Japon - Italie (3 mai 2002)

 

Match comptant pour le tour de relégation du Championnat du monde 2002.

Après leur match très décevant contre la Pologne, les Italiens n'avaient pas d'autre alternative que la victoire dans ce match face au Japon. Leurs chances de maintien étaient déjà bien minces et une défaite les aurait définitivement enterrées. Quant au Japon, il était toujours à la recherche de son premier succès dans l'élite mondiale après avoir échoué de peu face aux Slovènes.

Comme on pouvait s'y attendre, les Italiens montraient leurs intentions dès le début du match. Une faute de Yule après quatre minutes de jeu ne fit que renforcer leur domination mais celle-ci restait particulièrement stérile. Topatigh manquait un break après huit minutes de jeu et vendangeait ainsi l'occasion la plus nette de ce début de match. Une pénalité infligée à Bartolone pour accrocher permit aux Japonais de rentrer enfin dans le match. Les Italiens se sortaient sans dommage de cette infériorité numérique mais se faisaient surprendre dans la minute suivante, à quatre contre quatre : Fujita trouvait Yule bien placé qui trompait Rosati entre les jambes. Le Japon menait 1-0 au grand dam des Italiens qui devenaient nerveux. Ils accumulaient les pénalités (Topatigh, Helfer puis méconduite de Bartolone) et finissaient le tiers sans avoir pu tenter quoi que ce soit pour revenir au score.

Heureusement pour eux, le deuxième tiers commençait dans de meilleures conditions : Miwa écopait de deux minutes pour un retenir et les Italiens installaient leur jeu de puissance. Après avoir fait tourner le palet entre eux, Mansi et Sacratini trouvaient Busillo sur la droite des cages pour l'égalisation (1-1). Mais Chelodi se faisait sanctionner dans la foulée pour une crosse haute. Les Japonais s'installaient à leur tour et Kobori trouvait Sakai bien esseulé. L'attaquant japonais convertissait l'offrande dans un angle fermé pour redonner immédiatement l'avantage au score à ses coéquipiers (2-1).

Les débats montaient alors d'un cran sur le plan physique. S'ensuivit une succession ininterrompue de pénalités d'un côté comme de l'autre (Helfer et Timpone côté italien, Kon, Yamazaki et Suzuki côté japonais). À la mi-match, à quatre contre quatre, Helfer trouvait la faille (2-2). Moins de trente secondes plus tard, Timpone à peine sorti de prison donnait l'avantage à l'Italie qui évoluait pour quelques secondes en supériorité numérique (3-2). Le cours du match avait été renversé et les Japonais ne s'en relèveraient pas. Ils bénéficièrent pourtant d'une pénalité (Topatigh) qui aurait pu les remettre dans le droit chemin. En vain. Fujita rejoignait la geôle à son tour et si les Italiens ne parvenaient à concrétiser sur la supériorité proprement dite, ils trouvaient l'ouverture une nouvelle fois par Timpone d'un tir à ras de glace entre les jambes de Kikuchi, sept secondes après le retour de Fujita sur la glace (4-2). Les Japonais venaient d'encaisser trois buts consécutivement sans en mettre un seul et rentraient aux vestiaires la tête basse.

Afin de créer un choc psychologique, Kikuchi était remplacé par Nihei dans la cage japonaise au début du troisième tiers. Les Nippons prenaient le jeu à leur compte. Mais dans le même temps ils ouvraient des espaces. Une rapide contre-attaque menée par Borgatello trouvait Ramoser à la conclusion et mettait les Japonais K.O. (5-2). Zisser partait en prison pour un faire trébucher mais les Japonais n'y croyaient plus. Au contraire, avec Suzuki en prison pour cinglage, Mansi qui déviait victorieusement un slap de la bleue de Lorenzi et clôturait la marque (6-2). Kon se faisait remarquer à quatorze secondes de la fin du match par une charge aussi stupide qu'inutile qui lui valut une expulsion.

