Strasbourg - Reims (30 janvier 2002)

 

Match comptant pour les huitièmes de finale de la coupe de France 2002.

Petite affluence pour ce match qui tenait pourtant allure d'événement pour le hockey bas-rhinois : le leader de l'Elite venait disputer un tour en Coupe de France. Des T-shirts avaient été confectionnés pour l'occasion, ainsi que des palets en chocolats, aux couleurs de l'Etoile noire, gracieusement offerts par un confiseur local. Bref, c'était l'occasion rêvée d'une fête pour le plus "petit" des deux protagonistes, l'occasion de voir les grands de l'Elite, même si Reims se voyait amputé de nombreux joueurs (JO, blessures ou suspensions). Au moins, l'on verrait du hockey de haut niveau. Hélas...

Le match commence par une petite domination des Rémois qui se créent deux nettes occasions. L'on sent un meilleur affûtage des physiques rémois, ca patine vite et bien, et l'on manie bien le palet. Mais Strasbourg ne compte pas se laisser faire, notamment au cours de leur première supériorité. Pourtant, c'est Loïc Sadoun qui aurait pu tirer son épingle du jeu, en partant en contre-attaque seul face à Äikää, mais il fait la feinte de trop, excentré, il est obligé de contourner la cage et la défense locale a eu le temps de revenir, puis de lancer une contre-attaque, par Bobillier qui démarque idéalement Saint-Marc qui tire à côté. Le jeu s'équilibre, et au cours d'un nouveau jeu de puissance, Dumuis tire puissamment sur Hätinen, mais personne ne peut reprendre le rebond. Le contre rémois est excellemment bien amené par une superbe combinaison Orsolini-Sadoun derrière le but, mais Rousu trouve un Äikää très bien placé. L'acte I de ce match est alors fini, après un match correct et animé de bonnes intentions, arrive l'acte II, ou comment pourrir un match : une grosse boîte de Desrosiers sur Laflamme se termine en pugilat entre les deux joueurs. Laflamme semble vraiment remonté, et au vu de son arcade sourcilière éclatée (au cours de la boîte, ou de la bagarre ?), on peut comprendre pourquoi. Le match va alors sombrer dans un duel où Reims va surtout chercher le bonhomme, plus que le palet. Mais les actions vont quand même se suivre. Orsolini en contre, va répondre à un missile de Flinck. Puis Strasbourg, de nouveau en supériorité, va hériter d'une franche occasion, par l'intermédiaire d'Hohnadel, qui centre impeccablement mais Schuchewytsch arrive un poil trop tard pour reprendre le palet. Saarinen y va aussi de son slap, et Hohnadel, posté devant Hätinen, essaie, maladroitement, le rebond. S'ensuit une nouvelle échauffourée entre Marcelle et Hohnadel, le Rémois profitant du principe de la défense de son gardien pour se réchauffer les poignets ! Aussi, à la fin de ce premier tiers, beaucoup de pénalités ont quand même haché le match, où l'on peut noter quand même que Strasbourg fait mieux que se défendre.

Le deuxième tiers-temps va voir Saarinen entrer presque aussitôt en prison. Qu'importe, l'Etoile Noire profite du moindre espace pour lancer le contre, ce à quoi répond Reims, notamment par une belle passe de Bouché (monté en attaque suite à une blessure d'Orsolini) pour Rousu, mais Äikää reste concentré. Schuchewytsch récupère alors en zone neutre le palet, élimine un, puis deux Rémois, avant de glisser la rondelle au ras de la glace, au fond des filets. Jolie manière, et beaucoup de culot pour le jeune Belge, qui donne un peu plus de courage à ses coéquipiers. Petit entracte malsain au cours de cet acte II : "l'excellent" (dans quel domaine ?) Marcelle, suite à ce but, va estimer qu'il peut sortir de prison et s'en va le clamer haut et fort au corps arbitral, qui va mettre quelques temps à réaliser que le but était inscrit alors qu'il y avait encore Saarinen pour Strasbourg, et Marcelle pour Reims, en prison... Petite intimidation, coutumière de l'énergumène, mais qui en dit long sur l'état d'esprit de certains Rémois ce soir. Passé cet intermède, peu de choses à dire, sinon que Strasbourg continue à pousser, et c'est logiquement que Sevcik trouve l'ouverture, sur un slap de Flinck dévié par un Strasbourgeois. Tout le monde voit le palet dedans, mais il ressort sous Hätinen, juste devant la palette du Slovaque qui n'en demande pas tant. C'est un orage d'applaudissements qui secoue le Wacken, le public commence à croire au miracle. C'est alors le moment pour Strasbourg de resserrer les rangs, en reculant un peu, pour mieux servir Äikää. Mais Reims, qui ne joue plus qu'avec deux lignes, cherche trop souvent l'exploit personnel, ou le bonhomme... d'où une petite dizaine de minutes où l'on commence à s'assoupir, entre deux actions, ou boîtes bien plus que senties. Une nouvelle supériorité de Reims va nous amener droit à l'acte III : le réveil rémois. Désordonné, car les Champenois doivent commencer à réaliser le bide... Mais les accélérations de Brodin, Rousu ou Guilhem donnent du fil à retordre à la défense locale. Une belle alerte de Brodin, très bien démarqué par Rousu va permettre à Äikää de monter qu'il ne compte pas se faire impressionner. Tout comme le duo Medeiros-MacLennan qui se lance à l'avant mais le second nommé arrive un tout petit peu trop tard pour reprendre le centre. A ce rythme, qui va céder ? Reims par manque de d'effectif, ou Strasbourg par manque d'expérience ?

