Rouen - Reims (23 février 2002)

 

Match comptant pour la trentième journée du championnat Elite 2001/2002.

Cette fois, on allait voir ce qu'on allait voir, avait promis Guy Fournier. Pour lui et ses joueurs, à partir de ce soir, cette troisième phase n'était pas un ersatz de play-off comme d'autres le pensent. Oubliés les blessés. Oubliés les mauvais matches rouennais. Oubliées les contre-performances individuelles. Oubliée la déconfiture providentielle rémoise qui a permis au trio d'acolytes du championnat de refaire surface in extremis. Oublié, encore une fois, le public rouennais avec lequel le RHE, joueurs et dirigeants, ont fait preuve de leur dédain coutumier et d'une impolitesse incroyable en ne leur exposant pas, simplement et symboliquement, la Coupe de France remportée mardi dernier à Besançon. Oublions !

Les deux équipes et les supporters ont démarré tambour battant, au propre et au figuré suivant les cas. Jonathan Zwikel se montrait un batteur rapide mais pas encore assez précis pour ouvrir la marque (0'59). Le jeu, équilibré, avait un bon rythme. L'intensité, elle, était en dessous d'un play-off. Sous une des accélérations rouennaises, les Rémois étaient contraints à la faute (4'08). À la faveur d'un bon dévouement de Loïc Sadoun (4'22) et d'une certaine maladresse des Normands pourtant inspirés dans leurs unités spéciales, Daniel Paradis (5'06) et Eric Doucet (5'30) ne pouvaient pas réaliser leurs nettes ambitions. Une fois cette pénalité clôturée sans débit, les Flammes Bleues profitaient d'une grossière erreur rouennaise en zone neutre. Thomas Gueguen, l'international junior, voyait son lancer passer près du montant gauche de Phil Groeneveld (7'50). L'ouverture du score, si importante face aux Rémois, conditionnant la tactique et l'évolution du match, tardant à arriver, les esprits s'échauffaient. Le jeu prenait de l'ampleur. Les duels étaient âpres. Le mascaret normand était aussitôt contré par le jusant marnais. C'était les grandes marées sur l'île Lacroix ! Ainsi, au tir puisant d'Allan Carriou qui passait légèrement à côté (9'49), répondait celui de Romain Carrara (9'59). Le bras de fer entre les deux derniers vainqueurs de la Coupe Magnus ruisselait au léger avantage des visiteurs. Miikka Rousu sortait du courant pour créer une vague offensive endiguée par un Phil Groeneveld, la bouée de sauvetage rouennaise (10'33). Au bord de submerger, le RHE utilisait des comportements refusés par un arbitre très tatillon (11'12). C'était sans doute un mauvais moment pour encaisser un cachot. Cependant, les Dragons ne se noyaient pas, au contraire, ils surnageaient. Alain Vogin, à l'aise contre la houle de force cinq contre quatre, s'extirpait des flots à bâbord. Il pouvait apercevoir la vedette rapide qui l'escortait en plein face au port. Aram Kevorkian reprenait instantanément la rondelle. Markus Hätinen avait bien lu les intentions du junior rouennais Il s'opposa, de belle manière, à ce que le palet ne remplisse son filet (12'35). Mais sur le ressac, Guillaume Besse s'en allait pêcher du gros. Seul, à la ligne, il ferrait le poisson finlandais et garnissait son tramail (1-0 à 13'05). Toujours pointilleux sur les arraisonnages, le juge en chef envoyait de nouveau un Rouennais dans la nasse (13'31). Cette fois, les coéquipiers d'Anthony Mortas appâtaient sérieusement. Ils allaient faire une touche par l'intermédiaire de Lionel Orsolini (15'12). Toutefois, ils ne remontèrent rien au bout de leurs hameçons. Une minute plus tard, Jean-François Jodoin, de son camp, envoyait un peu fort le bouchon à destination de Hä...ti... D'un puissant coup de nageoire, l'insubmersible Simon Lacroix était plus prompt à se saisir de la rondelle. Le Franco-Canadien devançait le gardien volant... bien mal. L'ailier droit marquait dans le chalut désert (2-0 à 16'08). Ensuite, c'était au tour de Daniel Carlsson de se plonger à l'attaque après un bon jeu de passes entre Guillaume Besse et Daniel Paradis. Le Suédois, pour terminer cette pêche fructueuse, marquait de près dans un trou d'alevin (3-0 à 17'44). Emergeant au-dessus de son concurrent, le RHE allait encore se créer une bonne amorce. Eric Doucet, en bon capitaine de vaisseau, voyait son jeté bien détourné par garde côte rémois devant sa madrague (18'49).

Les joueurs de Guy Fournier reprenaient le cour du match avec d'autres intentions. Celles bien naturelles, plus proche de la gestion d'un bon père de famille. Les Rémois affichaient toujours la même envie de bien faire à l'image d'Yven Sadoun, qui créait un deux contre un maladroitement terminé (21'05), et de Mathieu Bouché, qui assurait sa défensive de gestes judicieux (22'24). Après qu'un arbitre de ligne se fit soigner par le médecin rouennais (22'54), Franck Pajonkowski faisait travailler Markus Hätinen (25'37). Installés dans un dangereux faux rythme, les Normands laissaient les joueurs de Pekka Laksola prendre les initiatives. D'abord, Daniel Carlsson dut s'employer plus qu'à l'accoutumée pour anéantir une bonne chance adverse (26'57). Ensuite, Loïc Sadoun exécuta un tir qui heurtait un poteau (31'28). Enfin, Phil Groeneveld arrêtait un shoot précis de Richard Aimonetto (36'37). Alors quand Alain Vogin manquait son tir, feintant involontairement le goalie des bords de Marne, et que cette ruse involontaire était bonifiée par Simon Lacroix inscrivant dans la cage libre son second but de la soirée, on pouvait dire que c'était contre le cours du jeu (4-0 à 37'40). Le moral dans les patins, les visiteurs subissaient un dernier assaut de Franck Pajonkowski bien détourné par Markus Hätinen (38'32). Néanmoins, juste avant la pause, Phil Groeneveld réalisa une prouesse face à Mikka Rousu parvenu seul devant lui en breakaway (39'23).

