Rouen - Angers (21 novembre 2000)

 

Match comptant pour la seizième journée du Championnat de France Elite.

Dans l'arène complète du centre Duchesne, les Dragons, sur leur lancée d'Amiens, ont estourbi une équipe d'Angers qui n'a pas su hisser son niveau de jeu à la hauteur de ses grandes aspirations. Nous voulons bien admettre que l'absence de la bête noire des rouennais au match aller, Julien Pihant, soit un inconvénient pour cette équipe d'Angers. Cependant, même conjuguée avec la blessure de Dubé survenue à moins de dix secondes de jeu, elle n'explique pas le faible rendement de tout le contingent de Derek Haas. Cette cuisante débâcle des Ducs d'Angers confirme deux évidences. La première, les revers des hockeyeurs angevins ne leur permettent plus de légitimement ambitionner une coupe Magnus. La seconde est tout le contraire pour les Normands qui ne remportent pas consécutivement, par hasard et aussi royalement, deux rencontres difficiles.

Les locaux abordèrent la rencontre tambour battant. Si bien que pour résister Francis Couturier commettait une obstruction (0'39). Sur cet avantage numérique, Dominic Rheaume était le premier à dégainer sa crosse. Toutefois, Sylvain Rodrigue faisait déjà un arrêt décisif (1'09). Puis, c'était au tour d'Heikki Riihijarvi d'essayer, en vain, d'ouvrir le score avant que l'arrière des Ducs ne sorte de la prison.(1'49). Les Dragons dominaient totalement ce début de rencontre profitant d'une certaine désorganisation angevine à la suite de la sortie définitive de Dubé blessé au coude (0'06). Leurs occasions était franches et limpides. Patrick Genest se retrouvait en échappée face au gardien. Ce dernier paradait efficacement l'action du TGV Rouennais (2'29). Plus tard, Daniel Carlsson exécutait un slap encore détourné par le gardien adverse (3'41). Ensuite, c'était Simon Lacroix qui orchestrait un très bon jeu entre deux arrières, libérant le palet dans le slot pour... âme qui vive car personne ne s'y trouvait (6'24). Quelques secondes plus loin, Heikki Riihijarvi retentait sa chance de façon très sérieuse. Néanmoins, Sylvain Rodrigue, époustouflant, gardait sa cage inviolée (6'46) La tornade Normande s'était passée sans dommage pour les visiteurs. Le jeu devenait un peu plus calme car la défensive des joueurs du Maine et Loire maîtrisait des Dragons recherchant leur second souffle, à l'image d'un bon bouchon de Francis Couturier sur Dominic Rheaume parti en un contre un (9'07). Dominic Rheaume, justement, qui voyait, subséquemment, passer son envoi à coté de son objectif alors qu'il était bien placé (11'55). Profitant de ce petit relâchement de l'emprise Rouennaise, les Ducs allaient avoir leur première occasion de la partie. C'était Alain Vogin qui s'en distinguait. Phil Groeneveld se saisissait bien de la rondelle, envoyée par le nouveau tricolore, et ce, malgré sa faible occupation (13'28). Le capitaine d'Angers montrait la voie à suivre. Celui qui suivit maladroitement sa route fût François Ferrari. Imprécis, son tir n'était pas cadré (14'43). Les Angevins reprenaient un peu de poil sur le dragon mais ils se laissèrent surprendre par un Dominic Rheaume toujours dans les bons coups. Malheureusement pour le Canadien, le portier "rouge" était l'auteur d'une splendide dérivation (14'56). Comme le péché mignon des Ducs, la rudesse indisciplinée de Martineau, était de retour, ils se retrouvaient avec lui sur le banc de la tôle (15'01). Deux fois, les Angevins auraient pu encaisser si Sylvain Rodrigue n'aurait tenu magnifiquement la baraque devant Simon Lacroix (15'39) et Eric Doucet (16'59). Après, les visiteurs relançaient si approximativement que Thomas Bussat fut tout étonné de récupérer la rondelle en haut de l'enclave. Sa surprise fut trop grande pour qu'il puisse ajuster correctement sa visée (17'56). Jouant toujours à la limite des bonnes manières, les invités étaient de nouveau sanctionnés. C'était encore Sylvain Rodrigue qui se montraient en évidence face à Simon Lacroix avant que l'arbitre sanctionne Alain Vogin, accordant ainsi, un double avantage numérique au Rouennais (18'59). Celui-ci fut très court car les Dragons allaient écoper à leur tour d'une pénalité mineure (19'06). Néanmoins, ils restaient à quatre contre trois. Une fois installés, Juha Jokiharju, centré à la bleue, donnait le caoutchouc à droite. Heikki Riihijarvi, au slap, reprenait le disque instantanément pour le diriger dans la lucarne gauche (1-0 à 19'33). Enfin, les Dragons trouvaient la récompense, en fin de période, de leur complète domination sur ce premier tiers.

