Finlande - Canada (20 février 2002)

 

Quart de finale des Jeux Olympiques 2002.

Face aux Finlandais qui les avaient privés du bronze à Nagano, les Canadiens ne peuvent pas se permettre de perdre. Ils défendent l'honneur du pays du hockey, que tout le monde aimerait voir jeter aux loups, si l'on en croit les déclarations répétées de Gretzky ces jours derniers. Il ne faut que trois minutes pour voir celui-ci exulter quand un revers de Sakic passe entre les jambes de Hurme. Les Canadiens dominent cette première période, mais les tirs de Smyth ne sont pas cadrés, et Shanahan, malgré une cage ouverte, est toujours aussi peu décisif.

Autre joueur décevant de l'équipe canadienne dans ce tournoi, Mike Peca échoue à bout portant sur Hurme, servi qu'il était par Yzerman après cinq minutes en deuxième période. Ce n'est qu'alors qu'intervient la première pénalité de la rencontre, une obstruction sur le gardien de Selänne. Le jeu de puissance canadien ne donne rien, mais on voit Jovanovski réussir un joli coup en gagnant un engagement avant la bleue et en parvenant directement à partir au but, sans pouvoir cependant conclure du revers. On a atteint la mi-match et on n'a toujours pas vu les Finlandais en attaque. Jere Lehtinen répare cet oubli sur une passe de Selänne, mais son revers n'inquiète pas Brodeur. Va-t-on assister à un nouveau réveil des Finlandais, qui, contre la Russie, n'avaient rien fait de bon pendant un tiers, mais avaient tenu le score à 0-1 et préservé leurs chances ? Même si Lindros a quitté la glace en raison d'une blessure à l'épaule, cela n'en prend pas le chemin, car Lemieux décale intelligemment à gauche du but Steve Yzerman, récompensé de tout le travail qu'il a abattu en zone défensive par le 2-0. Les Finlandais n'ont plus le choix, et doivent promptement réagir, ce que fait Hagman, l'invité de dernière minute, qui réduit le score.

La Finlande se met à jouer, et à bien jouer, au troisième tiers-temps. Elle utilise ses exceptionnelles qualités de patinage, sans négliger l'intensité physique, et se crée enfin des occasions, le palet frôlant même la lucarne sur un 2 contre 1. Selänne se démène alors que Jovanovski est en prison (l'unique pénalité canadienne du match), mais la réussite n'est pas au rendez-vous. Dans ces cas-là, il est de coutume que l'adversaire marque contre le cours du jeu, et Sakic n'est pas loin d'y parvenir, mais sa reprise du revers frappe le bas de la transversale. Quant à Kariya, ses contre-attaques se heurtent à Hurme. L'arbitre ne semblant plus décidé à siffler la moindre pénalité, les Finlandais ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Ils sont transcendés, comme Selänne qui met violemment Pronger en échec contre la bande. Le gigantesque défenseur de Saint-Louis a la malchance de heurter le plexiglas juste au niveau de la jointure entre les plaques, et s'ouvre ainsi le front. La Finlande n'abdique pas jusqu'à la dernière seconde, mais échoue au port.

La tactique de la belle au bois dormant finlandaise, qui avait piégé les Russes, n'a pas fonctionné une deuxième fois face à une solide défense canadienne. La Finlande quitte le tournoi avec un petit goût d'inachevé. On aurait en effet aimé savoir si elle était capable de jouer trois tiers-temps à ce niveau, ou si son attentisme était contraint et forcé car elle était trop limitée pour faire plus. En tout cas, le Canada s'est sorti une belle épine au pied, et l'élimination de la Suède lui en enlève une plus grosse encore. La route de la finale se dégage, reste à ne pas trébucher sur le petit obstacle biélorusse qui nécessitera concentration et application.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Hannu Aravirta (entraîneur de la Finlande) : "De tous les matches des Canadiens, c'est celui-ci où ils ont le mieux utilisé la grande surface de glace. Ils ont appris les longues passes et les passes-abandons. Contre la Suède, ils étaient chancelants, mais aujourd'hui ils étaient comme chez eux sur cette glace.

Teemu Selänne (attaquant de la Finlande) : "Je suis déçu que nous n'ayons pas livré notre meilleure performance du tournoi. Si nous avions joué comme contre la Russie, nous aurions peut-être pu gagner. Nous n'avions pas la pression. Les Canadiens l'avaient. Mais ils ont une grande équipe et ils s'améliorent au fur et à mesure."

Martin Brodeur (gardien du Canada) : "Nous n'avons pas fait grand cas des déclarations de Wayne Gretzky. Nous ne sommes pas ici pour faire la guerre aux autres pays, mais pour gagner la médaille d'or. Les Finlandais ont eu des occasions mais ils ont fait passe sur passe et nous les avons contrés. Ils n'ont pas assez tiré. La défaite d ela Suède contre le Belarus nous a effrayés, cela prouve que tout peut arriver dans un tel tournoi, d'autant que nous rencontrons des difficultés en attaque. Nous n'avons pas encore réussi à marquer plus de trois buts.

 

Finlande - Canada 1-2 (0-1, 1-1, 0-0)

Mercredi 20 février 2002 à 20h15 au E-Center de West Valley City. 8599 spectateurs.

Arbitrage de Dennis Larue assisté de Michael Cvik et Rudolf Lauff.

Pénalités : Finlande 2' (0', 2', 0'), Canada 2' (0', 0', 2').

Tirs : Finlande 19 (5, 8, 6), Canada 34 (15, 14, 5).

Évolution du score :

0-1 à 03'00" : Sakic assisté de Gagné.

0-2 à 35'49" : Yzerman assisté de Lemieux.

1-2 à 36'09" : Hagman assisté de Kallio et Jokinen.

 

Finlande

Gardien : Jani Hurme (sorti de sa cage à 59'10").

Défenseurs : Teppo Numminen - Kimmo Timonen ; Jyrki Lumme - Aki-Petteri Berg ; Janne Niinimää - Sami Salo ; Ossi Väänänen.

Attaquants : Antti Aalto - Jere Lehtinen - Teemu Selänne ; Juha Ylönen - Sami Kapanen - Mikko Eloranta ; Tomi Kallio - Niklas Hagman - Olli Jokinen ; Juha Lind - Jarkko Ruutu - Raimo Helminen ; Ville Nieminen.

Entraîneur : Hannu Aravirta.

Canada

Gardien : Martin Brodeur.

Défenseurs : Chris Pronger - Al MacInnis ; Adam Foote - Scott Niedermayer ; Rob Blake - Ed Jovanovski.

Attaquants : Joe Sakic - Jarome Iginla - Simon Gagné ; Steve Yzerman - Mario Lemieux - Paul Kariya ; Ryan Smyth - Eric Lindros - Owen Nolan ; Joe Nieuwendyk - Theoren Fleury - Brendan Shanahan ; Mike Peca.

Entraîneur : Pat Quinn.

 

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