Caen - Rouen (14 mars 2000 à Boulogne-Billancourt)

 

Finale de la Coupe de France 2000.

C'est à un derby normand qu'aboutit cette première édition de la Coupe de France depuis six ans. Des colonies de supporters des deux camps ont fait le déplacement jusqu'à Boulogne-Billancourt, théâtre de cette finale. Les Caennais y voient une occasion de sortir de l'ombre de leur encombrant voisin, mais aussi de décrocher une place européenne. Dans les buts des Dragons, on retrouve encore le deuxième gardien, le jeune Italien Stefano Antinori, qui a eu l'occasion de se retrouver titulaire pour l'intégralité de cette compétition.

Affamés pour leur première grande finale, les Léopards mordaient dans le match et Mikkonen décalait Lahtinen pour le premier but après une petite minute de jeu. Rouen ne profitait pas d'une pénalité de Filippin pour réagir, et c'est au contraire Caen qui doublait la mise en jeu de puissance, alors que Caron était en prison, quand Jason Melong prenait un rebond de Jimmy Provencher. Puis Rodolphe Garnier se joignait à l'euphorie générale en reprenant un centre en retrait de Lahtinen qui avait débordé la défense. 3-0 en neuf minutes de jeu, Rouen subissait un sévère retour de flamme.

Après avoir fait parler la poudre, les Caennais prouvaient la solidité de leur défense, notamment en infériorité numérique. Virenius faisait des merveilles dans la cage, et ses coéquipiers appliquaient un pressing constant. Il ne fait en effet pas bon laisser le moindre espace aux expérimentés attaquants rouennais. Ainsi, peu après la mi-match, Nokkosmäki trouvait Doucet par une passe de quarante mètres et le Canadien ne se faisait pas prier pour réduire le score. Mais Virenius tenait toujours bon et Provencher et Rautio prouvaient que Caen pouvait rester dangereux.

Antinori avait ainsi sa part de travail, et c'était l'occasion pour lui de présenter un bien meilleur visage qu'en début de match, sur un slap d'Ollila en jeu de puissance puis sur une tentative de Mikkonen. Mais Rouen se retrouvait en double supériorité à dix minutes de la fin et lançait alors l'offensive de la dernière chance, cherchant la déviation ou le rebond décisifs. Mais, pendant ces deux minutes d'apnée, Virenius résistait à tout. Malgré la domination rouennaise, Lahtinen plaçait un premier contre, et une pénalité de Pajonkowski mettait un terme au match : durant la supériorité, le capitaine Jean-Christophe Filippin envoyait un missile de la bleue dans les filets rouennais et offrait la Coupe de France à Caen.

Commentaires d'après-match :

Heikki Leime (entraîneur de Caen, en photo) : "Je suis fier de mon équipe. Je n'ai rien eu à faire. On a beaucoup travaillé ces temps derniers, Ils ont tout appliqué. On a vraiment commencé de manière idéale. Rouen était nerveux, nous aussi. Mais l'ambiance qui règne dans notre équipe nous a aidé à supporter cette pression. Perdre un match, ce n'était pas la fin du monde, non ? Ensuite on a résisté aux provocations. J'ai dit aux garçons qu'il était plus important de gagner le match que des bagarres. [...] Non, nous n'avons pas défilé sur les Champs-Élysées. Pour le titre peut-être ? On espère aller plus loin. Pour quelques heures encore on vit dans la continuité de cette victoire. Demain sera un autre jour, il faudra penser aux play-offs. Ce serait fou d'aller au bout. Ah oui, ce serait fou..."

Bertrand Pousse (Caen) : "Au départ, cette coupe semblait un peu abstraite, surtout vu les éditions auxquelles on a eu droit jusqu'ici. C'était quelque chose qui n'était, en tout cas, pas prioritaire par rapport au championnat. Mais c'est vrai qu'au fil des matches, on a vu l'importance que ça avait par rapport au club. Les journaux en parlaient de plus en plus, comparant ça un peu au foot. Pour notre président, l'importance était, je pense, liée aux enjeux financiers, aux sponsors, à la mairie et à la place européenne. En plus, contre Rouen, il y a quand même une histoire de derby ! Du coup, tout le monde a senti que, pour le club, ça prenait une place vachement importante."

Rodolphe Garnier (Caen) : "Si cette coupe n'est pas suivie et que la prochaine a lieu dans six ans, ce sera un coup d'épée dans l'eau. Il faut vraiment que cela devienne quelque chose de certain, que chaque saison il y ait une coupe de France, qu'on l'élargisse aux divisions inférieures comme au foot. À Caen, la coupe a intéressé du monde parce qu'il y a une culture football. Il faut se servir de ça pour faire venir les médias."

Guy Fournier (entraîneur de Rouen) : "J'ai trouvé cette coupe intéressante, et je vous avoue honnêtement que c'est le premier match que j'ai trouvé le plus intéressant ! Quand on s'est déplacé à Épinal, le public était heureux de voir son équipe se mesurer à une équipe d'élite. J'ai pu discuter avec des gens et avec les joueurs qui ont pu voir où ils se situaient par rapport au hockey français. C'était utile. Naturellement nous avons perdu en finale, mais nous avons fait un bon parcours. Nous sommes évidemment déçus, mais Caen a une bonne équipe et a largement mérité sa victoire ce soir."

Stefano Antinori (gardien de Rouen) : "Pour moi, ce n'était pas facile de jouer devant autant de monde, même si je me suis pris au jeu. Après le premier but de Caen, la pression est encore montée d'un cran. C'est vrai que je n'ai pas joué beaucoup de matches mais j'ai eu aussi de l'expérience avec les juniors."

 

Caen - Rouen 4-1 (3-0, 0-1, 1-0)
Mardi 14 mars 2000 à Boulogne-Billancourt. 2200 spectateurs.
Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Bataillie et Bliek.
Pénalités : Caen 16 (8', 4', 4'), Rouen 16 (8', 6', 4').

Évolution du score :
1-0 à 00'59" : Lahtinen assisté de Mikkonen
2-0 à 05'29" : Melong assisté de Provencher (sup. num.)
3-0 à 08'57" : Garnier assisté de Lahtinen et Filippin
3-1 à 32'53" : Doucet assisté de Boman
4-1 à 54'16" : Filippin assisté de Lahtinen (sup. num.)

 

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