Pologne - Italie (2 mai 2002)

 

Match comptant pour le tour de relégation du Championnat du monde 2002.

Les compteurs sont remis à zéro pour cette poule de relégation qui met aux prises l'Italie, la Pologne, la Slovénie et le Japon. Comme chaque année, il s'agit d'une véritable épreuve-couperet puisqu'une seule nation "non asiatique" peut sauver sa tête parmi l'Élite mondiale. L'Italie n'a cette fois rien pu faire pour éviter la poule de relégation. Il faut dire que le "menu" proposé aux Italiens en phase préliminaire n'avait rien de comestible puisque constitué des États-Unis, du Canada et de la Lettonie. De l'autre côté, la Pologne a connu un retour douloureux dans l'Élite mondiale : 0 but marqué, 18 encaissés en trois matches. Voilà un bilan bien tristounet pour les Polonais qui n'ont plus qu'une obsession : marquer des buts ! Et pour cela ils comptent bien sur l'arrivée de leur star Mariusz Czerkawski, tout juste débarqué de l'avion après l'élimination des Islanders au premier tour des play-offs de la NHL.

Le match commençait timidement sans qu'aucune des deux équipes ne veuille vraiment s'exposer. Une première pénalité infligée à Gruber donnait l'opportunité aux Polonais de rentrer dans le match. Ils ne purent en profiter, mais moins d'une minute après le retour sur la glace de Gruber, un débordement de Plachta côté droit trouvait Oliwa au centre dont la reprise entre les jambes de Brunetta permettait aux Polonais de mettre fin à une longue traversée du désert (1-0). Poussés par leur élan, ils prenaient le match à leur compte et continuaient de presser des Italiens particulièrement nerveux. Busillo puis Sacratini étaient envoyés en prison pour des charges trop appuyées. À chaque fois la Squadra Azzurra s'en sortait à bon compte et aurait même pu créer un hold-up lorsque Ramoser fut contré in extremis par Jaworski. À quatre contre quatre (Oliwa ayant rejoint Sacratini), Parzyszek manqua de peu de doubler la mise sur une belle passe de Kaszkiewicz mais son tir échoua sur le petit filet des buts de Brunetta. Les Italiens finissaient le tiers en supériorité numérique sans toutefois pouvoir en tirer un quelconque avantage.

La deuxième période commençait de nouveau à l'avantage des Polonais, plus tranchants. Leur pressing finissait par payer après cinq minutes lorsque la quatrième ligne polonaise marquait le deuxième but du tournoi à la suite d'une bonne combinaison Rozanski - Justka (2-0). La réaction italienne était désordonnée et une nouvelle faute transalpine (Helfer cette fois) empêchait les joueurs de Pat Cortina d'aller de l'avant. Heureusement pour eux, les Polonais se montraient toujours aussi maladroits en supériorité numérique et l'écart restait à deux buts. Le match basculait dans la deuxième moitié de la période intermédiaire : après un break raté de Justka, Demkowicz déviait victorieusement un slap de Sokol pour le 3-0. Une minute plus tard, Czerkawski faisait parler son talent en convertissant un break face à Brunetta. Parzyszek était sur le point de faire boire le calice jusqu'à la lie aux Italiens. Mais sa tentative trouva le poteau de Brunetta. À 4-0, le match était plié et la Squadra Azzurra jouait en plus de malchance lorsque Busillo heurtait à son tour le poteau en infériorité numérique.

Le dernier tiers vit enfin les Italiens dominer les débats. Une réaction bien tardive et quasi obligatoire. Ils ne purent convertir une supériorité numérique mais Timpone redonnait un mince espoir à ses partenaires en réduisant la marque sur un exploit individuel. Un espoir bien vite anéanti car les Italiens allaient à nouveau faire preuve d'indiscipline. Busillo rejoignait la prison et Laszkiewicz se fit un plaisir de redonner quatre buts d'avance aux siens sur la supériorité numérique qui suivit... Tour à tour en infériorité numérique en fin de partie, les gardiens se montraient à leur avantage, en particulier Jaworski auteur d'une excellente partie en n'encaissant qu'un but sur vingt-neuf tentatives.

