Mulhouse - Reims (2 mars 2002)

 

Match comptant pour la trente-troisième journée du championnat Elite 2001/2002.

Après un bon déplacement à Grenoble, Mulhouse avait envie de rester sur sa bonne lancée à domicile (deux victoires et un nul). Reims avait besoin de bien se replacer pour le titre.

Le match commence avec un gros pressing de Reims sur la zone mulhousienne, bien aidé par une supériorité numérique sifflée très tôt dans la partie. Mulhouse tient, et Faith, sur un contre, va esquiver un Rémois, mais le tir passe à côté. Seule vraie action des Scorpions durant les quinze premières minutes, car le reste sera à mettre au crédit des Rémois, très pressants, et les locaux ont toutes les difficultés à pouvoir dépasser leur moitié de camp.

Lhenry veille au grain, de très belle façon, face aux essais d'Aimonetto ou des frères Sadoun. Rousu a une excellente opportunité d'offrir un but mais son caviar, lancé longitudinalement de l'autre côté de la cage, ne trouve pas preneur. Mulhouse peut se resituer en fin de tiers-temps, profitant d'une supériorité, par l'intermédiaire de Boman, mais Hätinen repousse. C'est au tour de Reims, lui aussi en supériorité, de se montrer encore plus menaçant, avec une grosse action de Mortas, puis un 2 contre 1 mené tambour battant par Orsolini et Carrara, qui s'y reprend en plusieurs fois pour inquiéter Lhenry : le palet est repoussé, mais le portier local cherche le rebond occasionné, avant de s'allonger dos sur le palet... Quelques petites crosses qui continuent à trifouiller le gardien tricolore, et c'est une fin de période qui se termine sur quelques bourre-pifs entre Lhenry et Carrara, d'un côté, Marcelle et Coqueux de l'autre. Et la prison pour les quatre protagonistes, au début du deuxième tiers.

Deuxième période qui se révèle plus intéressante car la physionomie du match change, Mulhouse paraît bien décidé à ne plus subir. S'ensuit donc une série de contres de part et d'autre de la patinoire. Juraj Faith ouvre les hostilités, mais Loïc Sadoun répond immédiatement. Galmiche a une belle occasion, de près, devant Hätinen, mais le cafouillage devant la cage ne lui est pas profitable. Puis une erreur de placement de Lageard permet à Brodin d'adresser un tir tendu sur Lhenry qui repousse. La partie est agréable à regarder, et l'intensité est encore plus importante quand Bilbao, que l'on annonçait souffrant d'une pubalgie, rassure les siens en exploitant une belle percée de Carry. Il faut tenir maintenant, surtout que Mulhouse joue deux infériorité de suite, mais les rouges et noirs tiennent. Mieux, Carry, au sortir de sa prison, bénéficie d'une occasion de un contre un mais Hätinen s'illustre. Bilbao alerte à toute allure Aubry, mais l'action est avortée par l'ultime défenseur rémois. Reims se remet à pousser, notamment une cinglante accélération de Rousu, mais si Mulhouse commet quelques erreurs de placement, il reste toujours une crosse ou l'excellent Lhenry pour stopper toute velléité des visiteurs. Le tiers se termine donc sur un avantage, non démérité, des Mulhousiens. Reste à confirmer...

Pas de problème sur les intentions des locaux : le premier essai de ce dernier tiers résulte d'un tir en aveugle de Bilbao. La meilleure façon de défendre est donc l'attaque. Hélas, cette bonne volonté est refroidie sur le premier tir des Rémois : un contre lancé à toute vitesse par "Captain Mortas-Kombat" (!), Lhenry ne peut que s'incliner. Premier coup de froid sur la patinoire de l'Illberg, surtout que Mulhouse semble se recroqueviller légèrement sur lui-même. Le temps de reprendre ses esprits que Carrara, bien lancé par Bouché, s'offre un deuxième contre, tout aussi assassin. Et quel but : il récupère le palet de la rouge centrale, part en sprint, résiste physiquement au dernier défenseur, puis l'esquive d'une superbe feinte, avant de tromper Lhenry de la même façon... la petite misère ! Deuxième coup de froid, sérieux celui-ci, et Christer Eriksson l'a bien compris, en demandant un temps mort pour essayer de reconcentrer ses troupes, un peu médusées devant cette réussite insolente (deux tirs, deux buts). Hélas, Reims remonte vers Lhenry, les Scorpions semblent de plus en plus acculés devant leur zone. Ils essaient bien de contrer, mais les Rémois sont souvent les premiers à récupérer les palets, puis à les "remettre en circulation", avec des Zwikel ou Aimonetto très incisifs et très dangereux dans leur conduite de palet. Orsolini offre alors sur un plateau, à l'opposé de la cage de Lhenry, le troisième but à Carrara, qui va "finir" son but avec un petit crochet pour éliminer le gardien local, puis loger la rondelle en pleine lucarne. Les choses vont alors se corser pour les Alsaciens, puisqu'ils n'arrivent plus à répondre : leur tactique d'envoyer au fond la patinoire, n'est plus de mise, ils n'arrivent plus à récupérer, sans doute ont-ils tout donné trop tôt (en deuxième tiers ?). Aussi, le match leur échappe totalement, sans que Reims ne cherche à trop en profiter, tout juste faire en sorte qu'Hätinen ne soit pas trop inquiété. Faith a une occasion qualifiée d'immanquable, esseulé devant Hätinen mais le tir part à côté. Et le match de se terminer, sans grande passion des deux côtés.