Perdu pour perdu, les Rémois jetèrent toutes leurs forces dans la bataille. Trop de forces au goût de l'arbitre (40'02). Mais Daniel Paradis était dérouté par Markus Hätinen (41'39). Après cette pénalité "tuée", ils obligeaient les Dragons à la faute (43'10). Malheureusement, ce soir, le jeu de puissance des Flammes Bleues n'avait aucun rendement. Plus tard, Daniel Carlsson, héroïque, évitait grâce à sa vista défensive une bonne opportunité rémoise (45'25). Une minute plus tard, Phil Groeneveld arrêtait une tentative d'Yven Sadoun (46'16). Cela chauffait et un manquement de rigueur dans la défensive rouennaise permettait à Jonathan Zwikel de se promener et de donner, dans l'enclave, le caoutchouc à Vincent Bachet. L'arrière international se jouait adroitement du gardien normand (4-1 à 52'11). Deux minutes plus tard, Markus Hätinen sortait et Gérald Guennelon marquait dans la confusion (4-2 à 54'27). Reims demandait un temps mort pour organiser ses sorties de gardien dans les conditions optimum. La deuxième sortie de Markus Hätinen, pendant le cour du jeu, n'apportait rien aux compteurs rémois (54'58). La troisième était féconde (58'09). Mikka Rousu de près inscrivait un but dans le trafic (4-3 à 58'22). Les Dragons pétrifiés par ce surnombre constant, par l'envie de vaincre adverse, se repliaient. Maintenant, Loïc Sadoun s'avançait seul en échappée face à Phil Groeneveld. Le gardien rouennais sortait l'arrêt du match face à l'aîné (58'41). Formidable ! Rouen, à son tour demandait un temps mort pour rafraîchir ses troupes (58'44). Une minute après, un Normand devait quitter ses coéquipiers en direction de la geôle (59'44). A six contre quatre, les Dragons résistaient tant bien que mal... Daniel Carlsson, plein d'abnégation, sauvait un dernier palet brûlant offrant, en partie, une victoire qui n'aura pas traduit finalement une nette supériorité des champions de France sur les Rémois.

Il n'est pas certain que le vainqueur final sera celui mathématique de ce soir. En effet, les Rémois, au pied du mur certes, ont facilement poussé les Dragons dans leurs derniers retranchements. Au point de les faire douter d'eux-mêmes ? Début de réponse au Haras, à Angers, fin de la réponse dans une semaine contre Amiens.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Reims 4-3 (3-0, 1-0, 0-3)

Arbitrage de M. Benoist assisté de MM. Baude et Bliek. Spectateurs : 3000 environ.

Pénalités : Rouen 12' (6', 0', 6'), Reims 8' (4', 0', 4').

Tirs : Rouen 23 (12, 9, 2), Reims 30 (9, 9, 12).

Supériorités : Rouen 0/2 (0/1, -, 0/1), Reims 0/4 (0/2, -, 0/2).

Arrêts : Groeneveld (90,0%) 27/30 (9/9, 9/9, 9/12), Hätinen (83,0%) 19/23 (9/12, 8/9, 2/2).

Occasions à 5/5 : Rouen (40,0%) 4/10 (3/6, 1/3, 0/1), Reims (25,0%) 3/12 (0/4, 0/3, 3/5).

Évolution du score :

1-0 à 13'05" : Besse assisté de Paradis (inf. num.).

2-0 à 16'08" : Lacroix assisté de Jodoin.

3-0 à 17'44" : Carlsson assisté de Paradis et Besse.

4-0 à 37'40" : Lacroix assisté de Vogin.

4-1 à 52'11" : Bachet assisté de Zwikel.

4-2 à 54'27" : Guennelon.

4-3 à 58'22" : Rousu assisté d'Aimonetto et Y. Sadoun.

 

Rouen :

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Daniel Carlsson - Jean-François Jodoin ; Patrice Bellier - Heikki Riihijärvi ; Allan Carriou.

Attaquants : Guillaume Besse - Daniel Paradis - Franck Pajonkowski ; Éric Doucet - Alain Vogin - Simon Lacroix ; Thomas Bussat - Alexis Billard - Aram Kevorkian.

Remplaçants : Paul Charret (G), Geoffroy Bessard du Parc, Nicolas Besch, Thibault Geffroy et Rodolphe Bretault.

Absents : Luc Tardif Jr, Adrien Dufournet et Damien Ribourg (choix du coach).

Reims :

Gardien : Markus Hätinen.

Défenseurs : Daniel Laflamme - Christophe Marcelle ; Nicolas Pousset - Mathieu Bouché ; Vincent Bachet - Gérald Guennelon.

Attaquants : Yven Sadoun - Richard Aimonetto - Miikka Rousu ; Lionel Orsolini - Jonathan Zwikel - Romain Carrara ; Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Thomas Gueguen.

Remplaçants : Maxime Godefroy (G), Wilfried Molmy, Francis Ballet, et Gael Guilhem.

Absent : David Ribanelli et Mickaël Brodin.

 

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