Belarus - Etats-Unis (18 février 2002)

 

Match comptant pour les Jeux Olympiques 2002.

"Pourquoi pas Tom Barrasso ?" avait suggéré Herb Brooks après le match contre la Finlande. Et effectivement, il n'a pas hésité à tester son troisième gardien en trois rencontres. Le Belarus se souvient de Nagano où il avait fait jeu égal avec l'équipe américaine, et semble parti pour une performance du même ordre en réussissant un départ-éclair, avec l'ouverture du score de Dmitri Pankov en seulement vingt secondes. Pendant un tiers-temps, les États-Unis se cassent les dents sur Andreï Mezin, ce qui les agace profondément. C'est ainsi que Brett Hull, pénalisé pour équipement illégal parce qu'il n'avait pas fermé son casque, s'énerve et frappe la caméra du banc des prisons.

L'irascible Hull égalise dès l'entame du deuxième tiers. Mezin continue de subir un feu nourri et la clé du verrou vient finalement de l'opportuniste John LeClair, qui apaise les nerfs américains en mettant deux rebonds entre les jambières du très bon gardien biélorusse. Le trou est fait, il ne reste qu'à l'élargir en troisième période.

C'est ce que fait Scott Young, qui trompe Mezin de près sur une passe en retrait de York. Même une pénalité de Rafalski pour retenir ne sauve pas le Belarus, qui ne parvient même pas à rentrer dans la zone offensive. Quand le jeu de puissance se fait jeu d'impuissance, il est logique que Deadmarsh marque en infériorité en s'échappant sur la gauche avant de foncer vers Mezin. Ce dernier réalise un énième miraculeux devant Rolston, mais doit concéder un sixième et un septième but, signés Young et Guerin. Les efforts de Dudik laissent croire que les Biélorusses peuvent enfin construire quelque chose en zone offensive, mais ils sont immédiatement pris en contre, et Deadmarsh sur l'aile gauche trouve Guerin au second poteau pour une nouvelle action d'école.

Les Américains se sont fait peur pendant un tiers-temps avant de réaliser une nouvelle démonstration. Dans cet excellent collectif parfaitement soudé, essayons tout de même de dégager quelques individualités : on pense bien sûr à John LeClair, véritable patron de l'enclave, que ce soit sur des actions statiques, où il fait figure de pilier indéboulonnable, ou dynamiques, où il surgit au moment opportun. L'effet reste le même, et le message est envoyé à tous les gardiens adverses : tous les rebonds lâchés alors que le joueur de Philadelphie sera sur la glace seront impitoyablement exploités. Mais on peut aussi mentionner Adam Deadmarsh, qui allie à la puissance physique (Stas se souvient encore de la sévère mise en échec qu'il lui a infligée) une vitesse de patinage qui en fait un élément important des contre-attaques américaines.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Vladimir Krikunov (entraîneur du Bélarus) : "Notre équipe est assez âgée, avec une majorité de trentenaires. Il n'est pas simple pour eux de travailler vingt minutes entières au rythme proposé par un adversaire aussi fort. Nous avons commis beaucoup d'erreurs parce qu'ils nous ont forcés à les faire. Ils anticipaient chacune de nos actions."

Andreï Mezin (gardien du Bélarus) : "Quand Brett Hull décoche son slap, on ne voit rien venir. C'est pourquoi il est une si grande star."

Tom Barrasso (gardien des États-Unis) : "Si on m'avait dit il y a un an [NDLR : il avait pris une année sabbatique] que je jouerais les Jeux Olympiques, j'aurais rigolé. C'est le couronnement de ma carrière aux côtés des deux Coupes Stanley."

Chris Chelios (défenseur des États-Unis) : "Nous avons fait le plein de confiance avant les gros matches. À Nagano, nous avons été à la peine tout du long. Personne n'était confiant avant le quart de finale contre les Tchèques, et c'est parce que personne n'avait marqué. Maintenant, nous savons que nous pouvons mettre des buts."

 

Belarus - Etats-Unis 1-8 (1-0, 0-3, 0-5)

Lundi 18 février 2002 à 11h05 au E-Center de West Valley City. 8599 spectateurs.

Arbitrage de Stephan Welkom assisté de Mike Cvik et Derek Nansen.

Pénalités : Belarus 8' (2', 6', 0'), Etats-Unis 8' (4', 2', 2').

Tirs : Belarus 13 (6, 3, 4), Etats-Unis 48 (15, 18, 15).

Évolution du score :

1-0 à 00'20" : D. Pankov assisté de Tsyplakov et Khmyl

1-1 à 20'46" : Hull asssisté de Modano

1-2 à 22'46" : LeClair assisté de Hull et Leetch (sup. num.)

1-3 à 27'33" : LeClair assisté de Modano et Hull

1-4 à 44'28" : Young assisté de York et Roenick

1-5 à 50'45" : Deadmarsh assisté de Rolston (inf. num.)

1-6 à 52'34" : Young assisté de Roenick

1-7 à 53'32" : Guerin assisté d'Amonte

1-8 à 56'26" : Guerin assisté de Deadmarsh et Rolston

 

Belarus

Gardien : Andreï Mezin.

Défenseurs : Ruslan Saleï - Oleg Khmyl ; Vladimir Kopat - Aleksandr Zhurik ; Igor Matushkin - Oleg Romanov ; Oleg Mikulchik - Aleksandr Makritski.

Attaquants : Alekseï Kalyuzhny - Vladimir Tsyplakov - Dmitri Pankov ; Andreï Kovalev - Andreï Rassolko - Dmitri Dudik ; Vadim Bekboulatov - Aleksandr Andrievski - Oleg Antonenko ; Sergueï Stas - Vassili Pankov.

États-Unis

Gardien : Tom Barrasso.

Défenseurs : Brian Rafalski - Brian Leetch ; Chris Chelios - Gary Suter ; Aaron Miller - Phil Housley ; Tom Poti.

Attaquants : Jeremy Roenick - Scott Young - Mike York ; Brett Hull - Mike Modano - John LeClair ; Bill Guerin - Doug Weight - Tony Amonte ; Adam Deadmarsh - Chris Drury - Brian Rolston.

 

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