Metallurg Magnitogorsk - Lada Togliatti (19 mars 2002)

 

Quart de finale du championnat de Russie 2001/2002, quatrième manche.

A la seizième minute de la partie, les projecteurs situés au-dessus du camp du Metallurg. Après avoir consulté les deux capitaines et s'être informé du temps nécessaire aux réparations, l'arbitre Valeri Bokarev renvoie tout le monde au vestiaire et reporte les cinq minutes restantes au chronomètre de la période suivante. Et c'est ainsi que l'ouverture du score est inscrite à la dix-neuvième minute... dans le premier tiers du match mais en deuxième période ! Elle est réalisée par Igor Mikhaï:ov, le fils du sélectionneur national russe Boris Mikhaïlov, qui profite d'une pénalité contre Petrunin pour prendre le rebond d'un lancer de la bleue de Davydov.

Le Metallurg a pourtant du mal à attaquer dangereusement, alors que Karpenko est sauvé deux ou trois fois par miracle. L'accumulation des prisons finit néanmoins par avoir raison de Togliatti, même si la première ligne de jeu de puissance de Magnitogorsk s'y casse les dents. Belkin et Metlyuk sont sanctionnés à quelques secondes d'intervalle. Deux minutes à trois contre cinq, c'est au-delà de l'humainement supportable, et un trou laissé par Kaïgorodov et Litvinenko permet à Nikulin de doubler la mise en lucarne. Le Lada se trouve en situation d'autant plus délicate qu'il n'a plus battu Igor Karpenko (pas même aux tirs au but, d'ailleurs) depuis près de trois heures de jeu effectif. Le gardien ukrainien bat ainsi le record d'invincibilité des play-offs russes, jusque là détenu par son compatriote Aleksandr Vyukhin.

Mais Togliatti n'a pas dit son dernier mot et saute sur la première occasion de répliquer. Sitôt que Mikhaïlov est pénalisé en début de troisième période, les joueurs de Togliatti demandent à l'arbitre de vérifier les mensurations de la crosse de Glovatsky. Equipement non conforme, et deux minutes supplémentaires. Le Lada transforme la double supériorité numérique par Nesterov. Ce dernier, qui a fini de manger son pain noir, assiste moins de trois minutes plus tard Oleg Belkin pour l'égalisation. Son avance rapidement envolée, le Metallurg n'a plus beaucoup de forces, mais il est aidé par une prison du défenseur slovaque Jan Granac. Sergueï Ossipov, le vétéran du championnat russe (plus de six cents matches), entre alors en scène pendant l'avantage numérique. Il conserve le palet pendant plusieurs dizaines de secondes et, en deux feintes, se joue à la fois des défenseurs et de Fountain. Il ne reste alors que quatre minutes et les joueurs de Togliatti sont trop énervés pour jouer efficacement leur chance. Ils finissent ainsi la rencontre à trois, Metlyuk étant notamment expulsé pour avoir poussé un juge de ligne, ce qui pourrait lui valoir de manquer le début de la prochaine saison.

 

Commentaires d'après-match :

Petr Vorobiev (entraîneur de Togliatti) : "Nous avons beaucoup trop manqué de réussite en attaque pour pouvoir gagner. Par ailleurs, notre manager Valentin Kozin a déposé une protestation officielle sur la durée réelle de la troisième période. En fin de match, les chronométreurs ont souvent réagi avec retard aux coups de sifflet de l'arbitre."

Mike Fountain (gardien de Togliatti) : "Leur jeu de puissance a été très bon et a probablement été le facteur décisif. Bonb, les arbitres ont commis des erreurs, et ils ont même oublié d'éteindre le chronomètre à trois-quatre secondes de la fin. Mais comme on dit chez nous au Canada, c'est le hockey. Il n'y a jamais d'arbitrage idéal. Laissons faire ceux dont c'est le travail de juger de la qualité des arbitres. [...] Il n'y a pas grande différence avec les play-offs en Amérique du nord, les joueurs donnent tout. Mais ici en Russie, il y a des tirs au but après dix minutes de prolongation, ce qui a été complètement inattendu pour moi. Lors du deuxième match, ni nous ni notre adversaire n'avons marqué. Je me préparais pour quelques périodes supplémentaires, et j'ai vu tout le monde quitter la glace. Je suis resté quelque temps dans les cages, puis notre capitaine Namstnikov est venu à moi et a élucidé la situation. A posteriori je me rends compte que ma concentration n'était pas suffisante pour ce genre d'épreuve, à laquelle je n'étais pas préparée."

Igor Karpenko (gardien de Magnitogorsk) : "Je ressens une colossale fatigue et en même temps une immense satisfaction. Le fait que nous ayons battu trois fois la meilleure équipe de la troisième phase du championnat parle de soi. J'ai essayé d'oublier au plus vite le premier match. À la fin de celui-ci; notre entraîneur nous a dit qu'il ne fallait ne plus y penser, que nous devions faire comme si nous repartions à zéro. Ensuite, le deuxième match à Togliatti a été le plus complexe. Nous avons su y battre le Lada avec ses propres armes, la rigueur et la patience en défense."

 

Metallurg Magnitogorsk - Lada Togliatti 3-2 (0-0, 2-0, 1-2)

Mardi 19 mars 2002 à la patinoire Romazana de Magnitogorsk. 3900 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre : M. Bokarev.

Tirs : Magnitogorsk 18 (9, 4, 5), Togliatti 26 (10, 8, 8).

Pénalités : Magnitogorsk 14', Togliatti 40'.

Évolution du score :

1-0 à 19'00" : Mikhaïlov assisté de Davydov et Kuznetsov (sup. num.).

2-0 à 35'52" : Nikulin assisté de Litvinenko et Kaïgorodov (sup. num.).

2-1 à 44'15" : Nesterov assisté de Belkin et Metlyuk (sup. num.).

2-2 à 47'03" : Belkin assisté de Nesterov et Bulin.

3-2 à 55'26" : Ossipov assisté de Subbotin et Kaïgorodov (sup. num.).

 

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