A la première pause, Derek Haas avait dû bien réorganiser son équipe. Mais c'était sans compter avec Martineau, dit "Pat les gros poings". Avec des gros poings peut-être, mais avec une petite tête sûrement, puisque le Canadien se faisait réprimander bêtement par l'arbitre (21'10). Même si les Normands n'en profiteront pas, en dépit d'une bonne chance de Simon Lacroix, sans réussite ce soir (22'25). C'est compliquer inutilement la tâche des Ducs, s'ils doivent s'épuiser davantage afin de tuer des prisons stupides (23'10). Ce power-play permit au Dragons de reprendre un rythme de conquérant. Enfin, c'est surtout Juha Jokiharju qui prenait le rythme et le palet dans son territoire. Il passait en zone neutre et accélérait intensément son patinage pour franchir la bleue laissant un adversaire sur place et en débordant un autre sur la droite. Fulgurant ! Il apercevait l'arrivée d'Eric Doucet devant la cage. Le Finlandais lui adressait une longue passe millimétrée et dosée à souhait, afin que le Canadien, esseulé, puisse reprendre le palet d'emblée sans contrôle, pour inscrire le deuxième but de la partie. Quel préparation de but le Suomi venait-il de réaliser ! (2-0 à 24'47). Quelques minutes plus tard, les Ducs manquaient un deux contre un fort mal joué par Sébastien Oprandi (26'31). Ils le regretteraient car l'action suivante, sur une belle combinaison entre Eric Doucet et Simon Lacroix, vit Juha Jokiharju compléter, d'une brillante feinte devant le cerbère, l'excellente passe de l'ailier franco-canadien (3-0 à 28'01). Encore une fois, en trente minutes les Dragons avaient terrassé leur concurrent. Si Eerikki Koivu tentait l'impossible (29'30), avant une tentative de Franck Pajonkowski (29'40), les Angevins avaient dors et déjà perdu comme ils l'avouèrent maintenant. Ceux-ci, bénéficiant de 3'52'' de supériorité ne parvenaient pas à simplement porter le danger devant Phil Groeneveld. Alors, quand au sortir de ces infériorités Rouennaises, Juha Jokiharju rentre en offensive et exécute un long tir frappé à ras la glace pour marquer son second but et le quatrième de son équipe ce n'était plus une défaite, c'était une déconfiture (4-0 à 34'25). Perdu pour perdu, les visiteurs allaient lancer quelques hallebardes par l'intermédiaire de Toni Kaukiainen remarquablement stoppé par Phil Groeneveld (34'41) ou par l'intermédiaire de Juha Jokinen (35'19) et d'Alain Vogin, lui, en breakaway, désemparé devant le talent du gardien, renonçait à frapper au but (38'20). Pendant ce temps Patrick Genest (34'49), ou Stephen Dugas (39'00) pour terminer cette période, auraient pu corser l'addition si Sylvain Rodrigue ne s'était pas interposé avec brio.

Le dernier tiers devait se jouer que pour la forme. Guy Fournier faisait jouer d'entrée ses juniors. Les Normands annihilaient une nouvelle pénalité sans escarmouches angevines. Christophe Burnet, le second gardien, jouait un peu plus tard à la place de Phil Groeneveld, blanchi ce soir pour la première fois de la campagne (46'13). Après quelques occasions de part et d'autre. Toni Kaukiainen (48'20), Simon Lacroix (48'34) et Daniel Carlsson (49'20). Guillaume Besse, sur un jeu de puissance, était magnifiquement empêché par une mitaine de maître Rodrigue (51'08). C'est un peu plus tard, sur un nouveau power-play installé que Juha Jokiharju de la droite, passait à Simon Lacroix au milieu du slot. Outch ! L'ailier prenait deux défenseurs sur le dos, mais altruiste et pugnace, il pouvait libérer la rondelle sur sa gauche. Eric Doucet la reprenait et bougeait les filets d'un Sylvain Rodrigue abattu devant une telle déroute (5-0 à 55'07). Au passage, saluons les cinq points alloués à la fiche de Juha Jokiharju sur ce seul match, ainsi que la présence sur la glace de Simon Lacroix lors des cinq buts Normands et le ratio de +3 d'Eric Doucet. Bref, félicitons le rendement du premier trio rouennais. Ensuite, les Ducs ne parvenaient pas à sauver leur honneur sur une dernière opportunité de Juha Jokinen (56'54), ni même sur leur ultime supériorité (57'03). Les laborieux Ducs, affectés moralement, retournaient au vestiaire, assommés par de valeureux Dragons qui décidément, cherchent en Elite, un adversaire à la mesure de leur talent. A qui le tour ?

Compte-rendu signé Thierry Frechon

En savoir plus ? Les réactions d'après match et des photos : http://www.7emedragon.com

 

Rouen - Angers 5-0 (1-0, 3-0, 1-0).

Arbitres : M. Durand assisté de MM. Leszko et Hauchart.

Pénalités : Rouen 14'(4', 6', 4'), Angers 18' (10', 4', 4').

Évolution du score :

1-0 à 19'33'' : Riihijarvi (sup.num.) assisté de Ruokonen et Jokiharju.

2-0 à 24'47" : Doucet assisté de Jokiharju.

3-0 à 28'01" : Jokiharju assisté de Lacroix et Doucet.

4-0 à 34'25'' : Jokiharju assisté de Ruokonen.

5-0 à 55'07'' : Doucet (sup.num.) assisté de Lacroix et Jokiharju.

 

Rouen :

Gardiens : Phil Groeneveld, Christophe Burnet.

Défenseurs : Heikki Riihijarvi - Mikka Ruokonen ; Allan Carriou - Baptiste Amar ; Daniel Carlsson.

Attaquants : Simon Lacroix - Juha Jokiharju - Eric Doucet ; Patrick Genest - Dominic Rhéaume - Guillaume Besse ; Stephen Dugas - Franck Pajonkowski - Thomas Bussat. 

Angers :

Gardiens : Sylvain Rodrigue, Yann Mevel.

Défenseurs : Francis Couturier - Benoît Pourtanel ; Eerikki Koivu - Jani Ojala ; Thomas Ouillade.

Attaquants : Roger Dubé - Alain Vogin - Juha Jokinen ; François Ferrari - Patrick Martineau - Toni Kaukiainen ; Jérôme Veret - Sébastien Oprandi - Christian Elian.

 

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