Strasbourg - Briançon (5 janvier 2002)
Match comptant pour la quatorzième journée du championnat de division 1 2001/2002.
Petites températures, et petite affluence pour cette première rencontre de l'année 2002 au Wacken. Chacun des deux protagonistes joue relativement complet après cette mini-trêve, et le match va commencer (très) doucement. La rentrée semble d'ailleurs dure car le jeu n'est pas très rapide, ni très précis. Tout juste note-t-on que Strasbourg éprouve beaucoup de mal à se trouver, et semble gêné par le début de match relativement musclé de Briançon, notamment de l'ancien Grenoblois Borgnet. Briançon est d'ailleurs plus dangereux dans ses attaques, mais va se trouver sanctionné un peu durement , d'abord pour une obstruction de Borgnet, puis un retard de jeu de Figved. Rien de grave tant les locaux éprouvent bien du mal à aligner deux passes consécutives.
Le cirque des pénalités va d'ailleurs bien commencer puisque c'est maintenant du côté de Strasbourg que l'on se retrouve puni pour un accrocher de Hohnadel pas vraiment flagrant, puis une charge plus sentie de Bazany. Les Diables Rouges, en double supériorité, vont trouver l'ouverture par l'intermédiaire de Pousse qui reprend un premier tir de Blais. Aikää décentré ne peut revenir à temps. Mais le tiers-temps est assez morne. Strasbourg balbutie, et n'est qu'en de rares occasions dangereux, souvent de façon individuelle. Briançon joue simplement, mais efficacement, soit en attaquant à trois, soit en contre (Bortino ou Aumenier par exemple). Aussi, leur avantage à la fin de la période est tout à fait justifié.
La deuxième période va montrer deux facettes. Une première, insipide, durant les huit premières minutes, peu de tirs de part et d'autre, Briançon joue musclé, mais correctement. Strasbourg montre un net mieux mais les passes sont franchement approximatives. Le jeu est toujours haché par des interventions arbitrales franchement discutables, et il m'arrive même de me demander si les zèbres de service ne pratiquent pas le système de compensations des pénalités ("Un coup je t'en donne une, un coup je leur en donne une"). Ceci jusqu'au but de Sevcik, en double supériorité, de près, suite à un essai de Saarinen. Les pénalités vont continuer à tomber, mais le jeu va se faire plus rapide, pour prendre une tournure plus agréable à regarder. D'autant que Strasbourg, bénéficiant de beaucoup de supériorités, va assiéger le but de Figved. L'ex-gardien des "bleus" juniors va repousser une bonne dizaine de tirs, quelquefois avec chance (beaucoup de rebonds inutilisés) comme ce tir lointain qu'il dévie alors qu'il est pris à contre-pied, quelquefois avec classe (arrêts sur la ligne, mitaine). Äikää n'est pas en reste , même si Briançon est plus timide (normal quand on joue à 4 contre 5 pendant la moitié du tiers). Notamment sur deux échappées en infériorité, l'une de Määttä, arrêtée spectaculairement et avec brio par le portier local. L'autre sera l'œuvre de Boldron, qui sort de prison et profite d'une ouverture. Hélas, il est trop excentré et ses patins le trahissent au moment de la finition, sous les moqueries du public. Briançon va finir le tiers en jouant complet. Et dans la dernière action, Boldron catalyse deux Strasbourgeois autour de lui puis centre. Petite mésentente dans la défense locale, Guidoux se retrouve seul devant Äikää, et le crucifie. Dure, dure, la rentrée aux vestiaires.
La dernière période voit Strasbourg "remonté". Physiquement d'abord, avec des Sevcik, Walter, Flinck ou MacLennan qui appuient franchement plus leurs boîtes. En fait, ils s'inspirent du jeu pratiqué par Briançon. Avec autant de bonheur puisque les pénalités vont tomber. Mais Briançon n'est pas en reste non plus. Au niveau du jeu, Briançon pousse mieux, avec des lignes d'attaque qui se trouvent un peu mieux. On notera même que Michel Leblanc fait quelquefois jouer son équipe avec quatre attaquants et un seul défenseur, et pas seulement en supériorité. Aussi, leur troisième but arrive. Un tir de la bleue de Määttä, repoussé, un deuxième essai de l'ancien Caennais qui, cette fois, est dévié impeccablement par Robert. Rien à dire, surtout qu'en défense, les Alpins éloignent le danger de façon assez disciplinée, en dégageant par les bandes par exemple. Mais la fin de match va être difficile car Strasbourg presse, toujours de façon désordonnée. De bons essais de Desrosiers ou de Flinck, les locaux montent très haut, ce qui laisse à Aumenier, ou Bortino, toujours en attente à la pointe, l'occasion de placer des contres. Décidément, l'initiative pour marquer sera d'y aller tout seul, en cette fin de match. Desrosiers part du rond central, et Guidoux puis Père éprouvent de grandes difficultés à l'arrêter. Pas assez d'ailleurs car le jeune Canadien trouve la gnac suffisante pour tromper Figved. La fin de rencontre s'annonce serrée car Briançon se recroqueville bien devant son gardien, mais gêne suffisamment Strasbourg pour l'empêcher de faire sortir son gardien au profit d'un sixième joueur de champ. Flinck lance alors un dernier missile, impeccablement bloqué par le portier visiteur. Terminé, Briançon se congratule, alors que l'Etoile Noire rentre la tête basse aux vestiaires.
