France - Danemark (8 avril 2002)

 

Match amical.

Allait-on assister à la belle ou à une nouvelle, et belle, envolée française comme la veille ?

Si les Bleus conservaient leurs alignements du match précédent, excepté le retour de l'ex-luganais Cristobal Huet, pour remplacer Fabrice Lhenry, dans les cages, le Danemark avait recours à quelques nouveaux essais, notamment concernant deux nouveaux défenseurs (très) fraîchement naturalisés, Lilian "Fonnesbesch" Prunet et Mika "Lodberg" Ruokonen, venus amicalement les épauler dans un secteur défensif un peu déserté.

Des Danois qui commencent tambour battant ce match, bien conscients qu'en ouvrant les hostilités, et le score, ils arriveraient plus facilement à faire douter les locaux. Le match commence donc comme le précédent, avec des nordiques très en mouvement, peut-être plus incisifs, et des Bleus qui se mettent en chauffe plus lentement. Les occasions sont donc rouges et blanches, notamment sur leur seul jeu de puissance de la période. Mais les Français attendent patiemment, et avec discipline, l'occasion de contrer, deux fois durant cette infériorité. Les Danois en remettent alors une couche en accélérant un peu plus, et c'est Monberg qui ouvre le score, bien servi par le slalomeur de service, Lasse Degn. Le jeu est agréable à voir car rapide des deux côtés, mais les passes danoises se trouvent très bien. C'est encore sur un jeu en mouvement que Thomsen marque en déviant joliment un centre-tir de Green. Un 2-0 qui résume quand même bien la physionomie du jeu, les Français sont quand même plus timides que leurs adversaires. Pas longtemps d'ailleurs, puisque Treille rôde derrière la cage danoise, pour Coqueux. Un essai repoussé, et dans la continuité, Amar s'essaie mais Bjerring veille impeccablement. C'est au tour de Pourtanel, lors d'une attaque bleue, de quitter sa ligne pour concrétiser une belle passe de Gras, et la loger entre les jambes de Bjerring. L'espoir renaît, mais timidement car les Français, quoique requinqués de revenir dans la course, sont à la merci des assauts toujours aussi rapides de joueurs tels Morby Andersen. Huet est, lui aussi, intraitable. Le même Morby Andersen qui se fait sanctionner pour une charge avec la crosse. A peine le temps d'engager que Benoît Bachelet pique un sprint, et sert lumineusement Gras, pour une égalisation TGV. Les forces sont revenues à égalité, à la fin de ce tiers très rapidement exécuté.

La deuxième période commence presque aussitôt à quatre contre quatre, suite à un léger contentieux entre Coqueux et Jensen. Il y a donc quelques espaces supplémentaires qui se créent, on assiste à des attaques-défenses de part et d'autre. Puis deux bons essais de Sundberg, un peu plus en retrait hier soir. Mais c'est la France qui va marquer, sur un slap de Pourtanel, dévié in extremis, et imparablement, par Gras. Les nordiques n'ont pas dit leur dernier mot, notamment lors d'une supériorité : Huet repousse un tir mais semble trop excentré pour reboucher aussitôt le trou créé. C'est Amar qui se jette héroïquement, crosse en avant, devant le palet pour empêcher le but. Les Français vont aussi bénéficier d'un avantage numérique, plus laborieusement mis en route, d'où l'on ne retiendra qu'un bon tir tendu de Simon Bachelet. La salle va alors avoir l'occasion de se lever sur une réalisation en deux temps du "local" Coqueux, bien amené par Carriou. La physionomie du match a bien évolué, les Bleus, progressivement, ont mis la main sur le jeu, le Danemark commence à fatiguer, notamment en défense. Et c'est encore Pourtanel qui shoote, puis Chauvel, en deux contre un, qui choisit l'action individuelle, malheureusement ratée, alors que Benoît Bachelet est à ses côtés. Puis un nouveau but français, encore de Coqueux (et de près), refusé pour une obstruction de l'ex-Bordelais avant de marquer. Dommage car le slalom préalable de Meunier, pour servir ce palet, était excellent. Encore une supériorité française pour un surnombre visiteur, et c'est au tour de Barin de s'employer de près, mais le tir passe au-dessus. Une (très) bonne période donc où les Français sont montés en puissance, les Danois commencent à être plus émoussés.

