Russie - Slovénie (26 avril 2002)

 

Match comptant pour le premier tour du Championnat du monde 2002.

La Slovénie prend une démarche assurée pour effectuer ses premiers pas dans l'élite mondiale. À la cinquième minute, Peter Rozik contourne sa défense et donne à Jaka Avgustincic, puis prend le rebond du tir de ce dernier. Egor Podomatski doit encore faire face à un tir dévié trois minutes plus tard, alors que son homologue Gaber Glavic passe un début de rencontre des plus tranquilles. La Slovénie est récompensée de sa domination par une pénalité de 2'+10' pour une charge contre la bande de Zatonski. Mais elle ne profite pas de l'occasion et Koznev s'échappe pendant l'infériorité, se libère des griffes du défenseur qui tentait de le rattraper, et parvient à tirer au ras de la glace, sans danger pour Glavic. Durant ces dix premières minutes, les Russes ont ménagé à leur adversaire une entrée en douceur dans le groupe A en évoluant à un rythme de groupe B.

Mais cette léthargie russe prend fin dès leur premier avantage numérique, où ils s'installent et se créent enfin de vraies occasions, par Sushinsky sur un rebond puis par Prokopiev qui trouve un tir en bonne position. Les Slovènes résistent, mais s'effondrent au bout du compte en une minute. Après avoir encaissé un premier but de Butsaïev, ils s'énervent et prennent immédiatement une pénalité. Le jeu de puissance russe ne fait pas de fioritures : tir de la bleue, rebond et but de Tkachenko. Ce dernier slalome dans la défense slovène en fin de tiers et glisse encore le palet entre les jambes de Glavic pour le 3-0. La Slovénie, qui s'était sans doute préparée à un challenge immédiatement très difficile, s'est laissée abuser par une entame trop facile et n'a pas su réagir quand les Russes se sont décidés à passer la vitesse supérieure.

Les Slovènes sont en outre victimes de leur indiscipline et se retrouvent à trois contre quatre. C'est bien plus d'espace qu'il n'en faut pour les attaquants russes, et Dmitri Bykov exploite le bon décalage au moment où le quatrième Slovène revient sur la glace. Ivan Tkachenko complète ensuite son triplé personnel en volant le palet à Beslagic et en marquant en déséquilibre malgré le geste désespéré du défenseur, qui tentait de rattraper son erreur en mettant sa crosse en travers de la route de l'attaquant champion de Russie avec Yaroslavl. La Slovénie donne tout à l'occasion d'une supériorité numérique, mais elle est victime de sa fougue et de son envie. Antipov part en effet en contre et, tout à son dribble qui laisse Glavic de marbre, n'oublie qu'un tout petit détail : tirer au but. Les Slovènes, qui bénéficient d'une deuxième pénalité consécutive, persévèrent, et Marcel Rodman en est récompensé par le premier but de son pays à ce niveau. Quant à Beslagic, il s'est découvert une nouvelle passion qui l'obsède au point qu'il n'arrive plus à s'en défaire : plonger devant les attaquants adverses échappés. Mais la Russie ne profite pas de la pénalité et ce sont les Slovènes qui sont les plus percutants en fin de tiers. Tislar joue le rôle du "percutant"... percuté, et, après s'être échoué sur la cage russe, il a sa tête prise en sandwich entre le lourd défenseur Yudin et le poteau. Il faut souffrir pour être belle, voilà ce que doit se dire la Slovénie.

Elle parvient toujours à se créer des occasions en début de troisième tiers avec un bon tir de Vnuk. Mais, juste après une échappée en infériorité de Razingar, Afinogenov ramène le jeu dans l'autre sens et trouve la lucarne de Glavic. Les Russes sont désespérants (pour leurs adversaires) de réalisme et Koznev botte du revers le palet dans les airs pour le 7-1. Glavic n'est pas encore au bout de ses peines et encaisse à cinq minutes de la fin une "Ylönen" (de Lillehammer) lorsqu'un centre de Gusmanov rebondit sur sa jambière et se niche à nouveau dans les filets si douillets... Sans avoir effectué un grand match, la Russie a accéléré quand il le fallait pour s'assurer une victoire confortable. Mais c'est une habitude chez elle que de commencer le championnat du monde en gagnant par sept buts d'écart. C'est sur la suite qu'il faudra la juger.

Élus meilleurs joueurs du match : Maksim Sushinsky pour la Russie et Tomaz Razingar pour la Slovénie.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Russie - Slovénie 8-1 (3-0, 2-1, 3-0)
Le 26 avril à 16h00 à Göteborg. 7873 spectateurs.
Arbitrage de Jukka Pakaslahti (FIN) assisté de Serge Carpentier (CAN) et Kevin Redding (USA).
Pénalités : Russie 20' (4'+10', 4', 2'), Slovénie 14' (6', 4', 4').
Tirs : Russie 42 (15, 12, 15), Slovénie 22 (5, 10, 7).
Engagements : Russie 28 (12, 11, 5), Slovénie 33 (10, 14, 9).

Évolution du score :
1-0 à 14'28" : Butsaïev assisté de Kovalenko
2-0 à 15'07" : Tkachenko assisté de Prokopiev et Ryabykin (sup. num.)
3-0 à 18'11" : Tkachenko assisté de Prokopiev
4-0 à 21'30" : Bykov assisté de Ryabykin (sup. num.)
5-0 à 27'20" : Tkachenko
5-1 à 32'59" : Rodman assisté de Zupancic (sup. num.)
6-1 à 46'06" : Afinogenov
7-1 à 46'33" : Koznev assisté de Tkachenko et Antipov
8-1 à 55'05" : Gusmanov assisté de Butsaïev
 

Russie

Attaquants :
Valeri Karpov - Vyacheslav Butsaïev - Andreï Kovalenko
Dmitri Zatonsky - Aleksandr Prokopiev - Maksim Sushinsky
Ravil Gusmanov - Roman Lyashenko - Maksim Afinogenov
Igor Tkachenko - Alekseï Koznev - Vladimir Antipov.

Défenseurs :
Dmitri Kalinin - Sergueï Zhukov
Dmitri Ryabykin - Dmitry Bykov
Sergei Vyshedkevich - Aleksandr Yudin
Anton Volchenkov - Aleksandr Guskov

Gardien :
Igor Podomatski.

Remplaçant : Maksim Sokolov (G).

Slovénie

Attaquants :
Edo Terglav - Tomaz Vnuk - Tomaz Razingar
Dejan Kontrec - Nik Zupancic - Marcel Rodman
Gregor Poloncic - Gregor Krajnc - Luka Zagar
Toni Tislar - Jaka Avgustincic - Peter Rozik.

Défenseurs :
Igor Beribak - Robert Ciglenecki
Andrej Brodnik - Elvis Beslagic
Miha Rebolj - Bojan Zajc.

Gardien :
Gaber Glavic.

Remplaçant : Stan Reddick (G).

 

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