Épinal - Mulhouse (18 mars 2000)

 

Match comptant pour la onzième journée de la poule finale du championnat de France de Nationale 1.

La concurrence de la coupe de France de basket, entre l'ASGE et Le Mans, à quelques encablures de là, n'a nullement nui à la fréquentation de Poissompré. La patinoire affichait complet pour le quatrième rendez-vous entre Spinaliens et Mulhousiens (qui ont une infirmerie totalement vide depuis que Xavier Rénier, touché au poignet, a repris l'entraînement lundi). Aux points, l'avantage était alsacien, les hommes de Jan Reindl n'ayant pas encore réussi à faire entendre raison à ceux de Pascal Ryser. Et si les gradins étaient combles, c'était bien parce que quelque part, on souhaitait ardemment voir les Dauphins vaincre enfin le signe indien.

Toutefois, si les locaux posent les premières banderilles, par Papelier puis Haapasaari, tout ça dans la première minute, c'est sans dommage pour Neckar, le portier des Scorpions. S'attendant à être pris à la gorge, les Mulhousiens ne se formalisent pas d'une telle entrée en matière. D'autant qu'elle n'est pas suivie d'effet. En revanche, les visiteurs en supériorité numérique, font mouche dès leur deuxième tentative. Après celle, infructueuse, de Faith (3'10), c'est Vaillant qui trouve la faille en reprenant sans contrôle un service de Turcotte (3'17). On ne peut pas dire que cet avantage est immérité. Plus au point collectivement, verrouillant parfaitement leur zone, les Alsaciens laissent rarement l'initiative à leurs rivaux et Neckar passe un début de tiers plutôt tranquille. L'essentiel du danger est mulhousien, à croire que les Vosgiens nourrissent un complexe vis-à-vis de leur "voisin".

Toujours est-il que les Scorpions maîtrisent le match et il faut un grand Ranger pour que l'addition ne soit pas plus salée. Mais si le gardien spinalien se montre à son avantage devant Faith pour annuler une bévue de Carlstedt (7'21), à deux reprises face à Trebaticky (11'58), puis sur un breakaway de Flinck (14'45), il ne peut rien sur celui de Nicolas Boirin, qui retrouve progressivement la forme après sa longue blessure. Lancé par Pommier, il part dans le dos des défenseurs - une spécialité alsacienne - et n'a aucune peine à doubler la mise (16'31). 0-2 et toujours rien d'illogique là dedans. Mulhouse regagne donc le vestiaire en toute quiétude, malgré un ultime forcing spinalien, sur jeu de puissance.

Sans doute sermonnés au repos, les Dauphins sortent de leur torpeur en début de tiers médian. Mais avant cela, avant un break raté de Domin (23'41), Philippe Ranger s'était incliné une troisième fois, devant Marius Konstantinidis (21'07). Épinal, donc, malgré ce retard qui commence à être lourd, décide de se secouer, mais devant le filet mulhousien, il y a un certain Frantisek Neckar qui, sur les rares libertés que laissent ses défenseurs aux attaquants vosgiens, se montre intraitable. D'abord devant Ménessier (28'10), puis en se couchant devant les patins de Chassard (32'02). Les Alsaciens, eux, ont plus de réussite, et ils augmentent leur capital pour le deuxième repos par Patrick Turcotte qui embarque Ranger pour le quatrième but. La fin de période est un peu tendue, M. Bergamelli refuse un but à Anthony Maurice (39'02), et tout le monde est invité à aller se détendre les nerfs aux vestiaires.

La question qu'on se pose alors est de savoir si Épinal est capable de sauver l'honneur. On y croit quand une faute sur Chassard amène l'arbitre à accorder un tir de pénalité à Épinal. Las, chargé de la sentence, Mysicka trouve les bottes de Neckar (42'49). Et un malheur n'arrivant jamais seul, Ranger se fait complice bien involontaire de Trebaticky, pour le sixième but (46'26).

Ça sent la déroute côté vosgien. Mulhouse chambre, tout le monde s'énerve et les prisons tombent. Pierre, Guillemot, David et Boirin écopent chacun de 2'+10', mais cela ne refroidit pas les ardeurs alsaciennes, et Turcotte en ajoute un sixième (48'47). 6-0 pour les Scorpions, mais il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de rencontre, tout juste des empoignades (qui valent une pénalité de match à Domin). Mulhouse était nettement au-dessus du lot, Épinal loin de son meilleur niveau.

 

Commentaires d'après-match (dans La Liberté de l'Est)

Jan Reindl (entraîneur d'Épinal) : "Je crois que l'on fait un complexe face à cette équipe, car c'est tout de même la quatrième fois que les Mulhousiens nous battent cette saison. Ce qui me désole, c'est que nous n'avons pas fait un mauvais match, le score est tout de même sévère. Nous sommes aussi tombés sur un excellent gardien. La seule déception, ce sont les pénalités récoltées en fin de match."

Raphaël Marciano (capitaine d'Épinal) : "Il n'y a rien à dire sur le score car on a eu affaire à une équipe d'expérience qui nous a été supérieure dans le jeu, qui a été réaliste et qui s'est appuyée sur un bon gardien. Maintenant il nous faut deux points pour nous qualifier. Cette défaite ne remet rien en cause."

Pascal Ryser (entraîneur de Mulhouse) : "Nous avons fait un énorme match, surtout au niveau tactique. De plus, cette rencontre était très importante pour nous. Si nous avions perdu, nos chances pour les demi-finales auraient été compromises, au même titre qu'Épinal. On a mieux supporté la pression que nos adversaires et le troisième but leur a fait vraiment très mal. Je tiens aussi à remercier mes joueurs pour le travail effectué. Pour la première fois depuis octobre, j'ai pu aligner mon équipe type. Et cela s'est ressenti dans les rotations. J'avais beaucoup plus de solutions, ce qui est bien sûr très important en cette fin de saison."

Frantisek Neckar (gardien de Mulhouse) : "Nous avons connu un creux à Brest, mais aujourd'hui, nous avons les mêmes sensations qu'avant Briançon. [...] Comme moi, Mysicka est Tchèque. Je savais qu'il allait essayer de jouer de sa technique sur le tir de pénalité. Je me suis avancé. Quand il a levé la tête, il n'a pas su où tirer.

 

Épinal - Mulhouse 0-6 (0-2, 0-2, 0-2)

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de MM. Henry et Rouèche. 1300 spectateurs.

Pénalités : Épinal 64' (2', 4', 8'+10'+10'+10'+20'), Mulhouse 46' (4', 6'+10', 6'+10'+10').

Évolution du score :

0-1 à 03'17" : Vaillant assisté de Turcotte et Boirin

0-2 à 16'31" : Boirin assisté de Pommier

0-3 à 21'07" : Konstantinidis assisté de Faith

0-4 à 35'36" : Turcotte assisté de Flinck et Heintz

0-5 à 46'26" : Trebaticky assisté de Konstantinidis

0-6 à 48'47" : Turcotte assisté de Flinck et Trebaticky

 

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