L'ultime période de jeu est longue à se mettre en place, pas de tir cadré pendant les cinq premières minutes, et un jeu un peu moins précis. C'est l'expulsion de Roland Fougère (pour un coup de genou mal approprié, mais un peu sévèrement sanctionné) qui va redonner un peu de tonus à ce match. Il va falloir tenir cinq minutes en infériorité... mais les Danois sont un peu maladroits lors de tirer. Huet veille aussi, bien aidé par des Bonnard ou Carriou sans pitié ! Damgaard a une belle occasion, esseulé devant le gardien tricolore, mais il perd son duel. La pénalité ne va pas durer éternellement, et encore moins cinq minutes, puisque Pousset provoque Morby Andersen. Le nordique est un peu trop explicite à réagir et s'en va en prison, au grand soulagement des Français. Meunier pousse alors un nouveau petit slalom dans la défense adverse, sans finition. Puis c'est au tour de Maréchal de l'imiter, pour servir Zwikel, mais l'essai se heurte à un envol spectaculaire de Madsen, venu remplacer Bjerring. La fin du match perd un peu d'intensité, malgré un envoi au-dessus de Besse, une dernière, et jolie, combinaison de la paire Meunier-Treille, puis une réponse immédiate du Danemark, qui profite de l'attaque pour sortir son gardien. Les Bleus récupèrent pour un dernier but, dans les cages vides, de Treille. La fin du match est un peu mouvementée, par quelques frictions entre protagonistes, mais la poignée de main pourra se faire tranquillement.

Récompensés à la fin du match : Laurent Gras pour la France (deux excellents matches), et Nicolas Monberg pour le Danemark.

Deux matches où la France a joué un peu de la même façon, montant lentement en puissance. Pas mal de remonter de 0-2 à 4-2 en l'espace d'un bon tiers... Des possibilités individuelles ou collectives, du mouvement, une relative discipline derrière. Par contre, toujours un peu de mal à s'imposer en supériorité, à s'installer physiquement. La suite, en milieu de semaine, contre des Allemands un peu plus rugueux, et théoriquement supérieurs à la France. Ce sera une occasion supplémentaire de jauger l'équipe, de tester de nouveaux joueurs (Yven Sadoun par exemple, présent depuis deux jours), ou d'en remplacer quelques uns, blessés (Vincent Bachet, notamment, qui semblait bien grimacer de douleur pour sa cheville, ou le bas de son tibia).

Les Danois ont eu un excellent premier tiers, puis ont commencé à fatiguer dans la deuxième moitié de la partie.

Un peu handicapés par l'effectif amoindri, notamment derrière, malgré leurs deux récentes "recrues", ils ont livré un bon match, très agréable à regarder, un peu physique par moments. C'est une équipe qui a un niveau sensiblement identique à la France, aussi, deux victoires contre eux, même si le match n'était qu'amical, est une bonne façon de se rassurer pour la prochaine échéance.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

France - Danemark 5-2 (2-2, 2-0, 1-0)

Mulhouse, patinoire de l'Illberg. 850 spectateurs.

Arbitrage de M. Rochette (SUI).

Pénalités : France 33' (2' B. Bachelet / 2' Coqueux, 2' S. Bachelet, 2' Coqueux  / 5'+p.m. Fougère) ; Danemark 12' (2' Morby Andersen / 2' Jensen, 2' Molmgard, 2' surnombre / 2' Morby Andersen, 2' Molmgard).

Tirs : France 26 (8 / 12 / 6) ; Danemark 25 (10 / 7 / 8).

