Angers - Rouen (23 février 2001)
Match comptant pour la trentième et dernière journée du Championnat de France Elite.
Les Dragons, cette saison, n'auront jamais gagné dans l'enceinte des Ducs. Comme l'an passé, leur fiche est marquée d'un nul et d'une défaite. Dans le cas d'une possible (probable ?) demi-finale Rouen-Angers, le blanchissage de victoire normande en terre angevine depuis trois saisons promet une série à suspense. Les coéquipiers d'Alain Vogin, contractés par l'enjeu de leur fameuse quatrième place ''yoyotante'', n'avaient pas le droit à l'erreur ce soir. A la sirène finale - avant la prolongation - ils levèrent les bras au ciel qui les avait exaucés comme s'ils avaient passé un tour, puisque d'après eux : "Viry n'est qu'une banale formalité".
Les petits Ducs ont commencé le match tambour battant. Déjà, Heikki Riihijärvi devait bien s'allonger sur le glaçon pour éviter une passe sur un premier deux contre un des Angevins (2'50). Ensuite, Christophe Burnet réalisait un terrible arrêt décisif, à la Groeneveld, devant François Ferrari sur un nouveau deux contre un (3'19). On ne fut pas surpris qu'Alain Vogin inaugure le tableau d'un tir millimétré à ras la glace (1-0 à 3'48). Malheureusement pour les patineurs des bords du Maine, Pat Martineau, au cerveau à dix phalanges, cassait l'excellent rythme des ses partenaires en cherchant stupidement la taquinerie à Mikka Ruokonen. L'incorrigible indiscipline du Canadien, si elle ne permettait pas aux Dragons d'égaliser, elle les remettait à flot (4'52). Le jeu était maintenant bien avancé et les Noirs et Jaunes avaient pris leurs marques. Thomas Bussat, et ses compères, Stephen Dugas et Dominic Rhéaume, n'étaient pas loin d'égaliser. Il s'en fut seulement de trois superbes parades successives - excusez du peu - de Sylvain Rodrigue (13'45) ! Notre "ami" Pat les gros poings, n'ayant toujours rien compris aux principes du jeu, s'en allait lustrer une nouvelle fois le banc des punis. Juha Jokiharju, dans la neutre, lançait sur la droite le TGV Normandie-Pays de Loire, Patrick Genest. L'ailier droit, adroit, envoyait le palet dans le haut des filets pour un but superbe pendant que Sylvain Rodrigue papillonnait (1-1 à 16'54). Néanmoins, les joueurs de Derek Haas ne se découragèrent pas. Sébastien Oprandi lançait en bonne position. Christophe Burnet, très bon malgré un but tôt encaissé qui aurait pu le déstabiliser, assurait l'arrêt avec brio (17'49). Pour terminer, les Dragons terminaient la période en désavantage numérique (18'32). Sur celui-ci, Alain Vogin, maladroit, manquait de re-claquer (18'48).
Il restait encore 32 secondes d'infériorité à annihiler aux Rouennais pour repartir de bons patins. Malheureusement, ils devaient en subir une nouvelle (21'18). Ils allaient bien la négocier. Cependant, à la rentrée du fautif, Alain Vogin, visionnaire, ajustait une passe à Benoît Pourtanel monté à droite seul dans l'enclave. Christophe Burnet tentait une esquive désespérée. Le nouvel arrière international évitait la sortie du jeune gardien et balayait dans le but (2-1 à 23'29). Ce but réveillait ce match étrange qui n'était ni amical, malgré l'avance des Dragons au classement, ni engagé, nonobstant l'enjeu qu'il avait pour Angers ! Simon Lacroix brisait son breakaway sur Sylvain Rodrigue (24'04). Puis l'arbitre faisait des siennes. Non seulement, il sifflait très sévèrement contre les Ducs à l'offensive leur enlevant une redoutable chance de créer la cassure mais il les faisait jouer à un homme de moins. Sur ce troisième jeu de puissance, Ruokonen essayait son slap. Il était dévié par le gardien canadien. Dominic Rhéaume souvent bien placé sur les unités spéciales reprenait la rondelle libre (2-2 à 28'05). Ainsi, au lieu, peut-être, de mener 3-1, les Ducs se retrouvaient à parité. Ce fut un coup dur, qu'ils encaissaient là. Ils perdaient pieds. Stephen Dugas (29'00) et Juha Jokiharju (29'47) ne profitèrent pas jusqu'au bout de la baisse de moral adverse. Un power-play allait remettre les Ducs dans le bain (31'50). Sur ce jeu à cinq, Juha Jokinen trouvait l'excellent Christophe Burnet au délestage (32'55). Plus tard, Alain Vogin rameutait ses troupes et s'essayait au tir (37'54). Alors, l'autre capitaine, Guillaume Besse, faisait de même (37'59). Moins de trente secondes, plus tard, le joueur de pointe gauche récidivait après un mouvement Genestojokiharjutesque. Cette fois, de près, il trouvait le filet des grands fonds (2-3 à 38'27). Les amarres étaient larguées. Trente-six secondes après. Stephen Dugas naviguait à tribord le long de la bouée. Il arrivait maintenant parallèle à la zone de pêche sur le casier de Sylvain Rodrigue. Intelligent, le jeune ailier levait l'appât avec sa foëne et ferrait le gros poisson en cette fin de tiers médian (2-4 à 39'03).
