Brest - Mulhouse (21 avril 2000)

 

Finale retour du championnat de France de Nationale 1.

Il n'y a pas eu de match. Les Albatros ont atomisé les Scorpions (12-4). Une domination outrageuse - et outrageante - de Brest, une défense mulhousienne "à la rue", un gardien "olé olé", les Scorpions ont oublié leur hockey. Si leur coach, Pascal Ryser, craignait les dix premières minutes, les Albatros n'auront eu besoin que de cinq pour creuser l'écart. La prestation des Mulhousiens n'a été que l'ombre de la valeur des joueurs. Brest a brandi le trophée de Nationale 1, ivre de bonheur, comme le public breton, qui a laissé Marko Halonen tendre bien haut le Gwenn ha du, le drapeau breton, comme aux temps du titre nationale élite de 1997. Aux antipodes de la déception alsacienne.

Les Albatros attaquent la rencontre par le bon bout. Koivisto tente le premier de percer la défense mulhousienne, un tir d'échauffement. En effet, une minute plus tard, le Finlandais pénètre la défense alsacienne pour prendre sa chance. Wyss repousse, mais Koivisto persévère dans son action pour contourner le dernier obstacle alsacien (1-0 à 1'55"). Rénier pénalisé deux minutes, une belle occasion s'offre aux Brestois de doubler la mise. Takala ne la laisse pas passer (2-0 à 2'31"). À égalité numérique, la donne ne change pas en ce début de rencontre à sens unique. Légèrement décalé sur la droite, Koivisto, encore lui, assoit cette emprise sur le match sous les jambes de Wyss (3-0 à 3'59"). Les Albatros ne lâchent toujours pas leur proie. Comme à l'entraînement, Ijäs loge sa reprise à bout portant dans les filets alsaciens sur un service de la droite par Galarneau (4-0 à 6'44"). Wyss sort un bel arrêt (7'32"). Un sursaut d'orgueil qui se concrétise par la ligne Vaillant-Faith-Flinck. Le Finlandais conclut l'action collective pour remettre le HCM dans le match (4-1 à 7'49"). Mais poussé par une déferlante emplie de force et de rapidité, Pommier dévie un tir breton qui surprend Wyss (8'12"). La vague brestoise ne cesse de dérouler. Même en infériorité numérique, les Albatros prennent de vitesse des Scorpions sur contre par Baillard pour grossir un score déjà humiliant (6-1 à 16'56"). Flinck porte le troisième tir de Mulhouse dans la première période - contre 19 pour Brest... - comme un coup d'épée dans l'eau. Niedzolka plonge les Mulhousiens encore plus profondément, grâce à Baillard qui se déchaîne dans ses vifs débordements (7-1 à 19'39").

L'intérêt du match avorté, les Scorpions tentent tout de même de réduire le score dès l'entame de la seconde période par Turcotte et Wyss. Mais la douche froide perdure par Galarneau, du haut de ses 39 ans (8-1 à 25'33"). Une eau qui se glace de plus en plus avec Prunet et Takala (10-1 à 30'40"). Piquemal conclut un débordement de David (10-2 à 31'48"), ce qui reflète le reflux qui se dessine dans le match. La ligne Vaillant-Faith-Turcotte confirme cette impression (10-3 à 36'55"). De courte durée, car les Brestois reprennent le dessus, encore et toujour. Takala feinte de centrer et place le palet dans le trou laissé vacant par Laurent Wyss (11-3 à 37'18"). Le troisième tiers voit les Scorpions encore essayer de redresser la barre à la dérive. Faith et Vaillant concrétisent cette envie de briser le ridicule (11-4 à 47'02"). Mais le match sombre dans l'à peu près. Dans le respect de l'adversaire, Brest donne la réplique jusqu'au bout. Pour porter le score final à 12-4 par Niedzolka (54'44").

Commentaires d'après-match (dans Ouest France et les Dernières Nouvelles d'Alsace)

Alexandre Baillard (attaquant de Brest) : "Au début de la saison il fallait que l'amalgame se fasse. Après ça a été... Mardi à Mulhouse on attendait pour voir, on avait un peu peur d'y aller... Ici on avait la hargne."

