Mulhouse - Epinal (4 novembre 2000)
Match comptant pour la neuvième journée de la poule nord du Championnat de France de division 1.
Les Dauphins, tout comme les Scorpions allaient jouer leur troisième match en une semaine. Leur périple s'arrêtait à Mulhouse en cette fin d'après-midi pluvieuse. Jamais les Spinaliens n'ont réussi à repartir avec le moindre point face aux Scorpions. On se demandait encore s'ils y arriveraient. Une bonne centaine de supporters s'étaient déplacés dans le Haut-Rhin. Certains croyaient encore à un exploit, d'autres déjà blasés par les lourds revers passés ne se faisaient guère d'illusions.
Pourtant lorsque la partie débute, le jeu va s'équilibrer de belle manière. Très vite les Spinaliens vont se retrouver en supériorité à 4-3, et imposer leur jeu de puissance à des Mulhousiens asphyxiés par le collectif vosgien. Comblés, les supporters vosgiens assistent à un premier tiers de rêve offrant une superbe résistance à des Scorpions incapables de sortir de leur zone ou dans de rares occasions où Bock s'impose avec brio. Les Dauphins dominent même par moment même si les espaces laissés par l'adversaire ne sont pas légion. Malheureusement, Neckar est aussi en grande forme et la pluie de tirs qu'il verra arriver ne le fera pas craquer. Le tiers s'achève sur un 0-0 prometteur. On se dit alors qu'enfin les Alsaciens ont trouvé un adversaire à leur taille. Et qu'ils pourraient peut-être craquer.
La démonstration spinalienne continue dès le deuxième tiers. Les Mulhousiens peu habitués à produire du jeu vont alors se recroqueviller et rejouer comme à l'heure habitude le contre. On voit alors que des espaces s'ouvrent de chaque côté. Mais progressivement, les Alsaciens prennent l'ascendant et rééquilibrent la rencontre.
Sur un tir alsacien, ils sont même prêts d'ouvrir le score. Bock allongé le long de sa ligne récupère superbement le palet avant l'échéance fatale. Le public alsacien croit au but et acclame déjà ses joueurs, mais il n'est pas rentré. Stressant donc pour les leaders du championnat. Déjà accrochés par Dijon, Epinal réalisait une première demi-heure parfaite !
Seulement voilà, à la onzième minute du deuxième tiers, un Alsacien shoote au dessus du but de Bock et explose le plexi qui se trouve derrière lui ! Il vole en éclat sur la glace, la rencontre ne peut pas continuer.
Les joueurs rentrent alors aux vestiaires, pendant que les techniciens locaux s'ingénient à coups de balai, marteau, et planches afin de reboucher le trou béant. L'arbitre, afin de ne pas prolonger trop longtemps la rencontre, décide de faire jouer la fin du tiers et d'enchaîner sans pause ni surfaçage sur la fin du match.
Lorsque la rencontre reprend, les Scorpions démarrent sur les chapeaux de roue mais la tension du match s'était estompée. Une toute autre rencontre débutait. Et Pommier d'un coup de crosse haute, rabat le palet dans la cage de Bock, et ouvre le score. L'arbitre ne valide pas le but alors que toute la patinoire exulte. Mais, comble du hockey encore une fois, il revient sur sa décision et accorde ce but incroyable ! Les Dauphins sont déstabilisés, Bock aussi. Ils encaissent deux autres buts dans les 30 secondes qui suivent. La minute suivante, les Alsaciens assommeront la rencontre par un quatrième but. C'était fini.
Le match dissout, l'engagement n'y était plus. Le troisième tiers verra l'avènement des locaux par un cinquième but. Des buts qui libéreront un public tendu par un début de match laborieux de leurs couleurs.
5-0, score final. On ne méritait vraiment pas ça. Les Dauphins secoués par cette ouverture du score chaotique ont eu un vide de deux minutes qui leur coûte le match. Pourtant, ils avaient le potentiel de les secouer pour une fois et sans un énorme Neckar, ils n'auraient pas vu le jour. Mais, cet enchaînement d'événements alliés à une redoutable efficacité alsacienne auront eu raison des espoirs vosgiens. Chapeau Neckar, chapeau aux Dauphins aussi.
Compte-rendu signé Frédéric Lalevée