Surtout que Reims va bénéficier d'une nouvelle supériorité en début de troisième tiers pour se relancer. Un tir de Brodin dévié par Sadoun, et l'espoir revient pour Reims. Auparavant, Schuchewytsch, en contre, avait pu chauffer Hätinen. Une bonne période, alors, où les contres vont se succéder. L'état de fatigue aidant, de gros couloirs se forment, et Sadoun, par exemple, sert Marcelle qui tire du revers, mais Äikää veille. Puis c'est un bon envoi de MacLennan pour Sevcik, mais la mitaine de Hätinen ne tremble pas. Les Rémois semblent quand même s'user plus vite, les juniors jouent le "match de leur vie", en s'octroyant une part non négligeable de temps de jeu. Mais le manque de gabarit ne joue pas en faveur de Guilhem, par exemple, qui fait pourtant preuve de beaucoup de combativité. De son côté, Strasbourg remonte le palet à la moindre occasion offerte, comme ce centre transversal de Flinck qui ne trouve pas d'acquéreur. Rousu fait alors un petit numéro mais le tir passe au-dessus. La tension monte, d'abord au niveau du jeu. Il ne reste plus que cinq minutes, et Reims a toujours ce but de retard. Et à force de pousser, avec si peu de joueurs, les ressources s'épuisent. Fin de l'acte III, l'épilogue arrive, sous la forme d'une bagarre entre Bobillier et un junior rémois (Thiéry ?). Ce pugilat devient alors un prétexte pour les habitués du malsain que sont Marcelle et Guennelon qui viennent y prendre part. Les coups fusent sur la glace, et sur le banc ! Triste épilogue pour un match qui aurait pu mériter mieux. En effet, à partir de ce moment, il reste environ cinq minutes à jouer, Reims va jouer constamment en infériorité. Beaucoup de déconcentration de la part de Brodin qui se voit pénalisé deux fois de suite, ou de provocation de la part de Guennelon qui se voit cloué en prison. Le troisième but de Strasbourg, en supériorité donc, est un bon travail de la bleue servi à Sevcik qui transmet à Medeiros situé au deuxième poteau. Fini, rideau, le match est plié, Strasbourg exulte, Rousu n'attend pas la fin du match pour regagner les vestiaires, Sadoun se fait soigner de grosses crampes aux jambes... La salle, qui depuis une dizaine de minutes, exhorte ses joueurs, explose de joie à la sirène finale. Les Strasbourgeois ont fait oublier leurs récentes déconvenues et méritent bien une petite ola, et un tour d'honneur.

La surprise est de taille : le leader de l'Elite est tombé. On pourra dire qu'il manquait de nombreux joueurs, et pas des moindres. Mais ce soir, ce sont paradoxalement les jeunes qui ont poussé l'équipe. Beaucoup trop d'indiscipline ont coûté le match à Reims, qui avec un effectif restreint n'a pas été très inspiré de jouer son jeu habituel, basé essentiellement sur de nombreuses provocations. La bêtise des Marcelle et Guennelon, si elle n'est plus à prouver, devient vraiment pathétique, mais même Rousu était tenté de jouer le bonhomme plutôt que finir son action. Bonne note quand même concernant les jeunes, qui se sont bien battus, au sens noble du terme.

Strasbourg s'est sûrement racheté de ses récentes contre-performances en championnat. Non pas qu'ils aient fait un super match, mais ils ont vraiment fait preuve de solidarité autour de leur gardien, de beaucoup de culot en attaque, en tentant d'exploiter la moindre erreur adverse. Et surtout, peu d'actions vraiment individuelles, toujours des actions avec quelqu'un qui soutenait le porteur du palet, même si certaines actions manquaient de finition. Maintenant que l'on sait le potentiel est là, on va l'espérer à chaque match.

J'ai bien aimé :

- Pour Strasbourg : Äikää (très concluant), Sevcik et Flinck (d'un calme remarquable)

- Pour Reims : ... Brodin, Guilhem, Molmy et Bouché.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Strasbourg - Reims 3-1 (0-0, 2-0, 1-1).

Arbitrage de MM. Forget, Henry et Rouèche. 700 spectateurs environ.

Pénalités : Strasbourg 63' (2'+5'+20' Desrosiers, 2' MacLennan, 2' Hohnadel / 4' Saarinen, 2' Bobillier, 2' MacLennan / 2' Cadoret, 2' Schuchewytsch, 20' Bobillier). Reims 65' (2' Bouché, 6' Marcelle, 5'+20' Laflamme, 2' Molmy, 2' Guennelon, 2' Sadoun / 2' Guennelon / 2' Rousu, 2' Guennelon, 20' n°24).

Tirs : Strasbourg 32 (14, 6, 12), Reims 25 (9, 9, 7).

Évolution du score :

1-0 à 22'12" : Schuchewytsch.

2-0 à 25'46" : Sevcik.

2-1 à 43'11" : Sadoun assisté de Brodin (sup. num.).

3-1 à 58'57" : Medeiros assisté de Sevcik (sup. num.).

 

Strasbourg

Gardien : Äikää.

Défenseurs : Saarinen - Cadoret ; Besseyre - G. Mehl ; Dumuis - Flinck.

Attaquants : Sevcik - MacLennan - Medeiros ; Schuchewytsch - Hohnadel - Desrosiers (puis Bobillier) ; Escuder - Walter - D. Mehl ; Saint-Marc.

Remplaçant : Vincent (G).

Reims

Gardien : Hätinen

Défenseurs : Marcelle - Laflamme (puis Guennelon) ; Molmy - n°24 (Thiéry ?)

Attaquants : L. Sadoun - Rousu - Orsolini (puis Bouché) ; Brodin - Guilhem - n°8 (Guéguen ?) ; n°5 (Levêque ?).

Remplaçant : Godefroy (G).

 

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