Grenoble - Amiens (31 mars 1999)
Championnat de France Élite, demi-finale, match 4.
On pensait Amiens presque qualifié après les deux démonstrations offensives de ses quatre lignes d'attaque au Coliseum. Les Grenoblois, privés de deux attaquants de première ligne (Josef Podlaha et Rami Koivisto), semblaient mûrs pour tomber de l'arbre. Et pourtant, les champions de France, battus six fois sur six par les Amiénois au cours de la saison, ont eu une belle réaction hier en arrachant la prolongation et en la remportant au bout du suspense. Mieux, le but vainqueur a été inscrit par Jean-François Bonnard (photo), défenseur rugueux qui s'improvise attaquant pour boucher le trou sur le premier trio !
La patinoire Clémenceau est donc encore en feu ce soir pour un match qui, de l'aveu de tous les spectateurs, dépassera en émotions le titre de l'an passé. On part immédiatement sur les chapeaux de roues. Dès la première minute, Roger Dubé se présente seul devant le gardien finlandais Mika Rautio... mais rate le cadre&nbnsp;! Mais après cette alerte, les Grenoblois déchaînés se ruent à l'assaut des cages amiénoises. Les Gothiques sont contraints de procéder par contre-attaques, sans réussite pour le duo Pousse-Riihijärvi.
Grenoble commence toutefois le deuxième tiers-temps à 4 contre 5 car Jean-Christophe Filippin est en prison. Il a tout juste le temps d'en sortir qu'Amiens, encore installé, concrétise le jeu de puissance encore en place par Dave Reierson. Et si Dubé vendange un nouveau breakaway, les Gothiques doublent la mise par Jean-François Jodoin, paradoxalement pendant une pénalité de Maurice Rozenthal.
Mais les Grenoblois sont eux aussi capables de marquer en infériorité numérique. Dino Grossi le montre pendant une pénalité d'Agnel en marquant deux buts consécutifs à seulement 26 secondes d'intervalle ! Il s'agit d'abord d'un lancement de jeu de Bonnard, puis d'un lancer de la bleue qui arrive dans les tibias de l'Italo-Canadien et qui lui permet de repartir dans une seconde échappée de suite ! Après un tel scénario, le moral est en faveur des Brûleurs de Loups. Hier, ils avaient marqué le but gagnant à 72'22". Ce soir, il faut attendre vingt secondes de plus pour que Grossi - encore lui - envoie un slap surpuissant dans la lucarne, et renvoie tout le monde en Picardie pour un cinquième match. Les supporters d'Amiens en restent muets de stupeur... et ceux de Grenoble sont tout aussi aphones.
Commentaires d'après-match (dans L'Équipe)
Jan Reindl (entraîneur de Grenoble) : "C'est bien connu, lorsqu'une équipe est au pied du mur, elle a tendance à se ressouder. C'est ce qui s'est passé. Ils ont jeté toutes leurs forces dans la bataille et ça a marché... Maintenant tout est possible même si notre effectif réduit reste notre principal handicap. Le problème, c'est qu'après cette débauche d'efforts, nous n'avons qu'une seule journée pour récupérer avant d'effectuer un long déplacement."
François Rozenthal (attaquant d'Amiens) : "On ne peut s'en prendre qu'à nous-mêmes. Après avoir mené 2-0, nous avons eu trente secondes d'égarement impardonnables. Ce passage à vide nous a coûté deux buts alors que nous étions pourtant en supériorité numérique. C'est d'autant plus regrettable que nous avons dominé. Notre tort, c'est d'être venus à Grenoble en pensant que ce serait facile. Le début du cinquième match sera très important. Il faut que nous prenions les Grenoblois à la gorge comme lors des deux premières rencontres de la série. La saison passée, nous avions déjà perdu contre Grenoble en mort subite lors des deux derniers matchs de la série finale."
Grenoble - Amiens 3-2 après prolongation (0-0, 2-2, 0-0, 1-0)
Mercredi 31 mars 1999 à 20h00 à la patinoire Clémenceau. 2300 spectateurs.
Arbitrage de M. Colleoni assisté de MM. Hours et Ranzoni.
Pénalités : Grenoble 18', Amiens 28'.
Évolution du score :
0-1 à 21'13" : Reierson assisté de Deraspe
0-2 à 34'02" : Jodoin assisté de Deraspe (inf. num.)
1-2 à 38'38" : Grossi assisté de Bonnard (inf. num.)
2-2 à 39'04" : Grossi assisté de Salo (inf. num.)
3-2 à 72'42" : Grossi assisté de Filippin