Évolution du score :

0-1 à 07'17" : Momberg assisté de L. Degn et True

0-2 à 11'41" : Thomssen assisté de Green et Sundberg

1-2 à 13'51" : Pourtanel assisté de Gras et B. Bachelet

2-2 à 16'55" : Gras assisté de B. Bachelet et Zwikel (sup. num.)

3-2 à 26'09" : Gras assisté de Pourtanel

4-2 à 31'14" : Coqueux assisté de Carriou

5-2 à 59'50" : Treille (cage vide)

 

France

Gardien : Cristobal Huet

Défenseurs : Allan Carriou - Baptiste Amar ; Vincent Bachet - Jean-François Bonnard ; Benoît Pourtanel - Nicolas Pousset ; Simon Bachelet - Roland Fougère.

Attaquants : Stéphane Barin - Arnaud Briand (C) - Brice Chauvel ; Laurent Meunier - Yorrick Treille - Olivier Coqueux ; Guillaume Besse - Laurent Gras - Benoît Bachelet ; Jonathan Zwikel - Richard Aimonetto - Géraud Maréchal.

Remplaçant : Patrick Rolland (G).

Absents : Anthony Mortas (jeune papa), Karl Dewolf et Yven Sadoun (blessés).

Danemark

Gardien : Henrik Bjerring (puis Michael Madsen)

Défenseurs : Andreas Andreassen - Jesper Damgaard (C) ; Daniel Nielsen - Dan Jensen ; Lilian Prunet (FRA, prêté) - Mika Ruokonen (FIN, prêté) ; Mike Grey.

Attaquants : Morten Green - Alexander Sundberg - Molby Andersen ; Kasper Degn - Frans Nielsen - Ronny Larsen ; Thor Dressler - Lasse Degn - Nicolas Momberg ; Michael Thomsen - Mads True - Lasse Molmgard.

Remplaçant : Fredriksen.

 

 

Interview d'après-match (par Thierry Frechon) : Heikki Leime, entraîneur de l'équipe de France

- M. Leime, que retenez-vous des deux matches de l'équipe de France face au Danemark ?

Au niveau des résultats c'était pas mal. Ces deux matches ont bien servit notre préparation. J'ai vu beaucoup de choses positives et aussi des points qu'on a besoin de travailler.

- Est-ce que l'absence, pendant les matches de préparation, des frères Rozenthal perturbe la préparation de l'équipe de France ?

Leurs absences laissent la possibilité d'essayer d'autres joueurs, mais comme ils seront avec nous dès le début des championnat du monde, ce n'est pas un problème.

- Le problème du choix du gardien est-il plus difficile du fait que Christobal Huet, n'a pas joué depuis un mois ?

Oui, ça peut-être un petit problème... Mais tous les trois (Huet, Lhenry et Rolland) ont un bon niveau. Ils ont besoin de jouer un ou deux matches et ils seront prêts pour les Championnats du monde.

- Quels sont les ambitions de l'équipe de France pour les championnats du monde ? La première place pour monter dans le groupe A ou former une équipe en vue de participer aux prochains Jeux Olympiques ?

Les deux objectifs sont à atteindre. Néanmoins, nous avons besoin de temps avec cette équipe qui est très jeune maintenant, qui a beaucoup changé depuis quelques années. Nous avons quelques joueurs importants qui ont arrêté leur carrière internationale. Mais en même temps, je crois qu'il y a beaucoup de potentiel dans cette équipe. Pourtant, il est encore trop tôt pour dire s'ils sont capable de monter mais s'ils montent, je serai très satisfait.

- Donc c'est plus un podium qui est visé ?

Non, car je crois que toute équipe qui participe a une compétition essaye de la gagner. Ce sera le cas de l'équipe de France. Mais ce sera très difficile, il y a cinq équipes qui sont très fortes.

 

Retour aux matches internationaux