Lyon - Caen (28 mars 2000)

 

Troisième match des quarts de finale du Championnat de France Élite.

Après deux défaites en Normandie (4-3 et 3-0), les Lions devaient absolument s'imposer dans leur patinoire pour pouvoir continuer cette série en trois matchs gagnants, alors que les Léopards avaient pour objectif d'en finir rapidement sans gaspiller trop de forces pour la suite. Conséquence d'un début de partie houleux samedi dernier, le capitaine lyonnais Stéphane Gachet était forfait (nez cassé), et Rodolphe Garnier était suspendu. Jason Melong était lui aussi absent côté caennais. 1900 personnes, dont quelques supporters normands, remplissaient les travées de Charlemagne. Mickaël Lundstrom, l'ancien coach de Reims et de l'Equipe de France, assistait Christer Eriksson sur le banc lyonnais.

Les Lyonnais démontrent dès le début du match des intentions offensives évidentes, pour emballer la partie. Ils jouent plus simplement que d'habitude, en plaçant le palet dans le fond de la zone caennaise, et en essayant ensuite de travailler derrière la cage. Balmat lance habilement Michou, qui échoue de peu devant Virenius, et Ostlund tente sa chance de la bleue. L'adresse n'est toujours pas au rendez-vous, mais ce jeu-là est déjà plus agréable à voir que les arabesques stériles des récentes sorties à domicile contre Angers et Viry. De leur côté, les Caennais se mettent doucement dans le rythme de la partie, à l'image de leur gardien finlandais, qui concède quelques rebonds. Les Lyonnais finissent par trouver la faille après 10'56" de jeu. Tchulkov récupère une passe de son compatriote Martchkov à la ligne bleue des Léopards, file vers le but, feinte Virenius, et glisse le palet derrière lui. La pression lyonnaise ne se relâche pas, mais les caennais haussent peu à peu leur niveau de jeu. Après deux belles occasions (tentatives de Bertrand Pousse et surtout de Leroy, qui manque l'immanquable, tout seul dans l'enclave), ils égalisent, sur un jeu de puissance. Provencher, qui fit des étincelles au sein de l'attaque lyonnaise il y a deux saisons, marque d'un lancer de la pointe, sur une passe de Paananen (14'57"). Même si les Normands vont souvent sur le banc des punitions, ce sont eux qui maîtrisent le match, progressivement, à l'image d'un Virenius de plus en plus sûr dans ses interventions. Il prouve son adresse dans le maniement de la crosse, puisque, sur une rondelle flippée au dessus de la mêlée, il adresse une passe parfaite au benjamin des Chauvel, Brice. Il se retrouve tout seul devant Podpuzko, qu'il bat sans coup férir (18'18" de jeu).

Au cours de la deuxième période, on retrouve des Lions toujours enthousiastes mais maladroits, et des Caennais solides, qui procèdent par contres. Aimonetto, S. Bachelet, Grand (un junior lyonnais qu'on a peu vu cette année) sont les plus inspirés côté lyonnais, mais sans réussite. Le jeu s'emballe après cinq minutes de jeu dans la seconde période (tentatives de S. Bachelet pour les Lions, puis de Lahtinen pour les Léopards, et parades extraordinaires des deux cerbères), et à la vingt-huitième minute, les Caennais se mettent définitivement à l'abri. Sur une supériorité numérique, Brice Chauvel inscrit son second but de la soirée, en déviant un palet lancé de la bleue par Rautio, battant ainsi un Podpuzko totalement masqué sur cette action. Les esprits s'échauffent, le L.H.C. obtient quelques jeux de puissance, mais il ne marque pas. En défense, les Caennais sont habiles, et surtout bien plus physiques et plus présents que les Lyonnais. Ollila s'illustre par son jeu technique, alors que Filippin "nettoie" les abords de la cage de Virenius. Bizarrement, les Lions ne jouent plus que sur deux lignes pour finir cette période.

A 3-1 au début du troisième tiers, le sort du match est joué. Néanmoins, les accrochages se multiplient, notamment entre Balmat et Filippin. Les choses tournent même à l'aigre entre Ring (un des deux défenseurs suédois de Lyon) et Paananen, qui échangent quelques coups de crosse à l'orée de la cage lyonnaise. Les deux joueurs s'agrippent, mais Filippin tient à jouer les justiciers : il attrape le Suédois, tombe ses gants, et quelques coups partent. De la part d'un international comptant une expérience de trois Championnats du Monde et d'un Tournoi Olympique, risquer une suspension ou une blessure sur un tel fait de jeu, c'est pas très malin ! M. Macron estime à 2'+2' le prix du panache du grand Jean-Christophe (2'+2'+5' pour Paananen, et 2'+2'+2' pour Ring), et au final, c'est Lyon qui joue en supériorité. Sans surprise, ça ne donne rien de neuf, si ce n'est une nouvelle preuve de l'excellence de Virenius. A 58'51" de jeu, Provencher marque son second but du match, le quatrième des siens, dans un filet désert. Les Caennais étaient les meilleurs, c'est incontestable, face à des Lions vraiment trop inefficaces. Mais attention aux pénalités stupides en demi-finale, amis normands !

Le speaker de la patinoire a déclaré à l'issue du match qu'il y aurait bien une équipe au plus haut niveau à Lyon l'an prochain ("... malgré les agissements de certains." : qui visait-il ?) : information fiable ou incantation désespérée, on le saura dans les prochains mois ; il n'y a que le hockey pour offrir un tel suspense !

Compte-rendu signé Sylvain Mouton-Benoit

 

Lyon - Caen 1-4 (1-2, 0-1, 0-1)

Mardi 28 mars 2000 à la patinoire Charlemagne. 1000 spectateurs.

Arbitres : M. Macron, assisté de MM. Hours et Velay.

Pénalités : Lyon 14', Caen 36'.

Évolution du score :

1-0 à 10'56" : Tchulkov assisté de Martchkov.

1-1 à 14'57" : Provencher assisté de Paananen et Rautio

1-2 à 18'18" : B. Chauvel assisté de Virenius

1-3 à 27'51" : B. Chauvel assisté de Rautio et Paananen

1-4 à 58'51" : Provencher assisté de B. Chauvel et Bachet

 

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