Villard-de-Lans - Mulhouse (15 avril 2000)

 

Demi-finale retour du championnat de France de Nationale 1.

L'ambiance de feu ne fait aucun doute car une grande rivalité s'est développée entre l'esprit villageois soudé de Villard et la légion étrangère mulhousienne avec sa dizaine de "mercenaires". Villard-de-Lans, équipe peu portée vers l'attaque et plutôt adepte de la défense, va devoir se découvrir pour rattraper quatre buts de retard. Mulhouse ne va pas déroger à sa tactique traditionnelle de contre-attaque mais ne dispose plus du meilleur marqueur du championnat Marius Konstantinidis, blessé aux adducteurs.

C'est dans une grosse ambiance que débute cette rencontre. Après seulement 55 secondes de jeu, Goncalves prend une première chance. Les Ours multiplient les occasions par Lapointe et Borgnet notamment. Dès la première supériorité numérique, les Isérois se font plus pressants. Lapointe récupère un palet sur la ligne bleue, désaxe Wilen qui serre à gauche Goncalves. Le lancer du poignet du junior fait mouche (1-0, 2'52). La domination des Alpins est totale. Il faut attendre la cinquième minute pour voir Dumenil solliciter Favarin de loin. Les Ours mettent une grosse pression sur la cage de Neckar mais n'arrivent pas à tirer profit d'une nouvelle supériorité.

Au fil des minutes, les Alsaciens arrivent mieux à canaliser les débordements locaux. Les Ours portent le débat dans les bandes, ce dont fait les frais Boirin, touché par la crosse de Bellier à l'entrejambe. Les Ours tuent une pénalité et repartent de l'avant. Neckar sur une action de jeu semble se blesser. Negro a vu le gardien visiteur en difficulté ; le Villardien exploite un travail de Turgeon devant le but pour doubler la marque (2-0, 17'06). Neckar sort définitivement de la glace, touché aux adducteurs. Sur la lancée, Turgeon et consorts frappent des cages vides qui s'offrent à eux. La suite va nous montrer que les Ours vont longtemps regretter ces occasions ratées, mais en ayant remonté deux buts dans la première période, ils entretiennent l'espoir de la qualification.

Grâce à un pressing posé plus haut, les visiteurs gênent les locaux dans leurs sorties de zone. Les Alsaciens sont revenus plus déterminés. Turcotte récupère le palet en zone neutre, part sur l'aile droite et trompe Favarin (2-1, 22'30). Les Alpins s'énervent et prennent des pénalités. Ils se tirent néanmoins d'une double infériorité. Les Ours bénéficient eux aussi d'une supériorité numérique sans résultat. Bellier reprend le chemin des prisons. Cette fois-ci Richard après un siège en règle du but de Favarin égalise de la bleue (2-2, 33'31). Les Ours sont atteints et leurs réactions se font plus sporadiques, Lapointe de loin tente bien de relancer la machine mais le ressort semble cassé. Les Ours voient s'envoler leur doux rêve de finale.

Dans la dernière période, les locaux se ruent sur la cage du gardien suisse remplaçant Laurent Wyss. Turgeon essaie de reprendre un rebond sans réussite. Les Alsaciens provoquent les Ours. Les Villardiens essaient bien de jouer leur dernière chance mais les Mulhousiens sont solidement campés sur leurs lignes arrières en appliquant le système défensif à quatre. Les minutes s'égrènent et le spectre de l'élimination apparaît de plus en plus nettement. Les esprits s'échauffent. Boccard et Vaillant en viennent tristement aux mains. Grâce aux pénalités, Girard retrouve le chemin des buts d'un gros lancer frappé (3-2, 52'43). L'espoir renaît d'autant que Turgeon contourne la cage de Wyss et marque enfin. Il reste six minutes aux Villardiens pour refaire leurs deux buts de handicap. Mais les Scorpions tuent une pénalité dans la fin du match. La chose semble entendue, d'autant que les visiteurs obtiennent une prison pour un grossier surnombre villardien. Villard-de-Lans vient de laisser échapper une finale pourtant largement à sa portée, alors que franchement les Mulhousiens ne se sont pas montrés supérieurs à eux. De quoi nourrir bien des regrets...

