Rouen - Chamonix (4 décembre 1999)

 

Match comptant pour la vingtième journée du Championnat de France Elite.

Dès le début de la partie, nous pouvons voir des Rouennais mordants (Pajonkowski à 0'24) face à des Chamoniards qui, malgré les absences de Fabrice Lhenry et Stéphane Arcangeloni ne fermaient pas le jeu. Une première pénalité des visiteurs donne à Franck Pajonkowski une bonne chance bien déviée par le jeune gardien Damien Laurent (2'19). Toujours sur cette supériorité, Nemo Nokkosmäki envoi à Eric Pinard qui, en zone neutre passe un premier défenseur. Rentré en territoire offensif, il slalome entre deux autres et se retrouve seul face au gardien, l'ailier, de près, place le palet en haut à droite et ouvre le score. Un sacré numéro du Franco-Canadien ! Ce sera le premier de ses quatre buts de la soirée (1-0 à 3'24). Premier avantage numérique et premier but. Un scénario idéal pour les Rouennais. Mais il se poursuivait plutôt à l'avantage des Huskies. Sur une relance normande contrée par l'arbitre, Pavol Zubek récupérait le puck à la bleue et l'envoyait pour Thomas David qui, lancé plein centre dans la zone offensive, le contrôlait, et tirait instantanément pour égaliser. Superbe ! (1-1 à 4'07). On se dit alors que les Chamoniards avaient fait le plus dur. C'était sans compter sur le grand Franck Pajonkowski. Antti Boman ressortait la rondelle pour Patrick Genest qui, une chaloupe plus tard, libérait le fameux n°20. Ce dernier, en entrant dans le cercle d'engagement gauche lève haut son bâton et score à ras la glace (2-1 à 4'36). Le match s'annonçait spectaculaire. Un but toutes les vingt-neuf secondes ! Mais, Cyril Trabichet (4'56), Thomas Bussat (5'42), Guillaume Besse (7'19), Eric Pinard (7'32), Antti Boman (9'26), Bruno Maynard (12'11) et surtout Eric Durand sur un deux contre un (15'29) ne permettaient pas la poursuite de cette moyenne. La faute, le plus souvent, aux deux gardiens qui se tiraient d'affaires sur chacune de ces alertes. Enfin, pour Damien Laurent, jusqu'à ce que Eric Pinard, seul, ne le fusille, de prés, à gauche, d'une reprise immédiate suite à une excellente passe de Patrick Caron, après un bon travail de Guillaume Besse (3-1 à 16'35). Aussitôt la remise en jeu, les Dragons asphyxiaient les Huskies. Et, sur l'action confuse tout prêt de la cage des Alpins qui s'en suivait, Eric Pinard (dans la zone du gardien ?), pouvait pousser le caoutchouc dans le but vide (4-1 à 16'49). On en était maintenant à un but toutes les quatorze secondes ! Là, les visiteurs marquaient le coup. Au point, qu'en fin de période, ils ne purent mettre à leur profit une supériorité. Pire, les Rouennais à quatre contre cinq se montraient les plus dangereux par Eric Pinard (19'06). Revenus à cinq contre cinq, Franck Pajonkowski manquait un deux contre un (19'36).

Le deuxième tiers débutait sur une nouvelle supériorité chamoniarde puisque Patrick Genest avait été sanctionné à dix secondes de la fin de la première période. Les Huskies se devaient de réagir présentement. Mais sans Alain Beaule qui, sans doute blessé, devait laisser sa place au jeune Etienne Croz. Pourtant, c'est Patrick Caron qui, sans réussite, devait se mettre en évidence (20'28) ! Ce n'était que partie remise car, à quatre contre quatre, il pouvait marquer, moins de trois minutes plus tard, bien aidé par Guillaume Besse (5-1 à 22'59). Des lors, il n'y avait plus de match. Et nonobstant plusieurs avantages numériques attribués aux joueurs de Marc Djelloul, sur lesquelles, Petro Koivunen (23'50) et Bruno Maynard (24'41) se montraient menaçants, les Dragons restaient les maîtres de la glace. Maintenant, la partie dans la poche, les Jaunes et Noirs, voulaient se faire plaisir et essayer de marquer chacun leur but. Abandonnant ses tâches défensives sur une pénalité différée, c'est ce que réussit Steven Woodburn à la faveur d'un tir de loin (6-1 à 26'58). Plus tard, Jean-Marc Soghomonian, en double supériorité, ne réussissait pas à tromper la vigilance de Phil Groeneveld (28'21). Les joueurs locaux eurent trois nouvelles opportunités de marquer d'abord par Eric Pinard (29'39), ensuite par Guillaume Besse (30'28) et enfin par Eric Pinard, insatiable hier soir (38'21).

