Caen - Grenoble (10 octobre 2000)

 

Match comptant pour la huitième journée du Championnat de France Elite.

C'était le retour, hier soir, sur la glace caennaise des Brûleurs de loups après une année d'absence. Les deux équipes ont des résultats en dents de scie depuis le début de la saison et comptent obtenir ce soir les deux points de la victoire. Un joueur junior, Mathieu Caillard, s'est entraîné avant le match mais n'a pas pris part à la rencontre, tout comme Garnier et Ferancik absents. Les Caennais ont joué un match déséquilibré, parfois imposant leur jeu comme ce fut le cas au début du troisième tiers, parfois subissant. Mais ils pouvaient compter sur un Rémi Caillou imparable qui malgré un but encaissé a réalisé des exploits devant sa cage.

Malgré l'absence de Rodolphe Garnier blessé lors de la dernière journée à Angers, ce sont les Léopards qui ouvrent les hostilités dès la quatrième minute : Wikström déborde sur l'aile droite et décoche un lancer peu après la ligne bleue ; le gardien semble avoir arrêté le palet, mais il passe derrière lui et franchit tout doucement la ligne. Le reste de la période est marquée par une domination stérile des Grenoblois, notamment grâce à de superbes "mitaines" de Caillou, et la sonnerie renvoie les deux équipes sur ce score de 1 à 0.

Le deuxième tiers repart sur les mêmes bases : les Caennais manquent cruellement d'imagination en attaque et ce sont à nouveau les Grenoblois qui monopolisent la rondelle. Les Caennais commencent à être moins vigilants et Rami Koivisto en profite pour partir affronter Caillou, mais tire à côté (22'28). La pénalité de Lehmusvuori pour dureté (24'54) n'arrange rien, et Caillou sauve l'égalisation sur sa ligne suite à un énorme pressing grenoblois (26'48). Les Isérois finissent par marquer sur une remise en jeu dans la zone caennaise, un lancer de Gachet dévié par Boccard trompant Caillou. Une nouvelle fois les Caennais sont dominés lors des dernières minutes.

Enfin les Léopards, peu percutants lors des deux premières périodes, montrent un autre visage, plus combatif, et marquent coup sur coup en début de troisième tiers : un nouveau but de Wikström après un gros travail de Maatta et Lahtinen derrière la cage, et un but de Pousse, bien lancé sur le côté droit par Balmat, qui se retrouve face au gardien et loge le palet dans la lucarne droite d'un lancer du revers de la crosse. Les Caennais continuent par Vandecandelaere qui remonte tout le flanc droit avant d'ajuster Rolland, mais le portier isérois s'impose (43'31). A 43'44, Rolland repousse un tir de Wikström qui passe devant sa cage, mais aucun Caennais n'est à la réception. Les Grenoblois commencent à inverser la tendance, mais sans vraiment faire douter la défense caennaise, plus à l'aise que d'habitude, notamment grâce au bon match de Jean-Marc Soghomonian. Ils ne pourront revenir, et ce sont les Caennais en contre qui se montrent les plus dangereux.

Les Caennais, sur ce match, ont su se montrer réalistes face à des adversaires qui, au contraire, peuvent s'en mordre les gants d'avoir laissé passer tant d'occasions lors des deux premiers tiers-temps. On notera la bonne performance de Caillou dans les buts caennais, et à nouveau le peu de pénalités sifflées au cours de ce match.

Compte-rendu signé Olivier Poulnais

 

photo Aurélien Léger

 

La rencontre entre Caennais et Grenoblois était un match où la défaite était interdite pour chacune des deux équipes. En effet, le perdant de cette partie occuperait seul la dernière place des clubs professionnels de l'Elite. Les Léopards comptaient sur l'avantage de leur glace mais avec une absence de marque en la personne de Rodolphe Garnier blessé à Angers. Du coup, sans remplaçant, Jarmo Kuusisto fit jouer Brice Chauvel et Benjamin Galmiche en alternance sur deux lignes. De leur côté, les Brûleurs de loups devaient déplorer l'absence de leur capitaine Benoît Bachelet, malade, et de l'arrière, Frédéric Borgnet, désigné pour siffler à la ligne bleue, assistant une demoiselle arbitre en chef de la rencontre, c'est sans doute une première (?) en Elite.