On pensait bien que la bière était servie et qu'il suffirait de la boire. On se trompait. Avant même d'attraper la chopine, François Ferrari assurait la riposte en supériorité à trois secondes de la fin de la pénalité rouennaise (3-4 à 41'29). Alors que nous avions attaqué la première gorgée, celle-ci nous laissait un goût très amer. Sébastien Oprandi s'amusait au milieu de la défensive dépassée des Dragons. Le gros joueur de centre virevoltait, tournait autour du but sans peine. Une fois dans le slot, il allumait Christophe Burnet qui ne pouvait pas réaliser un nouveau miracle (4-4 à 42'45). Après une série de pénalités qui firent jouer les deux équipes à trois contre trois, les Ducs, même si Aram Kevorkian les inquiétaient sérieusement (55'00), réussissaient à faire plier l'armada normande. Les "Boys" de Guy Fournier s'en sortaient bien par ce que Alain Vogin (53'59) et Toni Kaukiainen (55'58) étaient imprécis ou alors par ce qu'ils jouaient d'exploits défensifs personnels. Comme Stephen Dugas face à Pat Martineau (56'36) et Baptiste Amar face à Benoît Pourtanel (56'53). Heureusement, l'organisation collective défensive rouennaise réapparue et aucun nouvel assaut angevin ne se fit. Bien sûr, Derek Haas ne sortira pas son gardien. Le match qui ne faisait pas de maître faisait le bonheur des Ducs qui peuvent, dès lors, sérieusement envisager la quatrième place du classement.
Pendant la prolongation "pour du beurre", Franck Pajonkowski (60'50) puis Jérôme Veret (62'01) auraient pu trancher. Toutefois, soit Sylvain Rodrigue déroutait, soit l'imprécision des Ducs perdurait. En outre, les Dragons ont bénéficié d'un jeu de puissance complet (62'12) où seul Patrick Genest s'est montré à son avantage (63'54). La joute de "douceur angevine" n'aura, cette fois, pas de vainqueur.
On sait maintenant, même si on s'en doutait, que Christophe Burnet est mieux qu'un remplaçant. Il a très correctement exécuté sa tâche ce soir. Il a même sauvé son équipe temporairement moribonde à l'entame du premier tiers. Il a essuyé 47 lancers soit un pourcentage de 91,5 % d'arrêts. Certes, les Angevins ont abusé des tirs de loin pour lui mettre constamment la pression. Néanmoins, il ne s'est jamais démonté même sous les provocations angevines, de Pat Martineau en particulier, et autres volontaires éclaboussures glacées... Thomas Bussat, lui, aura bien manqué au sein de la troisième ligne après sa sortie au cour du second tiers. Il faut noter un autre blessé. Sébastien Oprandi qui est sorti au dernier vingt, après un bouchon, correct, de Daniel Carlsson au milieu de la glace. L'attaquant des Ducs souffre de la clavicule.
Compte-rendu signé Thierry Frechon
En savoir plus ? : http://www.7emedragon.com
Angers - Rouen 4-4 (1-1, 1-3, 1-0, 0-0).
Arbitres : M. Bergamelli.
Pénalités : Angers 12' (4', 2', 4', 2'), Rouen 12' (2', 6', 4', 0').
Tirs : Angers 47 (19, 14, 14, 0), Rouen 43 (16, 13, 10, 4).
Évolution du score :
1-0 à 03'48" Vogin assisté de Jokinen et Kaukiainen.
1-1 à 16'54" Genest (sup.num.) assisté de Jokiharju et Riihijärvi.
2-1 à 23'29" Pourtanel assisté de Vogin et Jokinen.
2-2 à 28'05" Rhéaume (sup.num.) assisté de Ruokonen et Lacroix.
2-3 à 38'27" Besse assisté de Jokiharju et Genest.
2-4 à 39'03" Dugas assisté de Rhéaume et Carlsson.
3-4 à 41'29" Ferrari assisté de Pihant et Koivu.
4-4 à 42'45" Oprandi
Angers :
Gardiens : Sylvain Rodrigue, Yann Mevel.
Défenseurs : Eerikki Koivu - Jani Ojala ; Francis Couturier - Benoît Pourtanel ; Christian Elian.
Attaquants : François Ferrari - Patrick Martineau - Julien Pihant ; Toni Kaukiainen - Alain Vogin - Juha Jokinen ; Sylvain Girard - Sébastien Oprandi - Jérôme Veret.
Rouen :
Gardiens : Christophe Burnet, Phil Groeneveld.
Défenseurs : Heikki Riihijärvi - Mikka Ruokonen ; Allan Carriou - Baptiste Amar ; Geoffroy Bessard du Parc - Daniel Carlsson.
Attaquants : Simon Lacroix - Franck Pajonkowski - Aram Kervorkian ; Patrick Genest - Juha Jokiharju - Guillaume Besse ; Stephen Dugas - Dominic Rhéaume - Thomas Bussat.