Épinal - Besançon (6 avril 2002)

 

Quart de finale aller du championnat de division 1 2001/2002.

Cette fois, nous y sommes. L'heure de la grande explication est arrivée. Les chiffres plaident en la faveur de Besançon : trois victoires à zéro. Les Spinaliens vont devoir relever un challenge énorme pour tenir tête aux redoutables Séquanes.

Progressivement, la patinoire de Poissompré voit ses gradins se remplir avec un bon groupe de supporters doubistes heureux de venir à Epinal. En lever de rideau un match des minimes oppose Reims à Epinal. Les Rémois ont imposé leur patte en battant les jeunes Vosgiens. Chez les grands, les Dauphins doivent se passer des services de Nicolas Martin, parti au Marathon de Paris pour le week-end. Au petit jeu du banc musical, Bora Ilic rentre de Yougoslavie où il a joué les Championnats du monde Division II groupe B. La Yougoslavie a terminé deuxième de son groupe en s'inclinant lourdement face à la Lituanie. La grosse surprise vient surtout de la titularisation d'Yvan Bock dans les buts spinaliens. Un sacré pari tenté par Féfé sachant que le poste de gardien est le talon d'Achille des Dauphins, comparé à l'incroyable Ménard campé dans la cage d'en face. Le gardien bisontin est l'atout maître de Pivron puisqu'on l'a vu sortir des arrêts miraculeux lors des dernières confrontations. La crainte du coach doubiste n'était peut-être pas l'équipe des Dauphins en priorité. Il se doutait peut-être que Poissompré pouvait faire vaciller la sérénité de tout son groupe, qui n'a tout de même pas l'habitude de jouer sous pression.

La rencontre débute sur un rythme identique à la semaine passée en championnat. On regarde, on se méfie et on s'applique. Les Dauphins ont une défense en béton armé en ce premier tiers puisque les remontées de l'adversaire sont maîtrisées royalement. Les Séquanes, pris à la gorge, ne trouvent pas la solution et subissent la montée en puissance d'une équipe vosgienne fabuleuse. Toujours présent lors des grandes occasions, Roman Trebaticky met les petits plats dans les grands puisqu'il ouvre la marque de la bleue entre les bottes de l'invincible Ménard. Poissompré explose de joie. C'est dans un scénario inédit que les Dauphins continue la rencontre en menant au score pour la première fois de la saison sur les Séquanes. Plus les secondes s'égrènent et plus le jeu s'accélère pour les Dauphins. En essayant d'enflammer la rencontre, les assauts surgissent de toute part. Mais Besançon réussit à s'infiltrer dans la cuirasse spinalienne. Cantonnés derrière la cage d'Yvan Bock, les Bisontins trouvent le chemin du filet par un trou de souris. Le bouclage de la zone devant le gardien les oblige à passer leur temps derrière la cage convoitée.

Les sueurs froides passent dans le dos du public acquis à la cause des Dauphins, tandis que les supporters bisontins acclament leurs favoris. Mais Epinal ne lâche plus sa proie. Les Dauphins repartent à l'assaut du but gardé par Ménard. L'ambiance est légèrement refroidie par la sortie sous les vivas de Cyrille David sur une blessure à l'arcade et à la paupière. Il sera transféré à l'hôpital en fin de tiers. Le coach spinalien est obligé de recomposer ses lignes alors que Besançon s'énerve et collectionne les pénalités. Il ne faut pas attendre longtemps pour voir Ribanelli concrétiser une supériorité numérique dans une ambiance de folie. Géhin et Papelier rejoignent la glace à la place de David et... Mysicka, en prison. Mais le jeu ne s'en ressent pas, puisque Besançon est recroquevillé sur sa zone alors qu'Epinal accélère et accélère jusqu'au buzzer de fin de tiers. Le public est soulagé. Les Dauphins soutiennent la comparaison face à une équipe bisontine groggy.

De retour sur la glace, on se demande comment va évoluer le bras de fer... Après un léger flottement où le palet attend son conquérant, les Vosgiens repartent à l'assaut par Chassard qui se retrouve dans son exercice favori. Au petit jeu du "je me cache derrière ton but", il glisse discrètement le palet dans le but de Ménard pour la troisième réalisation spinalienne. Trebaticky se charge d'enfoncer le clou pour le quatrième but. Les Séquanes subissent alors que les Dauphins démontrent un jeu collectif sublime. Bel exemple que ce jeu en triangle qui finit par un tir bien stoppé par Ménard. la vitesse d'exécution spinalienne est impressionnante. Les Bisontins deviennent plus disciplinés et reviennent progressivement dans la rencontre. Les Dauphins subissent les infériorités et on sent le retour en puissance de l'adversaire. Pourtant, la sérénité n'est pas de mise lorsque Ménard se voit en un contre un face à un avant spinalien. Un défenseur bisontin se jette dans la cage pour la sortir de ses amarres.