Le jeu se faisait agréable et les Normands plus volontaires dans le début de la partie voyaient leur précoce domination se concrétiser dès la quatrième minute sur un lancer de leur dernière recrue. Sami Wikström, une fois rentré en offensive, tirait au but. Patrick Rolland tardait à se positionner en "V", le palet heurtait une jambière, mais cela ne suffit pas pour stopper la course du caoutchouc qui franchit très lentement la ligne de but sans que le gardien ne pense à se retourner pour vérifier son arrêt (1-0 à 3'59). Ce but ne découragea pas les visiteurs. Au contraire, ils allaient exécuter de bons mouvements offensifs, notamment grâce à leur bon deuxième trio. Cependant, ils ne parvenaient pas à concrétiser leur opportunités qu'ils se créaient. Comme par exemple, sur leur première supériorité, ils approchaient le palet prêt de la cage mais sans toucher les filets (16'16). Cependant, pendant ce temps, leur défense, très friable, permettaient assez souvent aux Caennais de se dévoiler dangereux. Toutefois, les avants locaux, manquant de tranchant, se montraient aussi maladroits que leurs hôtes. Ce premier tiers se terminait sous un avantage caennais, plus réaliste, en conséquence logique, restant tout de même sous la menace des réactions de Grenoblois animateurs premiers du jeu.

Le deuxième tiers reprenait à peine quand Romain Carry (Grenoble) fut pris en faute par Mademoiselle l'arbitre (21'09). Les Léopards voulaient profiter de l'aubaine pour "breaker" la marque. Impatients, ils manquaient leurs passes. Rami Koivisto contrait et interceptait la rondelle par deux fois. Ces deux fois, il jouait un deux contre un avec Benjamin Agnel. Ces deux fois, l'ailier échouait dans l'égalisation (23ème). Laquelle des deux équipes allait regretter de n'avoir pas su saisir sa chance ? On pensait d'abord aux Grenoblois quand ils manquaient leur second jeu de puissance de la partie (26'54). Puis, à la mi-match, on pensa aux coéquipiers de Jean-Christophe Filippin, quand, enfin, le disque maudit rentrait dans la cage, de fort belle façon. Un lancer dans l'axe de Stéphane Gachet de la bleue, était adroitement dévié par Alexis Boccard. Une égalisation amplement méritée inscrite par l'altruiste ligne des ex-Lyonnais, amplifiant la déception de voir la disparition sabotée par incompétence des Lions de Lyon (1-1 à 29'18). Les joueurs de Dimitri Fokine obtenaient somme toute une parité à la marque qui n'était pas usurpée tant cette période avait été à leur avantage. Néanmoins, leur assise n'était pas au mieux et il leur fallait quelque fois compter sur les bévues adverses pour que les leurs ne coûtent pas au tableau de marque. Finalement, les deux équipes retournaient aux vestiaires avec ce score ad hoc. Laquelle des deux se montrerait la plus inusable moralement pour l'emporter ?

