États-Unis - Allemagne (20 février 2002)

 

Match comptant pour les Jeux Olympiques 2002.

Des trois gardiens américains, c'est finalement Mike Richter qui a la confiance de Brooks. Quant à Olaf Kölzig, diminué par une blessure au genou et qui à Hans Zach n'a finalement pas fait appel, il est présent dans les tribunes, vêtu d'un blazer de la fédération allemande en signe d'allégeance. Un geste en vue des prochains championnats du monde ? En attendant, Seliger garde les filets allemands et s'applique à laisser le moins possible de rebonds aux rôdeurs américains. On sait par exemple qu'il est difficile de se débarrasser de John LeClair. Alors que Kunce est déjà en prison, Goldmann propose une solution originale au problème : il ne trouve pas mieux que de lui balancer sa crosse en plein visage. C'est une drôle d'idée qui est passée par la tête du défenseur allemand, qui semble avoir prémédité deux secondes avant ce geste gratuit hors de l'action, et l'arbitre suédois Ulf Rådbjer le renvoie logiquement aux vestiaires. Le jeu de puissance américain est loin d'être impérial, mais en retrouvant un avantage de deux hommes (Kunce est à nouveau sanctionné pour obstruction), Roenick finit par ouvrir le score. Il aura fallu une accumulation de pénalités des Allemands pour en arriver là, car ils ont sinon opposé une belle résistance.

Les Américains font la différence dès la reprise quand Hull (à moins que ce soit la crosse du défenseur...) dévie joliment un lancer de Chelios. À la trentième minute, Amonte et Roenick effectuent un superbe une-deux qui aboutit au troisième but. Moins d'une minute plus tard, les Américains gagnent l'engagement en zone offensive et Housley adresse un tir en angle fermé que repousse le patin de Seliger. Le chasseur de buts LeClair passe par là pour corser l'addition. Elle l'est encore plus avec un dessert maison plein de fantaisie : un lancer violent de Modano rebondit sur la bande derrière les filets allemands. À peine le palet est-il revenu au niveau de la ligne de but que Brett Hull, dos à la cage, le reprend du revers entre ses jambes dans un angle impossible pour un but non moins improbable. Après cet incroyable coup du sort, Zach fait sortir le pauvre Seliger et le remplace par Robert Müller, qui avait gagné ses galons de deuxième gardien contre la Suède où il avait fait meilleure figure que Künast. Le jeune gardien de Mannheim s'en sortira encore avec brio en n'encaissant pas le moindre but.

Dans le troisième tiers-temps, les Etats-Unis étalent encore leur jeu de passes rapides et précises, alors que les Allemands en sont réduits à quelques tentatives individuelles, par exemple de Sturm. Les Américains sont de plus en plus l'équipe la plus impressionnante du tournoi. Ils n'ont jusqu'ici été égalés que par les Suédois, désormais éliminés, pour ce qui est de la vitesse d'exécution. C'est elle qui leur permet de construire des actions si éclatantes et si efficaces. Pour varier les plaisirs, ce qui n'est pas dur dans un collectif qui étincèle de toute part, on peut souligner les performances de Mike Modano, qui a enfin marqué son premier but et sur lequel Herb Brooks ne tarit pas d'éloges, ou encore de Jeremy Roenick, clé de voûte de nombreuses actions.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match :

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "La chance de jouer contre les meilleures équipes du monde ne se présente pas tous les jours. Je suis fier de ce que cette équipe a montré. Quand on se rend compte que notre défense se compose de trois joueurs de 20 ans [NB : Schubert, Seidenberg, Ehrhoff], d'un remplaçant en DEL [Renz] et d'un joueur du dernier au classement [Goldmann, qui joue à Essen], elle a été sensationnelle. En perspective des championnats du monde, je vais m'entretenir dans les prochaines semaines avec quelques-uns des joueurs les plus vieux. Je veux injecter du sang frais."

Jürgen Rumrich (capitaine de l'Allemagne) : "L'arbitre a été mesquin dès le début. Mais nous nous sommes vaillamment battus et n'avons terminé le premier tiers qu'avec un but de retard."

Jan Benda (attaquant/défenseur de l'Allemagne) : "La longue infériorité nous a coûtés beaucoup de forces et la faute d'un défenseur nous a mis en situation délicate."

Franz Reindl (directeur sportif de la fédération allemande) : "Les décisions de l'arbitre ont été scandaleuses. Il est évident qu'il ne devait pas y avoir un deuxième miracle dans cette journée. Tout est fait pour favoriser une finale Etats-Unis - Canada."

 

États-Unis - Allemagne 5-0 (1-0, 4-0, 0-0)

Mercredi 20 février 2002 à 16h30 au E-Center de West Valley City. 8599 spectateurs.

Arbitrage d'Ulf Rådbjer (SUE) assisté de Jean Morin (CAN) et Derek Nansen (USA).

Pénalités : États-Unis 4' (2', 2', 0'), Allemagne 33' (6'+5'+20', 2', 0').

Tirs : États-Unis 33 (13, 12, 8), Allemagne 28 (9, 10, 9).

Évolution du score :

1-0 à 13'06" : Roenick assisté de Rafalski et Weight (double sup. num.).

2-0 à 20'46" : Chelios.

3-0 à 29'42" : Amonte assisté de Roenick.

4-0 à 30'14" : LeClair assisté de Housley et Modano.

5-0 à 31'47" : Hull assisté de Modano et LeClair.

 

États-Unis

Gardien : Mike Richter.

Défenseurs : Chris Chelios - Gary Suter ; Aaron Miller - Phil Housley ; Tom Poti - Brian Leetch ; Brian Rafalski.

Attaquants : Brett Hull - Mike Modano - John LeClair ; Scott Young - Jeremy Roenick - Mike York ; Adam Deadmarsh - Brian Rolston - Chris Drury ; Bill Guerin - Doug Weight - Tony Amonte.

Entraîneur : Herb Brooks.

Allemagne

Gardiens : Marc Seliger puis Robert Müller à 31'47".

Défenseurs : Erich Goldmann - Christoph Schubert ; Mirko Lüdemann - Jan Benda ; Christian Ehrhoff - Daniel Kunce ; Dennis Seidenberg - Andreas Renz.

Attaquants : Jürgen Rumrich - Stefan Ustorf - Jochen Hecht ; Marco Sturm - Len Soccio - Klaus Kathan ; Daniel Kreutzer - Tobias Abstreiter - Martin Reichel ; Andreas Loth - Wayne Hynes - Mark MacKay.

Entraîneur : Hans Zach.

 

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