Commentaires d'après-match (dans L'Alsace et le Dauphiné Libéré)

Patrick Rolland (gardien remplaçant de Villard-de-Lans) : "Le handicap concédé au match aller était loin d'être insurmontable mais on rate des occasions en or. Oon peut tout aussi bien s'imposer 8 à 2 sans qu'il n'y ait à redire. Nous avons même raté des cages vides et des buts tout faits. Paradoxalement, la blessure de Neckar, leur gardien titulaire, nous a peut-être desservis. Dès le retour sur la glace, dans le deuxième tiers, nous avons arrêté de jouer. En plus, on commet deux erreurs individuelles qui nous coûtent cher. Vu que nous n'avons pas marqué derrière, les jeux étaient faits. Wyss est le pire gardien que j'ai vu à ce niveau et nous n'avons même pas marqué. Ce n'est pas nouveau, ce problème d'efficacité... C'est rageant pour deux tiers-temps de rater la finale. Il va falloir se remotiver pour la troisième place. C'est dur car on voulait la finale. Je me souviens que les deux dernières années ces matchs n'étaient pas intéressants car la motivation n'y était plus. Briançon doit être dans le même état d'esprit. Je sais aussi que terminer quatrième est décevant, alors nous allons tenter de finir sur une bonne note."

Frantisek Neckar (gardien de Mulhouse) : "J'ai fait un mouvement brusque sur un arrêt. J'ai ressenti comme un coup de couteau au niveau de l'abdomen. Jusqu'à la fin du deuxième tiers, je suis resté allongé. Le kiné m'a ensuite un peu soulagé en me remettant en place un os du bassin. Aidé par Marius [Konstantinidis], j'ai regardé le troisième tiers, j'étais hyper-stressé. Laurent a très bien assuré. Il n'y peut rien sur le troisième but."

Laurent Wyss (gardien de Mulhouse) : "Comme je n'ai pas beaucoup disputé de rencontres, j'aurais eu du mal sur les tirs d'angles. J'avais donc décidé de sortir sur les attaques en profondeur. Il était convenu avec les deux Patrick [son frère et Pommier] qu'ils me suppléent en cas de sortie manquée. Ils l'ont bien fait et on s'en sort sans encombre. [...] Je suis impatient de jouer contre Brest, d'autant que je n'ai pas encore rencontré cette équipe. Ils ne me connaissent pas, c'est peut-être un avantage."

 

Villard-de-Lans - Mulhouse 4-2 (2-0, 0-2, 2-0)
Samedi 15 avril 2000 à 20h30 à la patinoire André-Ravix. 1400 spectateurs.
Arbitrage de M. Savaria assisté de MM. Vericel et Ranzoni.
Pénalités : Villard-de-Lans 22', Mulhouse 18'.
Tirs cadrés : Villard-de-Lans 36, Mulhouse 18.

Évolution du score :
1-0 à 02'52" : Goncalves assisté de Wilen et Lapointe (sup. num.)
2-0 à 17'06" : Negro assisté de Turgeon
2-1 à 23'30" : Turcotte
2-2 à 33'31" : Richard assisté de David et Trebaticky
3-2 à 52'25" : Girard assisté de Negro (double sup. num.)
4-2 à 53'13" : Billieras assisté de Turgeon (sup. num.)
 

Villard-de-Lans (2' pour surnombre)

Attaquants :
Christophe Peyronnet - Christophe Negro (C) - Franck Billieras
Pierre Bourgey (2') - Yan Turgeon (4') - Alexandre Goncalves
Alexis Boccard (6') - Romain Carry (2') - Aurélien Albano
James Cruz, Yves Cruz

Défenseurs :
Patrice Bellier (6') - Martin Lapointe
Martin Wilén - Jean-Marc Girard
Frédérick Borgnet - Nicolas Favarin
Thierry Morand, Romain Surle

Gardien :
Pascal Favarin [sorti à 59']

Remplaçant : Patrick Rolland (G). Absents : Zac Gross (dos), Michaël Pereira (blessé).

Mulhouse

Attaquants :
Tommy Flinck (4') - Patrick Turcotte - Roman Trebaticky
Juraj Faith - Cyrille David (2') - Nicolas Boirin
Arnaud Vaillant (4') - Karl Piquemal (2') - Franck Herbrecht

Défenseurs :
Patrick Wyss - Patrick Pommier (C, 4')
William Richard - Thomas Duménil (2')
Gilles Heintz - Xavier Rénier
Marcus Schweiss

Gardien :
Frantisek Neckar puis à 17'06" Laurent Wyss

Absent : Marius Konstantinidis (déchirure des adducteurs).

 

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