Lilian Prunet (attaquant de Brest) : "Nous aimons quand il y a beaucoup de monde... Il fallait offrir une belle victoire au public."

Claude Bauer (président de Mulhouse) : "On nous a présenté un beau projet d'une Élite à douze clubs. Mais ils sont où leurs douze clubs ? Chamonix a annoncé qu'il déposait son bilan. Lyon risque aussi de ne plus être là la saison prochaine. Brest n'est pas partant dans ces conditions. Nous non plus. Alors, qui reste-t-il ? Je pense franchement qu'en Élite, ils sont actuellement coincés. Ils ont besoin de monde pour boucler leur championnat. Mais, je ne veux pas tomber dans ce système et en être prisonnier. Pas question. Je ne suis pas intéressé. À mon avis, soit ils repartiront en Élite à sept plus Grenoble, soit ils vont éclater et on va les retrouver en Nationale 1. [...] Je ne pensais même pas qu'on serait en finale cette saison. On repartira encore plus fort la prochaine. Pour cela, on doit pouvoir faire plus tourner notre effectif. Quand on regarde Brest, ils étaient à vingt. Nous, à peine à quinze au complet. Comme chaque année, on va se renforcer, essentiellement le secteur défensif. On gardera le plus gros et on construira autour. Je veux qu'on garde l'esprit scorpion. Notre problème est qu'on n'a ni les moyens budgétaires de Brest, ni la formation des clubs alpins. On essaiera, je pense, d'aller chercher des juniors Élite du côté de Saint-Gervais, Megève ou Villard, plus quelques grosses carrures pour encadrer. Mais le budget restera le même. Le plus des collectivités locales, je veux le garder en trésorerie."

 

Brest - Mulhouse 12-4 (7-1, 4-2, 1-1)
Samedi 22 avril 2000 à 20h30 à la patinoire Bellevue. 1000 spectateurs.
Arbitrage de M. Calamoneri assisté de MM. Marck et Bourreau.
Pénalités : Brest 8' (2', 4', 2'), Mulhouse 6' (2', 0', 4').

Évolution du score :
1-0 à 01'55" : Koivisto
2-0 à 02'31" : Takala assisté d'Ijäs et Galarneau (sup. num.)
3-0 à 03'59" : Koivisto
4-0 à 06'44" : Ijäs assisté de Galarneau
4-1 à 07'40" : Flinck assisté de Faith et Vaillant
5-1 à 08'12" : Pommier (contre son camp)
6-1 à 16'56" : Baillard (inf. num.)
7-1 à 19'22" : Niedzolka assisté de Baillard
8-1 à 25'54" : Takala assisté d'Ijäs et Halonen
9-1 à 29'17" : Prunet assisté de Baillard et Niedzolka
10-1 à 30'40" : Takala assisté de Galarneau
10-2 à 31'48" : Piquemal assisté de David
10-3 à 36'55" : Turcotte assisté de Vaillant et Faith
11-3 à 37'18" : Takala
11-4 à 47'02" : Vaillant assisté de Faith
12-4 à 54'44" : Niedzolka
 

Brest

Attaquants :
Janne Ijäs - Markku Takala - Michel Galarneau (C)
Yves Bertrand - Rami Koivisto - Frédéric Chaisson (2')
Eric Legon (2') - Alexandre Baillard - Krzysztof Niedzolka (2')
Stéphane Lacuisse

Défenseurs :
Marko Halonen - Timo Kulonen
Daniel Kysela - Jari Rosenberg
Lilian Prunet (2') - Aurelian Popescou

Gardien :
Mathieu Vachon

Remplaçant : Gabriel Bounoure (G). Absent : Christophe Legon.

Mulhouse

Attaquants :
Tommy Flinck - Patrick Turcotte - Roman Trebaticky
Arnaud Vaillant - Juraj Faith (2') - Nicolas Boirin
Karl Piquemal - Cyrille David - Franck Herbrecht

Défenseurs :
Patrick Pommier (C, 2') - William Richard
Xavier Rénier (2') - Marcus Schweiss
Thomas Duménil - Gilles Heintz
Patrick Wyss

Gardien :
Laurent Wyss

Absents : Frantisek Neckar (G, adducteurs), Marius Konstantinidis (adducteurs).

 

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