Nous n'avons pas du attendre bien longtemps pour savoir. En effet, très tôt après la reprise du jeu, Sami Wikström, laissé libre par une défense non concentrée, pouvait lancer à mi-distance. Son tir, à ras la glace, trompait un Patrick Rolland manquant de concentration sur le coup (2-1 à 42'04). Les Brûleurs de loups étaient K.O. Les Normands allaient aisément en profiter cinquante quatre secondes plus tard. Stéphane Balmat interceptait le palet en zone neutre. L'arrière lançait, à l'opposé, Bertrand Pousse sur le côté droit le long de la bande. Ce dernier se retrouvait rapidement seul face au portier de l'équipe de France. Totalement désaxé, le palet sur le revers, l'attaquant caennais vit le gardien s'abaisser. Alors, il choisit de lever le caoutchouc au dessus de l'épaule gauche du cerbère, trouvant magnifiquement ainsi la lucarne du but (3-1 à 42'58). La cassure était faite en quelques secondes et les Grenoblois, à quelques exceptions, ne s'en remettront pas. Dimitri Fokine, demanda un temps mort, un peu tôt d'après certains pour gérer une fin de match qui pourrait être serrée (45'26) et trop tard d'après d'autres pour remettre ses joueurs sur les rails de la conquête après les deux buts concédés. Cette pause ne changera rien aux affaires des coéquipiers du capitaine intérimaire Patrice Fleutot. Pourtant, ils auraient pu revenir à la marque à deux reprises. La première, quand Rami Koivisto se présente en breakaway totalement seul devant Rémi Caillou pour lancer... à côté des cages !  La seconde, quand Benjamin Agnel adresse une superbe passe de la droite, sur un deux contre un, à ce même Rami Koivisto qui, sans opposition, loupe lamentablement le puck ! Ce dernier tiers s'avérait bien triste sur le plan du jeu entre des Caennais s'efforçant de défendre et des Grenoblois devenus incapables d'effectuer une relance, car leurs passes n'aboutissaient jamais. Dans ce contexte, la victoire revenait aux Léopards, finalement plus fort mentalement et mieux organisés collectivement.

Le match n'aura pas été d'un grand niveau, surtout pendant le troisième tiers où seul le but de Bertrand Pousse révéla les qualités techniques des acteurs de cette rencontre. Même si le jeu du premier tiers aura été assez lent, la vitesse du deuxième s'améliorant, le match, dans ces périodes, ne manqua pas d'intérêt. Les Caennais, à défaut de maîtriser leur adversaire, ont su gérer une situation favorable puisqu'ils n'ont jamais été mené à la marque. On aura remarqué la bonne prestation d'Olivier Vandecandelaere, le sang-froid et la résistance de la défense caennaise ainsi que l'abattage de Benjamin Galmiche et Nicolas Leroy. La disponibilité de Brice Chauvel, l'animation et le jeu juste de Jouni Lahtinen enfin il faut souligner l'opportunisme de Sami Wikström. Du coté de Grenoble, des progrès sensibles sont à signaler dans l'offensive par rapport à leur dernier match contre Amiens. Néanmoins, leur jeu collectif n'est toujours pas au point. Les individualités remarquées sont Nemo Nokkosmäki qui fut le plus régulier avec Stéphane Gachet. Devant, on aura apprécié la révolte de Benjamin Agnel pendant le troisième tiers et la performance de l'ensemble du trio Bonnard-Guillemard-Fleutot lors des deux premières périodes. L'arbitrage, lui a été moyen parce que les joueurs ont été honnête. Dans le cas contraire, il aurait été dépassé.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Caen - Grenoble 3-1 (1-0, 0-1, 2-0).

1100 spectateurs.

Pénalités : Caen 4' (2', 2', 0'), Grenoble 2' (0', 2', 0').

Évolution du score :

1-0 à 03'59" : Wikström assisté de Lahtinen.

1-1 à 29'18" : Boccard assisté de Gachet.

2-1 à 42'04" : Wikström assisté de Lahtinen et Maatta.

3-1 à 42'58" : B. Pousse assisté de Balmat.

Caen :

Gardiens : Rémi Caillou, Samuel Mainot.

Défenseurs : Jean-Christophe Filippin - Ari Lehmusvuori ; Jean-Marc Soghomonian - Stéphane Balmat ; Jarmo Kuusisto - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Tuomo Maatta - Mertsi Raitanen - Brice Chauvel ; Nicolas Leroy - Bertrand Pousse - Benjamin Galmiche ; Jouni Lahtinen - Sami Wikström.

Grenoble :

Gardiens : Patrick Rolland, Arnaud Goetz.

Défenseurs : Nemo Nokkosmäki - Rolland Fougère ; Stéphane Gachet - Christopher Lepers ; Jean-François Bonnard - Simon Bachelet.

Attaquants : Benjamin Agnel - Rami Koivisto - Xavier de Murcia ; Alexis Boccard - Franck Guillemard - Patrice Fleutot ; Romain Carry - Laurent Deschaumes - Marc Billieras.

 

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