Les Italiens conservent l'espoir du maintien grâce à cette victoire. Il leur faudra cependant battre les Slovènes et espérer une défaite de la Pologne face au Japon. Un scénario bien improbable...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match :

Mike Rosati (gardien de l'Italie) : "Cela a été un tournoi assez décevant pour nous, en particulier le match contre la Pologne. Mais aujourd'hui on a travaillé dur, on n'a jamais renoncé et maintenant on doit juste attendre de voir et jouer notre meilleur jeu dimanche. Et ensuite ce qui doit se passer se passera. Notre jeu de puissance a bien fonctionné ce soir (en marquant trois buts) et à chaque but on gagnait plus de confiance. En particulier lorsqu'on marque des buts grâce à des gars dont on n'attend pas qu'ils en marquent comme Christian Timpone qui en a mis deux dont le but décisif."

Roland Ramoser (attaquant de l'Italie) : "On a pris trop de pénalités au début. Cela nous a ralentis et on n'arrivait pas à trouver notre rythme. Mais finalement on est arrivé à prendre le dessus et on a eu de bonnes périodes de domination. On savait que c'était notre dernière chance, même si c'est encore très léger. Mais nous l'avons saisie et nous espérons que le Japon puisse nous aider maintenant en battant la Pologne. Mais nous devons nous concentrer sur notre propre match. La victoire est obligatoire pour nous et après on ne peut qu'espérer..."

Chris Yule (attaquant du Japon) : "On se dit à chaque fois qu'on rentre sur la glace pour gagner le match. Je dois me répéter mais c'est décevant de perdre comme cela. Ce n'était pas notre meilleur match. Il y a probablement beaucoup de choses qui se sont mal passées. On dirait qu'on n'arrive tout simplement pas à mettre le doigt sur le problème. On doit juste travailler encore plus dur, je suppose. On doit se créer nous même les occasions et forcer la chance."

 

Japon - Italie 2-6 (1-0, 1-4, 0-2)
Le 3 mai 2002 à 20h00 à la Kinnarps Arena de Jönköping. 1709 spectateurs.
Arbitrage de Jukka Pakaslahti (FIN) assisté de Joachim Karlsson (SUE) et Andrei Vasko (BLR).
Pénalités : Japon 41' (4', 10', 27'), Italie 28' (18', 8', 2').
Tirs : Japon 29 (8, 10, 11), Italie 36 (13, 14, 9).

Évolution du score :
1-0 à 10'58" : Yule assisté de Fujita
1-1 à 23'27" : Busillo assisté de Mansi et Sacratini (sup. num.)
2-1 à 24'24" : Sakai assisté de Kobori (sup. num.)
2-2 à 29'52" : Helfer assisté de Lorenzi et L. De Toni
2-3 à 30'20" : Timpone assisté de Sacratini et Mansi (sup. num.)
2-4 à 36'25" : Timpone assisté de Topatigh
2-5 à 45'50" : Ramoser assisté de Borgatello
2-6 à 53'03" : Mansi assisté de Lorenzi (sup. num.)
 

Japon

Attaquants :
Chris Yule - Kiyoshi Fujita - Taro Nihei
Takahito Suzuki - Toshiyuki Sakai - Ryan Kuwabara
Yosuke Kon - Yoshikazu Kabayama - Masatushi Ito
Robert Miwa - Shin Yahata - Yasunori Iwata
Tomohito Kobayashi

Défenseurs :
Makoto Kawashima - Joel Oshiro
Yutaka Kawaguchi - Kengo Ito
Takayuki Kobori - Koichi Yamazaki
Yuichi Sasaki

Gardien :
Naoya Kikuchi puis à 40'00" Jiro Igor Nihei

Italie

Attaquants :
Lucio Topatigh - Armando Chelodi - Christian Timpone
Giuseppe Busillo - Vezio Sacratini - Roland Ramoser
Lino De Toni - Manuel De Toni - Stefano Margoni
Giorgio De Bettin - Stefan Zisser - Ruggero Rossi de Mio

Défenseurs :
Christopher Bartolone - Maurizio Mansi
Justin Peca - Carlo Lorenzi
Armin Helfer - Michele Strazzabosco
Christian Borgatello - Ingemar Gruber

Gardien :
Mike Rosati

Remplaçant : Andrea Carpano (G).

 

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