Rien à dire d'ailleurs. Briançon, au vu de ce match, mérite mieux que sa dixième place. Leur jeu est simple, mais efficace, un peu dans le même style que Villard, peut-être un peu moins précis que les Ours du Vercors quand même. Plus musclé par contre, un peu dans le style NHL, mais rarement malsain, malgré les sifflets des supporters locaux. Une autre similitude avec le club isérois : la confiance aux jeunes pousses locales, qui ont témoigné une belle dose de courage, et de culot.
Strasbourg semble cultiver cette difficulté à évoluer devant son public. C'est le troisième match auquel j'assiste au Wacken, avec toujours le même schéma de match. Après Gap et Villard, encore un match où l'on assiste à des actions individuelles le plus souvent stériles, et un réveil tardif dans les trois dernières minutes. Peu d'actions collectives, et dès que l'on joue un peu physique, l'Etoile Noire répond dans le mauvais sens : on se déconcentre, au détriment du palet (comme ce chambrage de Blais face à Desrosiers, qui va profiter au premier nommé). Grosse déception quand on voit la qualité, et la quantité, de l'effectif strasbourgeois. Ce qui pouvait paraître décevant au mois d'octobre commence à devenir plus préoccupant en janvier. On dira que c'est un match sans...
Bonne partie des deux gardiens Sami Aikää et Julien Figved qui nous ont offert des arrêts époustouflants, et décisifs.
J'ai bien aimé :
- Pour Briançon : Jean-François Cal (impeccable derrière), Moreaux (impressionnant de sobriété et d'efficacité), Robert et Aumenier (beaucoup de travail devant et derrière)... et le reste de l'équipe.
- Pour Strasbourg : Aikää, Bazany (beaucoup de "cœur" à l'ouvrage) et Hohnadel.
Compte-rendu signé Stéphane Rault
Strasbourg - Briançon 2-3 (0-1, 1-1, 1-1)
Arbitre : M. Rousselin.
Pénalités : Strasbourg 24' (2' Desrosiers, 4' Bazany, 2' Hohnadel / 2' Medeiros, 2' Flinck, 2' Bazany / 2' Medeiros, 2' Flinck, 2' Dumuis, 2' MacLennan, 2' Saint Marc) ; Briançon 40' (4' Borgnet, 2' Figved, 2' Blais, 2' Guidoux / 2' Blanchard, 2' Pousse, 2' Robert, 2' Père, 4' Boldron, 2' Määttä + 10' Blais pour attitude anti-sportive / 2' Père, 2' Guidoux, 2' Määttä).
Tirs : Strasbourg 32 (5, 19, 8), Briançon 26 (9, 5, 12).
Évolution du score :
0-1 à 14'13" : Pousse assisté de Blais (double sup. num.).
1-1 à 27'42" : Sevcik assisté de Saarinen (double sup. num.).
1-2 à 39'39" : Guidoux assisté de Boldron et Bortino.
1-3 à 44'44" : Robert assisté de Määttä et Blais.
2-3 à 57'24" : Desrosiers.
Strasbourg
Gardien : Äikää.
Défenseurs : Saarinen - Besseyre ; Bazany - Dumuis ; Cadoret.
Attaquants : Sevcik - Flinck - Medeiros ; Schuchewytsch - Hohnadel - Desrosiers ; D. Mehl - Walter - MacLennan ; Saint Marc - Bobillier - Escuder.
Remplaçants : Vincent (G), G. Mehl.
Briançon
Gardien : Figved
Défenseurs : Guidoux - Père ; Rouillard - Borgnet ; J.-F. Cal - Moreaux.
Attaquants : Pousse - Blais - Robert ; Blanchard - Huot-Marchand - Määttä ; Boldron - Aumenier - Bortino.
Remplaçants : L. Cal (G), Casini.