de la mitaine d'Imoo (2-3). Lorsque Karl Dewolf est pénalisé pour retenir à l'avant-dernière minute, Björn Kinding joue le tout pour le tout et sort son gardien, mais la France ajoute deux buts en cage vide, par Bozon puis par Poudrier de loin depuis son propre camp (2-5).

Marc Branchu

Commentaires d'après-match (dans L'Équipe) :

Denis Perez (défenseur de la France) : "Le Bélarus, c'est au-dessus du lot, et puis c'est tout. On ne les connaissait pas, on ne savait pas comment les prendre. On a tout tenté, mais ils étaient vraiment plus forts. Il ne fallait pas ressasser le résultat. Ce soir, on a arraché le match aux tripes. Du coup, psychologiquement, on aborde l'Allemagne avec un plus."

Stéphane Barin (attaquant de la France) : "On s'en tire pas mal. des matches comme ça font beaucoup de bien. Si l'on gagne contre les Allemands, on pourra dire qu'on aura fait un bon tournoi malgré tout."

 

Japon - France 2-5 (2-1, 0-1, 0-3)
Lundi 9 février 1998 à 18h00 au Big Hat de Nagano (JAP). 9930 spectateurs.
Arbitrage de Gerhard Müller (ALL) assisté de Václav Český (TCH) et Rudolf Lauff (SVK).
Pénalités : Japon 18' (8', 8', 2'), France 41' (8'+5'+20', 4', 4').
Tirs cadrés : Japon 21 (9, 4, 8), France 25 (6, 11, 8).
Tirs bloqués : Japon 7 (4, 1, 2), France 17 (6, 8, 3).
Tirs non cadrés : Japon 7 (4, 0, 3), France 7 (2, 3, 2).
Engagements : Japon 44 (15, 12, 17), France 37 (13, 15, 9).

Évolution du score :
1-0 à 07'36" : Fujita assisté de Sakai et Kudoh
1-1 à 14'42" : Bozon (inf. num.)
2-1 à 15'32" : Kuwabara assisté de Sugisawa et Yahata (sup. num.)
2-2 à 23'51" : Barin assisté de Mortas et Ouellet
2-3 à 57'05" : Pouget assisté de Poudrier et Bozon (sup. num.)
2-4 à 59'08" : Bozon assisté de Poudrier (inf. num., cage vide)
2-5 à 59'37" : Poudrier assisté de Lemoine (inf. num., cage vide)
 

Japon

Attaquants :
12 Steven Tsujiura (A, -1) - 47 Matthew Kabayama - 40 Kiyoshi Fujita (-2)
75 Chris Yule - 30 Shin Yahata (-1) - 71 Ryan Kuwabara (-1)
15 Tsutsumi Otomo (-2, 4') - 24 Kunihiko Sakurai (A, -2) - 22 Makoto Kawahira (-1)
23 Yuji Iga (2') - 16 Toshiyuki Sakai (C) - 13 Akihito Sugisawa (-1, 2')

Défenseurs :
6 Takeshi Yamanaka (-2, 4') - 7 Takayuki Kobori (-3, 2')
9 Tatsuki Katayama (-1, 4') - 2 Hiroyuki Miura (-1)
36 Takayuki Miura - 3 Atsuo Kudoh (+1)
11 Yutaka Kawaguchi

Gardien :
70 Dusty Imoo [sorti de 58'28" à 59'08" et de 59'32" à 59'37"]

Remplaçants : 1 Shinichi Iwasaki (G), 31 Hiroshi Matsuura (A). En réserve : 27 Jiro Nihei (G).

France

Attaquants :
8 Arnaud Briand (-1, 2') - 26 Christian Pouget (A, +2, 2') - 12 Philippe Bozon (A, +2)
7 Stéphane Barin (+2) - 19 Robert Ouellet (+2) - 15 Pierre Allard (4')
28 Roger Dubé (5'+20') - 22 Anthony Mortas - 36 Richard Aimonetto (-1)
40 Laurent Gras - 42 Jonathan Zwikel - 9 Maurice Rozenthal (2')
14 François Rozenthal

Défenseurs :
16 Jean-Philippe Lemoine (C, +2, 2') - 27 Serge Poudrier (+1)
24 Denis Perez (+2) - 13 Karl Dewolf (+1, 2')
34 Jean-Christophe Filippin - 2 Serge Djelloul
43 Grégory Dubois

Gardien :
29 François Gravel (2')

Remplaçant : 33 Fabrice Lhenry (G). En réserve : 1 Cristobal Huet (G).

 

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