Pendant le troisième tiers, il n'y eut qu'une équipe sur la glace. Les Dragons enfilèrent donc les buts pour la plus grande joie du public. D'abord, c'est Patrick Genest très excentré à gauche qui plaçait le palet dans les filets libres de toute opposition (7-1 à 43'09). Kent Fordal "réduisait" la marque sur un slap instantané de la droite, suivant une remise en jeu en zone offensive gagnée par Petro Koivunen qui trompait Phil Groeneveld masqué (7-2 à 43'54). Illico, Thomas Bussat, loin de la gauche, sur un lancer pur, nettoyait la lucarne opposée. Quelle lunette ! (8-2 à 44'03). Le record passait maintenant à un but toutes les neuf secondes ! Pinard rajoutait un but à son compteur personnel (9-2 à 48'59). L'arbitre sifflait un penalty. C'était l'idéal pour le spectacle. Petri Tuomisto partait sur la droite, stoppait net devant la zone et logeait le puck, du revers, dans le haut des filets (10-2 à 53'37). Dans les gradins, on pensait qu'il fallait faire mieux que Reims mardi soir face au même adversaire démuni. Ce fut fait par l'intermédiaire de Guillaume Besse (11-2 à 55'26). L'arbitre gâchait la fête. Il hachait la fin de match. En 1'42 de jeu effectif, il attribuait douze minutes de pénalités aux joueurs ! Ridicule, vu l'ampleur du score et la gravité nulle de ces éventuelles fautes. En plus des réalisations rouennaises, pendant cette dernière période, il y eut, en faveur des locaux, neuf occasions nettes dont plusieurs break et une barre d'Allan Carriou (51'18).

Chamonix, c'est Chamonix. Avec ou sans Fabrice Lhenry, ils pratiquent toujours de la même manière : avec rapidité et technicité. Mais ce soir ils n'ont pas été assez rigoureux face à des Rouennais remontés et volontaires. Damien Laurent nous a montré des arrêts de grandes qualités. Plusieurs échappées rouennaises ont été endiguées uniquement par le talent du jeune gardien. Mis à part le sixième but rouennais (Steven Woodburn), il n'est jamais l'unique responsable des buts encaissés. Il a manqué de soutien de la part de ses défenseurs et de solidarité de la part des avants toujours plus prompts à partir devant plutôt que de "s'abaisser" aux tâches défensives. Il est difficile de dégager les meilleurs Chamoniards, néanmoins Eric Durand, Kent Fordal, Cyril Trabichet et Petro Koivunen auront été les plus présents. A un degré moindre, on notera Pavol Zubek, Thomas David et Jérôme Veret.

Cependant, les Dragons étaient indéniablement plus forts. Revanchards, sans doute, de la sévère défaite subie au pied du Mont-Blanc. Ils ont tous été agressifs dès le départ, ce qui leur a permis de bien débuter la rencontre. Il faut noter trois choses. La prouesse collective de la nouvelle deuxième ligne présente sur cinq buts. Et deux performances individuelles. Celle d'Eric Pinard, cinq points pour quatre buts, dont deux en supériorité, une assistance et un ratio de +3. Ainsi que celle de Nemo Nokkosmäki qui, en plus de bonnes statistiques (deux assistances et un ratio de +4), était partout hier soir. Devant, derrière, à droite, à gauche. Il a dominé la partie grâce à une aisance naturelle phénoménale. Il faudra, aux Dragons, confirmer ce résultat dès mercredi à Reims face à des Flammes bleues remontées après le hold-up rouennais d'il y a trois semaines.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Chamonix 11-2 (4-1, 2-0, 5-1)

Arbitres : M. Mendlowictz assisté de MM. Magnier et Moine.

Pénalités : Rouen 32', Chamonix 16'.

Évolution du score :

1-0 à 03'24" : Pinard assisté de Nokkosmäki

1-1 à 04'07" : T. David assisté de Zubek

2-1 à 04'36" : Pajonkowski assisté de Genest et Boman

3-1 à 16'35" : Pinard assisté de Caron et Besse

4-1 à 16'49" : Pinard assisté de Besse et Caron

5-1 à 22'59" : Caron assisté de Genest et Nokkosmäki

6-1 à 26'58" : Woodburn assisté de Bussat et Agnel

7-1 à 43'09" : Genest

7-2 à 43'54" : Fordal assisté de Koïvunen

8-2 à 44'07" : Bussat assisté de Patard et Woodburn

9-2 à 48'59" : Pinard assisté d'Agnel et Pajonkowski

10-2 à 53'37" : Tuomisto

11-2 à 55'26" : Besse assisté de Caron et Pinard

 

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