Les Polonais pouvaient enfin sortir d'un match la tête haute, pleins d'espoirs pour la suite. Quant aux Italiens, cette (lourde) défaite ressemble à s'y méprendre au début d'une descente aux enfers...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match :

Krzysztof Oliwa (attaquant de la Pologne) : "C'est super d'avoir réussi à gagner celui-là. Surtout après ce que j'ai dit avant le match [NDLR : qu'il faudrait faire quelque chose pour mettre fin à la série d'inefficacité offensive polonaise]. C'est assez drôle. Mais aujourd'hui on a tous beaucoup travaillé. On a essayé de jouer aussi simple que possible. Je ne pense pas que nous ayons fait beaucoup d'erreurs et c'est ce qui a fait la différence. Donc maintenant on doit passer à la suite, juste profiter un peu de ce match, et terminer le tournoi du mieux que nous pouvons. Je pense aussi que l'arrivée de Czerkawski nous a regonflés moralement."

Mariusz Czerkawski (attaquant de la Pologne) : "Ce n'était pas mon meilleur match, c'est certain. Je n'étais pas plein d'énergie, mais j'étais plein de volonté. Même si j'avais le voyage dans les jambes, je n'étais pas si mal que ça. Je voulais aider de mon mieux cette équipe car j'avais entendu dire qu'elle avait du mal à marquer des buts. Et on dirait que ça a aidé. Je ne sais pas si c'est moi ou quelque chose d'autre mais tout s'est bien passé aujourd'hui. Le gardien était super, la défense a bien joué et on a tous commencé à croire qu'on pouvait mettre le palet au fond des filets. Donc je pense que c'est un bon début pour nous."

Pat Cortina (entraîneur de l'Italie) : "Nous avons payé nos défauts très cher et nous n'avons pas été capables de transformer les occasions qui se sont présentées. La Pologne a été beaucoup plus lucide et concrète. Si j'ai préféré Brunetta à Rosati, c'est que ce dernier me semblait fatigué. Malgré tout, nous ne sommes pas mathématiquement condamnés."

Mario Brunetta (gardien de l'Italie) : "Nous sommes venus avec l'intention de gagner ce match. Je pense que nous avions l'air un peu fatigués aujourd'hui. Mais ce n'est pas une excuse. Nous nous sommes accrochés. On n'a jamais vraiment abandonné mais c'est comme ça que se passent certains matches. Donc maintenant nous devons être prêts pour demain car personne ne sait ce qui va se passer. Nous devons juste continuer à nous accrocher. Cela n'a pas été facile pour nous pendant tout le tournoi. Et on n'a pas d'autre choix que de simplement jouer chaque soir. Tout peut arriver."

 

Pologne - Italie 5-1 (1-0, 3-0, 1-1)
Le 2 mai 2002 à 16h00 à la Kinnarps Arena de Jönköping. 2068 spectateurs.
Arbitrage de Sergei Karabanov (RUS) assisté de Pavel Makarov (RUS) et Andrei Vasko (BLR).
Pénalités : Pologne 10' (4', 2', 4'), Italie 18' (6', 4', 8').
Tirs : Pologne 24 (6, 11, 7), Italie 29 (7, 9, 13).

Évolution du score :
1-0 à 05'40" : Oliwa assisté de Plachta
2-0 à 25'52" : Rozanski assisté de Justka
3-0 à 33'25" : Demkowicz assisté de Rozanski et Plachta
4-0 à 34'25" : Czerkawski assisté de Pysz et Plachta
4-1 à 44'20" : Timpone assisté de Chelodi
5-1 à 46'33" : Laszkiewicz assisté de Oliwa (sup. num.)

 

Pologne

Attaquants :
Jacek Plachta - Patryk Pysz - Mariusz Czerkawski
Leszek Laszkiewicz - Adrian Parzyszek - Waldemar Klisiak
Krzysztof Oliwa - Michal Garbocz - Lukasz Sokol
Mariusz Justka - Jaroslaw Rozanski - Tomasz Demkowicz

Défenseurs :
Sebastian Labuz - Mariusz Duleba
Sebastian Gonera - Piotr Gil
Tomasz Mieszkowski - Krzysztof Smielowski

Gardien :
Tomasz Jaworski

Remplaçant : Tomasz Wawrzkiewicz (G). Absents : Damian Slabon, Artur Slusarczyk, Krzysztof Zborowski.

Italie

Attaquants :
Lucio Topatigh - Armando Chelodi - Christian Timpone
Stefano Margoni - Vezio Sacratini - Lino De Toni
Giorgio De Bettin - Manuel De Toni - Giuseppe Busillo
Roland Ramoser - Stefan Zisser - Ruggero Rossi de Mio

Défenseurs :
Christopher Bartolone - Maurizio Mansi
Armin Helfer - Michele Strazzabosco
Justin Peca - Carlo Lorenzi
Christian Borgatello - Ingemar Gruber

Gardien :
Mario Brunetta

Remplaçant : Mike Rosati (G). Absent : Andrea Carpano.

 

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