France - Kazakhstan (17 avril 2002)

 

Troisième journée du championnat du monde 2002 de division I, groupe A.

La France aborde face au Kazakhstan son premier grand rendez-vous, avec un Maurice Rozenthal qui souffre d'une angine et un Karl Dewolf lui aussi équipé mais laissé en réserve car il se ressent toujours de sa blessure. Après cinq minutes de jeu, les Bleus se retrouvent à quatre contre cinq pour une obstruction de Treille sur le gardien kazakh, qui avait perdu sa crosse et regagnait son but un peu en catastrophe, percutant de face l'attaquant tricolore lancé. La défense tient bon et Aimonetto se permet même un débordement. Une charge avec la crosse de Simon Bachelet (passé sur le premier duo défensif) remet encore la France en situation d'infériorité, tout aussi bien négociée. Les Kazakhs, échaudés par les interceptions, ont du mal à peser sur le jeu. Après avoir bien protégé leur but, les Bleus dominent en se présentant à plusieurs reprises en surnombre en zone offensive. La conséquence est logique : à la treizième minute, Maurice Rozenthal récupère un palet à la bleue et lance puissamment sous le bras du gardien Krivomazov, qui ne peut complètement fermer le trou. Cristobal Huet a plus de travail en fin de tiers sur plusieurs tirs à bout portant, dont un rebond de Kozlov pendant une nouvelle infériorité française. Les Bleus attaquent mieux le palet que leurs adversaires et gagnent tous leurs duels. Dès lors, les opportunités se multiplient et c'est ainsi que Besse part en contre dans les vingt dernières secondes. Il attire son défenseur et peut ainsi libérer Benoît Bachelet plein centre pour un 2-0 imparable.

En début de deuxième tiers-temps, Savenkov accroche Laurent Gras qui l'avait dépassé en vitesse de patinage et le jeu de puissance tricolore a l'occasion de se tester pour la première fois. Examen passé avec brio : à la bleue, Benoît Pourtanel envoie dans le fond et Zwikel a alors un réflexe bien senti. Après que le palet a rebondi contre la balustrade, il le dévie dans la zone du gardien surpris par cette botte secrète, et Aimonetto bien placé l'envoie au fond des filets. À la mi-match, alors que les Français jouent à quatre contre trois avec la perspective alléchante d'une double supériorité, Kozlov réussit à s'échapper, et Zwikel est contraint à la faute. Les Bleus s'adaptent au pressing enfin un peu plus fort des Kazakhs et reprennent ensuite leur domination. La deuxième ligne est toujours la plus en vue par son patinage et son engagement. Zwikel gratte le palet pour obtenir son propre rebond avec la cage ouverte, mais il tire au-dessus du cadre, comme Aimonetto un peu plus tard.

Dans le troisième tiers-temps, les Français tuent une pénalité d'Aimonetto et, dès que celui-ci revient sur la glace, Pourtanel et Briand placent un 2 contre 1 fatal. Le gardien Krivomazov, souvent pas très bien placé, est remplacé par son substitut Kolesnik. Mais il est loin d'être le seul responsable de la déroute d'une équipe dominée en vivacité et en intensité physique. Briand sert ensuite Maurice Rozenthal pour le cinquième but. Vexés de cette démonstration, les Kazakhs portent quelques coups gratuits, eux qui n'ont pourtant pas fait montre de beaucoup d'agressivité plus utile dans le jeu au cours de cette rencontre, hormis Fedor Polichtchuk, qui a dispensé le plus d'efforts dans le gain et la conservation du palet. Comme punition, François Rozenthal inscrit un sixième but pour la route. Pour le premier match de son histoire face au Kazakhstan, la France a ouvert la voie de la meilleure manière possible.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Conférence de presse :

Victor Kirichenko (entraîneur-adjoint du Kazakhstan) : "Je voudrais féliciter les Français vu qu'ils étaient les meilleurs aujourd'hui. C'était un match intéressant et nous n'étions tout simplement pas assez bons. Nous avons perdu alors que nous étions au complet et il est clair que nous sommes pas prêts pour la montée. Nous ferons de notre mieux dans les deux derniers matches."

Heikki Leime (entraîneur de la France) : "Je suis évidemment très content de cette victoire. Je pense que le Kazakhstan a été notre égal pendant la majorité de la partie, mais nous avons marqué quand nous en avons eu l'opportunité. J'attend de rencontrer à nouveau le Kazakhstan dans le futur car c'est une équipe jeune, intéressante et rapide. Je ne veux pas parler du match de samedi contre le Belarus, car nous voulons nous concentrer à 100% sur notre match de demain."

 

France - Kazakhstan 6-0 (2-0, 1-0, 3-0)

Le 17 avril à 16h00 à Eindhoven. 325 spectateurs.

Arbitres : M. Alf Inge Andersen (NOR) assisté de MM. Thomas Gienke (NOR) et Torkel Saarnio (FIN).

Pénalités : France 14' (6', 4', 4'), Kazakhstan 18' (0', 8'+10', 0').

Tirs : France 29 (12, 11, 6), Kazakhstan 30 (12, 8, 10).

Engagements : France 33 (Zwikel 13/18, Gras 4/17, Briand 7/14, Mortas 6/10, Barin 0/2, Meunier 1/1, Aimonetto 0/1), Kazakhstan 32 (Filatov 10/17, Politchchuk 8/15, Kozlov 6/13, Zarzhitsky 4/7, Kamentsev 3/5, S. Aleksandrov 1/4, Yeremeïev 0/1, A. Komissarov 0/1, Antipov 0/1, Savenkov 0/1).

