République Tchèque - Italie (5 mai 2000)
Championnats du monde 2000 à Saint-Pétersbourg, deuxième tour, groupe F.
Après avoir obtenu leur maintien en battant l'Autriche hier, les Italiens doivent tout de suite remettre le couvert face à la seule équipe à ne pas avoir perdu le moindre point dans cette compétition : les champions du monde tchèques, qui ont pu bien se reposer après leur victoire sur le Canada avant-hier (ils ont fait la grasse matinée après la rentrée tardive à l'hôtel et seuls trois d'entre eux sont descendus au petit déjeûner hier matin).
Quand le différentiel de niveau s'ajoute à un différentiel de fatigue, la situation s'annonce délicate pour les Italiens. Ils veulent pourtant jouer le coup : leur capitaine Bruno Zarrillo, qui a manqué l'entraînement de ce matin en raison d'un genou enflé, est bien présent sur la glace. Mansi est en revanche absent. Dans l'autre camp, Patera est bien là avec le doigt bandé. Il y a trois jours, Ladislav Benýšek avait fait irruption dans le vestiaire tchèque, avertissant ses coéquipiers des coups reçus en dessous de la ceinture par les Slovaques face à l'Italie. les Tchèques ont donc été mis en garde à ce sujet, et leur staff leur a recommandé une parade : patiner plus vite pour ne pas pouvoir être pris pour cible !
Quand ils vont moins vite, les Italiens sont contraints à la faute. Carlo Lorenzi commet ainsi le premier "retenir" après seulement 1'09" de jeu. Václav Prospal insiste alors dans le slot pour pousser le palet entre les jambières de Rosati et ouvrir le score. Le défenseur Petr Buzek marque ensuite son premier but en équipe nationale d'un lancer de la ligne bleue. En sept minutes, le suspense est donc plié. Le junior Martin Havlát manque toutefois de réussite puisque son revers échoue sur la transversale.
Les Tchèques se détachent en deuxième période par trois nouveaux buts de défenseurs (deux de Kucera et un de Benýšek) avant la plus belle action de la partie : Václav Prospal - qui insistait sur son statut de centre mais brille en fin de compte à l'aile du deuxième trio ! - entre à pleine vitesse en zone défensive, freine pour se débarrasser de son vis-à-vis et décale Tomáš Vlasák qui contourne le second arrière, attend que Mike Rosati fasse le premier mouvement pour le dribbler lui aussi et conclure dans la cage ouverte. Même si Rosati a réussi quelques beaux arrêts dans ce match, notamment sur un tir de l'enclave de Prospal, Havlát achève de le dégoûter une minute plus tard en levant le palet au-dessus de lui pour le septième but : le gardien italien met du temps à se relever, puis crache et rejoint son banc pour se faire remplacer par Andrea Carpano....
La démonstration continue au troisième tiers-temps quand Petr Cajánek pousse fort dans le slot pour un 8-0 qui frise l'humiliation. La première ligne italienne sauve l'honneur par deux buts très applaudis par les supporters russes, tandis que Bartolone rentre au vestiaire avec dix minutes de méconduite pour avoir provoqué Varada après un coup de sifflet.
Désignés joueurs du match : František Kucera pour la République Tchèque et Carlo Lorenzi pour l'Italie.
Marc Branchu
Commentaires d'après-match
Vladimír Martinec (entraîneur-adjoint de la République Tchèque) : "Ils avaient l'air vraiment fatigués. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne s'écroulent. Contrairement aux rencontres précédentes, cette fois les gars ont parfaitement concrétisé leurs occasions. Avec les changements de lignes, nous avons placé Martin Havlát là oů il joue toute la saison, à l'aile gauche. Jirí Dopita a eu de petits problèmes intestinaux, c'est pour cela qu'il n'a pas joué au dernier tiers. Le résultat était déjà clair à ce moment."
Petr Buzek (défenseur de la République Tchèque) : "Nous ne pensions pas gagner avec un tel écart. J'ai demandé à František Kaberle de me garder le palet de mon premier but en sélection, mais l'arbitre n'a ps voulu lui laisser. Je ne comprends pas du tout pourquoi. Il a dit un truc comme quoi c'était trop tard. J'en prendrai un autre à l'entraînement demain et je prétendrai que c'est celui-là."
République Tchèque - Italie 9-2 (2-0, 5-0, 2-2)
Vendredi 5 mai à 20h30 au Yubileyni de Saint-Pétersbourg. 3132 spectateurs.
Arbitrage de Wilhelm Schimm (ALL) assisté de Nadir Mandioni (SUI) et Hirokazu Takahashi (JAP).
Pénalités : République Tchèque 6' (0', 2', 4'), Italie 20' (2', 8', 10').
Tirs : République Tchèque 39 (10, 14, 15), Italie 16 (4, 7, 5).
Évolution du score :
1-0 à 01'38" : Prospal assisté de Vlasák (sup. num.)
2-0 à 06'52" : Buzek assisté de Dopita
3-0 à 23'14" : Kucera
4-0 à 35'22" : Benýšek assisté de Cajánek et Havlát (sup. num.)
5-0 à 36'12" : Kucera assisté de Dopita et Výborný
6-0 à 36'59" : Vlasák assisté de Prospal
7-0 à 38'42" : Havlát assisté de Cajánek et Varada
8-0 à 43'09" : Cajánek
8-1 à 47'07" : Chitarroni assisté de Zarrillo et Topatigh
9-1 à 53'10" : Španhel assisté de Procházka
9-2 à 53'47" : Zarrillo
République Tchèque
Attaquants :
Jan Tomajko (+2) - Jirí Dopita (A, +2) [puis Broš à 40'00"] - David Výborný (+2, 2')
Tomáš Vlasák (+1) - Robert Reichel (C, +1) - Václav Prospal (+1)
Martin Procházka (+1) - Pavel Patera (+1) - Martin Havlát (+1) puis à 20'00" Martin Španhel (+1)
Petr Cajánek (+1) [puis Havlát à 20'00"] - Michal Broš [puis Cajánek à 20'00"] - Václav Varada (+1)
Défenseurs :
František Kucera (A, +5, 2') - Michal Sýkora (+5, 2')
Ladislav Benýšek - Martin Štepánek
František Kaberle - Petr Buzek
Gardien :
Roman Cechmánek
Remplaçants : Dušan Salfický (G), Radek Martínek.
Italie
Attaquants :
Lucio Topatigh (A, +1) - Mario Chitarroni (A, 2') - Bruno Zarrillo (C, +1)
Dino Felicetti (-2) - Vezio Sacratini (-1, 2') - Lino de Toni (-2)
Roland Ramoser (-2) - Armando Chelodi (-1) - Stefano Margoni (-2)
Ingemar Gruber (-2) - Manuel de Toni (-2) - Stefan Zisser (-2)
Défenseurs :
Christopher Bartolone (10') - Armin Helfer (-2)
Carlo Lorenzi (-2, 2') - Georg Comploi (-2, 2')
Leo Insam (-2, 2') - Michele Strazzabosco (-3)
Gardien :
Mike Rosati puis à 38'42" Andrea Carpano
En réserve : Günther Hell (G), Maurizio Mansi (épaule), Giuseppe Busillo.