Mais les Spinaliens relâchent doucement leur étreinte. Ils encaissent un deuxième but en infériorité, où Bock est décalé. Un but à montrer dans toute école.
Pourtant, les Spinaliens font douter Ménard. Par sa sortie manquée pour récupérer le palet, Géhin se retrouve à marquer alors que Ménard aperçoit toute l'étendue des dégâts. Le but de Géhin fait grand bien tant ce Spinalien a peu joué cette saison. La patinoire chante et acclame les Dauphins. Cela ne suffit pas puisque Besançon revient à 5-3 en marquant une nouvelle fois sur une erreur de relance de Benoît Guillemot qui offre le palet du but.

En début de dernier tiers, les Spinaliens sont recroquevillés derrière. Ils ne sortent plus et balancent devant. Peut-être veulent-ils conserver leur avance et tenter de placer quelques contres. Effectivement, Haapasaari se retrouve seul en face-à-face avec Ménard. Mais le Bisontin s'impose brillamment. Quel talent ! Les Dauphins n'en peuvent plus. Leur débauche d'énergie des deux premiers tiers les voit lâcher leur proie. Une proie qui déploie ses ailes alors que Féfé décide de ne faire tourner que les deux premières lignes désormais, choix incompréhensible. Progressivement, Besançon revient en marquant son quatrième but par un slap de la bleue qui passe devant le défenseur spinalien et part s'enrouler dans le but après être passé entre les bottes de Bock. Incroyable réalisation ! Cette fois, le doute s'installe dans la patinoire alors que le coach spinalien insiste en ne faisant tourner que ses deux premières lignes. Décision tellement incompréhensible que Féfé est obligé de demander le temps mort pour les laisser souffler. Besançon tente son va-tout et après un nouveau temps mort, les Séquanes réussissent l'incroyable. Ils égalisent.

Les Bisontins sortent après la traditionnelle poignée de mains... qui habituellement n'est pas au goût du jour lors d'une série en phase finale. C'était aussi l'occasion de la remise des trophées des étoiles annuelles par le club de supporters où Julien Labat obtient la troisième place, Jussi Haapasaari la deuxième et... Guillaume Chassard la première.

Cruelle désillusion pour les Spinaliens qui après avoir mené de main de maître par 4-1 ont laissé les Bisontins revenir et égaliser. Féfé Marciano est d'ailleurs sorti sous les sifflets de plusieurs supporters. Difficile de comprendre pourquoi le dernier tiers s'est achevé avec deux lignes de joueurs. Alain Pivron, de son côté, annonçait aux journalistes que ce match sonnait comme une victoire pour lui après avoir été mené largement. Mais le coach bisontin n'affichait ni la sérénité, ni le sourire qu'il arborait après les trois dernières confrontations. Le match retour à Besançon, samedi prochain, s'annonce d'ores et déjà comme sensationnel même si l'égalisation des Séquanes a encore mis un coup au moral vosgien... À suivre...

Compte-rendu signé Frédéric Lallevée

 

Épinal - Besançon 5-5 (2-1, 3-2, 0-2)

Arbitrage de M. Hurth assisté de MM. Henry et Margry. 1200 spectateurs.

Pénalités : Épinal 18' (dont 10' de méconduite à Mysicka), Besançon 43' (dont 10' de méconduite à Sibon et pénalité de match à Pohankka).

Tirs : Epinal 34, Besançon 33.

Évolution du score :

1-0 à 10'19" : Trebaticky assisté de Dehaene et David.

1-1 à 12'16" : Kohvakka assisté de Frank.

2-1 à 14'28" : Ribanelli assisté de Drzik et Vorel (sup. num.).

3-1 à 25'11" : Chassard.

4-1 à 26'01" : Trebaticky assisté de Géhin.

4-2 à 32'17" : Kohvakka assisté de Rautalin (sup. num.).

4-3 à 34'40" : Kohvakka assisté de Pommier.

5-3 à 36'04" : Géhin assisté de Dehaene et Domin.

5-4 à 41'32" : Rautalin.

5-5 à 59'27" : Kohvakka assisté de Riekko.

 

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