Evolution du score :

1-0 à 12'27" : M. Rozenthal

2-0 à 19'49" : B. Bachelet assisté de Besse

3-0 à 25'04" : F. Rozenthal assisté d'Aimonetto et Zwikel (sup. num.)

4-0 à 47'07" : Briand assisté de Pourtanel et M. Rozenthal

5-0 à 49'40" : M. Rozenthal assisté de Barin et Briand

6-0 à 52'45" : F. Rozenthal assisté d'Aimonetto et Zwikel

Elus meilleurs joueurs du match : Fedor Politchchuk pour le Kazakhstan et Cristobal Huet pour la France.

 

France

Gardien : Cristobal Huet.

Défenseurs : Vincent Bachet - Simon Bachelet ; Nicolas Pousset - Baptiste Amar ; Benoît Pourtanel - Jean-François Bonnard.

Attaquants : Maurice Rozenthal - Arnaud Briand - Stéphane Barin ; Richard Aimonetto - Jonathan Zwikel - François Rozenthal ; Laurent Meunier - Anthony Mortas - Yorick Treille ; Guillaume Besse - Laurent Gras - Benoît Bachelet.

Remplaçants : Fabrice Lhenry (G), Karl Dewolf, Yven Sadoun.

Kazakhstan

Gardien : Roman Krivomazov (puis Vitali Kolesnik à 47'42").

Défenseurs : Oleg Kovalenko - Vitali Tregubov ; Sergueï Nevstruyev - Denis Chemelin ; Andreï Savenkov - Vitali Novopachin ; Valeri Obukhov - Alekseï Vassilchenko.

Attaquants : Anatoli Filatov - Pavel Kamentsev - Maxim Komissarov ; Sergueï Aleksandrov - Fedor Politchchuk - Viktor Aleksandrov ; Oleg Yeremeïev - Nikolaï Zarzhitsky - Sergueï Antipov ; Rustam Yessirkenov - Roman Kozlov - Anton Komissarov.

 

 

Interviews d'après-match (par Thierry Frechon) :

Jonathan Zwikel

- Quelles différences y a-t-il entre le match contre le Kazakhstan et celui contre les Pays-Bas ?

Le match contre le Kazakhstan était plus discipliné. Contre la force technique du Kazakhstan, nous avions décidé de bien "serrer" défensivement et de profiter des contre-attaques. Pour une fois, nous avons réalisé un match parfait et c'est ce qui fait que l'on finit le match avec cette avance de six buts à zéro.

- Marquer un but sur le premier jeu de puissance de la rencontre récompense tout le travail fourni aux entraînements.

Oui, le coach avait décidé, contrairement aux JO, de jouer un système précis pour l'ensemble des lignes. Aux JO, nous étions beaucoup plus libres, chaque blocs jouaient en intuition. Pour ce tournoi, il nous a été demandé de suivre des consignes strictes, celles que nous travaillons depuis deux semaines aux entraînements, et cela fait plaisir de concrétiser notre travail par un but ce soir.

- Est-ce difficile de changer d'un poste d'ailier, que vous avez occupé pendant les matches de préparation précédant ces championnats du monde, au poste de centre que vous avez retrouvé à Eindhoven et que vous occupez à Reims ?

J'ai joué les matches préparation de l'équipe de France à l'aile gauche et je pense que le coach a vu que ce n'était pas facile pour moi, donc il m'a remis au poste de centre pour ce tournoi. Mais un joueur en sélection doit être à la disposition de l'équipe et je serai toujours prêt, pour l'équipe, à jouer au poste où l'on me dira de jouer.

- Après cette victoire contre le Kazakhstan, peut-on dire que l'équipe de France à, au moins, rempli son contrat ?

Non, pas du tout. Il reste deux matches et pas un. D'abord, la Corée qui patine beaucoup, qui se donne à fond et qui ne nous donneront pas le match. Il faudra aller chercher la victoire. Et ensuite, si nous perdons contre le Belarus, nous n'aurons pas rempli notre contrat parce que nous voulons monter dans le groupe A et c'est tout. Nous ne sommes pas là pour prendre une deuxième ou une troisième place.

 

Allan Carriou

- Allan Carriou, rassurez-nous sur votre état de santé ?

Pour l'instant ça va beaucoup mieux. Au niveau de mon œil, l'œdème a bien dégonflé même si ce n'est pas encore très joli à voir. J'ai bien repris mes esprits après ma petite perte de connaissance suite à la charge que j'ai subie avec l'équipe de France en match amical contre l'Allemagne. Je me suis complètement reposé pendant quatre à cinq jours et me voilà en état pour soutenir les copains de l'équipe de France à Eindhoven.

- Après un tel choc, n'allez-vous pas avoir une certaine appréhension à remonter sur la glace ?

Non, pas du tout. Comme je ne me rappelle plus de ce qui s'est passé, je ne peux pas avoir d'appréhension d'une action que j'ignore. De plus, nous avons l'habitude de prendre quelques coups, nous sommes préparés à ce genre d'éventualité. Personnellement, je ne pense pas que ça change mon comportement.

- Est-ce une déception de ne pas participer à ce championnat du monde ?

Oui, c'est une déception dans la mesure ou j'ai fais tous les matches de préparation. Se blesser au dernier match et ne pas pouvoir participer à la grande fête, c'est décevant. Mais ça fait partie du sport et il faut savoir se remotiver pour la suite.

 

 

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