États-Unis - Suisse (29 avril 2000)

 

Championnats du monde 2000 à Saint-Pétersbourg, premier tour, groupe D.

La Suisse a effectué 47 jours de stage et a testé un total de 44 joueurs au fil des éliminations des play-offs. Sa préparation a donc mis la barre haut dans la quantité, mais aussi dans la qualité. Des adversaires de haut niveau - Suédois et Tchèques - ont répondu à l'invitation et sont venus dans la Confédération. Ils dénotent un certain changement de statut de la Nati, mais surtout ils l'aident à se pousser à la limite. Ralph Krueger pense donc ses hommes capable de faire contre quelque chose contre les États-Unis, même si le style nord-américain n'a jamais convenu aux Suisses jusqu'ici.

Cela commence pourtant très mal pour la Suisse. Phil Housley ouvre le score après seulement 28 secondes. Mais la Nati ne dévie pas de son match, elle tient avec une défense solide. Dans les duels, les Américains ne sont finalement pas dominants, et leur engagement physique est insuffisant pour mater des Suisses, qui se surprennent à rivaliser. Ils obtiennent ainsi une égalisation méritée par Gian-Marco Crameri.

Le défaut des Suisses est qu'ils prennent quelques pénalités de trop. La charge avec la crosse de Mark Streit est déjà la cinquième. La supériorité numérique permet à Derek Plante de donner l'avantage aux États-Unis par un lancer de ligne bleue. Mais la Suisse met moins de deux minutes à réagir, par son capitaine Reto von Arx, lui aussi sur un tir lointain.

La troisième période permettra-t-elle aux équipes de se départager ? Cette fois, c'est la Suisse qui passe devant pour la première fois grâce à Alain Demuth, assez à l'aise dans ce match par sa présence physique. Elle est même proche de creuser un écart définitif quand un slap de Jean-Jacques Aeschlimann frappe la transversale. "JJA" est décidément maudit cette saison, lui qui avait tiré sur le poteau à la fin de la demi-finale d'EHL perdue par Lugano contre le Sparta Prague. Une minute plus tard, Patrick Fischer est pénalisé pour retenir, et les États-Unis égalisent : Jeff Halpern passe du revers à son coéquipier des Capitals de Washington, Steve Konowalchuk, qui reprend d'un slap devant la cage. Deux parades décisives de Damian Rhodes sauvent ensuite les Américains de la défaite, mais un but leur est aussi refusé car le jeu avait été arrêté auparavant. Les deux équipes auraient donc pu s'imposer, signe d'un match nul équitable.

Désignés joueurs du match : Phil Housley pour les États-Unis et Mark Streit pour la Suisse.

Marc Branchu

Commentaires d'après-match :

Lou Vairo (entraîneur des États-Unis) : "C'était un match difficile. Les Suisses sont très forts et bien préparés. Nous ne sommes pas déçus d'avoir un point, nous venons de nous former en tant qu'équipe. Ce n'est que notre deuxième match, avec trois entraînements communs, donc nous nous améliorerons à chaque match."

Phil Housley (désigné meilleur joueur des États-Unis) : "Nous sommes fiers de ce point et nous nous tournons vers le match contre la Russie. Nous aurions facilement pu perdre, mais nous sommes revenus et nous avons montré beaucoup de caractère."

Ralph Krüeger (entraîneur de la Suisse) : "Mon équipe n'avait jamais été aussi combative contre une équipe nord-américaine. Cela prouve que nous avons réalisé du bon travail ces dernières années et que nous avons procédé à des adaptations judicieuses dans l'effectif. Rendez-vous dans cinq ans, je suis convaincu qu'on parlera des joueurs suisses en NHL. Depuis une année, nous parlons du match contre la France comme le plus important. Un échec aurait des incidences assez désastreuses."

Mark Streit (défenseur de la Suisse) : "Maintenant, je sais que j'ai une chance un jour de jouer en NHL. Nous avons tenu tête à Legwand, deuxième choix de draft, nous avons bousculé Housley, Gill. Les mythes que j'entretenais depuis mon enfance en ont pris pour leur grade."

Julien Vauclair (défenseur de la Suisse) : "Je n'ai plus peur de partir là-bas. Je m'aperçois que je soutiens la comparaison et que les joueurs de NHL ne sont pas des extraterrestres. Mais pour être honnête, je m'attendais à voir des Américains plus physiques que ceux-là. Aux Mondiaux juniors, leurs compatriotes y allaient beaucoup plus fort."

 

États-Unis - Suisse 3-3 (1-1, 1-1, 1-1)
Samedi 29 avril 2000 à 16h30 au Ledovy dvorets de Saint-Pétersbourg. 5730 spectateurs.
Arbitrage de Peter Andersson (SUE) assisté de Sergei Kulakov et Sergei Shelyanin (RUS).
Pénalités : États-Unis 8' (4', 2', 2'), Suisse 12' (6', 4', 2').
Tirs : États-Unis 22 (8, 6, 8), Suisse 25 (13, 4, 8).

Évolution du score :
1-0 à 00'28" : Housley assisté de Konowalchuk
1-1 à 12'46" : Crameri assisté de Fischer
2-1 à 33'24" : Plante assisté de Housley (sup. num.)
2-2 à 35'14" : Von Arx
2-3 à 41'52" : Demuth assisté de Keller
3-3 à 50'28" : Konowalchuk assisté de Halpern (sup. num.)
 

États-Unis

Attaquants :
Steve Heinze (A, +1, 2') - Jeff Halpern (+1) - Steve Konowalchuk (+1)
Chris Tancill (-1) - David Legwand (-1) - Darby Hendrickson (-1)
Brian Gionta (-2) - Derek Plante (-1) - Jason Blake (-2, 2')
Jeff Nielsen - Eric Boguniecki (2') - Sean Haggerty
Mike Peluso

Défenseurs :
Hal Gill - Phil Housley (C)
Ben Clymer (-1) - Eric Weinrich (A, -1, 2')
Chris O'Sullivan (-1) - Mike Mottau (-2)

Gardien :
Damian Rhodes

Remplaçant : Robert Esche (G).

Suisse (2' pour surnombre)

Attaquants :
Marcel Jenni - Gian-Marco Crameri (-1) - Patrick Fischer (4')
Ivo Rüthemann (+1) - Reto von Arx (C, +1) - Alain Demuth (+1, 2')
Flavien Conne (+1) - Michel Zeiter - Patric Della Rossa (+1)
Claudio Micheli - Jean-Jacques Aeschlimann (+1) - Thomas Ziegler

Défenseurs :
Mathias Seger - Martin Steinegger (A, -1)
Julien Vauclair (+1) - Mark Streit (+1, 2')
Patrick Sutter (A, +1, 2') - Edgar Salis (+2)
Rolf Ziegler - Olivier Keller (+1)

Gardien :
Martin Gerber

Remplaçant : Reto Pavoni (G).

en noir, la feuille de match officielle ; en rouge, les corrections de Hockey Archives

 

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