Avangard Omsk - Ak Bars Kazan (28 mars 2002)

 

Demi-finale du championnat de Russie 2001/2002, quatrième manche.

Après seulement trente secondes de jeu, Alekseï Gorchkov se présente seul devant Tsarev, mais ne parvient pas à viser la cage qu'il s'est ouverte en feintant le gardien. Six minutes plus tard, Ilya Gorbuchin se retrouve dans la même situation, avec un résultat toujours aussi pauvre. Puis le bloc de ce même Gorbuchin, aidé de Koznev et Popov, parvient à s'installer dans la zone de Kazan, et fait tournoyer le palet pendant quarante secondes, mais sans résultat probant. Hormis ces trois grosses occasions, les attaques sont rares en début de match et les équipes attendent le contre fatal. Finalement, c'est sur un jeu de puissance que les locaux arrivent à ouvrir le score en fin de tiers, grâce à l'inévitable Maksim Suchinsky. Alekseï Tchupin a immédiatement l'occasion d'égaliser, mais son tir heurte bruyamment le poteau.

La rencontre gagne en vivacité à la reprise. Dans cette partie de toute beauté, tout porte à croire à la vingt-neuvième minute que Ramil Saïfullin vient de doubler la mise. Le juge de but a même allumé sa petite lampe rouge... mais Andreï Tsarev, le palet dans son gant, se précipite vers l'arbitre et réclame l'usage de la vidéo. Celle-ci lui donne finalement raison puisque le palet n'a jamais franchi la ligne. Le gardien de Kazan a donc de bonnes raisons d'être têtu, mais l'expérience montre qu'il n'a pas la tête si dure que ça : mis KO par un lancer d'Andreï Subbotin qui a frappé son masque, il finit quand même par se relever.

La deuxième période n'ayant finalement pas apporté la décision définitive, la tension monte d'un cran dans le dernier tiers. Les visiteurs se mettent au diapason de l'homme de spectacle qu'est leur entraîneur Moïseïev et poussent des cris effarouchés à chaque décision arbitrale. En fin de compte, deux supériorités numériques sont concrétisées par Ryabykin et Suchinsky et mettent fin aux débats.

L'Avangard Omsk peut célébrer sa victoire au son de la chanson russe "Argentine-Jamaïque" lancée par le DJ local, un refrain célèbre dans les patinoires du pays qui fait allusion au match de football de la Coupe du Monde 1998 remporté 5-0 par les Sud-Américains. Aujourd'hui, Omsk s'est contenté en pratique d'un "et un, et deux, et trois-zéro", comme le chantent les supporters français en hommage à la finale de cette même compétition. C'est bien suffisant pour obtenir le droit de jouer la belle, et songer à un exploit jamais réalisé dans le championnat russe : remporter la victoire après avoir perdu les deux premières manches. Il y a trois joueurs qui savourent particulièrement ce moment : Stanislav Chalnov, parce que c'est son anniversaire (29 ans), Aleksandr Vyukhin, parce qu'il a été un pilier de la victoire par son blanchissage, et Maksim Suchinsky, parce qu'avec quatre buts et deux assists en deux rencontres à domicile, il a fait taire toutes les critiques et est redevenu le joueur le plus en vue des play-offs.

 

Commentaires d'après-match :

Guennadi Tsygurov (entraîneur d'Omsk) : "Nous étions obligés de gagner ces deux matches, c'était notre seul objectif. Aujourd'hui, le grand vainqueur de la situation, c'est le Lokomotiv, qui attend son adversaire de la finale les doigts de pied en éventail. Après l'élimination de Magnitogorsk, nous sommes les uniques représentants de l'Oural et de la Sibérie. Au cinquième match, le problème se résumera en trois mots : vivre ou mourir."

Youri Moïseïev (entraîneur de Kazan) : "C'est la deuxième soirée de suite qu'il me faut féliciter mon confrère Guennadi Fedorovitch. Je ne sais si l'on voit si souvent des matches comme celui-ci à Omsk. Les deux équipes ont pratiqué un hockey de très grande qualité. Pendant deux périodes, nous avons eu un léger avantage, mais nous n'avons pas su le concrétiser en but." Les journalistes s'en sont donné comme d'habitude à cœur joie en conférence de presse avec Moïseïev : celui-ci a ri jaune quand l'un d'eux lui a demandé si la belle était un cadeau pour les supporters de Kazan, faisant allusion à sa blague de la veille, comme quoi il voulait généreusement offrir la quatrième manche au public d'Omsk. Enfin, à une question sur les consignes qu'il a données à Jan Benda, moins agressif qu'hier, il a répondu tout aussi agacé : "vous vouliez qu'il se reprenne encore une pénalité de match ?."

 

Avangard Omsk - Ak Bars Kazan 5-3 (2-2, 1-0, 2-1)

Jeudi 28 mars 2002 à la patinoire Victor Blinov, à Omsk. 5500 spectateurs (guichets fermés).

Arbitre : M. Bulanov.

Tirs : Omsk 29 (7, 10, 12), Kazan 25 (10, 7, 8).

Pénalités : Omsk 12', Kazan 16'.

Évolution du score :

1-0 à 16'25" : Suchinsky assisté de Zatonsky (sup. num.).

2-0 à 45'44" : Ryabykin assisté de Panov et Suchinsky (sup. num.).

3-0 à 55'15" : Suchinsky assisté de Ryabykin et Zatonsky (sup. num.).

 

Avangard Omsk

Gardien : Vyukhin (7,5).

Défenseurs : Chargorodsky (6,5) - Chalnov (6,5) ; Ryabykin (7,5) - Panov (7) ; Batyrchin (6,5) - Korobolin (6,5) ; Koltsov (6) - Nikitin (6,5).

Attaquants : Saïfullin (6) - Gorchkov (6) - Subbotin (6) ; Suchinsky (7,5) - Prokopiev (7) - Zatonsky (7) ; Prochazka (6,5) - Patera (6,5) - Chastin (6) ; Gorbuchin (6) - Koznev (6) - Popov (6).

Ak Bars Kazan

Gardien : Tsarev (6).

Défenseurs : Prochkin (6) - Erofeïev (6) ; Zavyalov (6) - Balmin (6) ; Zhdan (6) - Bykov (6).

Attaquants : Tsyplakov (6,5) - Benda (6,5) - Kvartalnov (6,5) ; Sarmatin (6,5) - Tchupin (7) - Trofimov (6,5) ; Zolotov (6) - Fedorov (6) - Kudermetov (6) ; Dobrychkin (6) - Nikitenko (6,5) - Tertytchny (6).

Les notes (sur 10) sont celles attribuées par le quotidien russe Sport-Express.

 

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