Dommage pour Mulhouse, le score paraît un peu sévère. Au vu du match, on notera un bon tiers, et deux autres périodes plus timides, et c'est peut-être ce qui explique que Reims ait gagné, car les Flammèches ont été plus régulières, plus pressantes. Mulhouse n'a dû son salut qu'à un Lhenry très inspiré. La deuxième période était pourtant de toute beauté, preuve que l'on a du cœur chez les Haut-Rhinois, et surtout que l'on ne se laisse pas impressionner par plus fort, il manquait peut être un peu de ressources physiques, un comble après la trêve olympique, notamment quand on voit que les trois buts encaissés résultent tous les trois d'un manque de "ténacité physique" sur l'attaquant adverse.

Reims, tout pressant qu'il ait pu être, ne m'a pas paru aussi fort que les deux précédents matchs. Pourtant, on retrouve le même pressing haut, des supériorités numériques bien exécutées, mais le manque de sérénité, le doute, semblaient bien présents chez eux ce soir. Il va leur falloir cravacher pour obtenir le titre.

Récompensés pour le match : Coqueux pour Mulhouse, et Carrara pour Reims (devant l'hilarité de ses coéquipiers : le prix était... un parapluie !)

J'ai bien aimé :

- Pour Mulhouse : Lhenry, Prunet et Boman.

- Pour Reims : Zwikel, Aimonetto et Carrara (qui m'a vraiment bien plu : deux buts superbes et une dernière feinte entre les jambes, mais sans but, pour Orsolini).

Compte-rendu signé Sébastien Rault

 

Mulhouse - Reims 1-3 (0-0, 1-0, 0-3)

Arbitre : M. Mendlowicz assisté de MM. Bliek et Charmillot. 1000 spectateurs.

Pénalités : Mulhouse 18' (2' Dimet, 2' Lehmusvuori, 2'+2' Coqueux, 2' Lhenry / 2' Prunet, 2'x2' Carry / 2' Lehmusvuori) ; Reims 16' (2' Brodin, 2' Guennelon, 2' Marcelle, 2' Carrara / 2' Y. Sadoun, 2' Bouché / 2' L. Sadoun, 2' Bachet).

Tirs : Mulhouse 24 (5, 14, 5) ; Reims 33 (12, 12, 9).

Évolution du score :

1-0 à 25'23" : Bilbao assisté de Carry et Provencher.

1-1 à 41'12" : Mortas assisté de Guennelon.

1-2 à 44'15" : Carrara assisté de Bouché.

1-3 à 48'43" : Carrara assisté d'Orsolini et Bouché.

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen (A) - Maximilien Lageard (puis Nicolas Carry) ; Ari Lehmusvuori - Olivier Dimet ; Lilian Prunet - Andreas Karlsson.

Attaquants : Benjamin Galmiche - Olivier Coqueux - Johan Boman ; Jimmy Provencher - Juraj Faith - Nicolas Carry (puis Lionel Bilbao) ; Vincent Bringuet - Etienne Croz - Julien Aubry.

Remplaçant : Edouard Denis (G).

Absents : Thomas Dumenil, Arnaud Vaillant.

Reims

Gardien : Markus Hätinen.

Défenseurs : Daniel Laflamme - Christophe Marcelle (A) ; Vincent Bachet - Gérald Guennelon ; Mathieu Bouché - Nicolas Pousset.

Attaquants : Miikka Rousu - Richard Aimonetto - Yven Sadoun ; David Ribanelli (A) - Anthony Mortas (C) - Loïc Sadoun ; Romain Carrara - Jonathan Zwikel - Lionel Orsolini (ou Mickaël Brodin).

Remplaçants : Maxime Godefroy (G), Gaël Guilhem, Francis Ballet, Thomas Gueguen.

Absent : Wilfried Molmy.

 

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